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30/10/2007

"LES ANARCHISTES FERAIENT BIEN DE SE BOUGER LE CUL..."

ba5eb41f4868f3008c4873f2df43e1a2.jpg"... et de commencer à agir". Fin de citation. Encore un peu de matos N/A pour le fun. L'auteur est un yanqui qui cause aux yanquis, mais ce qu'il raconte contient des enseignements très appréciables pour un activiste européen.

 

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CHIFFRES

Jamais été fanatique des statistiques. Su depuis le début, également, qu'en ouvrant ce bleauggue, je ne m'adresserais qu'à un lectorat assez limité. Ceci dit, ça fait quand même son effet. Consulté les stats aujourd'hui, pour voir. Pendant longtemps, une trentaine de visiteurs quotidiens. Et puis hier, explosion. 145 amis imaginaires sont passés par ici. Allez comprendre. Pas pour rien que j'ai jamais été matheux.

 

Mais il y a quand même une cohérence relative. 145 visiteurs uniques le 20 octobre, sur une moyenne mensuelle de, eh oui, 88.

 

Je JURE que je n'ai pas fait exprès. 272b0e0fd20b66e549a41dd2a3049057.jpg

 

 

29/10/2007

SLUT POWER

Fémina du 28 octobre. "Les femmes doivent-elles avoir peur de l’UDC".

 

 

Normalement, quand une journalissE pose une question comme ça, c'est pour s'empresser de répondre par la négative. Il ne faut jamais "avoir peur". C'est un truc de "-phobe", préfixe au choix. Mais là, non.

 

 

Paniquez, femelles : les libérofâchysses en veulent à votre liberté, vos droits fondamentaux de vous goinfrer de chocolat, de mâter L Word en pyjama et de faire une croix sur la reproduction en échange d'une bonne hypothèque. La démogynécratie est en danger, alors ne zappez pas pendant la pause pub, qu'on vous explique ça en ordre.

 

 

Pour un avis éclairé sur la question, c'est à une "maître d'enseignement à l'unité de recherche Etudes genre" de Genève qu'on s'adresse. On pourrait aussi demander à Moqtada al-Sadr ce qu'il pense du recours à l'alcool sur les tournages de films lesbiens - peut-être dans le numéro spécial Sex Toy de Noël, qui sait ? Mais foin de caricature ; la dame fait ça si bien toute seule qu'il n'y a pas besoin d'en rajouter :

 

 

Une chose est sûre, on n'a jamais entendu l'UDC préconiser un partage du travail domestique dans le couple (...)

 

 

Sérieux ? C'est dingue, ça voudrait dire que l'UDC n'est pas un parti d'extrême gauche, alors. Voilà qui troue l'cul.

 

 

Une politique de désendettement de l'Etat ne peut qu'aboutir au démantèlement de l'Etat social.  

 

 

... d'où l'on déduit qu'un Etat social est un Etat en faillite, mais que c'est pour la bonne cause. Pareil pour tous ces jeunes blaireaux qui vendent leur avenir aux usuriers pour des meubles neufs ou des châssis surbaissés : ça relance la Croassance, n'est-ce pas.

 

 

Rengaine habituelle. Belle unanimité des pisse-copie pour cornaquer le bétail en direction des urnes, maintenant que le vote gochisse n'est plus protestataire.

 

Ça ne ralentira pas la progression du parti, ça ne rendra pas non plus ces faux patriotes plus conscients des véritables enjeux de civilisation, ça n’a donc aucune importance. On sait à quoi s’attendre de la part de la presse en matière d'éducation Citoyenne des masses, et la sous-littérature féminine est un indicateur de première bourre pour suivre la courbe de température de la décadence occidentale.

 

 

La gonzesse est le public-cible d’absolument tous nos pourrisseurs ; quiconque ne s’adresse pas à elles en tout premier lieu, fut-ce implicitement et par voies détournées, n’a aucun avenir en affaires ou en communication. Dialogue, ouverture, tolérance, passion maternelle dévoyée pour tout ce qui est laid et faible, réfléchir avec son utérus plutôt qu’avec sa tête. Nihil novus dans la poubelle occidentale.

