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30/01/2008

UN BON DESSIN VAUT MIEUX QU'ON LONG TEXTE

Contribution perso de l'ami Piotr, bien connu des Bistrotards, en forme de variation esthétique sur quelques thèmes abordés ici il y a peu. Les tractations pour lui extorquer régulièrement d'autres productions vont bon train et à ce jour, la basse flatterie m'a permis d'éviter le chantage affectif ou la corruption. Enjoy.

 

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29/01/2008

ANAAL NATHRAKH - "HELL IS EMPTY AND ALL THE DEVILS ARE HERE"

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Pour qui Excalibur est un affreux navet guère plus évolué que Conan le Barbare, aucune raison de jeter une oreille même circonspecte à un groupe baptisé d’une citation archiconnue du Merlin guignolesque de John Boorman. On se dit que ça doit causer de casque à cornes ou de talismans, et qu’on a déjà assez donné de fric à Manowar quand on était damoiseau à poils longs.

 

 

Alors on classe l’affaire et comme on ne sait pas ce qu’on loupe, on ne souffre pas. Jusqu’au jour où, par un mélange de charité païenne et d’ennui insomniaque, on daigne laisser sa chance à Hell is empty, dont le titre est emprunté à la Tempête de Shakespear. Une demi-heure plus tard, on n’est pas loin de se flageller pour s’être arrêté à l’étiquette d’une gnôle aussi décapante.

 

 

Du grindcore irréprochablement construit, exécuté avec la rigueur d’un instructeur des Marines et qui sait conserver des rythmiques audibles autant que des mélodies accrocheuses ? Oui mon Général, ça existe ! Ça existe même depuis 1999 et de toute évidence, ça s’est foutrement bonifié avec les années, à l’instar de ces précieux nectars d’abbaye dont les lies accumulent de la patate dans leur bouteille. La cuvée 2007 offre un cru à déguster strictement entre amateurs éclairés, après avoir planqué tous les briquets qui traînent pour prévenir des pulsions irrépressibles de foutre le feu au quartier.

 

 

C’est qu’une tempête de flammes et de fumées toxiques serait un accompagnement nécessaire à une telle bande-son pour guerre civile. Dès l’intro d’une courte minute, on sent déjà qu’on va se farcir du costaud. Le son est ample, la cadence pesante comme une forteresse volante, deux notes criardes zigzaguent en guêpes folles au-dessus de cette masse qui s’avance. Puis sans la plus élémentaire sommation, c’est l’assaut qui est donné. Der Holle rache kocht in meinem herzen sonne une charge hystérique, où se mélangent déchirements d’œsophage et chœurs guerriers.

 

 

Le véritable exploit de ce skeud est de tout casser et de pousser la démence sonique et vocale à leur paroxysme tout en restant déchiffrable. La netteté des compositions, la précision ahurissante des partitions et la production cristalline offrent un écrin inespéré à un tel distillat de haine 100% pure. C’est à se demander comment on peut encore se concentrer sur un instrument quand on est pris d’une telle fureur d’anéantissement, comment on peut avoir encore le moindre égard pour l’auditeur tout en promettant l’extermination à tous les bipèdes du globe.

 

 

Si le niveau de brutalité ne baisse jamais d’un micropoil, chacun des titres repousse les limites du désordre organisé sans jamais déchoir dans le bordel inaudible auquel un Brutal Truth s’était trop souvent livré dans son ultime galette. Dans la névrose mitraillante de Virus Bomb ou de Sanction Extremis, on ne perd jamais le fil.

 

 

Le dénommé « Irrumator », assumant la charge délirante de toute l’instrumentation, fait preuve d’une maîtrise dans l’ingénierie du boucan qui fera date dans l’histoire. Quant à son comparse « V.I.T.R.I.O.L. », il passe des bruits purement animaux à des élans lyriques qui soulignent le massacre ambiant par un effet de contraste tout à fait scotchant.

 

 

Death, hardcore, grind, noise, chant clair et vibrant comme un appel aux armes, tous les registres du suicide vocal y passent sur fond d’ode à l’homicide planétaire conçu comme une forme d’art supérieure à toutes les autres. Rarement une citation biblique aura pu foutre hérétiques et fous de Dieu dans la même fosse commune : ce septième Lama Sabachthani, hurlement du Christ face au Père qui l’abandonne, c’est la révolte de l’enfant devenu homme par le viol originel de l’horreur, celle dont Céline disait qu’on pouvait rester puceau si longtemps.

 

 

Oui, en vérité, il n’y a plus personne en enfer en ce moment. Mais maintenant que nous avons ces trente minutes d’aliénation contrôlée, nous savons déjà que nous ne serons pas dépaysés quand viendra notre tour d’y faire notre place.

23/01/2008

CRISE, REVOLUTION ET AUTRES QUESTIONS SANS IMPORTANCE

« Quand les caddies seront vides... » : introduction à tous les grands délires sur la fureur du peuple qui se rebellera un jour, parce qu’il en aura assez, parce qu’il aura faim, parce qu’il n’aura plus le choix que de se conformer aux grandes attentes que nous plaçons sur lui.

