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28/04/2007

« …JUST ME AND MY WORLD OF ENEMIES… »

Un des grands conforts de l'actuelle glorification de la Victime , c’est que tout le monde peut se convaincre qu’il est l’objet d’un complot, tramé par d’anonymes saligauds, relayé par des médiats sensationnalistes et toléré par Monsieur Moyen, ce lâche enculé toujours prêt à regarder son prochain se la faire mettre profond sans intervenir.

 

Ce fut longtemps le privilège des archéofafs, collectionneurs d’antiques pamphlets mal foutus sur les francs-macs, les falsificateurs d’Histoire contemporaine et les lobbies mondialistes fumeux. Documenter et exposer leurs supposées magouilles a longtemps constitué – et constitue encore souvent – l’essentiel de leur militantisme. Des mimiques d’archivistes obsessionnels que les ethnobrasseurs et les monomaniaques bolchos ont toujours eu beau jeu de railler, et qui finissent systématiquement par s’écraser le museau contre des lois toujours plus restrictives. On finit par marcher sur des œufs, par fermer sa gueule ou par tant alambiquer ses périphrases que plus personne n’y comprend rien – au moins chez ceux qui écoutaient encore…

 

Ce joli temps des nouvelles Catacombes semble révolu. Débusquer la machination est un loisir politique qui s’est foutrement popularisé depuis que le monde est redevenu multipolaire. La démocratie donne à toutes les communautés le droit d’étaler leur parano maison, et de s’en servir pour tenter d’obtenir des passe-droits. Le syndrome de la persécution n’est plus le propre d’une élite réac, elle est à disposition de la moindre communauté ultra-minoritaire avide de reconnaissance journalistique ou de sponsoring gouvernemental.

 

On connaît depuis longtemps le débat qui mobilise capitalistes et socialistes sur le rôle des pisse-copies, toujours biaisés et vendus. Pour la droite, c’est la conspiration gauchiste qui domine les médiats, et qui leur impose une ligne éditoriale apatride et bien-pensante. Ce à quoi répond ladite gauche : tout faux ! Les médiats sont aux mains des capitalistes réactionnaires et promeuvent leurs idées intolérantes, en relayant complaisamment les émeutes de banlieues occupées ou les déclarations « intolérables » du « populiste » le plus en vogue le mois courant.

 

Les musulmans se sentent discriminés, stigmatisés, caricaturés par une opinion publique qui ne veut voir en eux que des kamikazes de restaurants familiaux et des polygames cogneurs de femmes. Réaction des islamophobes : fouteries ! L’Occident tout entier se coranise à toutes bombes, les mosquées poussent comme des spores et nos gonzesses devront bientôt sortir acheter nos sixpacks emballées dans des sacs poubelles grillagés au niveau des yeux.

 

Indémodable et inoxydable, le couple sionistes-antisémites continue sa valse séculaire. La haine du Juif est partout ! clament les premier. Il flotte dans l’air un sinistre parfum de barbelés et d’étoiles jaunes ! Arnaque sans nom ! répondent les seconds ! l’Europe n’est plus qu’un immense supermarché kasher où vous régnez en maîtres absolus ! On pouvait plus critiquer Staline à Moscou en 1950 que la Licra à Paris de nos jours !

 

Jeu du balai oblige, cette danse se complique avec un troisième partenaire inattendu. Les antisionistes occidentaux doivent souvent interrompre leur pavane amoureuse pour céder leur place au grand rival islamiste. On aime beaucoup s’envoyer du racisme à la gueule, entre fans de Tsahal et groupies d’Al-Qaeda. L’antisémite blanchouille traditionnel, vaguement racial et économique, ne sait pas trop sur quel pied danser entre ce nouveau couple infernal qui lui pique respectivement son vocabulaire et sa mauvaise réputation. De toute façon, vu l’âge de ses recrues, l’arthrose menace, donc il fait tapisserie en regardant valser les autres.

 

Un point commun à ces jérémiades soigneusement orchestrées et mises en scène : la réduction de toutes les questions sociales ou politiques à l’opposition entre « Nous qui souffrons » et « Tous les autres qui nous en veulent ». La Majorité , c’est toujours les Autres, des dizaines de milliers de visages flous et vociférants, une harde crasseuse et bornée, toujours partante pour démarrer une émeute anti-………. (mentionnez votre groupe de référence ici.) La menace est permanente, la vigilance méticuleuse s’impose comme un impératif de survie. Une minute d’inattention, un mot malheureux, et blam ! vous vous retrouvez à « faire le jeu » du fascisme, de la Correction Politique , du Marché, de l’Etat, de l’Intolérance, de Satan et sa belle-sœur.

