30/11/2010
TROP DE HAINE TUE LA HAINE (et rend follement distrait)
C'est dingue, comme on peut se shooter à la rage - se shooter dans le sens véritable du terme, au point d'en rendre évanescente la réalité qui nous entoure, vague rumeur molle qui nous concerne à peine. Habitué à saisir tout de qui sort des merdiats à la pointe du couteau, histoire de ne pas salir inutilement mes pincettes, j'ai laissé passer comme Jacques dans Jacqueline les déclarations de Glauque Scolopendritch à propos des Chuiches, collectif de salauds. Dingue, ça, quand même. Mais ça s'explique, et par autre chose que la simple torpeur hivernale de plantigrade privé d'hibernation.
D'abord, il y a le fait qu'être aimé par un tel être ne fait pas partie des priorités de l'homme de goût. Je ne m'étends pas sur la tronche ou le physique du gaillard, c'est hautement déloyal et probablement antishalomiste. Sa carrière est déjà un pédigrée qui justifie l'anagrame idiote de pédé gris - avoir des potes pareils ? Plutôt payer une tournée de narguilé parfum fraise à Matrique Rentre-là-dedans, c'est quand même moins humiliant.
Tu nous aimes pas, Cloque ? Va bene ! Si tu te flattait le col roulé en pensant à la Chuiche, on aurait beaucoup plus d'indulgence envers nos propres apatrides. Il y a des sympathies qui salissent, et des détestations qui magnifient. Merci, donc, pour le coup de brosse à reluire involontaire.
Ensuite, si je n'ai pas pensé à essuyer la bave du têtard, c'est pas que je me prenne pour une colombe ni pour un vraifaucon. C'est que la charge tombe misérablement à côté de la plaque. Le Chuiche, un salaud ? Yahweh t'entende, putain de merde ! Si seulement ça n'était qu'à moitié vrai, un misérable quart de dixième de la vérité !! Les indescriptibles explosions de sauvagerie qu'on verrait alors ! Pas un seul lampadaire où ne se balanceraient d'étranges fruits à pattes bien mûrs ! Tout bipède infoutu de réciter La Venoge sans se tromper et avec l'accent, forcé de choisir entre l'autocastration ou le pal ! Les rives sud du Léman annexées et les Savoyards condamnés au larbinat pour venger la domination de leurs Comtes disparus ! On est hélas bien loin de tout cela.
Mais on comprend ces caquètements indignés de puritains cosmopolâtres. Faute de grive, de merles, de nids abandonnés même, on finit par bricoler des piafs avec de la poussière, de la morve et des plumes... Parce qu'il faut bien bouffer... Parce que l'existence du Daimeaucrate n'a un erzats de sens que s'il peut cracher sur les tombes oubliées des Grands Ennemis d'antan... Pauvres ramasseurs de balle d'un stade désert, qui tentent de poudrer leur gueule déconfites avec la gloire de joueurs dont plus personne ne sait le nom... Invocation de vaines gloires guerrières dont ils ne seraient pas dignes de nettoyer les bottes, fût-ce avec la menteuse...
Ca fait penser aux péquenots qui idolâtrent la SS en se comportant comme leurs plus répugnants ennemis d'alors ? Et tu parviens encore à trouver la force de t'étonner d'un si humiliant parallèle ? Rispekte, manne, pour l'acharnement dans l'erreur, l'aveuglement, la mauvaise foi. A ce stade, ce n'est plus une insulte à l'esprit, c'est un record sportif, une performance, de l'art brut !
J'aimerais, j'adorerais, j'implorerais le dieu le plus dérisoire que Grock Escaladitch AIT RAISON. Mais il se plante sur toute la ligne, comme la seringue dans l'os d'un tox trop explosé pour encore voir où il pique. Et c'est cent fois, un milliard de fois plus navrant, plus dégueulasse, plus insupportable que s'il enroulait le drapeau national autour de son gode préféré.
