31/03/2008
COOL, DU BOULOT EN MOINS
23:52 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (0)
29/03/2008
PRAGMATISME
Un premier billet sur Fitna a fini aux chiottes après deux heures d'effort pour dire quelque chose de pas trop khon. Je pensais ne plus y revenir. Les ultras ne peuvent qu'être déçus, les réacs plus ordinaires font avec et l'essentiel a déjà été dit ailleurs, notamment dans la nouvelle version d'A l'Ombre des Lumières. Que rajouter à tout cela ?
Je lis et j'entends, ici ou là, que ce Vidéo-Gag mouzlimophage reste un pavé dans la mare, si mal ficelé qu'il soit et quelles que soient les intentions véritables de son créateur. Ca aurait le mérite de clarifier une ligne de front minimale, de causer enfin en termes de "Eux" et "Nous". Les considérations sur le républicanisme vachard qui le sous-tend, le choix final entre vivre en dhimmi ou en toxico de supérette, ne seraient que de la pougnette pour geek politisé. Il en découle que quiconque crache dans cette triste soupe finira soit par en manger quand même sous la pression des événements, soit par crever de faim parce qu'incapable d'en cuisiner une autre plus mangeable.
Choisis ton camp, kamarade, question de vie ou de mort, le reste n'étant qu'arguties.
Eh bien en bon Helvète, je m'accroche à mon putain de neutralisme congénital. Je choisis de ne pas choisir.
Ou mieux, et plus précisément : je choisis la mort, parce que c'est le seul vrai choix à disposition. L'alternative qu'on nous propose n'est pas aussi radicale qu'on le voudrait. In fine, s'agit pas d'opter pour l'américanisation totale ou la dhimmitude complète. Ces scénarii sont des vues de l'esprit, des projections brumeuses, des extrapolations cauchemardesques - pour la raison simple qu'il n'y a pas de ligne de fronts, pas de fronts, pas de troupes.
La partie qui se joue actuellement ne nous concerne pas, ni en tant que patriotes prêts à en découdre, ni même en tant que membres d'un peuple.
Premièrement, il est inutile de disserter longtemps sur l'état du camp plus ou moins enraciné. Pas de pognon, du matériel humain désastreux, un manque de formation qui serait foudroyant de déshonneur si quiconque en avait quelque chose à foutre, presque aucun lieu de vie indépendante sérieusement organisé et sécurisé, pas de réseaux de solidarité solides, aucun sanctuaire à l'abri des curiosités policières, un capital de sympathie populaire moins que ridicule, basta ! Quant à l'idée de fréquenter les "patriotes" officiels et bien organisés, elle révolte tout activiste qui les a pratiqués quelque peu. Ces bestioles ne vivent tout simplement pas dans le même monde que nous et ne voient jamais en nous que de la main-d'oeuvre gratosse pour Love Parade électorale, ou des allumés à foutre en quarantaine pour éviter les ennuis avec les autorités et la presse.
Deuxièmement, notre peuple est un entassement de cadavres sous perf' qui ne réagit à plus rien, qui subit toutes les humiliations possibles depuis trop longtemps pour avoir encore la moindre décence. Vous pensez encore pouvoir le faire paniquer avec des vidéos et des tracts ? Qu'il ressent encore quelque chose en se plongeant dans la surinformation, fut-elle moins putassière que l'officielle ? Il a intégralement renié sa culture et ses racines, pour n'en conserver que des miettes de folklore mièvre ; il n'a plus aussi honte de les grignoter que la génération précédente, mais il ne comprend tout simplement pas qu'on puisse se battre pour de tels restes. Il sait où il vit mais se contrefout d'où il vient et ne sait pas plus que nous où il va. Et surtout, surtout, il ne se sent pas menacé par l'islam, ni même par la substitution démographique.
Une Europe sans leucos, ça lui paraît tout bonnement impossible. C'est un fantasme qu'il se refuse à imaginer, exactement comme un individu est, la plupart du temps, incapable d'imaginer sa propre mort. C'est biologique. C'est indépassable. Quand un être se sent vraiment à deux doigts de claquer, il ne réfléchit plus. Il agit. Il cogne. Il hurle. Il bousille tout autour de lui. Il soulève quatre fois son poids sans effort ni dommages. Et il le fait sans suggestion extérieure, sans propagande, sans sournoiserie. Vous voyez quelque chose comme ça autour de vous ? Moins de goinfrerie ? Plus d'intransigeance ? Un regain clair d'intérêt pour des questions autres que le "pouvoir d'achat", les cotisations, les horaires de boulot et la fonte printanière de la banquise ? Nada. L'euphorie médicamentée. La vie de merde avalée patiemment en faisant descendre chaque cuillère avec des tranquilisants, et ces mélanomes sans lesquels on passe pour un loser qui n'a pas été se griller la couenne sous les Tropiques pendant ses deux seules semaines de liberté conditionnelle.