 

C’est que le Peuple, c’est une arme à double tranchant, coupante à vous faire tomber trois doigts direct si on la manie distraitement.

 

Un jour, le Peuple, c’est vous et la demi-douzaine de tordus sectaires qui vous entoure : vous constituez la Majorité à vous tous seuls et quand vos droits sont bafoués, c’est toute la Collectivité qui se prend un mollard dans l’œil.

 

Le lendemain, cette même Collectivité, ce n’est plus cette chouette masse de Citoyens solidaires qui acclamait votre révolte. Ce n’est plus qu’un infâme ramassis d’enfants de pute, qui ne cherche qu’à vous assimiler de force, à effacer votre différence, à violer vos droits constitutionnels et plus si affinités.

 

Pire encore : la plupart du temps, nos semblables sont tout ça à la fois. Côté pile, le Vrai Peuple : engagé, socialement conscient, très ouvert à toutes vos revendications. Côté face, la plèbe : cynique, renfermée, gang de bouseux qui vous explique à coups de fourche et de bûcher où vous pouvez vous carrer vos doléances. « Les braves gens » et « les gens sont méchants », deux couilles distinctes enfermées dans un même scrotum. Pas facile de composer avec cette schizophrénie de masse.

 

Les innombrables bergers qui se disputent la même harde ont plus ou moins réussi à se mettre d’accord sur une solution à cette contradiction : établir une hiérarchie entre population légale et population réelle. La première est un idéal, un modèle, une perfection théorique ; on jugera chaque individu issu de la seconde selon ses efforts constants pour s’y conformer. Et l’échelle d’évaluation ne comprend que deux degrés : « avec nous » et « contre nous ».

 

C’est une sorte de Carte du Parti virtuelle, un code-barre citoyen, une Marque de la Bête visible par les seuls partisans de votre petite cause perso. Le dépistage est tout con : si Untel rechigne un peu face à votre cirque procédurier, c’est qu’il s’oppose à toutes vos demandes d’un bloc. Ni la maladresse de votre discours, ni l’extravagance de vos méthodes, ni la démence de vos prétentions ne sont en cause, jamais ! Celui qui ne vous sert pas de bouclier est du côté des matraques. Le silence est un aveu de complicité. Le scepticisme est un affublement pour la haine. C’est vrai pour les individus, pour les groupes, pour les institutions, pour des nations entières, pour toute la foutue planète.

 

En fait, pas pour la planète, à la réflexion. A ce jeu-là, c’est plutôt elle la grande gagnante. Ça semble très acceptable, dans l’ordre des choses. Sauf qu’elle aussi, à son globe défendant, s’est faite inscrire à la Victim Academy par les Christs de poche de Greenpeace et consorts. L’humanité, composée de centaines de Clubs des Martyrs, retrouve une belle unité dans le rôle de la Garce Universelle , responsable de rien moins que la mort de tout l’écosystème. Le réchauffement climatique, la disparition de cent millions d’espèces par pause-café, le Nord éléphantesque et le Sud rachitique, vous connaissez la chanson.

 

Et quelle chanson, bon dieu ! Quel hymne rédempteur ! Un We are the world remixé à la sauce doloriste ! Mère Nature massacrée par ses ingrats petits derniers ! Un déicide qui terrorise même les agnostiques ! Voilà une oppression qui éclipse toutes les autres ! L’occasion inespérée pour tous les Salauds du monde d’enfin se donner la main pour éviter le naufrage ! Tous coupables et tous victimes à la fois, mélange des joies du sadisme et de l’éclate masochiste !

 

Pourtant, si les dieux conservent leur sens de l’humour, il y aura toujours au sein de la chorale des pleureuses, un petit malin pour chanter ouvertement faux. Petit exemple pas vraiment récent, puisque ça date de janvier, mais qui conserve une pertinence intacte. Valeur ajoutée du témoignage : ça vient des Etats-Unis et ça fait référence aux colossales jérémiades de la Nouvelle Orléans et de ses pov’victimes « défavorisées » par l’amie Katrina, fin août 2005…  (reçu par liste de diff’) : 


"Ce texte est d'un directeur des secours de comté, dans la partie centrale du Colorado après la tempête de neige récente.


BULLETIN METEO


Plus haut, dans les plaines du nord, nous nous remettons à peine d'un événement historique, je peux même dire - un événement météorologique " de dimension biblique " - avec une tempête de neige historique jusqu'à 44 pouces ( 1 mètre quinze environ ) de neige et des vents à 90 M/H ( 145 Km/H ) qui ont brisé des arbres en deux, ont mis à bas des poteaux électriques, des centaines d'automobilistes échoués dans de mortelles congères, bloqué TOUTES les routes, isolé des communautés entières et privé de courant des dizaines de milliers de personnes.