 

 

Or ces grandes attentes, Monsieur Peuple, il s’en tape. Il s’est toujours tapé des rêves des gens qui ont fondé des religions sur lui (et qui ont souvent fini par le massacrer pour qu’il se conforme au culte). Fafs, écolos, anars et bolchos, tous ont en commun une vision idéalisée de leurs semblables et de leur potentiel de changement. Tous ignorent un fait fondamental, c’est que l’individu préfère toujours être mal accompagné que seul, et que les foules vivront mieux sous une dictature maternante que face à une liberté anxiogène. C’est vexant mais c’est ainsi. Le knout, c’est le sex-toy des foules depuis la préhistoire.

 

 

Ce n’est même pas quelque chose de condamnable en soi. Sans un minimum de stabilité, de sécurité et de prudence, il n’y a tout simplement pas de famille, pas de projets à long terme. Pas de science, pas d’art, pas d’autonomie, rien de ce qui donne de la saveur à l’existence, rien de ce qui équilibre les sacrifices atroces qu’exige une vie en communauté. Les hyperactifs que nous sommes tous un peu ont tendance à l’oublier, à cultiver le risque gratuit, à parer leur suicide émotionnel d’atours flamboyants.

 

 

Ceci dit, on peut poser que l’homme moderne n’a jamais été aussi assisté et déresponsabilisé que depuis un demi-siècle. Jamais ses tâches n’ont été aussi prémâchées, ses envies surgavées avant même qu’elles n’apparaissent. Il vit le long d’une crémaillère dont le pire des accidents ne peut le faire dérailler. Et on voudrait que ce mammifère dévirilisé ait conservé en lui la rage de se battre pour sa survie, alors qu’il accepte fort gentiment la perspective d’avoir une descendance qui lui crache à la gueule ?

 

 

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Il ne faut pas attendre, ni espérer, que l’aggravation des conditions de vie accouche la conscience politique de nos semblables. Bien au contraire, plus Monsieur Moyen devra se battre pour bouffer, moins il aura à foutre de contribuer à toute espèce de planification du bien-être collectif. Il ne s’embarrassera plus de mythes incapacitants façon Fraternité Universelle et apport culturel formidable des allogènes, mais il ne se lancera pas non plus dans aucune sorte de Reconquête. La seule épopée qu’il aura les moyens de concevoir et de mener, c’est la lutte quotidienne pour que sa famille ait à bouffer et un endroit pour s’abriter du froid et des prédateurs.

 

 

Les grandes crises historiques développent les formidables capacités d’adaptation et d’inventivité de l’homme. Elles ne sont pas des catalyseurs à ses envies de révolution, qui n’existent que dans l’esprit d’une stricte minorité de timbrés.

 

 

Le révolutionnaire moyen cherche à briser le carcan de la frustration d’action gigantesque, il rêve de justice expéditive, d’élimination des ennemis, d’une marge de manœuvre lui permettant d’assouvir ses instincts haineux et ses phobies les plus profondes. Mais il n’est pas un bâtisseur, qui lui ne peut œuvrer que dans le calme, la réflexion et le long terme. Les civilisations se fondent et s’effondrent sans cette mouche du coche.

 

 

S’il nous reste une Révolution à accomplir, elle ne consistera pas à transformer la société ou à faire naître l’homme nouveau. Tout au contraire : il s’agira de ne pas laisser la société nous transformer et effacer l’homme tel qu’il a été de la sédentarisation à la Première Guerre mondiale. Il ne s’agit plus de renverser l’ordre établi mais de nous en extraire. Et c’est en cela que notre pire ennemi vit dans notre tête – pas à la Maison Blanche , ni dans une madrasa, une Loge ou une succursale de la Licra. Symptômes et épiphénomènes, tout cela. Questions d’un autre temps, enjeux d’un autre match. Il a été disputé, et perdu, par nos grands-parents, à dix contre un. Tout le terrain est occupé par l’équipe adverse et ses innombrables mercenaires.

 

 

Notre match à nous n’aura rien à voir. Nous n’avons plus rien à prévenir, plus rien à conserver. Il nous reste les souvenirs glorieux de choses que nous n’avons pas vécues et un confort matériel qui se paiera de plus en plus cher. C’est trop peu pour donner le moindre sens à notre existence. Et il faudra du temps et beaucoup de désillusions vachardes pour accepter cette idée toute simple : les plus grandes conquêtes que nous pouvons espérer seront des choses très ingrates, terre-à-terre, sans panache.