Les faits, élémentaires, démontrent qu'il n'est plus question de savoir qui nous voulons ou pas chez nous. Il n'y a plus de "chez nous". Nous habitons sur des terrains appartenant à l'Etat ou au Marché, des entités pour qui l'identité n'est qu'une question de capitaux ou de paperasse. En tant que squatteurs, nous ne sommes tolérés qu'aussi longtemps que nous acceptons le racket officiel de l'administration et les règles de bonne conduite fixées par nos proprios. Tortillez l'affaire dans tous les sens, achetez tous les bouquins qu'il vous plaira, votez pour tous les parlementaires que vous voudrez, vous trouverez toujours le même résultat : nous ne pouvons pas décider de notre sort collectif. Officiellement, officieusement, pragmatiquement, il ne dépend plus de nous. Ceux qui avaient oublié l'affaire d'Emmen ont eu récemment une bonne piqûre de rappel, avec ce village argovien où une Turque a pu contester victorieusement le refus de sa naturalisation au motif de son hijab. L'unique condition d'accès à ce qui était hier nos terres sont les mêmes que dans une discothèque minable : TENUE CORRECTE EXIGEE, CONSOMMATION OBLIGATOIRE. L'Europe n'est plus qu'une boîte de nuit, où nous ne sommes que des clients parmi les autres, d'autant moins importants que nous consommons assez peu, que nous n'aimons pas la musique et que la fréquentation nous fout la gerbe. Si nous ne sommes pas expulsés, c'est que nous en sommes encore à bougonner dans un coin sans lumière.
En tant que citoyens, nous avons délégué tous nos pouvoirs aux épiciers, aux flics et aux avocats. Nous pouvons choisir la marque de préservatif mais pas refuser de nous faire enfiler. Il n'existe pas de moyen légal et pacifique de reprendre ce pouvoir, nous le sentons tous, confusément ou clairement selon les cas. Sauf qu'un coup de force est inimaginable et que, pour la plupart, nous ne sommes pas (encore?) prêts à donner nos vies pour emporter avec nous un maximum de salopards. Cette situation rend toute parole vaine et ridicule, tout acte mort-né, toute initiative sans objet. Voilà ce qui explique, fort simplement, ce mélange d'apathie et de rage sous la peau, cette combustion qui nous bousille de l'intérieur sans foutre le feu à rien du tout autour de nous.
I chose not to chose life, une fois encore. Voilà le seul vrai choix. Refuser de vivre trop longtemps dans un bourbier pareil, c'est ça l'option raisonnable, la seule. Pas que je prône le suicide immédiat (ce qui serait immoral) ou l'attentat kamikaze (ce qui serait fort peu démocrate). Mais il paraît de plus en plus incontestable que "nous" n'avons plus rien à foutre ici-bas, hormis causer un maximum de dégâts selon nos compétences et notre degré de désespérance. Ma génération est née et vit depuis toujours derrière les lignes ennemies, en plein territoire hostile. Culturellement, nous sommes tous des Serbes du Kosovo, des fermiers blancs du Zimbabwé. La résistance à l'écrabouillement par les mondialistes ou la dilution par les barbus n'est pas une question de survie, puisque nous sommes condamnés en tant que groupe ; c'est une question d'honneur individuel - rien de plus, rien de moins non plus. En fin de compte, tout se ramène à savoir si l'on veut claquer avec dignité ou avec enfoncé dans le rectum le livre saint de l'Ennemi, que ce soit le Coran ou la Déclaration Universelle n'ayant aucune espèce d'importance. D'ailleurs, nous avons le second si profondément encastré qu'il n'y a pas de place pour le premier. Vos petits-enfants bâtards seront aussi pratiquants que l'étaient nos parents, vivant encore en terres chrétiennes plus ou moins épargnées : ils sauront quelques sourates, ricaneront des bondieuseries de leurs aînés, fréquenteront à peine les mosquées et s'en iront tirer sur des chichas à la pomme avant d'aller aux soirées Tektonik Revival pour singer la jeunesse idiote de Grand-Papa. Ils vivoteront dans un climat de violence ordinaire, comparable à celle des grandes villes du XIXè, auront des dettes dès la maternelle, baiseront n'importe quoi qui marche sur deux pattes, auront de la peine à faire la différence entre Hitler et Ben Laden, feront des enfants encore plus idiots qu'eux. Et la grande tuyauterie financière du globe continuera de fonctionner comme si de rien n'était, sans heurts de masse, parachevant le bétonnage irréversible de tout le foutu continent.