 

 

 

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Ce qui est plus sympathique, c’est la sauce qui entoure ce dégoûtant mais archi-connu poisson. Ladite sauce va à l’encontre de tout ce qui est professé ouvertement dans la ligne éditoriale, au point de provoquer des télescopages croustillants.

 

 

Page 5 : l'édito à la gloire des mannequins du dossier Tenue de soirée, des vraies femmes ordinaires piochées parmi la population locale, "Une beauté très différente de celle des modèles professionnels. Plus fragile. Plus proche. Plus profonde. Assurément plus émouvante." En page 4, juste en-face, Laetitia Casta, brushing béton et maquillage plâtre, affiche sa tronche calibrée pour un "nutri-gloss light".

 

En page 15, illustrant les délires victimaires de l'étudiante-genre sur la femme soumise aux caprices de l'Homme, une pub pour un sent-bon au slogan très suffragette dans l'esprit : "Parfum de dépendance."

 

Page 17, un concentré admirable, Carla Bruni qui vend des sacs au profit des victimes du crabe : "Luxe contre le cancer", le beurre et le lubrifiant du beurre en somme. Même page, encore plus gratiné dans le style Bimbo militante : "Des femmes de plusieurs pays ont envoyé leurs sous-vêtements à des ambassades de Birmanie. Le but de cette opération 'Slips pour la paix' ? Protester contre la répression exercée par la junte militaire à l'encontre des manifestants pro-démocratie." On espère au moins qu'ils étaient sales.

 

 

Page 22, Tardi et son héroïne Adèle Blanc-Sec, aux qualités remarquables : "Antifamille, Antipatriotique, Féministe, Célibataire".

 

 

Page 28, dossier Société, "Ces petits vices qu'on a piqué aux hommes", notamment bagnoles et ouiski. Lamentations sur le "leurre" du métrosexuel, sur les carences en soin de la peau et en participation au repassage des primates que nous sommes, et surtout sur notre crasse absence de remise en question, bien entendu : "De toute manière, les femmes préfèrent Georges Clooney. Parce qu'il est beau, intelligent, indépendant, bien sûr, mais surtout parce qu'il a le sens de l'autodérision, cette manière de se moquer de soi et de ses vanités. Peut-être la seule chose que les hommes, pour être mieux dans leur peau, gagneraient à piquer aux femmes."  

 

 

 

 

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Consomme, mais éthiquement, poing levé et carte Visa entre les doigts.

 

 

Pense chaussures, accessoires, maquillages, injections précoces pour les rides que tu n'auras qu'en 2030. Ensuite, dégueule sur la dictature de la beauté imposée par les hétérosexuels dominateurs nazis qui, on le sait, pullulent dans le milieu de la haute-couture et de la communication.

 

 

Prends pour idéal les carcasses photoshopées qui occupent une page sur trois de ton magazine, mais clame à qui veut l'entendre que toi, tu ne te laisses pas avoir, que tu ne te plies pas aux canons de la mode, que le fantasme du taille 36 inenfilable te passe loin au-dessus du fond de teint.

 

 

Fais l’impossible pour donner à ton entourage la véritable image de la Femme moderne, affranchie des Diktats moralistes du patriarcapitalisme : celle d’une pute de luxe.

 

 

Mais de gauche. L'honneur est sauf. Un tiers de Pussycat Dolls, un tiers de Valérie Solanas, un tiers de Martine avant le relookage trash.

 

 

Sucer, avaler, faire semblant d'aimer ça, mais ne pas roter après et bien s'essuyer la gueule avec un mouchoir Gucci piqué à ton jules avant que ça foute en l'air ton anti-cernes. On a sa dignité, quand même.

28/10/2007

LA DEMOCRATIE SENT BON DU CUL

 

XIX
Fusées.

Suggestions.

 

— Pourquoi les démocrates n'aiment pas les chats, il est facile de le deviner. Le chat est beau; il révèle des idées de luxe, de propreté, de volupté, etc...

Charles Baudelaire, 1887

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C'est sûr, ça motive.

 

(Et oui, il y a un deuxième tour dans le canton de Vaud pour cause de ballottage général.)

 

Ballot. n.m. (...) 2. (1884). FAM. et VIELLI | Imbécile, idiot.

Quel ballot ! - adj. m. Tu es un peu ballot. Ca, c'est ballot, c'est bête.