 

 

Ni l’effondrement de tout l’édifice social, ni la Guerre-Civile -Ethnique, ni le Califat des Racailles ne sont des scénarii dignes d’une seconde d’attention. Par contre un certain émiettement du pouvoir est imaginable, à l’image de l’Europe de l’an mille. Un savoir antique confiné à une élite bien protégée. Une léopardisation du territoire, avec des enclaves fonctionnant selon les règles des groupes humains majoritaires. Le tout avec le maintien d’une fiction de gouvernance officielle, de paix incontestable faute d’armées organisées, de « confiance des consommateurs » aussi endettés que leurs Représentants Démocratiques…

 

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Tous les inconvénients de la déglingue sans ses compensations en matière d’autonomie, en somme. Les amateurs de science-fiction n’ont qu’à étudier de près le Queens ou les townships de Johannesburg. Les autorités en charge de ces petits coins de paradis ne risquent ni leur peau, ni leur mandat, ni leurs revenus, ni même leur réputation. Le jour où les métropoles d’Europe connaîtront ce degré d’incohérence et d’insécurité, il ne se passera – …rien. Business as usual. Les amateurs peuvent continuer à comptabiliser les zincivilités et le nombre d'ambulances caillassées par week-end si ça leur fait se sentir utiles. La charité chrétienne voudrait qu'on leur recommande d'essayer au moins de rentabiliser ce hobby en cherchant du taff dans un quotidien gratuit, plutôt que d'inonder les fora droitards à leurs propres frais. Pour la différence que ça ferait, ça leur paierait au moins quelques sixpacks...

 

 

Oh bien sûr, il y aura quelques dizaines, quelques centaines de purs et durs peut-être, qui tenteront d’aller jusqu’au bout. Sortir des villes. Rejoindre les coins de campagne échappant encore à l’urbanisation et au dépeuplement complet. Effacer leur passé, leur identité officielle, leurs liens avec la Machine , quitte à mettre en scène leur mort pour être tranquilles. Réapprendre le braconnage et l’agriculture de subsistance, apprivoiser la faim et la peur animale. Une vie incroyablement courte, épuisante et intense. Va savoir si, ça et là, des communautés n’arriveront pas à se constituer et à maintenir une sorte d’autarcie minimale.

 

 

Et puis il y aura tous les autres. Ceux qui auront eu leur Epiphanie trop tard et trop seuls pour pouvoir entreprendre quoique ce soit de productif. Ceux qui seront déjà coincé par une famille, un job juste assez payé et gratifiant, des accoutumances tolérées par la morale de la Croissance , la lâcheté ordinaire face au risque de souffrir, le poids d’une âme méticuleusement tordue et viciée dès la naissance. Je me range d’entrée dans cette catégorie, au cas où on irait croire que je pontifie. Pour nous autres, Citoyens sans importance de la Grisaille technocrate, l’espoir d’une victoire sur nous-mêmes est le plus mince.

 

 

Mais si nous ne devions viser qu’une mort paisible, en accord avec nous-mêmes et droit dans nos rangeos, est-ce qu’on a vraiment le choix ?

16/01/2008

LE VIOL DES ANCÊTRES

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Un documentaire l'autre soir sur la TSR, le plus grand sanctuaire celte peut-être, découvert dans une carrière à la frontière est du canton de Vaud. Une certaine trique à penser qu'on vit depuis toujours dans l'épicentre d'un monde disparu. Théories fascinantes, images hypnotisantes - et douloureuses une fois de plus. La carrière "prend du retard", les archéologues doivent "sauver ce qu'ils peuvent", tout sera bientôt bousillé. Un immense cimetierre réduit en miettes pour construire des clapiers pour citoyens-consommacteurs. Ca rappelle ces ruines gallo-romaines (?) découvertes au centre de Lausanne, brièvement étudiées avant d'être elles aussi bétonnées. S'élève sur elles à présent un nouveau parking étriqué, rutilant et bien entendu racketteur.

 

On peut chercher pendant des lustres des explications socioéconomiques au pourrissement de notre civilisation. La faute aux allogènes, à la racaille insécuritaire, aux néoliberticides, à tout ce que vous voudrez. Quand je vois ce genre de choses, je me dis qu'il y a des raisons bien plus simples à chercher du côté de la métaphysique. Ricanement des sociologues et des militants de la plupart des chapelles connues. M'en fous : on peut affirmer qu'un groupe humain qui traite ainsi ses ancêtres ne mérite que de finir comme nous.

 

Nous parquons les "vieux" dans des crevoirs médicalisés, où la maltraitance et l'indignité sont moins que banales. Pouvoirs publics, société civile et congrégations s'inclinent dans une même courbette devant les marchands si ceux-ci décident que vendre du caillou vaut mieux pour tout le monde que de préserver des sanctuaires. Nos cimetierres eux-mêmes ne permettent plus aux morts de reposer en paix puisqu'on ne les laisse y pourrir qu'une poignée d'années avant de tout foutre dehors en vrac pour faire de la place aux suivants - votre dernière demeure ne sera qu'une gare de triage, une chambre froide camouflée en salle d'attente.