23:06 | Lien permanent | Commentaires (8)
QUELQUES BELLES CAUNNERIES
Plus une civilisation est femme, plus elle appelle le viol.
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Décadence : les rats ne quittent pas le navire, ils y grimpent.
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Passant, va dire à Babylone que nous sommes morts ici par dégoût de ses lois.
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Il y avait un juge : le Temps. Mais la terre va grouiller de dix milliards d'hommes et le juge sera submergé par les "affaires". Il n'aura pas le temps.
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L'art étant aristocratique, il aura nécesserairement le cou coupé.
Réflexions dures sur une époque molle, La Table Ronde, 1981
08:24 Publié dans Marées Noires | Lien permanent | Commentaires (1)
28/11/2010
VOTE FAIRE FOUTRE
Il paraît qu'on votait, ce week-end. Les gauchiasses de mon entourage, majoritaires, en parlaient avec un affreux sérieux, hier soir encore, tandis que nous nous remplissions de picrate. Bizarrement, aucun ne vint me charrier sur le sujet, eux qui sont pourtant friands d'engueulades interminables sur les sujets qui fâchent - à savoir pratiquement tout en-dehors des questions gastronomiques.
Il se peut qu'ils me relancent demain, dépités, hargneux, tout frétillants de pouvoir afficher leur honte et leur dégoût systématique de leur nationalité. "Alors, t'es content ?", qu'ils gueuleront. Et il faudra leur répondre, laborieusement, que non. Que les larmes des traîtres est un antidouleur qui ne me fait plus vraiment d'effet, qu'ils devraient se flinguer en masse pour que je retrouve le sourire, que je me contrefous que l'UDC ait pu faire passer son initiative et que je n'aurais pas piorné si elle avait été recalée. De toute manière, il aurait fallu supporter les brâmes des traîtres et des maquereaux, orgasmiques ou désespérés, alors qu'on voudrait ne plus les entendre du tout.
Pendant que les réacs se font des embrassades et que les métisseurs se flagellent, l'abâtardissement, la substitution ethnique, l'effondrement culturel, la crétinisation et le bétonnage se poursuivent dans l'indifférence générale.
20:42 | Lien permanent | Commentaires (10)
25/11/2010
N'OUBLIEZ PAS VOTRE RUBAN BLANC
Où la stupidité du socialiste atteint son comble, c'est en Afrique. Au Cameroun et au Sénégal, j'ai vu, de mes yeux vu, des instituteurs socialistes se livrer aux plaisirs infâmes du tourisme. Ils photographient les sorciers, achètent des tissus colorés au marché d'Abidjan, ainsi que des hippopotames sculptés dans le bois et pourtant, à la terrasse des cafés, discutent avec des étudiants noirs de l'avenir du socialisme africain. "Nous avons beaucoup de leçons à recevoir de l'Afrique", disent-ils. "Oui, répondent les étudiants, c'est exact ce que tu dis."
Après ce dialogue, tout le monde boit du Pernod et trinque, puisque les hommes sont frères. La femme du socialiste est embêtée parce qu'un étudiant noir, sous la table, lui tripote les cuisses mais elle n'ose pas le gifler car tout le Cameroun la traiterait de raciste. L'étudiant, âgé de trente-cinq ans, tripote de plus en plus. Alors elle se lève et dit qu'il fait chaud. Elle rentre à l'hôtel et découvre un autre étudiant sous son lit qui lui propose de la sauter. Que faire ? Mon Dieu, que l'Afrique est un pays mystérieux.
"Je suis socialiste !" dit l'étudiant en se déshabillant. "Donc tu es mon frère, dit-elle, et tu ne dois pas violer ta soeur." Il la viole tout de même et ce n'est pas moi qui vais sangloter sur les contradictions du socialisme. J'estime au contraire que l'épouse de l'enseignant n'a pas volé ce que l'étudiant lui fait subir.