Si Geert Wilders finit avec un yatagan dans la bedaine, on pourra le considérer comme un martyr de la Liberté d'Expression, un type qui se sera fait trouer la peau pour ses idées au lieu de vendre celle des autres pour faire plaisir à Wall Street. Réactions auprès du grand public ? NICHTS. Les collabos se saouleront la gueule de bonheur et oseront aller jusqu'à affirmer publiquement qu'il avait pris des risques et que ce genre de choses peut arriver, ma brave dame. Les réacs en feront un Saint et un Héros, comme ils avaient taillé des étendards dans le cuir gras de Théo Van Gogh, dont ils ignoraient tout à la veille de sa mort. Monsieur Moyen trouvera ça pas cool, se commandera sa pizza-kebab du soir en pensant que nous vivons des temps décidément bien peu civils et que c'est pas dommage qu'on soit enfin vendredi soir. Des émeutes ? Des parkings entiers incendiés ? Des chasse à l'homme dans les territoires occupés ? Des gouvernements renversés pour cause de trahison passive ? Mais comment donc. Mais bien sûr. Evidemment. Vous pensez bien.
12:24 Publié dans La Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (16)
27/03/2008
CRACHE DESSUS, CA LUBRIFIE
Après les Idiots-Utiles de gauche, les Provocateurs-Lubrifiants qui font frétiller les droitards.
Sa caricature représentant le prophète Mahomet portant un turban en forme de bombe a changé sa vie, mais Kurt Westergaard dit n'avoir aucun regret.
Ce caricaturiste danois de 72 ans est l'auteur du dessin le plus controversé dans la polémique qui a éclaté après la publication en septembre 2005 dans le quotidien danois Jyllands-Posten d'une série de caricatures sur l'islam, reprises ensuite par plusieurs journaux européens et suscitant la colère d'une partie de la communauté musulmane.
Dans une interview accordée mercredi à Reuters, il estime cependant que ces dessins pourraient au final aider l'islam à trouver une place en Occident, où la vision islamique de la société peine à s'intégrer aux valeurs laïques.
"Je le referais de la même manière parce que je pense que cette crise des caricatures est d'une certaine manière un catalyseur qui accélère l'adaptation de l'islam", dit-il.
C'est pour ce genre de héros que vous vous battez, messieurs les réacs. Voilà les fougueux chevaliers de la Liberté d'Expression Occidentale, bafouée par les Islamo-obscurantistes dont disséquez les sourates comme d'autres arrachent leurs ailes aux mouches (notez que les mouches, vous leur faites bien autre chose d'habitude.) Le pire, c'est que l'argumentaire du crobardiste tient parfaitement la route. Mettez les hurleuses gôchisses sur sound off et pensez-y deux secondes pendant qu'elles dénoncent l'hypocrisie du discours : les Barbudos ont tout intérêt à lisser leur discours, à se faire démocratocompatibles, à épurer leurs rangs des poseurs de bombe. Les pauvres polémiques sur le pétard mouillé de Geert machin ne sont qu'un hijab écran de fumée parfaitement dérisoire.
