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31/03/2010

DECRIRE OBJECTIVEMENT L'HOMOSEXUALITE EST ENNUYEUX


De Jeunes UDC valaisans gagnent le droit de ne pas être punis en disant que les moeurs sexuelles des homos sont hors-normes.


Et alors ? On se précipite sur son clavier pour inonder les rédactions des quotidiens, les commentaires de blogs et ses cybercagoinces personnelles, de considérations oiseuses sur les homos, amnistié d’avance par la jurisprudence ?  Ca n’a pas commencé d’être drôle que c’est déjà débandant à se pendre. Je remballe mes gags pourris, presque content de n’avoir pas, pour une fois, forcé dans le registre néanderthalien.


J’espère qu’on nous épargnera des tirades sur la liberté d’expression et la correction politique. C’est une victoire pour les Jeunesses Blochériennes et pour elles seules – encore devrait-on parler de « non-défaite », pour être exact. Parce qu’en-dehors de cette anecdote, l’homophilie extravagante du journaliste ordinaire a encore quelques printemps devant elle.


Certes, il est grotesque de se prévaloir si volontiers d’une sexualité subversive, censée choquer les coincés réactionnaires, et de gueuler comme un putois qu’on encule éventre quand des hétéros en prennent acte. Certes-bis, les confettis des guépraydes seraient remplacés par de la chevrotine que ça nous passerait pas le goût du pinot gris pour autant. Mais voilà justement le nœud du problème : elles sont aux homos pas chiants ce que sont au patriotisme enraciné les purs mongols flirtant avec les imams pour faire enrager les rabbins.


D’ailleurs, entre ceux qui se découpent la peau du zgeg et ceux qui se le carrent dans le derche, on a un peu le même sentiment. Qu’ils réduisent au silence leurs représentants autoproclamés et tant l’antipédalisme que la youdiophobie connaîtra une chute de popularité remarquable. Sauf chez les fous d’Allah, mais comme ils n’ont de toute façon rien à foutre ici, la question ne se pose pas : épargnons-leur toute leçon de tolérance, ils n’en auront pas l’usage une fois ramenés chez eux.


De toutes les incitations à la trahison et à l’outrage au bon sens comme aux bonnes mœurs, c’est encore la propagande invertie qui paraît donner les moins bons résultats. D’abord, rien ne dit qu’il y ait plus d’homos de nos jours en Europe que partout ailleurs et à n’importe quelle époque. Ensuite, si les mots « nègre », « bougnoule » ou « youpin » ont pratiquement disparu du vocabulaire Citoyen, « pédé » s’y trouve encore sans chercher trop longtemps. Un coup de sang, une plaisanterie égrillarde, un coup de rouge, et l’insulte surgit, avec un naturel réjouissant. Comme quoi même les fanatiques du C'est-mieux-maintenant ont des limites qu'ils ne franchissent pas.


Sur ce plan-là, ces alliés naturels que sont les féministes et les tarlouzes ont tout à redouter de l’avenir Divers qu’on nous concocte. Sans mâle hétéro blanc à culpabiliser à coups de statistiques sur les maris violents ou de souvenirs de triangles rose, leur survie médiatique est compromise, tout autant que leur sécurité dans la rue. Entre « viol correctif » à l’africaine et pendaison pour non-respect des mœurs coraniques, mieux vaudra ne pas être lesbienne en Occident ce prochain siècle.

Bon, c'est pas comme si on en avait quoique ce soit à foutre, mais c'est intéressant de le remarquer au passage.

30/03/2010

LE VENT DU BOULET DE LA STUPIDITE

Quelques réminiscences nappées de sueurs froides en regardant le téléjournal d'hier soir, spécifiquement le sujet sur les grossistes en foutre du Danemark. On pense qu'un summum d'horreur est atteint quand Mamzelle Coup-d'un-soir vous rappelle sur l'air de "Tu sauras que je le garde mais il va falloir que tu casques." Panique du post-ado queutard imprévoyant pour son confort perso. Passent quelques années et on réalise que c'est encore bien léger comparé à d'autres formes de stupidité boostée à la testostérone.