POUR VOTRE INFORMATION :


George Bush n'est pas venu.

La FEMA n'a rien fait.

Personne n'a hurlé après le gouvernement.

Personne n'a blâmé le gouvernement.

Personne n'a même poussé un juron à la TV.

Jesse Jackson ou Al Sharpton ne sont pas venus nous voir.

Notre maire n'a pas blâmé Bush ou n'importe qui d'autre.

Notre gouverneur n'a pas blâmé Bush ou n'importe qui, ou l'un ou l'autre.

Les chaînes CNN, ABC, CBS, FOX ou NBC ne sont pas venues nous voir - et n'ont pas rendu compte de cette tempête de neige de catégorie 5.

Personne n'a exigé de cartes de débit de 2.000 dollars

Personne n'a pillé.

Personne - je veux dire que pas une seule personne n'a exigé du gouvernement qu'il fasse quelque chose.

Personne ne s'est attendu à ce que le gouvernement fasse quoi que ce soit.

Aucun Shaun Penn,

Aucune Barbara Streisand,

Aucun type de Hollywood ne s'est montré.

 

Des nèfles, nous avons juste fait fondre la neige pour avoir de l'eau.

Des caravanes de SUV (véhicules mi-sportifs, mi-utilitaires) ont tiré les personnes hors de leur voiture enfouie dans la neige.

Les conducteurs des camions qui ont tiré les gens hors des congères n'ont pas demandé un penny.

Les restaurants locaux ont fait des repas et la police et les pompiers les ont distribués aux familles naufragées de la neige.

Les familles ont hébergé des personnes inconnues en détresse - totalement inconnues d'elles.

Nous avons mis en marche les fourneaux à bois, avons ressorti des lanternes à pétrole ou des lanternes à charbon.

Nous avons mis quelques couches supplémentaires de vêtements, parce que ici c'est

" marche ou crève ".

 

Nous n'avons pas attendu qu'un programme d'assistance sociale, qui nous immobiliserait dans un but électoraliste, soit accepté pour nous sortir du pétrin.

Bien qu'une tempête de neige de cette catégorie " 5 " ne soit jamais arrivée auparavant, nous savons que ça peut se produire et comment traiter ça nous-mêmes.

" Dans mes nombreux voyages, j'avais noté qu'une fois qu'on arrive au nord à environ 48 degrés de latitude Nord, 90% des problèmes sociaux du monde s'évaporent. "

C'est ce qu'il me semble, du moins à moi aussi.

 

J'espère que ceci est bien passé.

 

Peut-être que QUELQUES UNS recevront le message.

 

Le monde ne NOUS doit rien."

24/04/2007

UN VRAI BLOG AVEC DES BOUTS DE GRAS...

... parce que sans private joke et clin d'oeil incompréhensible, ça ressemble à rien. Tout bon skybloguiste vous le confirmera. En conséquence, voilà un petit hommage post-bouffe gargantuesque et picole jusqu'à l'aube, à ceux qui se reconnaîtront. Vivement le match-retour.

 

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IMMUNO-DEFICIENCE ETHNIQUE ACTIVE

Les discrets rôdeurs de la fafosphère n'auront sans doute pas loupé ce morceau d'anthologie, ce concentré coup-de-boule de la tristesse de notre situation collective, passé sur va savoir quelle chaîne le soir même du premier tour de chant des Francofolies politiques, et repris dans C dans l'Air, l'émission qui te cause social en SMS. Un grand merci aux allumés du Cultural Gang Bang d'avoir permis à cette abomination de laisser une si belle trace de freinage sur le net et dans les esprits.

 

A l'oeuvre, un vague Face-de-Craie en pleine extase ségolinienne, qui donne un bel exemple de fraternité humaine, même pas teintée d'homo-érotisme puisque c'est un truc propre aux nazis, comme chacun se doit de le savoir. Que nenni : de la bonne humeur, de la solidarité en direct, du good clean fun. Avec une petite touche Jean-Louis Costes, une fois de plus, dans cette rage quasi-punk de suicide identitaire.