Certains le feront pour ne ravaler que la facade, d'autres plus sincères chercheront à adapter leurs convictions au confort de la décadence laïque, en priant modérément, en ne se privant pas de rillettes, en n'imposant pas de cagoule à leur femme, et en se poilant de bon coeur aux plaisanteries sur la sexualité du Prophète. Ceux qui se la joueront hardcore jusqu'au bout finiront par prendre la place de l'épouvantail nazebroque, qui tombe en poussière malgré d'innombrables rapetassages ; ils subiront un sort comparable, pire même s'ils ne font pas que stocker des armes et invoquer l'esprit de Sainte Guerre. "Notre style de vie n'est pas négociable", ce n'est pas le slogan d'un Président US sanguinaire et halluciné - c'est la philosophie de tout l'Occident, qui se militarisera plutôt que de renoncer à ses hypermarchés. Les gouvernements d'Europe écraseront sans pitié ceux qui s'acharneront à ne pas se laisser corrompre. Et qui ne péteront pas les plombs seuls dans leur coin de clapier comme nous sommes tous en train de le faire, sur nos rivages Obscurs.
En interne, il y aura le double boulot des imams et des Grands-Frères, tous aussi appliqués à répandre leur Bonne Parole qu'à rendre malléables, adaptables, présentables, gendre-idéalisables les incendiaires et caillasseurs actuels, pour en faire les députés, entrepreneurs, lobbyistes et porte-paroles de la France-d'Après-les-Gaulois. C'est que ça va pas marcher tout seul, le petit crédit, les vacances plannifiées aux Seychelles, la téléphonie mobile, la malbouffe et toutes ces choses sans lesquelles il n'est pas de Citoyenneté possible. Va falloir se mettre au taff ! Former la relève ! Celle "qui se lève tôt", que ce soit pour choper le métro ou faire sa première prière de la journée ! Il va donc aussi falloir du monde pour encadrer cette jeunesse débordante, surtout si elle aura pris l'habitude de tout casser à la première contrariété, et de ressentir comme une blessure mortelle toute égratignure de l'égo. Aux traîtres purs jurs qui auront oeuvré au pourrissement des cultures locales, succéderont les majordomes de notre Zone grise, qui leur enseigneront les bonnes manières et l'art de se plier aux convenances et à nos pauvres vestiges de "tradition d'impertinence et de liberté d'expression".
Les bédéastes blasphémateurs jettent de l'huile sur un feu de paille. Tout débat sur le caractère "intrinsèquement belliqueux" de l'Islam vous mènera dans ce genre d'impasses humiliantes, à servir de Sergent Hartmann aux nouvelles Troupes Coloniales du Marché mondial. Crachez tant que vous voudrez : non seulement vous l'aurez dans le cul comme les autres, mais ça glissera encore mieux comme ça.
18:54 Publié dans Chez les boniches de la Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (1)
23/03/2008
365 JOURS DE NAUSEE
Frères Humains,
Il y a exactement un an, l'idée stupide d'ouvrir un blog pour y déverser mes excédents de bile noire devenait une réalité. J'y étais venu à reculons, comme quand on doit chier alors qu'on a des hémorroïdes. Après plusieurs années à pondre de la propagande pour d'autres et dans l'espoir crétin d'être utile, je me décidais enfin à n'écrire plus que pour ma pomme et à faire mon coming-out nihiliste. Une manière de boucler officiellement une époque, de transformer mes anciennes idoles en Bonhommes Hiver. Une année particulièrement idiote et improductive à tous points de vue a rejoint les égoûts du temps et la flambée n'est toujours pas terminée. Je pensais que ça allait être un bon défouloir, c'est râpé. Il y a des rages contre lesquelles le seul vaccin efficace s'administre par canon scié. Et puis il y a aussi des enragés qui ne veulent pas vraiment être guéris, autant l'admettre.
A l'origine, en ce 23 mars 2007, je voulais publier un avertissement à l'usage des âmes pures tombant malencontreusement en ces pages malsaines, qui disait notamment ceci :
Il n’y a qu’une différence très fine entre un égout et une catacombe, la nuance n’est en fait qu’une question de perspective. Pour le citoyen Romain, un homme sain d’esprit n’avait aucune raison de rôder dans les sous-sols de la Cité ; on y croisait que des rats et des chrétiens, deux parasites peu appétissants. Rats et chrétiens, au contraire, voyaient dans ces boyaux sordides de précieux refuges, loin des épurateurs et des empêcheurs de prier en rond. Question de point de vue et d’image du monde.
Ce minuscule recoin de cyberespace sera à la fois ma catacombe et mon égout, un abri perso autant qu’un sac à gerbe sous la surface d’un Monde Moderne chaque jour plus insupportable. Ces lignes ne s’adressent à personne, comme une bouteille lancée dans les sables de la mer d’Aral. Quelques amis les liront peut-être, certains en comprendront une partie. Les curieux les plus gonflés feront peut-être quelques commentaires cyniques, pour me prouver qu’ils ont une haine et une bite plus grosses que les miennes. Les plus sages hausseront les épaules et passeront à autre chose. (...)
