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27/04/2008

LEGALISEZ-LES TOUS

Les Frères-Humains-fascistement-dépourvus-de-titre-de-séjour font la grève en Hexagonie. On peut ricaner un moment sur la pertinence de refuser de bosser quand on n'est pas censé avoir droit à du taff ni même être là, mais c'est assez vain, légaliste, centre-droite, et ça ne distrait pas très longtemps. Sur ces questions, seules deux positions sont dignes d'être soutenues et publiquement affichées : soit l'on s'en fout, impérialement, soit l'on est favorable à une régularisation massive tous les trimestres. C'est ça ou rien.

Les réalistes choisiront la première option, qui est la plus sage. Puisqu'il n'est pas de la compétence du peuple de choisir qui il veut ou non accueillir sur son sol, et puisque nos divers cornacs voient le métissage de masse d'un très bon oeil, qu'est-ce que ça peut nous foutre ? Avec ou sans sa médaille, vacciné ou grouillant de puces, c'est toujours le même clébard qui se promène dans le jeu de quilles, et que l’antispécisme nous interdit de chasser à coups de pierres. Rajoutez autant de caméras et de mosquitos que vous voudrez, imposez-lui des cours de français et de citoyennitude, et réveillez-moi dans quinze ans pour me confirmer que ça ne servait à que dalle.

D'un point de vue plus général, l'observateur qui ne s'embrume pas l'esprit avec des slogans ou des statistiques éprouve fatalement un sentiment difficile à cerner, lorsque se présentent à lui de prétendues "grandes questions sociales". Il se sent comme parachuté dans un mauvais film, ou au milieu d'une cérémonie new-age particulièrement bouffonne. En gros, il se demande ce qu'il fout là, pourquoi on lui demande un avis dont on ne tiendra pas vraiment compte, pourquoi on le somme de choisir entre sauce blanche et sauce piquante alors qu'il n'a pas envie de kebab à la base. En mâtant le téléjournal, en étudiant le matériel de vote, en causant politique avec des gens "sérieux et responsables", en écoutant les conversations autour du zinc, toujours et partout cette même sensation de débarquer dans un hôpital, où des infirmiers se battent pour établir le menu d'un patient déjà crevé.

Les optimistes choisiront la seconde option, plus aventureuse. Elle consiste à tabler sur l'aggravation de la situation, en espérant qu'un accroissement consécutif des flux migratoires finira par rendre ingérable, puis explosive, une situation où nous devenons fous sans rien pouvoir faire de décisif. La prophétie du Camp des Saints enfin accomplie sur Terre. Un Lampedusa continental. Un débordement si colossal des outils de régulation étatiques et économiques que l'apparence du calme et de la prospérité ne pourrait plus être maintenue - prélude à toutes les insurrections et sécessions imaginables.

On voit bien ce que ça a de romantique et de masturbatoire. La capacité du régime à dissoudre et recycler tout ce qui semble le menacer sape ces délicieuses rêveries. En 2008, les cent rafiots menés par le Calcutta Star ne provoqueraient aucun exode, pas la moindre révolte, et peut-être même aucun changement fondamental dans nos routines. Notre coin du monde blanc est mort depuis des lustres déjà. La visibilité croissante du communautarisme ne joue pas le rôle des métastases du continent, elle est le signe de son pourrissement et les Indigènes de la République se lèvent chaque matin en chantant son Requiem. Nous ne risquons plus rien : le pire est déjà fait, le point de non-retour est passé. Ce qui rend si difficile à admettre une telle réalité, c'est que nos malheurs n'en sont pas terminés pour autant, ils ne font au contraire que commencer. Nous n'en sommes qu'à la naissance des véritables Heures les plus sombres de notre histoire, les dernières.

Seule certitude : un durcissement, même radical, des politiques européennes en matière d’immigration ne serait pas une bonne nouvelle. Il n’y a rien à attendre d’un cristallisation de la situation présente. Un retour à la l’Ordre et une quasi-militarisation de la société pourrait calmer le phénomène racailles et les ardeurs artificières des fous d’Allah, sans doute. Et alors ? Abd al Malik ou Joey Starr comme beau-fils, je suis navré mais je ne vois pas la différence, et si vous la voyez, pensez à changer de fournisseur de coke. Il est absolument clair que tout Etat, même ouvertement identitaire, demeurera l’obstacle central à l’exercice de notre droit à disposer de nous-mêmes. Laissez donc piorner les Boniches sur les dernières clowneries électorales chez nos amis ritals : ce qui les chagrine n’a rien pour nous réjouir, malgré le petit plaisir qu’on peut retirer du spectacle de leur désolation.