 

Evidemment, Frère Reunoi a parfois l'air un peu emprunté, limite à se demander ce qu'il fout là, tout en faisant le maximum pour faire bonne impression à la famille scotchée devant l'écran plat à crédit. Frère Rebeu, lui, assume beaucoup plus, façon Grand Frère justement, avec dans l'oeil une bienveillance amusée pour Frère Toubab et son explosion de durite. Il me rappelle un peu ce personnage de la Mère Supérieure, dans Trainspotting, couvant ses toxicos comme une poule ses oeufs déjà durs. La différence fondamentale ? C'est Blanchouille qui fournit et qui consomme la came. Il est le seul à ressentir les vertiges de l'Amour Universel, comme s'il était tombé dans un tambour à lessive cosmique, pataugeant dans une lessive qui contrairement à Persil, lave moins blanc. Mais ça ne le dérange pas. Il aime ça. Il en redemande. Il n'a plus besoin de rien d'autre. Plus sale il sortira de la machine, mieux il se sentira. Enfin en paix avec lui-même et cette hérédité décidément trop lourde. La fraternité qu'il recherche, c'est la dilution, l'oubli de soi, le grand putain de brassage décomposant. Pas les deux autres tiers de cette délicate fratrie Citoyenne. Eux n'ont pas de problèmes particulier avec leurs familles étendues.

 

La déclaration d'amour inconditionnelle de Frère Toubab, somme toute, ça ne leur fait ni chaud ni froid - tout dépend de ce qu'ils y gagneront. Depuis des décennies que l'Occident leur explique qu'il les kiffe, qu'il est prêt à les accueillir en masse, à se faire trouer le lard pour défendre leur dignité face aux rassisses, ils connaissent la sérénade. Leur partition, c'est celle de Dalida répondant aux mièvreries d'Alain Delon : "Parole, parole, parole"...

 

Tu causes, Cul Blanc, tu causes, c'est ce que tu sais faire de mieux. En attendant, on attend toujours des quartiers moins pourris, des représentants politiques, des dédommagements pour colonisation de l'arrière-arrière-grand-père, des passe-droits avec la flicaille, les transports publics et le chichon gratuits, et puis n'oublie pas de nous envoyer tes cousines, qu'on leur explique ce que c'est qu'un mec pas dévirilisé par trente ans de féminisme... Des garanties. Des actes. Pas le même blabla que ton père à l'époque de la Marche des Beurs. On sait ce que ça vaut. On te laisse délirer parce que c'est assez mignon, quelque part, de te voir te rouler aussi profond dans le purin. Mais quand tu auras ton compte, à la douche et au taff.

 

La prétendue politisation des zyvas banlieuxois, ce n'est pas autre chose. Le statut de victime-opprimée-par-le-système-capitalo-fasciste, ça commence à leur peser. Pas qu'ils se privent de recourir à la culpabilisation massive de l'autochtone, évidemment : il y a, comme ça, des techniques de drague, de vente forcée ou de chantage dont l'inélégance et la malhonêteté sont crades, mais qui marchent trop bien pour qu'on s'en prive. Seulement ils ne s'arrêtent pas là. Ils ne comptent plus sur "nous" pour obtenir ce qu'ils veulent. Et la participation massive au cirque électoral pourrait bien n'être qu'un épisode, un premier essai, un brouillon - juste le temps qu'ils se rendent compte que quémander par bulletin ou par bagnole crâmée, c'est pareil. Dans les deux cas, on se fait entendre, mais on a toujours la main tendue vers les anciens Maîtres.

 

Viendra un temps où ils ne demanderont plus, mais se contenteront de prendre. L'hystéro de service est là pour leur montrer qu'il n'y aura aucune résistance et que les colonisés fourniront eux-même les barbelés de leurs propres réserves.

23/04/2007

"...L'HAMLET EUROPEEN REGARDE DES MILLIONS DE SPECTRES. "

« Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. » Paul Valéry, La Crise de l’Esprit, 1919

 

Sauf que les civilisations ne crèvent pas que dans des guerres hallucinantes. Elles meurent aussi de la vieillesse, de l’indifférence  et de la stupidité des hommes qui les composent. Notre temps présente à tous les niveaux ces trois traits de caractère et nous sentons tous, nous autres veilleurs malgré nous, les symptômes de notre agonie collective.

 

L’Occident crève, chacun le sent et le sait, mais tous font miner de l’ignorer, de regarder ailleurs. Modérés ou radicaux, nationalistes ou apatrides militants, optimistes ou paranos, le discours dominant de toutes les écoles de pensées se base sur un fond commun : l’heure est grave mais il n’est pas trop tard. Le constat tragique de Valéry n’est pris au sérieux par personne.

 

Au maximum, trouve-t-on parfois des mythos qui avertissent d’un danger imminent, une vague qui va nous emporter si nous ne réagissons pas à temps. L’idée que cette vague est déjà passée et qu’elle nous a dispersé comme des brindilles heurte tant les esprits qu’elle est refoulée instinctivement dans les bas-fonds de la pensée. N’y songent et n’en parlent que les barjots.