Pour finir, c'est resté dans mes tiroirs.
J'ignore ce qu'il va advenir de ce bleaugue durant les prochains mois. Il viendra bien un moment où j'aurai fait le tour de la question, dissequé jusqu'aux vertèbres la carcasse de notre civilisation, cartographié les ruines de la dissidence encore hantées par des spectres pittoresques ou affligeants, tartiné sans vergogne le spleen ordinaire du trentenaire sans passé ni avenir, et tout sera dit. C'est déjà largement le cas, parce que j'ai l'impression de répéter régulièrement les mêmes conneries, sénilité précoce. Mais cette routine de détestation méthodique n'est pas sans agrément. On devient vite accro. Et pour se défaire d'une dope, la meilleure cure consiste à passer à quelque chose de plus fort. Le temps viendra peut-être où écrire ne suffira plus. Il faudra donc faire des gamins ou suivre les traces de Kaczynski. Perpétuer l'espèce ou lui nuire plus activement. Peut-être ne faire ni l'un ni l'autre, en fin de compte, et se laisser paisiblement couler dans la mélasse ambiante. Mais choisit-on vraiment de devenir un cynique croyant et pratiquant ? J'en doute.
Si cet organe officiel du Parti de la Haine Mondiale dure encore quelques mois, il faudra que je m'attèle aux divers travaux de traduction qui prennent la poussière sur ce bureau, à commencer par les derniers chapitres de La Mort de l'Empire. Il y a aussi quelques bouquins que je veux mettre en ligne et qui sont en cours de recopiage (quand on n'a pas le scan, on a l'insomnie et la persévérance diabolique).
Non content de m'offrir un très élégant habillage, Frater Piotr a réalisé en un temps record une fresque d'anniversaire que vous pourrez déguster en cliquant sur la vignette ci-dessous, également de sa patte :
08:37 Publié dans De quoi j'me merde ?, La Zone Grise, Marées Noires, Pi(o)treries | Lien permanent | Commentaires (17)
20/03/2008
FEDERAL FRENCH
Pour nos amis hexagonaux qui n'auraient jamais rencontré le phénomène, et aussi pour mes compatriotes vaudois régulièrement affligés par ce néocolonialisme linguistique, je reproduis ici in extenso et très scrupuleusement le mode d'emploi d'un "gel de bougie" en vente dans une grande surface de Romandie :
Le gel de bougie p. ex. dans une boîte dans l'eau bouillant fondre faire. Le gel liquide dans les récipients en verre ne pas couler lentement autour des bulles produire. Le contact d'eau avec le gel éviter, l'opacification produit. Le gel de bougie est encore fusible. Pas approprié à la consommation. brûler de manière non intentionnelle on ne pas pouvoir.
Un grand merci à Preba, 101 Bastelideen pour cette performance guinessbookienne.
17:21 Publié dans De quoi j'me merde ? | Lien permanent | Commentaires (2)
PLUS JAMAIS (IL)SA
Avant qu'Ambrose (je crois qu'on le trouve ici, qu'il gueule si je confonds) n'en parle au Bistrot récemment, je n'avais jamais vu Ilsa la Louve des SS. Sérieusement. En même temps je n'ai toujours pas vu La Liste de Schindler non plus, pour dire le niveau d'inculture septimartistique où je croupis. Ceci n'explique guère cela, soit dit en passant. Mais voilà : on m'explique que c'est "un film de grand malade", alors fatalement ça m'intrigue. Alors je fouille et je trouve, je me fais une grande théière (feuilles de menthe et Gunpowder) et je regarde.
Et je me demande, bon dieu de merde, comment il est possible qu'on ne nous l'ait pas infligé au moins une fois par an sur Arte, et en praïmetaïme.