Nouveau Petit Robert, p. 214

 

 

26/10/2007

CHEZ MONSIEUR RIPLEY

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Les Fidjiens ne vivaient pas dans une économie de chasse et de cueillette mais dans un cérémonial, c’est pourquoi ils étaient des hommes et non des bêtes. Ce n’est pas le cas de mes contemporains français ou américains qui ne sont que des porcs qui vivent dans le besoin permanent, comme des bêtes traquées. Dans ce monde seul l’argent est humain. Les Grecs vivaient encore dans un cérémonial. Chez les sauvages, tout le monde a sa place au banquet de la nature. La rareté n’a pas encore été inventée. Les sauvages ignorent la misère grâce à la cérémonie. Je lis chez un auteur : « il ne faudrait pas croire  [les sauvages] privés de toute vie économique ». Comment pourrait-on être privé de vie économique alors que la prétendue vie économique n’est autre que l’avènement de la privation. Heureux sauvages privés de privation et aussi de privatisation. (...)

 

 

24/10/2007

DEVOIR DE TROU NOIR

En guest-star involontaire aujourd'hui, un citoyen de République Ex-Française que nous appellerons Mister T, puisqu'il ne désire pas être connu. Pas qu'il assume pas ses écrits, mais il est d'humeur grincheuse et souhaite, je cite, "saboter la notion même d'écriture". En hommage à tous les sarkorésistants et à la notion ô combien actuelle de Mémoire Sélective. Soyez sûrs que je transmettrai fidèlement à l'auteur vos insultes choisies ou vos éloges déraisonnables.

 

 

Lettre de Gay Moquette


"Ma petite maman chérie,


mon tout petit frère adoré,


mon petit papa aimé,


Je vais mourir ! Vous savez à quel point je me bas les couilles de cette France capitaliste de merde. Nous autres communistes, ne sommes d'ailleurs entrés en guerre que lorsque l'URSS notre Mère Patrie a été attaquée par les nazis. Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'être courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre, bénéficier moi aussi des subventions accordées par le gouvernement et le Medef à nos syndicats qui ne représentent rien...4% du monde salarié à peine; pour faire chier la terre entière. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c'est que ma mort serve à quelque chose, et que ce racket politique et syndical se prolonge pendant des années et des années..../...

Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup. Qu'il étudie bien pour être plus tard un homme digne du Syndicat et du Parti et de leurs structures parasites.


17 ans 1/2, ma vie a été courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous et de n'avoir pu bénéficier de tout les avantages acquis qui m'étaient dûs. Je vais mourir avec Tintin et Milou, mes deux amis gay. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse, de surmonter ta peine, et de ne pas prendre ce prétexte pour boire les alloc' comme tu le fais tout les mois.


Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d'enfant soviétique. Courage !


Votre Guy qui vous aime.

23/10/2007

PLEIN LES URNES

Bon, on va en parler un peu, de ces élections à la con. La TSR y a bien consacré quelques cinq heures d’affilée ce dimanche, c’est bien que ça doit avoir de l’importance. Ou que ça intéresse du monde. Une moyenne de 50% de participation, un bon score dit-on. Un grand merci à Appenzell Rhodes-Intérieures qui sauve l’honneur abstentionniste avec seulement 21,1% de votants.

 

Dégringolade socialiste, bonne morflée radicale, grosse progression des Verts et de l’UDC. Ça signifie que la gauche tranquille et la droite amorphe ont été un peu bousculées par une droite qui n’a pas honte de ce qu’elle est, et par une gauche à la fois plus forte en gueule et moins archaïque (SolidaritéS, par exemple, se mange une claque, comme quoi Gaïa-qui-meurt commence à rapporter plus que Mamadou-qui-souffre).

 

Voilà pour le constat de base. Ça n’appelle pas quelques commentaires mais je les ponds quand même et démerdez-vous avec. Mieux : démerdez-vous sans, parce que rien n’est bien compliqué dans ce qui suit. Vous devriez être foutus d’arriver aux mêmes conclusions tous seuls, surtout si ce n’est pas la première fois que vous traînez votre ennui en ces mornes pages.