Jean Cau, La Barbe et la Rose, 1982
09:59 | Lien permanent | Commentaires (6)
24/11/2010
L'ANTIOUACISME EST UN SOVIETISME
Le menuisier-qui-cause s’inquiète que l’antiouacisme « devienne soviétoïde. » Vaudrait-il la peine de lui expliquer qu’il l’a toujours été, qu’il a été créé intégralement par les bolchos, qu’il n’a jamais eu d’autre visée que d’enrôler les métèques dans la conquête stalinienne de la planète en exploitant une culpabilité blanche passée au papier de verre ? Clairement : non.
Il semble penser que la castration du langage visant à préserver la sensibilité des noirs et des arabes, ce n’est « pas plus mal. » Il salue l’extinction des derniers Fromages pour qui « parler comme dans les films d’Audiard » était une habitude spontanée, pas un dandysme désespéré, une invocation du fantôme de notre courage disparu. C'est bien assez pour couper toute envie de débattre avec lui de tels sujets. Adresserait-il seulement la parole au Peuple de l'abîme internautique ?
De toute manière, ce n’est pas Mister Ben’ qu’il faudrait convaincre de quoique ce soit. C’est plutôt à la droite molle un peu exaspérée que s'adresserait ce type de messages. C’est Monsieur Moyen qui doit comprendre que l’antiouacisme n’est *PAS* une idée louable que des empaffés détournent et salissent pour garantir leurs rentes obscènes et leur prestige frelaté.
C’est une saloperie dont l’unique fonction a toujours été la sape de la confiance en soi des Blancs. Elle fait partie des techniques de guérilla mentale visant leur capitulation sans conditions devant les nouveaux Harkis de la Diversitude, dont la gauche démente alimente et canalise le ressentiment pour goulaguifier l’Occident. C’est le chantage affectif le plus efficace du monde moderne, que seul le fétichisme de la chambre à gaz surpasse en abjection et en puissance de feu.
Elle est un viol de l’âme et du cœur, qui fonctionne selon les mêmes principes que les plus immondes tordus à la Dutroux, qui savent comment briser un gosse au point de lui faire encaisser des sévices gerbatoires sans qu’il se tue ou ne devienne cinglé. C’est un préliminaire au génocide librement consenti de tout un peuple matraqué, humilié, déraciné de force, qui en vient à se concevoir comme l’incarnation génétique du Mal, alors que c’est en son sein que sont nées parmi les formes d’art, de littérature, d’architecture et de technologie les plus éblouissantes de l’histoire humaine.
C’est l’étendard sous lequel se rassemblent les pires salopes, les maniaques de l’automutilation, les polytoxs en quête de rédemption pas chère, les princes de l’ordure et les prédicateurs du suicide collectif, qui appellent de leurs vœux un nettoyage ethnique (il faudrait plutôt parler de pollution culturelle) auquel ils pensent survivre en faisant des gorges progondes à un maximum de queues bronzées.
Ceux qui y ont cru en toute bonne foi sont des glands et ceux qui ont basé leur carrière sur elle, des étrons sur pattes qui ne valent pas le pal auquel les condamnerait une hypothétique justice divine.
Quel réac subventionné avec accès aux médias, quel parti officiel et respectable, quelle personnalité à l'abri du besoin le gueulera enfin, sans se flageller dans la demi-seconde et sans, par pitié ! pouvoir se planquer derrière un arrière-arrière-arrière-grand-père certifié ISOschwitz 9001 ?
Plus personne ne sait qui est Jean Raspail et un nouveau Camp des Saints, à défaut d'être utile, serait un soulagement bienvenu.
12:16 | Lien permanent | Commentaires (6)
21/11/2010
PASSOVER SYNDROME
It is said that a conservative is a liberal who’s been mugged, but in its advanced stages, Passover Syndrome appears to be incurable. Witness the white activist who moved to Haiti and suffered an all-night brutal rooftop raping at the hands of one of her black “brothers,” only to blame it on “the white patriarchy,” members of whom were suspiciously absent during her assault. Or observe the eagerness to excuse a recent anti-white bloodbath by framing it within a context of unsubstantiated allegations that the gunman had endured racist jokes at work.