 

Et pourtant nous crevons. Nous sommes déjà largement morts. Nous sommes une gigantesque charogne, avec des membres noirs de gangrène dont chacun détourne les yeux pour se concentrer sur les quelques cellules encore saines. Tout ne va pas si mal. C’est pas encore le Bronx. Il est urgent d’agir mais agir servira à quelque chose. Simple question de volonté.

 

Méthode Coué.

 

Fétiches et gris-gris.

 

Courage, Camarade, et n’oublie pas de voter utile, de payer ta cotisation, de manger cinq-fruits-et-légumes par jour.

 

Il y a des raisons objectives, compréhensibles, à cet aveuglément systématique. C’est, paradoxalement, un réflexe de survie. Face à la chute de l’empire européen, après des millénaires de domination mondiale, la perspective de la mort et de l’oubli paralyse notre sens critique. Pas besoin de se « convaincre » qu’il n’est pas trop tard, nulle doctrine nécessaire. Notre cerveau le fait pour nous, en résolvant la dissonance qui naît du choc entre deux constats inconciliables : le navire sombre et nous ne voulons pas claquer en mer. Personne ne peut penser sereinement et objectivement à sa propre disparition, nous sommes biologiquement programmés pour fuir cette perspective inéluctable jusqu’à la dernière seconde.

 

Valéry, encore une fois :

 

« (...) l’espoir n’est que la méfiance de l’être à l’égard des prévisions précises de son esprit. Il suggère que toute conclusion défavorable à l’être doit être une erreur de son esprit. »  

 

Le cirque politique et médiatique tient Monsieur Moyen loin de ce constat abominable. Ne pas choquer ces petits qui croient. Ne pas scandaliser les petits-enfants de Billancourt. Ne pas saper la confiance des ménages qui se remettent à consommer, à investir, à s’endetter, à maintenir sous perfusion le nouvel Homme Malade qu’est le continent tout entier. A gauche, tout est la faute au racisme et au Marché. A droite, on ne se préoccupe que de règlementations, de chartes éthiques, de planification comptable. A chaque chapelle son Gospel pour soutenir le moral des troupes. Et la cacophonie des chœurs devient un Canon innommable où reviennent comme un mantra la nouvelle Trinité jetable des Modernes : Emploi, Croissance, Démocratie.

 

 

Reste que tout cela n’empêche pas l’Europe de crever la gueule ouverte, pleine de mots doux, de néologismes et de statistiques. Nos parents, nos grands-parents, ont tout fait pour cela. Ils l’ont fait au nom de l’Humanisme, du Progrès, du Socialisme, de l’Economie de Marché, de l’Ouverture sur l’Autre, de la Science , de toutes les utopies mongoliennes et mortifères disponibles. Ils nous lèguent une société à la fois amorphe et rigide. Notre éveil politique commence comme la seconde vie du Colonel Chabert : nous rampons à travers les cadavres vers une hypothétique lumière, vers une vie qu’on nous a volée, vers une déchéance grotesque et humiliante.

20/04/2007

HISTOIRE URBAINE SANS MORALE 1

Plus qu'une heure pour faire les courses. J'ai pourtant eu mon aprème. Plus on a de temps, plus on le claque en broutilles. En même temps, quand on est déjà en retard, autant ralentir l'allure. Le temps s'y prête, en plus. J'irai donc à pied.

 

Un Fat-Food se trouve sur mon chemin. Il en émane parfois des relents huileux et sucrés, un mélange absolument révoltant surtout quand il fait chaud. Les voisins doivent apprécier, sur leur balcon. Ca doit faire mal au sac de renifler ce délicat parfum à chaque fois qu'on se fait un apéro.

 

Une foule pittoresque s'aligne sur le trottoir bordant les larges vitres de l'établissement. Un adulte et une quizaine de moutards, Indiens ou Sri-Lankais, propres sur eux, absolument ravis de vivre et d'y voir clair. On prend la pose pour la photo. Puis c'est l'heure de jouer aux petits soldats. Le type en chemise bleu fait s'aligner la marmaille, en colonne derrière lui. En avant marche ! " Ane ! Do ! Tla ! Kat ! Ane ! Do ! Tla ! Kat ! " La section se met en branle et commence à tourner autour du bâtiment. Ensuite, le rythme s'accélère. Pas de course, tout le monde ! La troupe sort de mon champ de vision. Je poursuis ma route.

 

Mon grand-père maternel avait paraît-il coutume de dire qu'il faut marcher cent pas après chaque repas pour digérer. Ca doit faire partie de la sagesse universelle.

 

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LES HEURES LES PLUS SOMBRES DE LEUR HISTOIRE...