Bien sûr, il y a du sexe et de la violence. Il n'y a même que ça, avec par-ci par-là des lambeaux de scénario, comme des bouts de viande et de légumes en suspension dans la gelée d'une tête marbrée (en ex-France, on doit appeler ça du jambon persillé, sauf erreur). Mais enfin, du sang et de l'obscénité on en trouve à toute heure sur pratiquement toutes les chaînes de la boîte à cons. Pas plus tard que cet après-midi, on pouvait voir trois fringants altersexuels mâles se rouler des galoches et disserter des mérites de la technique de l'un ou l'autre, sur un (c)anal à prétention musicale. Quant à la violence, ce n'est pas ce qui manque les soirs où le téléjournal n'est pas trop occupé par les élections pour nous parler de l'Irak ou de l'Afghanistan. Or dans les deux cas, tripotages et charcutages nous sont proposés comme ça, tout crus, sans autre but que nous surinformer ou nous distraire massivement.
Je postule que la diffusion d'Ilsa aux heures de grande écoute permettrait un immense travail de Prévention, en faisant pour une fois un usage productif du cul et de la baston, et j'appelle solenellement les autorités spectaculaires à extraire des Enfers ce chef-d'oeuvre Citoyen (voire à plannifier un remake sous forme de sitcom avec Scarlett Johansson dans le rôle-titre). Ceci pour les raisons suivantes :
1) "On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre"
Le sexe et la violence sont tout ce qui passionne cette portion de notre jeunesse la plus susceptible de ne pas faire ses Devoirs de Mémoire. Les pros de l'animation socioculturelle ont pigé depuis longtemps la nécessité de rendre ludique tout apprentissage des fondamentaux. Pas une maniffe sans tam-tam et théâtre de rue très très amateur. Ne parlons même pas du Live Earth de l'été 2007, où des foules pubères ont pu tortiller des fesses en rythme pour sauver la planète. Or, à ce jour, la sensibilisation à la flagellation collective a été outrageusement peu fun. N'allons pas chercher plus loin la cause des lacunes des jeunes en matière d'Holocauste : toutes ces photos en noir/blanc, ces témoignages de vieillards qui ne savent pas même la différence entre un Ipod et un pacemaker, ces personnages historiques tous si moustachus qu'il faut les différencier selon la mèche de cheveux, quel ennui ! De l'action, putain ! Des coups de fouet ! Des paires de miches swastikées au fer rouge ! Vous allez voir comme elles vont crever le plafond, les moyennes d'histoire contemporaine !
2) L'Histoire est une chose trop importante pour être confiée aux gens qui l'ont vécue
Dernier douloureux exemple en date, Misha Défonce-moi et ses petites libertés prises avec l'interprétation des faits. Ca vous bricole des négassionnisses par wagons à bestiaux entiers, ça ! On ne dénoncera jamais assez les crimes commis au nom de l'indulgence envers la sénilité : atteindre un âge canonique ne donne pas le droit de raconter n'importe quoi et de tourner en ridicule des zartistes aussi drôles, intelligents et respectables que Guy Bedos (qui lui n'est pas du tout sénile, insistons là-dessus.) Il importe donc que les réscapés des Heures Pas Claires confient leur mémoire à des spécialistes en communication, histoire d'éviter de nouveaux cafouillages désastreux. Il faut en outre que l'enseignement de l'histoire s'affranchisse des faits bruts et se concentre sur le message à retenir ici et maintenant. Ne laissons plus les Faurisson et consorts semer le doute avec des archives poussiéreuses : mettons directement la fiction au service de la réalité !
3) Une allégorie facile à comprendre vaut mieux que des faits ambigus
Une étude indépendante de la Seconde Guerre mondiale est dangereuse pour les jeunes esprits, car elle pourrait leur faire croire que tous les camps en présence comprenaient leur lot d'ordures, de lâches et de héros. Qui sait ? De jeunes punks pourraient même être tentés de salir la mémoire des Alliés en montant en épingle les délicats incidents du bombardement de Dresde, du torpillage du Wilhelm_Gustloff ou des indélicatesses des troupes coloniales vis-à-vis des Européennes libérées par leur soin... L'essentiel, c'est que chacun sache que les nazis étaient de vilaines personnes et tous les moyens sont bons pour marteler ce fait central, surtout si peu de temps après la fin du conflit.