 

Tout ça rappelle ces histoires brumeuses d'égyptologues crevés on ne sait comment, quelques temps après avoir violé les tombes des rois oubliés du Nîl. On se rappelle que des centaines de momies ont été exposées à la corrosion de l'air libre, dépouillées de leur richesses, quand on ne les réduisait pas carrément en poudre pour des usages thérapeutiques abjects.

 

Quand un Orc croit nous insulter en nous conseillant d'aller baiser nos morts, il ne fait que décrire posément une réalité avalisée par l'ensemble du corps social.

 

Les Dieux, la sagesse, les anciens et les morts, éléments d'une même nébuleuse spirituelle à la base de toutes les croyances originelles de la foutue planète. Comme si c'était pour rien, un hasard, une stupide incidence. Nous connaissons tous ce vieux dicton, selon lequel les dieux rendent fous ceux qu'ils veulent perdre. Passez la tête par la fenêtre la plus proche, jetez un oeil aux environs, vous verrez que c'est parfaitement plausible.

 

Les hétéros se comportent en lopette et les pédales promènent leur "Fierté" dans des bastringues sponsorisées par les autorités. Les mères de famille déguisent leurs filles en pute, sous le regard passif et bovin de Papa, pour autant qu'il ne soit pas parti "vivre sa sexualité" dans une autre ville. Les hommes les plus puissants de la planète sont tous plus ou moins toxicos. La disparition d'espèces de moustiques nuisibles est pleurée comme un crime et le remplacement de l'Européen de souche par un masse bâtarde célébrée comme un "progrès inévitable". Nous bouffons de la merde en boîte lyophilisée et farcie de produits chimiques, que les publicitaires nous vendent en mettant en scène un artisanat culinaire antique fantasmé.

 

Des scientifiques sérieux et expérimentés investissent les médias pour nous dire de consommer bio et de nous déplacer en trotinettes sous peine de faire mourir Gaïa dans moins d'un siècle. Vendre son cul aux usuriers dès 16 ans, et pour ne s'offrir qu'un écran plat ou un Iphone, est non seulement accepté mais encore promu à chaque coupure pub, sur des affiches recouvrant les murs de nos villes. Les surfaces encore non-occupées sont barbouillées d'inscriptions illisibles par des primates chargés de quincaillerie luxueuse, emballés dans des fringues de marque informes.

 

Un Bon Citoyen est un individu qui admire ouvertement ce que cent générations avant lui considéraient comme hideux, imbécile ou gerbatoire. Il est licite, voire encouragé, d'avoir "honte de son pays", particulièrement quand une partie de sa population refuse de se laisser joyeusement enfiler par les traîtres et les apatrides.

 

Encore une fois, nous sommes loin, très très loin d'avoir touché le fond. Mais pour qui a la tripe un tant soit peu mystique, difficile de ne pas voir dans ce cumul d'absurdités et de grotesqueries un symptôme clair d'une folie furieuse à l'échelle continentale. Une démence parfaitement méritée à l'époque de l'Enfant-Roi, du travailleur jetable et des anciens euthanasiables du moment qu'ils coûtent plus qu'ils ne rapportent. Le savoir et l'accepter ne rend pas notre sort plus facile à avaler, parce que nous allons couler avec les masses en qui tout nous révulse. Mais on se dit que, quelque part, il y a une sorte de justice immanente et que cette déliquescence générale n'est que la monnaie de notre fausse pièce.

15/01/2008

" DEJA UN PEU MORT "

<< Bertignac, Bruni, Sarkozy, et le bourgeois « socialiste ». Aucun intrus, les amis. Tout un monde, très cohérent. Laid, inculte, simpliste, lénifiant. >>  C'est pas charitable de se moquer des socialistes, mais on va se resservir quand même.

 

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Post-blogum : Si vous avez pris le temps de flâner chez le camarade Nikita, qui ne doit guère aimer les Bras-Armés-du-Capitalisme-Patriarchal que nous sommes très clairement, vous aurez remarqué que sa prose goûtue lui a amené des commentaires peu amènes. Il s'est même vu, ou cru, dans l'obligation de publier une mise au point juste après, histoire d'expliquer à certains scatocéphales que non, il ne souhaitait pas la mort de mademoiselle Bruni. Ni celle des mâles qui achètent son album pour autre chose que d'hypothétiques photos à poil dans la pochette.

 

C'est quand même attristant. Je veux dire, pour lui. D'être lu par des blaireaux. Déjà qu'il y avait des incivils comme yours truly qui lui faisaient de la pub... De mon côté je peux pas (encore) me plaindre. A ce jour, n'ont commenté mes insanités que des gens majoritairement très aimables.

 

Voilà bien l'un des rares - sinon l'unique - privilège d'être un gros faf bas du front. Quand on écrit des horreurs ou des conneries, personne ne s'en formalise ni ne s'en offusque, soit parce que personne ne nous lit, soit parce que ça fait partie de notre cahier des charges officiel.