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En principe, on trouvait le texte qui suit sur le site de L'Orient-Le Jour, "quotidien libanais d'expression française", à cette adresse. Mais le lien pétouille complètement, du moins sur mon pécé, réputé pour ses caprices auprès de mon dépanneur informatique perso (que je salue au passage).

 

On lit régulièrement des news de ce genre, mais c'est un peu comme la saveur de la truffe noire : on a beau connaître, on est toujours un peu surpris...

 

Reportage - Des incidents perpétrés par des immigrants en provenance de  l’ex-URSS
Des actes antisémites... en Israël

 

Lorsqu’il a émigré de Russie en Israël, il y a plus de dix ans, le rabbin Avraham Levine ne pouvait imaginer qu’il se ferait un jour passer à tabac par de jeunes skinheads en plein cœur de l’État hébreu. C’est  pourtant ce qui lui est arrivé il y a moins de trois mois alors qu’il  rentrait à son domicile de Petah Tikva, dans la banlieue de Tel-Aviv. (...) Son cas n’est pas isolé. Ces dernières années, des croix gammées et  des inscriptions antisémites ont été retrouvées sur des murs d’écoles et  de synagogues en Israël. (...)

 

La grande majorité de ces incidents est perpétrée par des immigrants en  provenance de l’ex-URSS, arrivés en Israël dans les années 1990, estime  Zalman Gilichenski, responsable du centre Dmir, qui assiste les victimes  d’actes antisémites en Israël. Sur près de 1,2 million d’immigrants en  provenance des républiques de l’ex-URSS depuis le début des années 1990,  plus de 300 000 n’étaient pas juifs, selon les chiffres du ministère  israélien de l’Intégration. Selon les estimations de Zalman Gilichenski, lui-même originaire de Moldavie d’où il a immigré en 1989, environ 500 incidents antisémites se produisent chaque année en Israël. « Des gens qui ne se considèrent pas juifs arrivent ici après avoir entendu parler  des juifs dans les anciennes républiques d’Union soviétique, où l’antisémitisme est particulièrement virulent », explique-t-il. Selon  lui, « il y a un groupe de plusieurs dizaines d’antisémites dans presque toutes les villes israéliennes. En tout, il y a plusieurs centaines de néonazis en Israël ».

 

Le seul site israélien d’extrême droite pour russophones est éloquent. « Accoutumer les Russes vivant en Israël à la culture nationale russe » et  « éveiller la conscience nationale afin d’agir contre toutes les formes  de conversion des Russes au judaïsme », fait ainsi partie des buts définis par le site Web du Centre nationaliste russe. Les autorités israéliennes – police, ministères de la Justice et de l’Intérieur – disent ne disposer d’aucun chiffre sur les actes antisémites et M.  Gilichenski les accuse de passer le phénomène sous silence.


La police qualifie pour sa part ces incidents d’attaques racistes perpétrées par des anarchistes ou des vandales. Le commissariat de  police de Petah Tikva a ainsi fermé le dossier du rabbin Levine sans avoir arrêté ses agresseurs, estimant qu’il s’agissait d’un « cas isolé qui ne reflétait pas une tendance ». Selon un responsable du ministère de la Justice, « la loi ne nous permet même pas de définir un incident en Israël comme ayant un caractère antisémite et ces incidents tombent dans la catégorie générale du vandalisme. » Il n’y a pas de loi contre  l’antisémitisme en Israël parce que les législateurs n’ont jamais imaginé une telle situation, ajoute-t-il. Un projet de loi est actuellement en cours de discussion à ce sujet.

             Ron BOUSSO (AFP)

19/04/2007

ENCORE PLUS FORT QUE DJ DOUDOU : Dr NON-COUPABLE !

Quel est le point commun entre la culpabilisation des leucodermes et les grands succès Hollywoodiens ? Dans les deux cas, quand une grosse arnaque a fonctionné une fois, on sort un Numéro 2, avec les mêmes acteurs et un scénario très semblables, en étant sûr que les gros cons qui avaient marché à l'origine vont en redemander une couche.

 

La poignée de barjots qui perd son temps en ces lignes se souvient sans doute des délires insanes de l'ami Doudou, selon qui notre dégoûtant pays était victime d'une "dynamique raciste" récupérée par l'extremdrouate. Que tous ceux qui avaient fait dans leurs frocs en lisant son impitoyable réquisitoire se réjouissent ! Sans doute inspiré par le Coach d'antiracisme Onusien, Monsieur Non-Coupable Naki nous offre son dernier ratage ouvrage sur le même thème.