 

« Gauche tranquille et/ou archaïque », ça semble aller de soi. Les socialos n’ont pas une image très vigousse. Il me souvient pourtant d’une « sondage pour rire » à l’université, où le parti à la feuille de Rose avait remporté un max de suffrage, bien plus que les formations franchement bolchos. Il faut se rappeler que la population estudiantine, pour tout ce qui est sciences humaines, comprend quand même une majorité de gonzesses et qu’elles sont assez peu portées sur les coups de gueules et les slogans guerriers. Le Dialogue ! L’Ouverture ! La Tolérance  ! Vertus femelles au possible ! Quitte évidemment à foutre une branlée aux affreux qui refusent de se plier au culte, mais c’est pour leur bien et ça doit se faire en douceur, comme avec des handicapés ou des hyperactifs…  

 

Voter socialiste, ou se déclarer proche de leur programme (surtout si on le connaît mal), c’est une garantie de Primus inter pares démocratique : dans le camp des Gentils sans trop se fouler. Personne ne vous demande jamais de vous justifier, ça fait toujours son petit effet tout en allant de soi dans tous les milieux. Un régal pervers de confort moral. Josiane, elle veut bien porter des magnifiques godasses qui lui bousillent les pieds, mais question convictions il lui faut le confort d’une pantoufle. Normal qu’elle s’engage peu en politique, et qu’elle le fasse surtout sous l’étiquette bobo. Les plus activistes dépensent une énergie prodigieuse à tuer en elles toute féminité apparente. Etre habillée comme un sac et pas soignée pour un sou, c'est visiblement un gage de crédibilité.

 

 

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L’UDC n’est pas plus « jeune » dans son esprit et ses méthodes, loin de là. Simplement c’est la seule force de droite qui fasse vraiment chier la gauche. C'est un facteur central pour expliquer toute une partie des suffrages du parti et la popularité de ses thèmes. Les autres formations ont bien retenu les leçons du dressage : toujours devancer les Correcteurs dans la bassesse et le reniement de soi. Qu’on pense à l’affiche des Femmes Radicales, qu’on croirait découpée dans une pochette de 50 Cents : quelle nymphomane stalinienne aurait osé une telle apologie Banania de l’Africain-bête-de-sexe ? Et que dire du « Duce » de Couchepin, qui a coupé le gazon sous les sandalettes de tous ceux qui n’avaient trouvé que du « Tribun » à lancer contre Blocher ?

 

Chez les Démocrates du Centre (quand même ! quel nom ! quelle ambiance !), c’est pas qu’on fasse son difficile niveau brassage ethnique et abattement de toutes les frontières, mais on aime que les choses soient faites à la Suisse , dans l’ordre, le calme et l’ennui administratif mortifère. Oui aux mosquées, mais sans minaret pour ne pas ruiner la grasse mat’ dominicale de ceux qui ne vont plus à l’église ! Oui à l’immigration massive mais faut qu’elle rapporte : Willkommen, informaticiens de Bombay, milliardaires du Golfe, distingués diplomates équatoriaux, putes de luxe exotiques si douces à la solitude du quinqua en goguette dans les trappes à culs Ordem E Progresso ! Du choc des civilisations tant que vous voulez, mais qu’il ne fasse pas plus de bruit qu’une bonne levrette.  La grosse différence de cette droite avec leurs prétendus ennemis, c’est qu’ils préfèrent être actifs quand ils culbutent les « minorités. »

 

Les immigrolâtres se contentent de cette opposition factice, bien sûr. Ils ne sont pas difficiles. Ne pas les soutenir bruyamment, c’est déjà du conservatisme à leurs yeux. Si on passait le Concours Diplomatique aussi facilement que son brevet de facho, l’Occident grouillerait d’ambassadeurs au chômage technique. Alors vous pensez ! Le mouton noir ! Quel orgasme pour le censeur, si inconsolable de ne pas avoir d’homologue helvète de Le Pen ou de Pinochet ! Des années qu’on gribouille des croix gams’ sur les affiches de l’UDC et qu’ils ne s’excusent pas, qu’ils ne reculent pas ! Ça change des déculottées sur l’air de « Mon meilleur ami est un juif Antillais bisexuel », dont on est si friand à Conservaland…

 

 

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Plus tristement, l’électeur réac s’en contente aussi. Le programme et les slogans sont poussifs, les projets les plus audacieux ne cassent pas trois pattes à un Canard WC. L’abrogation du 261 bis, par exemple ? L’argumentaire officiel rappelle fort bien que la loi est déjà très pointilleuse sur le chapitre et que son rajout récent n’a pas empêché grand-chose niveau tensions interethniques.