Nous qui avons perdu pratiquement tout ce qui justifiait notre existence, tout ce qui lui donnait du sens, de la beauté et du goût, pourquoi diable nous syndiquer pour améliorer nos conditions de détention ? Il faut au contraire qu’elles deviennent intolérables, jusqu’à pourrir la vie de nos mâtons et gâcher le sommeil du directeur. Puisque la guerre ethnoculturelle est perdue avant d’avoir pu commencer, il n’y a plus qu’à pratiquer le sabotage systématique. Brûler la terre faute d’avoir pu la défendre, et sans espoir la reconquérir de notre vivant. Concrètement, il n’y a même pas grand-chose à faire, ce qui est bien pratique : le mécanisme d’autodestruction est en route, et les microbes qui nous dissolvent gagnent chaque jour en arrogance d’esclave révolté mais toujours honteux.

Tout ce qui peut nuire à cette Europe qui n’est plus la nôtre, est à saluer comme une divine surprise. 

 

24/04/2008

HIP-HOP POUR FACES-DE-CRAIE

 

22/04/2008

CA BOUGE ENCORE DANS L'ATLANTIS

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La fan blonde éplorée : Ah ben merde, j'y croyais plus...

 

Le capitaine emo-balafré : Tu vois que t'as bien fait de me garder dans tes favoris, connasse !

17/04/2008

HAPPINESS IN SLAVERY

D'habitude, Capital, ça cause de la vie des riches ou de la manière de s'offrir des vacances de bourges, ce genre de choses fondamentales. Ce dimanche soir, c'était un numéro spécialement consacré à la promotion de la servitude économique volontaire, avec une belle galerie de portraits dégradants. Ca a trente balais, c'est fun et tendance, et ça s'expatrie chez les bougnoules, les bridés ou les yanquis pour "faire fortune" et "chercher l'aventure" dans de "nouveaux Far-West".

 

La fortune, c'est trois fois le salaire français sans papiers ni qualifs, mais pour trois ou quatre ans maximum, dans des conditions d'hébergement effrayantes, au contact de grouillements humains cauchemardesques, dans des dédales de verre et de béton floutés par des brumes toxiques permanentes.

 

L'aventure, c'est s'entasser à huit dans une chambre d'auberge de jeunesse en guise d'appartement, ou dans une caravane recouverte d'un revêtement thermique opaque histoire de ne pas dormir en anorak, avant de retourner au bureau pour peaufiner le portrait d'un Afrootballeur destiné à un jeu vidéo sportif pour ados obèses.

 

Le Far-West, c'est la loi du plus friqué, dans des Etats où le libéralisme permet et promeut la destruction de l'environnement, les sous-jobs jetables, les formes les plus dégradantes du salariat moderne - comme par exemple cette Chine où on ne boycotte décidément pas tout à la fois, et qu'on taquine pour son communisme tout en applaudissant ses efforts de Croassance.

 

Mais tous ces jeunes gens trouvent ça formidable. Ils sont Français, souvent très recherchés pour cette AOC dit-on, mais ils ne sont de nulle part. Tout lâcher pour vivre trois ans à Dubaï, puis six mois à Vancouver, puis quatre trimestres ailleurs où sévit la mégalomanie financière ou immobilière, ça leur va. L'essentiel, c'est qu'il y ait suffisamment de nightclubs et qu'on puisse tutoyer les collègues pendant la pause Café-What-Else. Ne penser à rien pour agir global. Le stade suprême de la spéculation humaine, en somme. 

 

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D'autres s'endettent pour reprendre un bistrot et en faire un lounge à canapés blancs et sushis lyophilisés, juste le temps de rempocher leur mise de départ et de se faire un pourcentage au passage. Ces esclaves volontaires vont plus loin, en investissant carrément leur vie, en boursicotant avec leurs propres "ressources humaines", plantes vertes qui trimballent leur pot d'un continent à l'autre en suivant les nuages de pluie. Voilà le prix à payer quand on veut exhiber, sur un gigantesque écran plat, les photos de ses vacances dans un bungalow collectif sur une île, comment elle s'appelait déjà ? Enfin une île et c'était vachement bien, tu vois. On les comprend. Ils ont bossé dur. Alors ils les méritent bien, ces vacances. C'est pour elles qu'ils ont bossé si dur d'ailleurs, et qu'ils sont allés vivre près des derniers cercles de l'enfer urbain occidentalisé.