 

La Suisse est un pays de brûleurs de croix, fouettés par une clique de journalistes lyncheurs, payés pour stigmatiser ces opprimés qui, pour leur malheur, cumulent un fort taux de mélanine et de criminalité. Ce qui lie ces deux faits absolument distincts, c'est la malveillance des pisse-copie, qui ont monté "l'imposture médiatique" entourant le "cliché du Noir" qui fait rien qu'à inciviliser les braves gens. Tout ça est publié aux éditions Swiss métis (on ne ricane pas) et ça s'intitule "Sois parfait ou rentre chez toi !"

 

Le Dr Non-Coupable nous avait déjà infligé, il y a un an, de "Métissage culturel, regards de femmes", qui faisait l'apologie des femmes Blanchouilles adeptes de l'exotisme, qui font tant pour l'amitié entre les peuples et le soulagement des gonades persécutées par la Forteresse Europe.

 

"Same shit, different book", comme diraient ces pessimistes congénitaux d'Anglo-saxons. C'est si vrai, en l'occurrence, que notre brillant racistologue Ivoirien n'a pas eu à remanier son numéro depuis 2006. Dans le sketch qu'il rabâche inlassablement, M. Naki désigne clairement l'objectif : Le Journaliste, Voilà l'Ennemi ! La malheureuse Antoinette Prince, dans le numéro de La Gruyère du 4 juillet 2006, avait déjà subi les platitudes sous-développée de notre expert national :

 

(...) pourquoi les tracasseries imposées aux couples mixtes sont-elles si nombreuses?


Parce que l’Occident a une véritable méconnaissance de l’Africain. Il est perçu par le biais des manchettes de journaux et des fantasmes exotiques. Les manchettes parlent de trafic de drogue.

 

Ca confirme ce qu'on savait depuis longtemps : l'Occidental est vraiment un con. Sa seule source d'information ? Tintin au Congo, et la lecture, en passant dans la rue, des gros titres d'une presse qu'il ne lit même pas. 

 

Si je comprends bien, il suffira de faire un procès à Hergé (qui doit sûrement être un bien malfaisant bonhomme) et de supprimer les caissettes à journaux pour que Monsieur Suissemoyen transforme enfin son quotidien en un long clip de Saga Africa, et sa famille en un admirable cocktail café-au-lait.

 

C'est ça, les véritables idées de génie : ça a l'air terriblement simple quand on vous l'explique, mais le grand art, c'est de trouver l'astuce en premier.

 

Voilà le genre de turlupinades cérébro-sodomisantes à qui Swissinfo consacre rien moins que sa Une, et qui viennent encrasser régulièrement les colonnes déjà pas jouasses de la Berner Zeitung, du 24 Heures et de la Tribune de kalvingrad. Tout ça par la faute - encore eux !  - des journalistes ! Ces êtres sournois qui non seulement discriminent les Noirs à coups de manchettes, mais en plus cassent les couilles des Visages Pâles en leur servant cet immangeable bircher moraliste. En comparaison, même une version manga de White Terror ressemblerait à un travail de recherche sérieux et bien documenté.

 

Les mauvais farceurs qui ont fait croire à Non-Coupable Naki qu'il avait des connaissances sociologiques approfondies, un grand talent de polémiste et des analyses pertinentes sur d'aussi graves questions, sont priés de se dénoncer aussi rapidement que possible au poste de gendarmerie le plus proche.

 

Faute avouée sera à moitié pardonnée : l'autre moitié sera effacée de leur ardoise quand ils auront démontré qu'ils ont pris conscience de leurs actes, en recyclant manuellement l'intégralité des oeuvres de leur malheureux schpountz en papier-toilette équitable.

18/04/2007

LARVATUS BOMBARDEO

Voilà une façon relativement inédite de "détourner" un avion...

 

Le gouvernement soudanais utilise des avions arborant frauduleusement les couleurs de l'ONU pour bombarder au Darfour, a rapporté mercredi le New York Times citant un rapport confidentiel de l'ONU.

Le Soudan se rend coupable également de violations des résolutions de l'ONU en transportant des armes par avion dans cette région de l'ouest du pays, selon la même source. Des photographies montrent un avion militaire soudanais dont les couleurs soudanaises ont été remplacées par ONU (UN en anglais) sur ses ailes, selon le New York Times. Cet avion ainsi que d'autres ont été utilisés pour bombarder des villages et transporter des cargaisons au Darfour où des violences ont provoqué une crise humanitaire, selon le journal.
(lu sur http://www.7sur7.be)

 

C'est con mais ça me fait penser à une réplique de Mars Attacks...