11/01/2008

REACS MASTURB'

Monsieur Tang, plaisant plumitif relativement inclassable, raille gentiment les réacs, leur demandant si ce monde moderne qu'ils vomissent ne leur est pas indispensable. Plus punk-faf que réac (mais après tout on ne choisit pas les étiquettes que nous collent les gens), je réponds à leur place, sans me lancer dans des arguties sur ce qu'est la réacosphère et comment on en obtient l'AOC. Ca bataille pas mal à ce sujet dans les commentaires de son texte, d'ailleurs.

 

Le fond de la critique de Tang, c'est que le réac jouit de son dégoût. Il serait un mastubateur de la gerbe, accro à ce qu'il dénonce, trouvant dans la haine qui le dévore une volupté qu'il aurait honte d'avouer, pour peu qu'il en soit seulement conscient.

 

La critique a sa cohérence. L'aboutissement de la haine est la mort, celle de l'ennemi si on peut le détruire, la nôtre s'il est indestructible. A quoi bon s'acharner ici-bas si tout nous y est intolérable ? Ca tombe sous le sens. Le réactionnaire qui accumule les années de service et dont la rage ne décline pas devrait donc forcément trouver son compte dans le cloaque.

 

Il y en a sans doute qui fonctionnent sur ce shéma-là. Je ne parle pas en leur nom. Je ne parle au nom de personne, d'ailleurs. Le pluriel des "Enfants" de ce pauvre blogue, c'est surtout une coquetterie dérisoire, une manière de sonner un peu moins autiste et égocentrique. Voici néanmoins comment je vois les choses, pour autant que ça intrigue qui que ce soit.

 

Plus qu'un branleur clandestin, le réac est au contraire un "impuissant." Il ne tient pas particulièrement à sa vie ni à ce monde, mais il a l'instinct de survie chevillé à l'âme. Il voit bien que notre civilisation n'est plus qu'un immense tas de chiasse, mais l'idée de civilisation en soi lui paraît malgré tout belle et noble. Il hait ce que nous sommes devenus mais n'arrive pas à oublier ce que nous pensons avoir été.

 

Ce n'est pas par sensualité masochiste qu'il se maintient en vie et qu'il continue à ouvrir son claque-merde. Il faudrait pour cela qu'il ait sincèrement l'impression de tirer son épingle du jeu, de propager une Bonne Parole à des Happy Few dignes d'estime et de confiance. Il faudrait en outre qu'il ait, en son for intérieur, la conviction que tout ne va pas si mal que cela, ou que la situation finira un jour par basculer à force de persévérance.

 

Or tel n'est pas le cas, à tous les niveaux :

 

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° rien ne nous permet de croire à notre indépendance, à notre unicité. La nausée continue qui nous hante tête et tripes ne fait pas de nous des gens spéciaux. Elle ne nous protège d'aucune des crasses qui affligent nos contemporains. Nous pataugeons exactement dans la même vase purulente que le premier tektonikeur venu. Avec ou sans lubrifiant, sous GHB ou à jeun, coincé par la honte ou par des menottes, c'est la même enculade pour tout le monde, et nous pareil. Aucune perspective économique sérieuse, familles désunies, harcèlement pornographique, petits mensonges tactiques, addictions plus ou moins avouables, absence de structures de vie alternatives, isolement social, émiettement de la foi militante, renoncement à reculons... Notre statut d'Affreux Officiels ne nous protège de que dalle. Seul et pitoyable soulagement, nous répéter que nous sommes un peu plus conscient du viol que le reste du cheptel. A cela aucune jouissance, tout au plus une goutte de baume à l'esprit.

 

° le public de cette microscopique contre-culture n'existe virtuellement pas. Nous ne sommes peut-être qu'une vingtaine d'enragés comateux, qui se copient les uns les autres, chacun adaptant à sa petite sauce les mêmes rancoeurs que son voisin de Favoris. Nous ne savons pas trop à qui nous causons, quel effet notre prose lui fait, quel usage il peut bien en tirer concrètement. Un coup d'oeil à l'isolement social et médiatique des patriotes d'Europe suffit à clarifier la perspective : c'est à peine si nous perturbons les gradins du cirque soc-dem. Quand les eurotraîtres prétendent s'en prendre à notre discours, ce sont les instances démocratiques très officielles qu'ils visent. Boneheads, ethnocentristes, révisos ou spécialistes du complot sioniste, tout ce beau linge ne fait vraiment peur à personne, ni à ceux qui les dénoncent ni à Monsieur Moyen. Par contre, les capitalistes pur jus que sont Le Pen, Haider, Blocher, Bush ou Berlusconi terrorisent les Bien-Pensants. On ne leur impute notre aura que pour contrer leur projets, qui sont bien loin de nos préoccupations. Dépouillés de ce parfum rebelle, que nous reste-t-il ? Quelques routines de tribu urbaine morcelée.