If a racial Doomsday ever comes in America, I doubt that the nonwhite marauders will ever draw fine distinctions between the “good” whites and the “bad” ones. I lived a half-block off Hollywood Boulevard during the 1992 L.A. riots, and I recall a member of rap group Boo-Yaa T.R.I.B.E. being quoted as saying that the rioters should quit looting South-Central L.A. and instead burn down Beverly Hills—home of the exact record executives who finance anti-white albums by ingrates such as Boo-Yaa T.R.I.B.E.
If a large-scale Day of Racial Reckoning ever comes, Passover Syndrome sufferers will find that when it comes to hating whites, nonwhites truly don’t discriminate. Rather than the sweet scent of compassion, those with the disorder emit the rancid smell of fear. If a real race war were ever to pop off in America, they’d be the first to perish.
The only mystery is which side would kill them first.
Le reste de l'analyse à la résidence secondaire de Jim Goad.
10:20 | Lien permanent | Commentaires (3)
20/11/2010
LA DIGNITE PERDUE
Avant, ces collines étaient couvertes de petites parcelles. Tout le monde les cultivait. La vigne était partout. Maintenant, les gens sont paresseux, emportés par le consumérisme. Ils n'ont plus d'identité. Ils ne savent plus d'où ils viennent. Ils se font plus souvent du mal. Nous avons été réduits au rang de bêtes. Mais même les bêtes choisissent ce qu'elles mangent. Nous avons perdu notre dignité.
Giovanni Battista Columbu (Mondovino)
11:16 Publié dans In hoc vino vinces | Lien permanent | Commentaires (1)
17/11/2010
REPONSE (à) CANDIDE
Je suis bien d'accord avec vous... Mais ce qui m'embête avec ce genre d'articles c'est : où est donc l'avis, la solution, la vision de l'auteur ?
Candide (ici)
Mes solutions, elles ne sont que livresques. Or personne n'a besoin de théories pontifiantes sur les moyens de nous sortir de la mouise. Nous sommes face à une accumulation de problèmes simples, qui n'ont pas de solution globale applicable. C'est facile de briser l'échine de quelqu'un, mais allez la lui recoller ? Avec la dignité d'un peuple, c'est kif-kif.
Si je reste pragmatique, je ne pourrais qu'appeler à une immense jacquerie durant laquelle on lyncherait environ une personne sur deux en Europe. Dans mes bavasseries d'ivrogne, je rêve tout haut d'un hybride entre La Cagoule, Action Directe et Al Qaeda, qui enrôlerait des milliers de paumés dans mon genre, enfin prêts à claquer pour tuer un maximum d'ennemis objectifs et racheter par ce dernier beau geste une existence creuse et laide. Or je n'ai la trempe ni d'un Mathews ni d'un McVeigh ni d'un Kaczynski, et je constate que leur exemple n'a pas motivé grand-monde à les imiter. Conséquence de quoi je m'abstiens et j'aboie connement dans mon coin. En n'en foutant pas plus une rame que n'importe qui, et sans plus d'excuses d'ailleurs. On m'accordera, je veux l'espérer, que je ne me fais aucune illusion sur ma propre valeur ni celle de ma contribution de white trash de luxe.
L'essentiel de nos emmerdements serait réglé en quelques mois si le toubab moyen cessait de considérer les crachats qu'il se prend dans la gueule comme une expiation méritée. Mais ses patrons, ses élus démocratiques, ses squatteurs allogènes, ses agitateurs bolchos subventionnés, ses putains de journaleux, ses artistes empaillés, ses proprios bouffis d'arrogance et d'impunité, ses dealers de saloperies à crédit, ses pollueurs absous d'avance par l'Etat... Tous lui mollardent la tronche en permanence et il encaisse. Et nous tous qui le voyons, qui en parlons, n'agissons pas autrement, n'agissons pas du tout. Tout au plus sommes-nous capables de quelques sarcasmes. Comme dans cette scène de Raging Bull où La Motta se laisse bousiller par Robinson en se foutant de sa gueule.