 

Qui pense vraiment que distribuer Mon Combat dans les écoles va faire renaître l’oncle Adolf ? Moyen Junior baigne quotidiennement dans une ambiance sociale et médiatique où s’excuser d’être blonde et se calquer sur les mœurs afroyanquies sont des activités aussi banales que d’avoir une Visa vide quand on est encore aux études. Plus de propagande natio ou plus de castration du langage ? Kif-kif. Les autorités politiques n’ont qu’un seul choix : ralentir un peu ou accélérer à peine la résiliation du bail continental. Pour l’empêcher complètement et faire machine arrière, il fallait se bouger le cul il y a un bon siècle. Mais ledit électeur réac ne réfléchit pas à ce genre de choses. Il prend ce qu’il y a de pire, ce que les Correcteurs lui désignent comme de qu’il se fait de pire. Pas de piments ? On se rabat sur le poivre – pas qu’on aime ça mais s’il n’y a que ça pour relever un peu le goût de la soupe à l’eau… Et on avale cuillère après cuillère en se disant que c'est un début, qu'il faut bien commencer quelque part, que c'est absolument immangeable mais peut-être qu'au dessert...

 

 

La presse locale aussi bien qu’étrangère a sué sang et eau pour nous convaincre que ce modeste picotement était pire qu’une gorgée de tabasco. L’Hebdo a largement engraissé ses choux avec Blocher des semaines avant le scrutin. L’affiche qu’on ne présente plus a rembourré moult colonnes affamées d’actu pimentée. Les résultats connus, Le Monde a carrément titré sur l’air de la victoire des Ultranationalistes, rien que ça ! Pas en reste, le journal de la TSR s’est délecté de ses envoyés spéciaux chez nos voisins européens, frétillant d’aise face aux indignations de leurs confrères envers notre sale pays de merde qui utilise si mal sa démocratie-modèle.

 

Tout un microclimat de suspense a été créé, puis soigneusement entretenu, comme on pousse le volume de la musique pour faire croire qu’il y a de l’ambiance dans une boîte où chacun s’emmerde seul. Et on nous fait déjà mousser avec la date du 12 décembre prochain, renouvellement du Conseil Fédéral – à croire qu’il va se faire au suffrage universel et que Monsieur Moyen, même démocrate convaincu et priapique de l’isoloir, pouvait y faire quoique ce soit !

 

Ce qu’il va se passer pendant le mois et demi qui nous en sépare ? Nada. Ronronnement de l’appareil étatique. Paisibles tractations de coulisse. Mélopées d’orchestre de Titanic. Et le 13 décembre ? Nada. Jérémiades roses-rouges, manifestounettes par-ci, feu de poubelle par-là, et retour à la désespérante routine. Entre la période des soldes et la mise en place des décorations de Noël, il règne à peu près la même ambiance dans les supermarchés de ma région.

 

Perdus dans ce coton étouffant, on saluera malgré tout Oskar Freysinger pour son apparition au TJ de lundi soir. Ce qu’il a dit n’a aucune importance, d’ailleurs je m’en souviens à peine. Par contre personne n’aura manqué de remarquer, décorant le revers de sa veste, un gros badge Mouton Noir emprunté aux antifas, qui doivent encore se demander à quoi rimait cette délicieuse petite provoc’.

21/10/2007

CIORAN ET LA VOLONTE D'ETRE STUPIDE

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" Une société est condamnée quand elle n'a plus la force d'être bornée. Comment, avec un esprit ouvert, trop ouvert, se garantirait-elle des excès, des risques mortels de la liberté ? "

 

De l'inconvénient d'être né

 

 

" L'avenir appartient à la banlieue du globe. "

 