 

Inutile d'expliquer à ces gens-là qu'ils ne sont pas leur travail ; ils sont leur week-end et leurs primes au rendement.

 

Leur spectacle pourrait être glaçant, il est à peine pitoyable. Ce n'est pas comme s'ils nous vendaient une grande réussite personnelle, à la force des reins et du poignet, dans des terres hostiles où tout est à construire. Leur mise en scène n'a rien de Bollywoodien, elle est terne, mesquine, carcérale. De grands sacrifices et un exil radical pour des miettes hâtivement grapillées d'un fuseau horaire à l'autre. La torpeur du décalage horaire conçue comme un quotidien très banal. Tout ça pour que dalle de durable. Leurs racines arrachées de la terre d'Europe ne se plantent pas dans leur coin du lupanar mondial ; ils vivent perpétuellement hors-sol. L'arnaque est flagrante, le bon plan pue le bricolage au rabais et la pub si outrageusement mensongère que personne n'y croit d'entrée de jeu.

 

Les globalistes nous font une séance Nostalgie Des Trente Glorieuses, comme d'autres radasses imbitables à la Amy Winehouse recyclent Aretha Franklin. On va faire semblant, comme avant, du temps où ça marchait, où tout le monde pouvait croire à un destin de Golden Boy en partant de que dalle. Vous aussi vous pouvez connaître un destin magique, si vous vous donnez les moyens de vos ambitions. Vous aussi vous pouvez finir red-en-chef en commençant par vendre des journaux à la criée. Vous pouvez être le prochain Bill Gates, ce nerd entouré de hippies qui s'est retrouvé à la tête d'un Empire.

 

Ca a plutôt bien marché pour nos parents, cette course de lévriers. Pour nous autres, ça soulève déjà moins d'enthousiasme, parce qu'on a pigé que le lièvre n'était pas mangeable. Même les suceuses prosélytes qui étalent leur soumission à l'écran suintent un vide existentiel si total qu'on en a mal pour elles - à leur place plutôt. Mais pas longtemps. A les voir tortiller du croupion entre dédales de bureaux et boîtes de nuit identiquement glauques partout sur le globe, on se dit que, décidément, manier du shrapnel artisanal dans une bicoque perdue du Montana était une carrière d'expatrié particulièrement séduisante.

 

PS : jamais fait autant de fautes de frappe ou de grammaire depuis longtemps, purée. Merci à Sam pour m'avoir signalé les oublis d'une première relecture...

14/04/2008

LA MORT DE L'EMPIRE, TROISIEME TRANCHE

Quelques pages supplémentaires du colossal document de Keith Preston, dont les deux premières parties sont disponibles dans la rubrique ad hoc. Sauf en cas de précision expresse, ceci (...) signale une coupure parfaitement arbitraire dans le corps du texte parce que l'auteur y répète une fois de plus des choses abordées plusieurs fois plus haut. Preston est coutumier de ces récapitulations laborieuses, notamment en dressant systématiquement la liste de tous les groupes farfelus pouvant espérer un certain degré d'autonomie au sein du délabrement mondial qu'il appelle de ses voeux. La tranche d'aujourd'hui comprend les chapitres 4 à 6. Bonne dégustation.

 

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11/04/2008

APRES L'EFFONDREMENT

"Ceux qui annoncent, pour s'en réjouir ou pour s'en effrayer, un effondrement à venir de la civilisation se trompent : il a commencé depuis longtemps, et il n'est pas excessif de dire que nous nous trouvons aujourd'hui après l'effondrement."

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09/04/2008

BEBETES IMMONDES

Soyons vigilants, Citoyens, car le Ventre Fécond s'en prend directement à nos six trente millions d'amis.
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Ah vraiment, ils ne respectent plus rien.
Il va falloir un devoir de Mémoire d'éléphant pour lutter contre tout ça.