De ce point de vue, Ilsa atteint en une heure et demi des objectifs que six heures de Claude Lanzmann ne font qu'effleurer. On y voit des Allemandes pisser sur des officiers SS aux dents pourries, de séduisants prisonniers sexuellement infatigables, des tortures auxquelles le Divin Marquis lui-même aurait à peine pensé, tout est dit de manière simple, concise, facile à mémoriser pour les écoliers les plus cons culturellement défavorisés. Plus d'arguties éreintantes entre historiens pointilleux ! Plus de contestation de crimes imprescriptibles ! Le marché est cash, d'entrée de jeu, à l'image des Miracles des parvis d'église ou du théâtre chinois de la Révolution culturelle ! Ne demeure que des images-choc qui, grâce à la licence poétique, peuvent "résumer" les grands événements en spectacle accessible à tous, débarrassé des lourdes conventions académiques.
Il importe donc de déclarer au plus vite le classique de Don Edmonds Oeuvre d'utilité publique et d'en distribuer des copies dans les cours d'école. Peut-être faudra-t-il aussi penser à coller un petit avertissement sur la pochette, du genre "Les activités mises en scène par ce film sont mal et ne doivent pas être imitées, même si on s'appelle Youssouf Fofana."
09:20 Publié dans Chez les boniches de la Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (8)
18/03/2008
CONFITURE AUX COCHONS
Une des objections de Tang aux réakkks, à méditer soigneusement, est celle de rajouter plus de fumier dans la fosse, au lieu d'y faire pousser des fleurs. Créer de la beauté dans un univers de laideur serait un acte autrement plus subversif et courageux que nos diatribes possédées.
Pas la force de le faire, et pas l'envie ni le talent.
Aucun dissident ne peut s'empêcher, ça et là, d'en rajouter sur sa dangerosité pour le Système. C'est la version trash de Y en a point comme nous, une espèce de Crasse Pride, faire un étendard de la répulsion hypothétique des lâches comme des traîtres à notre égard. Ils sont plus rares, ceux qui assument franchement leur haine propre et personnelle. C'est dommage, parce que l'Ennemi véritable ne nous hait pas tant que ça. La haine est une émotion forte, irrationnelle, pulsionnelle, incontrôlable. On ne joue impunément ni avec la nôtre ni avec celle d'autrui. C'est pas un truc de tripes froides. Or quand on aspire à organiser la planète comme une grande robineterie de cash flow et de matériel humain, c'est préférable d'avoir des entrailles soigneusement congelées. C'est carrément un sine qua non.
Ceci fait que nous ne sommes guère que des chicanes dérisoires sur l'autoroute des mondialistes. Un Black Block fait plus de bruit et mobilise plus de flicaille - pour que dalle de plus, on s'entend, mais au moins certains y trouvent-ils une Schadenfreude agréable.
La plupart d'entre nous n'a pas la force de créer de la beauté parce qu'elle n'a pas celle de simplement exister en tant que menace sérieuse pour l'Ordre des hygiénistes. Nous avons grandi protégés de la faim et du froid, mais exposés à tous les pourrissements moraux et culturels. Toute la fonte soulevée et les kilomètres de forêts piétinés ont laissé notre âme chétive et poitrinaire. Mens insana in corpore sano. Bien chançards ceux qui peuvent encore avoir la force d'expulser leur dégoût de manière lisible.
Voilà bien la seule véritable force que le hasard et les erreurs de nos cornacs nous ont laissée : rajouter de la saleté à la saleté. On peut le faire dans l'espoir, irresponsable mais motivant, de battre les pollueurs à leur propre jeu, de les entraîner avec nous au fond de la fosse. On peut aussi le faire pour écoper à mesure la voie d'eau immonde qui nous y entraîne inéluctablement. On peut le faire encore parce qu'on n'a rien d'autre à foutre, bouffés par le tétanos terminal de la desesperance.
Ce dégoût coupe ensuite toute l'envie de lutter contre le tsunami de chiasse avec des raffinements et des délicatesses. Autant balancer un message à la mer sans bouteille autour. Ca ne rend personne insensible à la beauté quand il la croise, mais de là à la recréer... La matière première manque tristement et ce n'est pas en nous-mêmes que nous la trouverons, ne pouvant lui offrir qu'une humble chambre d'écho si elle daigne nous visiter parfois. Et puis, cet écho, répandu comme ça à tous vents ? Des clous : il ne s'adresse qu'à celles et ceux qui ont prouvé qu'ils le méritent. Ce ne sont pas les aspirants Prophètes ni les apprentis Meneurs de peuple qui manquent. Dès qu'un groupe rassemble plus de trois personnes, la lutte pour la domination s'installe : il faut de l'ordre, un chef, de la hiérarchie, de la subordination. Les galériens d'un côté, ceux qui leur donnent le tempo de l'autre, un peu plus haut dans l'échelle du fond de cale - mais à part ça on est tous des camarades égaux, hein ?