" Un minimum d'inconscience est nécessaire si l'on veut se maintenir dans l'histoire. Agir est une chose ; savoir que l'on agit en est une autre. Quand la clairvoyance investit l'acte et s'y insinue, l'acte se défait, et avec lui, le préjugé, dont la fonction consiste précisément à subordonner, à asservir la conscience à l'acte... Celui qui démasque ses fictions, renonce à ses ressorts, et comme à soi-même. Aussi en acceptera-t-il d'autres qui ne nieront, puisqu'elles n'auront pas surgi de son fonds. Nul être soucieux de son équilibre ne devrait dépasser un certain degré de lucifité et d'analyse. Combien cela est plus vrai d'une civilisation, laquelle vacille pour peu qu'elle dénonce les erreurs qui lui permirent sa croissance et son éclat, pour peu qu'elle mette en question ses vérités ! On n'abuse pas sans risque de la faculté de douter. "

 

 La tentation d'exister

18/10/2007

FRIENDLY FIRE

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Que les désaxés de Solidarités voient de la Chemise Brune sous la laine des moutons noirs, soit. C'est leur taff. On dirait presque leur "fonds de commerce", si cette expression n'était pas désormais inextricablement liée à la prétendue xénophobie des partis de centre-droite. Mais que la fille Le Pen entonne elle aussi la gueulante "C'est du wacisme anti-keublas", ça pousse le bouchon tellement loin qu'il plonge dans le pinard.

 

Alors évidemment on pourra remarquer deux choses essentielles.

 

D'abord, que le Front National version Weight Watchers ne doit rien aux libéraux-sécuritaires de l'UDC, et que la Menhirette peut bien parler comme une bénévole du réseau Education Sans Frontières si ça lui fait plus d'effet que le jus de guarana. Chacun ses perversions.

 

Ensuite, que La démocratie, c'est un peu comme les pubs Rivella. La couleur de notre soif ? Ni verte, ni bleue, ni rouge : on n'a pas soif, on ne veut pas boire ça, on préfère encore la déshydratation. Alors qu'un parti réac frenchie se permette deux minutes de langue de bois sur les réclames d'un parti réac bourbine, c'est presque aussi important que les récentes aventures d'Un Gars, Une Fille à l'Elysée.

 

N'empêche qu'il y a de quoi se poser des colles, comme ça, pour meubler la conversation après l'apéro et en attendant que le ragout soit assez cuit. La stratégie de comm' du FN provoque des débats interminables sur le ouaibe faf frouzien, inutile d'y revenir en détails ici. En l'occurrence, pourquoi Marine Le Pen s'est-elle crue obligée de faire une sortie pareille, qui ressemble à ce que les services de presse militaires appellent un "tir ami" ? Sénilité congénitale ? Drague avant-gardistes des futures sections FNJ des Dom-Toms ? Si un Gaulois de la République passe par ces pages, je lis volontiers son avis.

 

Post-blogum : ça commence à sentir le fake...

FEU DE DROITE, HUILE DE GAUCHE

Erik Verkooyen, dans une tribune libre du 24 Heures, le 17 octobre 2007, s'étonne que les dernières gesticulations gôchistes aient été mises sur le compte de l'UDC, et que les parasites antifas soient encore et toujours maternés par les rédactions d'Helvétie. La critique n'a rien de bien neuf, c'est celle que les réacs ordinaires copient-collent à chaque fois qu'un crasseux troque le jambé contre le pavé.

 

Qu'en a pensé notre quatrième pouvoir (...) ? Bien sûr il blâme ces extrémistes qui font le jeu du parti qu'il bannit. Mais il ne les dénonce pas vraiment non plus. Impartial comme il se doit, 50 néonazis paumés qui organisent un concert privé en Valais l'inquiète bien davantage que 500 activistes d'extrême gauche qui mettent la place Fédérale à sac !(...)

 

Ce qui est moins lassant, c'est que ce soit un "écrivain et collaborateur universitaire" genevois qui nous en gratifie, et plus un droitard mal dégrossi.

  

A force d'abuser de mots comme racisme ou xénophobie, nous les vidons de leur substance. Il faut reconnaître une fois pour toutes qu'il existe un malaise identitaire, perceptible et réel. Pas seulement chez nous. Voyez le virage politique chez nos voisins. En Scandinavie, ce paradis progressistes, les partis similaires à l'UDC montent en puissance, là aussi. Aux Pays-Bas, champion historique de la tolérance, le discours politique a drôlement changé depuis l'assasinat du cinéaste Theo van ogh. Ici, depuis mon arrivée, je constate une détérioration sensible de la sécurité - et donc de la qualité de vie - liée surtout aux flux migratoires. Voilà pour planter le contexte. A partir de là, j'ai toujours été contre la haine sous toutes ses formes. Mais, pour l'instant, comme c'est le cas dans d'autres pays d'ailleurs, j'observe qu'elle émane essentiellement du camp de ceux qui préconisent la fraternité universelle.(...)