Monsieur Moyen n'est pas "endormi", il n'est pas "zombifié", il ne nie même pas l'abjection de ses conditions d'existence, simplement il ne bouge pas, personne ne sait exactement pourquoi. Demeure une certitude: rien de ce que vous pourrez lui DIRE ne le fera réagir. Il y a dans son quotidien cent raisons de le rendre berserker, c'est donc qu'il lui faut plus que des raisons pour retrouver sa sauvagerie.
Un ressort a été cassé, sur lequel tous les blablateurs s'enivrent d'hypothèses : la faute à l'émiettement de la foi, au mépris de la patrie, à la destruction de la famille biparentale, aux féministes, aux gauchistes, aux capitalistes, au complot judéo-pâtissier, à qui vous voudrez. Ca change quoi ? Vous aurez beau supprimer l'éventuelle cause, comment faire disparaître la conséquence ? Vous ne le pouvez pas, et puis voilà.
Cette évidence rend superflue toute littérature. Une fois qu'il est clairement établi que la neutralisation de tous nos ennemis est la seule solution viable, la seule désirable, la seule réaliste, la seule durable, qui va passer de la parole aux actes ? Ni vous ni moi.
Si tous les dieux ne sont pas morts et qu'ils ont gardé un sens de l'humour tordu, alors peut-être qu'une fois qu'ils seront une toute petite minorité sur leurs propres terres, nos semblables apprendront à se barricader, mentalement, culturellement, physiquement. Peut-être qu'ils se mettront à vivre et laisser mourir tout ce qui ne sera pas Eux, tout ce qui ne viendra pas d'Eux, tout ce qui n'aura pas prêté serment d'allégeance à leur culture ou ce qui en demeurera.
Voilà pourquoi on peut encore trouver quelque raison de se maintenir vaguement en forme, de manipuler régulièrement des armes, de tenter de faire des gosses pas trop cinglés, de soutenir comme on le peut les initiatives du milieu qui vont dans le sens d'une autonomie accrue - tout ce qui pourra aider nos descendants à survivre plus facilement sur une planète où ils seront au mieux un vestige, au pire des victimes de naissance.
L'Europe est une bibliothèque en flammes. Nous n'éteindrons pas l'incendie, nous ne sauverons pas les meubles et nous ne pourrons sans doute jamais empaler les fils de hyènes qui y ont foutu le feu. Nous ne pouvons qu'en extraire quelques bouquins et les planquer en lieu sûr, en espérant qu'ils seront un jour lu - et compris - de quelqu'un, de préférence nos propres moutards, s'ils ne nous renient pas complètement.
17:51 | Lien permanent | Commentaires (12)
16/11/2010
ENTREPRISE D'OTAGES
Quand une civilisation infantilise ses citoyens et trouve normal de sacrifier toute liberté à une sécurité illusoire, un réac en vient logiquement à sacraliser les notions de mérite et de responsabilité. Sans elle, il n’est pas d’individu libre et droit. D’elles découlent toutes les valeurs fondatrice de la droite à l’ancienne : individualisme, esprit d’entreprise et d’innovation, volonté de se sortir seul de la merde, volonté d’assumer les conséquences de ses actes, mépris des ratés pour qui La Société est seule responsable de leurs échecs, dignité dans l’adversité.
La gauche dégénérée piétine cette conception de la citoyenneté pour faire de la place aux métèques et entretenir ses troupes au sein des Intermittents du Lumpen. C’est suffisant pour que le droitard en fasse une obsession, une posture, jusqu’à faire l’impasse sa joie de vivre, voire sa simple survie économique. Mais si leur rejet mène au parasitisme, leur idolâtrie fait de quiconque n’est pas son propre patron, un kamikaze qui se sacrifie pour le profit des exploiteurs bien réels, qui n’existent pas que dans l’imagination des syndicats bolchos. Le monde de l’entreprise prospère encore sur ce corpus idéologique, mais, pour autant que son discours ait jamais eu la moindre valeur, nous savons maintenant que c’est du flan.