08/04/2008

HUMOUR NOIR

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(Déniché par Frater Piotr)
Contre la diarrhée, pensez à la tisane d'orties.
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06/04/2008

SERIAL VICTIMS

3c048da8544beb984b7de80f9fdbdbad.jpg<< J'ai vu un truc, à la télé, ben du coup je suis plus très sûre de vouloir faire des gosses...>>

 

Dixit la charmante petite chose avec qui je partage presque équitablement les quelques mètres carrés encombrés de ce vieil appartement Il faut dire que la pauvresse venait de se taper - de son plein gré, en plus - un long soap-documentaire sur des ados ne vivant que par, pour et sur Internet. Ce que j'en ai entendu, plongé de mon côté dans un bouquin sur les magouilles pas propres de Greenpeace, faisait effectivement froid dans le slip. Chaque sortie de ces sous-merdes pubères constituait un argument-choc en faveur de la vasectomie.

 

J'ai quatorze ans et je veux faire chanteuse ou rien. Pas deux ans de plus et tout le web francophone peut voir mes loches ou les pelles que je roule à une copine. J'ai plus de mille potes, à qui je ne cause jamais que sur MSN. Ne leur manque plus qu'à se nourrir par intraveineuse, puis à installer des cagoinces chimiques à côté de leur plumard, et ils n'auront plus rien à attendre du monde extérieur, en-dehors de se faire récupérer en temps voulu par les services de la morgue. 

 

Le privilège d'être parent, c'est qu'on a un choix illimité de trouilles à disposition.

 

Mon gamin sera malformé.

 

Mon gamin sera racketté par des hyènes protégées par les boniches de la grisaille scolaire.

 

Mon gamin sera cogné à dix contre un quotidiennement jusqu'au suicide.

 

Mon gamin sera acteur porno gay.

 

Mon gamin sera junkie et prostitué.

 

Mon gamin sera un tiers-mondiste décérébré.

 

Peu de parents toutefois semblent réfléchir à l'éventualité que leur Septième Merveille du Monde a de bonnes chances d'être stupide. Une illustration vivante de votre échec à transmettre certaines valeurs et certains comportements. Un contrepied exact et acharné de tout ce qui vous importait vraiment à l'époque où vous aviez pris le risque insensé de perpétuer la lignée dans notre crevoir de masse. Une victime non pas des dangers physiques dudit crevoir, mais de son pourrissement des neurones et des tripes. La marmelade directement injectée dans les tripes du verrat. Les trouilles tendance, c'est de redouter les voyous, les profs de gym pervers, les carences en fruizélégums ou l'excès de bibine-dje drinking, n'est-ce pas, ce fléau londonien, tralalère... Mais s'attendre à ce que l'environnement culturel qu'ils connaissent en vienne à formater leur progéniture en trépanés, en toxicos de la Visa, en sacs poubelles à disposition de tous les déchets de l'industrie des loisirs, ça, ça va.

 

Les gosses chez qui je tente de consolider les ruines causées par l'instruction publique ont des pondeurs dans ce trip-là, à la fois misérabilistes et idolâtres. "Il est pas con, mon fils, il connaît par coeur tous les personnages de mangas." "Vous vous rendez compte ? Elle a trente mots à apprendre par coeur pour demain, et même qu'elle doit en connaître la définition ! " Leur demander le moindre effort de réflexion ou d'apprentissage, c'est presque des méthodes à la Fourniret. Voilà des gens qui ne trouvent rien à redire aux ateliers d'écriture hip-hop ou aux cours de tolérance citoyenne, mais qui refusent l'unique chose que l'école obligatoire pourrait encore les aider vaguement à enseigner à leurs gamins, un minimum de rigueur et de discipline.

 

Au moins ces malheureux ont-ils pondu sans trop se poser de colles métaphysiques. Je ne pense pas que tu te rendes compte, cousin anonyme du cyberfafspace, de la chance phénoménale de notre génération de futurs reproducteurs. Nous sommes les premiers, depuis des lustres si ce n'est depuis toujours, pour qui fonder une famille est à la fois un devoir sacré et un terrifiant crash-test. Le couronnement de toute une existence, doublé d'une garantie d'échec, de dégoût et de trahison.