 

Quelques lignes supportables dans la bassesse ordinaire du quotidien vaudois, c'est aussi remarquable qu'un bout de sandwich intact dans une poubelle : le contexte peut rendre ça appétissant par comparaison, mais pris tout seul ça ne déchire pas vraiment sa race.

 

Le malaise identitaire abordé ici n'est pas celui que nous diagnostiquons. Il est traité comme l'apanage exclusif des mouvements de droite nationale ou supposée telle, qui réagissent à des questions d'insécurité liée à une minorité d'immigrés mal intégrés. Encore une louche de la même soupe à l'eau tiède. Le mérite principal de M. Verkooyen, outre d'être clairement moins cérébrosodomisé que ses collègues de l'Académie, est d'appeler à lutter contre Betty Monde avec moins de sectarisme et de mauvaise foi carabinée.

 

Sauf que sectarisme et mauvaise foi sont les mamelles de la Gôche résiduelle et si elle y renonce elle crèvera de soif. Son verbiage antilibéral, son antiyanquisme mièvre, son culte pathétique de l'Ouvrier Inconnu ne sont que des passe-temps, du remplissage, de la liturgie sans âme qui ne mobilise plus que ses rentiers du militantisme. Elle ne mouille plus sincèrement que pour le colonial, l'Indigène Républicain et si elle n'avait pas aussi peur des mots elle ferait son hymne officiel du bon vieux Livrez les Blanches aux Bicots de Costes. Son dernier Credo : plutôt social-traître et métissé que socialiste et leucoderme. (Post-Blogum : pour quiconque aurait encore des doutes sur le sujet... Merci, Aurélie....)

 

Le malaise identitaire, que M. Verkooyen aimerait la voir reconnaître enfin pour mieux le combattre, elle en est plus consciente que n'importe qui. Elle en est le symbole, l'archétype, le fer de lance, bien plus que les pires néo-réacs qui lui servent d'épouvantail à électeur et qui, bien souvent, s'y entendent bien moins qu'elle en questions ethniques.

 

Elle illustre quotidiennement ce malaise en l'entretenant maniaquement, en proposant d'expurger les hymnes, d'épurer les bibliothèques, de châtrer le vocabulaire, de pratiquer la paranoïa collective comme une activité Citoyenne d'utilité publique. C'est elle qui, chez nos voisins d'ex-France, a fait un foin sous-ubuesque autour du "Détail" non plus de Le Pen, mais de Fillon. C'est elle qui de tous temps a deep-throaté les patriotes du Tiers-Monde et vomi ceux d'Occident.

 

En lui adressant ses suggestions, si intelligentes soient-elles, M. Verkooyen croit sans doute conseiller des maladroits qui cassent la vaisselle en voulant aller trop vite. Une âme charitable devrait lui expliquer qu'il n'est pas question de maladresse mais de sabotage délibéré, d'obscurantisme conscient et de trahison assumée, la bêtise congénitale ne représentant qu'un facteur très secondaire malgré les apparences. Il ne sera donc pas entendu par son public-cible, qui continuera sa routine délatrice et puritaine aussi longtemps qu'une facade de démocratie sera maintenu dans notre Grand Hospice continental.

 

Pour voir les choses du côté le moins gerbatoire (pas d'optimisme prolongé sans avis médical), cette incapacité intrinsèque à se réformer pourrait réserver à nos pourrisseurs volontaires quelques surprenants retour de manivelle dans les gencives. A force de crier Au Loup, certaines meutes encore en plein coma pourraient miraculeusement sortir d'hibernation, avec une fringale plus sauvage que celle de leurs prédécesseurs honnis - dans l'indifférence apathique d'un Peuple Démocratique si fragmenté et désuni qu'il n'aura plus rien à foutre des cris d'alarmes de ses cornacs.