 

° enfin, le réac lucide devine très bien que tout ne va pas encore si mal que ça. Le réac suicidairement clairvoyant devine même que nous sommes loin d'avoir touché le fond de la cuvette de l'Histoire. Nous vivons une chute qui n'aura jamais de fin, parce qu'il n'y a pas de limites à l'obscénité et à la décadence. Le réac moyen, en revanche, croit qu'un jour viendra où son peuple aura atteint un seuil critique d'humiliation et de colère, qui le poussera soit à prendre les armes, soit à ne pas s'opposer à ce que nous les prenions pour lui. Définir ce stade ? Il en est incapable. Il imagine tout au plus une dhimmitude officielle, une dictature talibane et multiculti bordélique, rien de précis. Mais il ne se résoud pas vraiment à ce cauchemar ; il l'utilise comme un point d'appui pour sa colère et sa détermination, sans envisager une seconde qu'une telle situation puisse durer éternellement. Il y a pourtant pire que cet aveuglement-là : il y a le refus de considérer qu'il est déjà trop tard depuis longtemps.

 

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Nos vies sont dirigées par les impératifs des vendeurs de malbouffe, des bourreurs de crânes publicitaires, des brasseurs de peuple et des illuminés mondialistes. Cinéma, télévision, radio et ouaibe nous gavent en permanence de laideur, de stupidité, de soumission volontaire aux usuriers, de glorification de la came et du putanat. L'eau courante des grandes villes a un goût de détergent, le pain ne se conserve pas douze heures, et chaque jour des millions de tonnes de nourriture intacte sont détruites plutôt que d'être vendues moins cher. Durant des décennies, des herbivores ont reçu des cadavres moulus en poudre comme nourriture. La mort de la paysannerie continentale a été planifiée puis minutieusement mise en oeuvre. Des vieillards sont parqués dans des crevoirs collectifs par leur famille, qui dans le même mouvement droguent leurs enfants pour qu'ils soient plus dociles à l'école. La haine du leucoderme est véhiculée par tout un pan de la culture hip-hop, qui génère depuis dix ans les plus gros bénéfices de l'industrie du disque. Le dégoût de soi et la vénération de l'Autre sont promues quotidiennement comme des manifestations éclatantes de sagesse et de courage.

 

Rien de tout cela n'a, à ce jour, déclenché la moindre folie meurtrière en Occident. Monsieur Moyen accepte, cautionne, participe, en redemande, pense à autre chose, ne pense à rien, prend des pilules pour ne plus penser qu'à son boulot et son crédit.

 

Et il y en a encore pour se demander sincèrement "Jusqu'où va-t-on descendre " ? La réponse est que nous ne nous arrêterons jamais. Nous avons déjà franchi le point de non-retour. Tout ce qui aurait provoqué des émeutes sanguinaires chez nos arrière-grands-parents est devenu banal. Et pour celui se sent des envies de planter des clous dans une batte de base-ball, il n'y a aucun espoir de faire payer cet effondrement continental aux responsables et à leurs successeurs. Il ne peut que hurler son horreur à s'en déchirer la gorge, hurler en attendant la folie ou la mort. Il ne le fait pas en croyant être utile. Il le fait parce qu'il n'a pas vraiment le choix. Il le fait pour ne pas tuer stupidement un inconnu qui n'y peut rien, ou pour éviter de faire du mal à ce qu'il lui reste de famille.

 

Là non plus, monsieur Tang, il n'y a pas de quoi se pougner la plume à pamphlet. Ecrire jour après jour ce genre de constat, ça n'a rien de gratifiant, ni même de vraiment soulageant. C'est Sysiphe crevant chaque soir l'abcès qui se sera à nouveau infecté le lendemain. C'est vider une fosse à purin avec une paille. Le tout dans le silence assourdissant et l'indifférence bovine de ceux qui se prétendent nos semblables.

 

J'exagère comme un ado sous amphètes ? J'en fait des tonnes pour que dalle ? Je fais mon putain d'intéressant en poussant la caricature à coups de truelle ? Possible. Qu'est-ce que j'en sais finalement ? Peut-être que mes ventilations sont tordantes, pas crédibles pour un sou, symptômes négligeables d'une mauvaise qualité de sommeil et d'un déclassement social bénin.

 

Peut-être que tout ça vous fait doucement marrer. Je préférerais, à la limite. Ca donnerait le sentiment fugace d'avoir été utile pendant un instant.

06/01/2008

OUI, ON PEUT DIRE TOUT CA A PARTIR D'UNE PUB POUR DU PARFUM...

Un marchand de pantalons cherche à nous vendre du parfum ; pour ce faire, il fait tourner diverses réclames dans la boîte-à-cons, selon qu’il drague les clients féminins ou masculins. Leitmotiv en forme de question : are you alive ? Et ma foi c’est une bonne question. C’est même une putain d’excellente foutue question.