 

Alors bien sûr, il y aura les posés, les sereins, les lettrés qui sortiront des citations remontant à la plus haute Antiquité, et qui démontreront, numéros de page à l'appui, que chaque nouvelle génération déçoit systématiquement celle qui l'a embarquée dans sa propre galère. Ils convieront Sénèque, Socrate et Adrien pour banaliser cette panique spirituelle de donner naissance à des portées de trouducs décomplexés. Ils auront sans doute raison quelque part, dans le sens où c'est un peu le boulot des mouflets que de navrer la génération précédente. Mais combien de nos ancêtres ont-ils démarré une famille avec, boulonnée au ventre, la terreur lucide d'enfanter dans un cloaque qui salira et abrutira les descendants les plus prometteurs ? Au moins la plupart d'entre eux pouvait-elle attendre l'adolescence avant d'être déçue ; nous autres, nous pouvons prévoir que nos moutards seront soit abyssalement cons, soit enterrés vivants sous les taches, les bâtards et les décérébrés.

 

Sont-ce là raisons suffisantes pour s'abstenir de cracher au bassinet génétique ? Mais oui ! C'est clair ! Amplement d'ailleurs !

 

Allons-nous pour autant tenir compte de tous ces signes annonciateurs de temps encore plus obscurs et malsains que les nôtres ? Y a peu de chances.

 

D'accord pour admettre que tout est foutu, que l'occupation du terrain nous a échappé pour de bon, que toute reconquête semble absurde pour les vingt-cinq années qui viennent au bas mot, et que d'ici-là nous serons dans un état encore plus pitoyable et déshumanisé que maintenant. Mais s'est-on jamais mobilisé pour la Victoire ? Y a-t-on jamais vraiment cru ? N'était-ce pas plutôt une exigence toute esthétique avant tout ? Une volonté de partir, sinon en beauté, du moins pas sans noblesse, le crâne fendu mais la tête droite ? Peu l'admettront ouvertement, et personne ne le fera chez ceux qui cherchent une reconnaissance officielle de leurs efforts militants. C'est une condition non-négociable de la réussite ; se battre sans plus y croire est un privilège de cinglé et il nous faudra accepter cette étiquette avec le sourire, avec gratitude même. Ne pas chercher noise aux contempteurs qui n'y verront que prétexte, déguisement d'une passivité honteuse, confort de l'aboyeur qui ne mord pas. Fermer sa gueule pour de bon, ou faire en sorte de n'être entendu que de cercles minuscules, là où nos vomissures ne viendront pas perturber les balayeurs métapos de la sciure du cirque démocratique.

 

Se concentrer sur l'essentiel, à savoir se raccommoder avec nos instincts de survie primaires et bosser à devenir des pères présentables. Construire patiemment, modestement, sans exaltation aucune, l'abri atomique où pourront pousser les suivants, plus ou moins à l'abri du bombardement de dégueulasseries scolaires, télévisuelles, politiques, sous-culturelles, ethnosuicidaires. Faute d'avoir pu trouver une famille de substitution auprès des "camarades" au rabais, en créér une soi-même, une vraie, une solide, ni recomposée, ni mixte, ni altersexuelle, du basique, du pas raffiné, du brutal. Du boulot d'artisan consciencieux et d'artiste oeuvrant dans l'absolu. Parce qu'en définitive tout se ramène à cela, et à que dalle d'autre. Une génération après celle qui aura tout fait pour Tuer le Père, le faire renaître enfin à travers nous-mêmes, lui redonner sa place, le resacraliser. Etre pour ceux qui nous suivent ce que ceux qui nous précédaient n'auront pas pu être pour nous.

 

En des temps d'universelle laideur, une famille traditionnelle qui fonctionne constitue la propagande par l'acte par excellence, l'insulte absolue à nos assassins, le gigantesque Fuck-Off inattendu à notre extinction programmée. La conciliation inespérée entre utopie complète et action pragmatique. Et ce uniquement pour la beauté sauvage du geste. Un dernier acte d'engagement qui va beaucoup plus loin que tous les risques consentis jusqu'alors : le risque de devenir normal dans un monde dont nous rejetons la normalisation forcée vers le tordu, l'absurde et le gerbatoire.

04/04/2008

L'OCCIDENT, CA TROUE L'CUL

Mobilisons-nous tous et protégeons toutes ces belles choses que le monde nous envie contre la menace terroriste qui siffle sur nos têtes.

 

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