Nos parents ont été élevés dans l’idée que le petit vendeur de journaux pourrait un jour finir red-en-chef à la force du poignet. Cette génération, qui pensait s’être débourgeoisée jusqu’au dernier poil, a transmis à ses enfants ce culte fort bourgeois de l’effort et de l’excellence, les poussant à être les meilleurs au sein d’institutions qu’ils disaient pourtant haïr pour leur formatage idéologique. Les murs capitalistes à abattre leur semblaient si hauts et si nombreux que la détermination, le courage, l’abnégation leur sont apparus comme des valeurs indispensables à transmettre. Le plein-emploi aidant, leur récupération douce par l’ennemi juré s’est faite naturellement ; ils sont devenus traîtres à leurs propres idéaux du fait même de leur combattivité, flattés de voir leurs efforts récompensés par un ascenseur social auquel il était alors naturel de croire.
Pour nous autres, nés après 68, c’est dans le cul Lulu. Pourtant, encore trop de jeunes réacs échouent à assimiler ces notions, que ne transmettent aucune doctrine économique et qu’on ne pige qu’après avoir enchaîné – et s’être enchaîné à – quelques jobs bien merdiques, dans cette néo-domesticité qu’on nous fourgue au nom de l’ambition et du sens de l’engagement.
Cette soupe à base de volontarisme, de culte du « bosseur », de virilité stakhanoviste, est devenue franchement immangeable. Mâtez-les donc, ces quinquas qui s’érigent en exemples à suivre, voyez leur vie grise et décousue, surchargée par panique de l’ennui. Leurs familles, s’ils ont pris le temps d’en faire, sont en miettes. Leur quotidien, leur style de vie, contredit toute leur vision du monde. Pas seulement parce qu’ils se prosternent devant la Diversité en vivant avec leurs seuls semblables, ou parce qu’ils sont devenus ce qu’ils voulaient combattre : parce que sortis du bureau, ils se font chier.
Parce que leur culte de l’aventure se résume à des vacances à crédit. Parce que, pour se dépasser, ils n’ont que le cadre de leurs objectifs professionnels. Parce que « la Boîte » est leur dernier horizon, et le nôtre aussi. Ils y trouvent leurs amis, leurs maîtresses, leurs ennemis mortels, leurs gourous. Faire des heures sup’ et zapper toute vie de famille ? C’est se monter endurant, ambitieux, dependable en globish. Ils trompent plus volontiers leur femme que leur patron, en divorcent plus facilement que de leur entreprise. En retour, elle les paie en mobbing, en reflux gastriques, en angoisses, en vieillissement précoce, en souffrances psychosomatiques, en rapacité, en cours accéléré d’écrasement d’autrui pour conserver son taf.
Mais pas question qu’ils y renoncent. C’est le seul exutoire à leur rage de vaincre, l’ultime façon de renouer avec leurs instincts guerriers, la dernière manifestation présentable de virilité. Le salopard machiste, arrogant et dominateur est banni de tous les coins de la société, mais l’entreprise l’a sacré régent – « roi en tout sauf en titre » puisqu’il n’est pas question d’admettre ouvertement de telles évidences. Prière de rester cool même quand on fait le chacal.
La boite est « une grande famille » où l’on peut harceler sa sœur et brimer son frère pour le contraindre à bosser plus vite pour moins cher, et avec le sourire siouplaît.
17:13 | Lien permanent | Commentaires (3)
12/11/2010
ANYWAY PEOPLE DIE
A Cross appears
Between the horns
Of a stag
And burning light
Blinds the hunter
10:18 Publié dans Marées Noires, Survie musicale zonarde | Lien permanent | Commentaires (3)