 

L’argument sous-jacent dudit marchand, c’est que vous ne vivez pas complètement si, de temps en temps, vous ne jouez pas à la salope ou au hooligan. C’est ce que laisse entendre respectivement la pub version ovaires (où une pouffe se rhabille tranquillement dans un ascenseur) et la pub version couilles (montrant un bobo chevelu et hilare, fuyant on ne sait quelle émeute). Message final : pour sentir comme une vraie pornslut ou un intermittent de la révolution A.O.C., trempez-vous la viande dans la fragrance en question. Mieux encore : un coup de vaporisateur, et vous aurez le courage de les imiter brièvement.

 

La radasse et le racaillon altermerdeux vantés comme idéal de dépassement de soi. C’est ça ou continuer à vivre une vie de blaireau.

 

Un slogan vendeur qui est aussi un constat de base. En majorité, nous ne sommes pas vraiment vivants. Nous entretenons des vies végétatives, où le summum de transgression consiste à asticoter la police ou à se déguiser en pute d’un soir. Rien de neuf sous le smog : c’est la même vieille récupe des idéaux de 68 histoire de meubler le quotidien de ses anciens acteurs.

 

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On connaît, d’accord, n’empêche que ça résume bien la situation.

 

 

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La demoiselle de l’ascenseur a un petit air de sainte-nitouche, monsieur l’émeutier est très propre sur lui. Tous deux ne se sont permis qu’un petit écart de conduite avant de reprendre le chemin du bureau. On est assez loin du cow-boy Marlboro. C’est du rock’n’roll précuit, à consommer vite fait, un coup de folie chronométré, sécurisé, garanti de ne pas nous éloigner trop longtemps des impératifs de l’entreprise et des mœurs de la moyenne bourgeoisie. Les frasques qu’on peut se permettre quand on vit dans un loft ou qu’on conduit une Lexus. Même l’exubérance ne se prête qu’aux riches.

 

Le reste du bétail, nous autres salariés jetables ou Bachelors en Recherche Permanente de Sous-job, tout ça n’est pas vraiment pour nous. Pas de misérabilisme excessif dans cette affirmation. On doit pouvoir se payer ce sent-bon sans trop rougir le compte en banque. C’est plutôt cette rébellion propre et dandyesque qui est hors de notre portée. Quand trouver ou conserver un taff acceptable devient un privilège tacite, travailler plus pour bastringuer plus est moins un cri de guerre électoral qu’un fantasme compliqué. Ce qu’il nous reste, c’est l’acceptation forcée d’un quotidien couleur béton et saveur coton. Un ennui à la fois douillet et asphyxiant. Ce n’est pas du parfum qui va nous en extirper.

 

Ce qui est horrible avec l’ennui, c’est que tout, autour de nous, concourt à nous en rendre seuls responsables. C’est ton problème si tu te fais chier ; ce ne sont pas les distractions, les emmerdes ou les échéances impératives qui manquent, à toi la faute si tu parviens malgré tout à ne pas t’amuser autant que le reste de la foule. C’est évidemment l’un des plus gros foutages de gueule de l’histoire, et le mensonge le plus largement gobé de tous les temps.

 

Ne servir à rien ni personne et vivre un siècle. Mener une existence de réserve d’organe vivante, de stocks de plasma sanguin organisés en famille et en zones urbaines plus ou moins sensibles. Etre scotché jour et nuit sur Second Life doit même avoir plus de goût que ça. Mais le goût, n’est-ce pas, c’est sans doute un truc pour bourgeois de droite. L’important c’est la vie tout court. Chose life. Reprenez la longue tirade introductive de Trainspotting, elle fait le tour de la question et on n’a pas dit ça mieux depuis. On peut toutefois y rajouter de nouveaux éléments, histoire d’être bien à la page.

 

 

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Choisissez la vie sûre et stable, sans risques qui ne soit couvert par une assurance. Choisissez les ronds-points, les passages piétons sécurisés tous les vingt mètres, les bacs à fleurs monolithiques qui perturbent les lignes droites, les radars plantés en champ de blé et les retraits de permis pour avoir toussé au volant.

 

Choisissez la vie désinfectée, neutralisée, désodorisée, climatisée, hospitalisée. Choisissez de dire non au tabac, de dire oui à un seul verre avant la route, de dire peut-être à moins de trois bière puisqu’au-dessus c’est du binge drinking. Choisissez les soins anti-cernes, anti-âge, anti-temps, anti-oxygène tant qu’on y est puisque cette saloperie finit par ronger les chairs qui en ont besoin.

 

Choisissez la Voie du Milieu, moralement de gauche, économiquement de droite, culturellement de partout et philosophiquement de nulle part. Choisissez d’investir chez Max Gras-de-Lard, d’agir en consomm’acteur, de faire durer le Développement, d’éteindre la lumière en vous brossant les dents, de ne pas tirer la chasse avant que la cuvette ne déborde.