Nous autres qui n'avons jamais voulu marcher ni faire marcher au pas, nous voilà rapidement à la flotte. Déserteurs. La solidarité réservée au premier cercle du Clan, qui se résume facilement à une personne qui nous comprend à peine. On apprend à s'en foutre. A se concentrer sur le fait, essentiel, qu'elle ressente les mêmes torsions dans les poumons quand elle croise avec nous cette même foutue Beauté insaisissable et gratuite. Si ça se trouve, une femme émue aux larmes par un panorama sous la lumière de l'aube vaut dix hommes galvanisés par un discours guerrier. Et c'est une forme de sagesse sans clinquant et terre-à-terre de l'admettre une fois pour toutes : faire partager notre capacité d'émerveillement est sans doute le seul véritable talent que nous possédons.
Si nous en avions eu plus, de talent, autant que de force et de rage de vivre malgré tout, alors ç'aurait été différent. Peut-être que nous aurions eu la légèreté de plâner au-dessus de la marée noire. Mais nous y trempons jusqu'à la gueule, face collée au sol. On y respire mal, on y chante faux.
09:38 | Lien permanent | Commentaires (5)
14/03/2008
HUMEUR
I'm gonna drive all night take some speed
I'm gonna wait for the sun to shine down on me
Tom Waits - Goin' Out West
09:05 Publié dans Survie musicale zonarde | Lien permanent | Commentaires (0)
08/03/2008
" LA MACHINE A FABRIQUER LES ELECTEURS "
Pourquoi faut-il absolument que tous fassent la même chose et en même temps ? Pourquoi cette discipline de la classe qui n’est nullement une discipline de l’esprit ? Cette « correction » contraire à tout sens créateur – et qui consiste à ne pas « dépasser » quand on colorie une image ?
Pourquoi faut-il réduire l’enfant – considérer comme une matière première – à la docilité de l’uniformité ?
Parce que le but tacite et dernier de l’Ecole est de former des agents d’accroissement du PNB, si l’on est aux Etats-Unis ; des sujets obéissants d’une Nation prêts au sacrifice militaire, si l’on est en Europe de l’Ouest ; ou enfin des militants conditionnés dans les pays totalitaires. (Ces trois motivations existant à vrai dire partout, mais assez inégales.) Quel que soit le régime régnant, capitaliste ou socialiste d’étiquette, c’est encore l’Etat qui domine, expression nécessaire de la classe bourgeoise selon Karl Marx, et cependant pareil en Russie soviétique à ce qu’il est dans nos démocraties, républicaines ou monarchiques d’ailleurs – expliquez cela.
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Je ne disais que du mal de la Démocratie dans ces Méfaits. Notez que le maréchal Staline n’en a jamais dit que du bien. C’est donc assurément de la même chose que nous parlions. Mais était-ce le fait d’un « fasciste » ou d’un « réactionnaire » que de l’attaquer ?
Anarchistes, gauchistes et scientifiques, conservateurs et progressistes de tous bords s’accordent aujourd’hui pour critiquer non pas l’égalité devant la loi, mais l’égalitarisme, l’uniformisation, l’alignement sur le dernier cargo et l’accroissement systématique de l’entropie, c’est-à-dire très précisément ce que j’appelais en 1920 « démocratie ».
Il est clair que le mot peut avoir d’autres sens, supporter d’autres définitions, notamment dans mes propres écrits, depuis ce temps-là…
Rousseau, suivi en cela par Proudhon, a soutenu que la vraie démocratie n’est concevable et pratiquée en fait que dans les petites communautés. « Plus l’Etat s’agrandit, plus la liberté diminue… Le gouvernement démocratique convient aux petits Etats… ceux où le peuple est plus facile à rassembler. » Plus un Etat est populeux, plus le pouvoir doit y être concentré. A la limite, il faut un dictateur.
Et ceci nous ramène aux Régions, fondées sur les Communes, seuls groupes « démocratiques ».
Denis de Rougemont, Les Méfaits de l'Instruction publique, 1929
Le texte intégral en version PDF ? Tout de suite Bwana : Les_Méfaits_de_l'Instruction.pdf
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HUMOUR GRAS ALLEGE
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