 

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DON'T RUN - WE ARE YOUR FRIENDS ! "

SPIT IT POST-IT

N’oubliez pas, chers petits, qu’il vous reste moins de deux mois pour faire parvenir votre scénario de spot antidiscriminatoire au projet « Spot it ! Stop it ! »   La discrimination est une chose certes peu citoyenne, mais nous sommes trop peu à le savoir. Pensez à ce que l’ami Doudou nous expliquait il y a peu : il existe une « dynamique raciste » dans notre pays.  Or la dynamique, ça ne concerne pas que l’Ovomaltine : c’est un problème qui regarde chacun d’entre nous. Alors on bouge son gros cul d’ado révolté, on prend son plus beau porte-mine et on se fout au taff, nom de dieu d’merde !

 

Le projet "Spot it! Stop it!" vous invite, vous et votre classe ou votre groupe, à écrire, pour un spot de télévision, de cinéma ou de radio, un bref scénario sur les formes d`exclusion que vous avez pu observer dans votre vie quotidienne. (...) Il est possible d`aborder le sujet de plusieurs manières: provocante, spirituelle, réflexive, empathique.

 

 

 

Vous ne pourrez pas dire qu’on vous aura bridé la créativité. Par contre, côté exemples fournis, le site est un peu chiche. Ce n’est pas en voyant un produit fini qu’on apprend à en réaliser un soi-même. Je donne donc l’exemple. Habitude oblige, c’est surtout la provocation et la réflexion qui m’ont inspiré.

 

 

 

 

 

 

Scénario provocant :

 

Un jeune hooligan blanc à crâne ras, paraboots et polo Fred Pourri croise un élégant Africain en costard et petites lunettes. Le délicieux personnage déambule paisiblement dans la rue, un attaché-case dans une main, le portable à l’oreille. Dialogue :

 

 

-         Lilian : Oui, belle-maman. Mais bien entendu, je serai à l’heure. Vous pensez bien : ce n’est point tous les jours qu’on a la chance de voir René Jacobs diriger l’Orchestre de chambre de Port-Dongo. Ah, quelle joie ! Cela fait des années que je n’ai pas entendu du Offenbach, et…

 

-         Rodolf88 : Tchulé d’neg’ !

 

 

Rodolf88 shoote les parties intimes de Lilian, qui se plie avec une grimace de douleur mais beaucoup de dignité dans le maintien

 

 

-         Lilian : Je dois raccrocher, belle-maman, un léger problème d’intolérance à résoudre. Je vous embrasse.

 

Rodolf88 prend lâchement la fuite, un bras tendu. L’écran affiche alors un message en majuscules noires sur fond blanc :

 

Le racisme, ça casse les couilles. 

 

 

 

 

Scénario réflexif :

 

 

Kader, Goran, Trésor et Tchang sont assis à la terrasse du Café du Raisin, chacun sirotant un verre de moût au soleil, sous l’œil suspicieux de Jean-Charles, le patron. Dialogue :

 

-         Kader : Mes amis, ne croyez-vous pas que les rassisses sont de bien mauvaises personnes ?

-         Trésor : Il ne faut pas les juger si sévèrement, frère. Ce ne sont que des gens qui se trompent de colère.

 

-         Tchang : Vous voulez pas prendre un coup de blanc, plutôt ? Le jus de raisin pas fermenté, franchement, ça me donne la courante et en plus ça ne fait pas tourner la tête.

 

-         Goran : Je suis d’accord avec l’ami Trésor. L’homme est bon de nature, ce sont certaines de ses pensées qui sont mauvaises.

 

-         Jean-Charles (maugréant) : Tous ces zétrangers qui nous piquent not’ boulot, moi, ça me fout la haine pis c'est tout.

 

-         Tchang (rayonnant) : A propos de boulot, patron, si vous faisiez le vôtre en nous amenant une bonne bouteille de ce délicieux vin blanc de chez vous, mmh ?

 

Penaud, Jean-Charles baisse la tête et part chercher la commande.

 

 

 

-         Goran : Ah décidément, la tolérance est une chose que l’on peut consommer sans modération.

 

 

 

Tous rient de bon cœur. Message final :

 

 

 

« Tous les hommes sont frères, mais y a quand même des frères qui sont pas cool avec les autres. »

Mahatma Gandhi remixé.

16/04/2007

FARINE DE DESTRUCTION MASSIVE

Terroristes, bonne nouvelle pour vous. Pour provoquer la panique chez les séniles précoces Occidentaux, vous n'avez plus besoin de vous broyer les noix à détourner des avions. Il vous faut du papier (pour l'enveloppe), un stylot (pour l'adresse) 85 centimes (pour le courrier B), et un peu de talc ou de farine (pour jouer à l'alerte à la poudre suspecte).

 

Inconvénients : peu de victimes, à moins de tomber sur un grand cardiaque.

 

Avantages : pourrit la vie des Infidèles pour un investissement dérisoire ; fonctionne aussi bien à Zürich qu'à Manhattan.

 

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