 

Plus que de l’uniformité, l’ennui renaît perpétuellement de l’inutilité. Et, navré d’insister graveleusement là-dessus, mais nos vies actuelles ne servent absolument à rien. Maintenir l’érection des flux de cash et de marchandise ne donne pas de sens à l’existence humaine. Obéir à une Constitution Citoyenne ne fait rien pour la fortifier. Brasser des hectolitres d’air à chaque carnaval électoral ne la rend que plus triste. Tout faire pour vivre le plus longtemps possible sans vieillir lui retire toute dignité. Remplacer toute idole par une humanité couleur arc-en-ciel la souille de ridicule. Mais tout ça n’a pas d’importance pour nos éleveurs et nos cornacs.

 

Dans notre batterie, le temps se divise entre loisirs à crédit, sommeil artificiel et ponte intensive. L’accepter, c’est faire preuve tout à la fois de civisme, de réalisme, d’un sens élevé de ses responsabilités et de solidité au niveau des reins. Benzodiazépines all-you-can-eat pour ceux à qui ça laisse comme une acidité dans la gorge. Quarantaine discrète pour les réfractaires au bonheur en gélules ; tôt ou tard, la folie, l’addiction ou l’effondrement moral ramèneront dans le circuit les rescapés du suicide à la petite semaine.

 

Prenez cent détours ou coupez tout droit, c’est pareil : nous sommes tous condamnés à protéger nos viandes des bactéries et du vieillissement, tout en pourrissant activement nos esprits et nos instincts avec des toxiques plus délirants que les bricolages cosmothéologiques du Mandarom. Haine de Soi, Culte du Corps Parfait, charcuteries esthétiques et hygiénisme collectif qui transforme notre environnement en sas de décontamination mondial.

 

Face à cette partouze de tous les cauchemars imaginables, même le fantasme réac du Califat d’Occident en survêts Lacoste a une tournure quasi érotique.

05/01/2008

LA SUISSE, PAYS MECHANT

Depuis le temps que la gôche et la supergôche nous répètent que la Suisse est un pays waciste, dont la politique est directement piquée aux nazis, et sans leur payer de royalties en plus !

 

Les droitards murmuraient prudemment, au fond des carnotzets, que c'était quand même un chouïa exagéré. Les superdroitards, s'égosillant aux buffets de gare, criaient à la propagande masochiste tout en rêvant que ça soit la simple réalité. Bref, c'était le foutoir et l'incertitude. Au royaume des comptes secrets et du macadam quotidiennement briqué, la honte !

 

Voilà enfin une confirmation cinglante apportée par la Confédération elle-même, sous prétexte de lutter contre le piratage et l'économie souterraine :

 

 

 

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Voilà au moins qui clarifie les choses.
(Merci à Piotr pour cette dénonciation citoyenne)

02/01/2008

KACZYNSKILL THEM ALL

Oui, c'est à chier comme jeu de mots. Passons, voulez-vous ? J'ai pas trop d'inspiration cet après-midi.

 

On peut trouver facilement le texte intégral de La Société industrielle et son avenir à divers endroits du ouaibe, en anglais comme en français, dans des traductions très acceptables. J'en avais filé le lien dans un post il y a quelques semaines. Il est à présent disponible dans la nouvelle rubrique L'Evangile de Sainte Colère, sur votre gauche. Ce pour deux raisons.

 

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La première, c'est que ce travail remarquable n'est vraiment pas assez lu par les patriotes d'Europe. En dix ans d'activisme en Romandie et en France voisine, je n'ai jamais vu ce bouquin cité par qui que ce soit. De récentes conversations avec de jeunes sympathisants ont confirmé cette grave lacune. Les grosses têtes de notre non-mouvement auront beau jeu de le disqualifier pour son style rudimentaire, son argumentation sommaire, ses répétitions, ses approximations historiques. Les ultras et les monomaniaques n'y trouveront pas leur compte, puisque que l'auteur n'y parle ni de substitution démographique ni du Quatrième Reich Nazislamiste d'Eurabia. Vu que je ne m'adresse ni aux uns ni aux autres, question réglée.

 

La seconde, c'est qu'on a beau filer des liens aux gens, ils cliquent dessus, jettent un oeil distrait, foutent l'URL dans leurs favoris s'ils ont vraiment mauvaise conscience, et n'y reviennent jamais plus. S'ajoute à cela le fait qu'une routine très solide peut facilement s'instaurer dans notre usage du ouaibe : visite régulière du même petit cercle de sites, avec de rares incursions chez ceux qui ne pensent pas exactement comme nous. Jusqu'ici, Kaczynski semble n'avoir intéressé que les post-situs ou l'ultragauche, parages où le dissident natio ne nage pas si souvent qu'il aime à le faire croire. Alors évidemment, présenter d'énièmes versions de ses textes, même mises en page et directement imprimables, ça fait plutôt double emploi. Et puis il serait préférable qu'on les trouve sur le réseau identitaire mainstream, qui brasse un lectorat autrement plus considérable que celui qui scrute mes pauvres vomissures. Qu'importe. Comme ça, eux au moins n'auront plus d'excuses valable pour ne pas lire Mister Unabomber.