J'admets volontiers qu'il faille un degré de connerie carabiné pour s'attacher à sa Patrie quand elle est en train de pourrir sur pieds. Mais putain, l'ai-je été plus encore, con, du temps où je n'étais pas patriote pour un sou.

Nous étions un petit clan désarticulé, rassemblés par la rage de l'ivresse rapide et des prétentions aristocratiques dont seule l'outrance nous sauvait parfois du ridicule complet - ou de casseroles que nous traînerions à vie, comme on le verra plus bas si l'on a du temps à perdre.

Sans jamais partouzer ensemble, nous ne faisions pas mystère de nos lubricités respectives, toujours à la recherche d'une bizarrerie à tester ou d'un nouveau quartier où risquer de nous faire prendre en flag. Nous pensions pratiquer la fornication avec le même raffinement que nos boustifaille sur-arrosées. Sous ce vernis lettreux, une naïveté crasse mettait à portée de nos mains les pires imbécilités au nom de la déshinibition. Nous qui vomissions nos ex-hippies de géniteurs, reproduisions leurs errances avec une application effarante.

Ainsi, la notion de banque du sperme nous amusait-elle au plus au point. Se faire payer pour une branlette ? Voilà qui financerait quelques bouteilles d'écoeurant rouge californien. L'idée d'être le père d'un moutard inconnu ne nous effleurait même pas. N'était-ce pas que l'amûr d'une famille vaguement stable qui "faisait" le gosse, bien plus que son matos génétique ? D'ailleurs, on y comprenait quoi, à la génétique ? Le foutre ? Une matière première dont des parents stériles inconnus pourraient bien faire ce qu'ils voudraient, on n'en saurait rien de toute manière. Nous étions fauchés, assoiffés, lascifs, trois conditions idéales pour aller monnayer notre ADN sans nous poser de colles.

Le reportage souligne d'ailleurs cet aspect central : les étudiants sont les principaux donneurs. C'est dit avec un naturel hallucinant. D'autres commentateurs emploient un tout autre ton quand ils évoquent les recruteurs de mannequins qui vont chasser à la sortie des cliniques pour anorexiques.

Mais pour moi, plus grande gueule de la meute, mettant un point d'honneur à faire toujours pire que les autres, ça n'était pas encore assez idiot. Je finance le prochain apéro avec mes bijoux de famille, mais tu viens avec moi et tu te charges de l'extraction, termes du contrat proposé à la souris de l'époque. L'idée semblait l'amuser follement, elle s'est rapidement dégonflée et l'affaire a été classée.

Si je n'ai encore pas de gosses inconnus, je le dois à sa réticence à passer pour aussi cochone devant ses potes que devant un  type à éprouvette qu'elle ne verrait qu'une fois pendant deux minutes.

Je n'y repense jamais sans un discret vertige.

Ding-dong. Bonjour Monsieur, ce certificat d'il y a dix-sept ans prouve que vous êtes mon père. Ca vous dérange si j'entre ? J'aimerais savoir si j'ai été fait avec une vidéo ou un magazine.

Mais mâtez-le, le rouquemoute juvénile et satisfait du reportage. Il SAIT que son identité sera connue de sa progéniture non-désirée, qu'elle sera élevée par une quinqua célibataire trop surbookée jusqu'alors pour envisager une grossesse à deux. Ca ne lui fait que dalle. Il en rigole.

Il ose même appeler son déprimant prélèvement solitaire en cabine "son moment privilégié"...

27/03/2010

LE OUACISME BIEN COMPRIS

Si le ouacisme consiste à justifier la persécution gratuite et imbécile de minorités sans défense, ou leur esclavage dans le but de maintenir le train de vie des riches toubabs dégénérés, alors je ne suis PAS ouaciste.

Si le ouacisme est le nom pour désigner l'ensemble des hallucinations qui nous violent spontanément la tête (visions de fusils, de cordes, de cagoules blanches, de wagons sans banquettes, de douches obligatoires à la sortie du train) quand on contemple ce genre d'abominable bestiole, alors voui, ouaciste, totalement ouaciste, ouaciste jusqu'à la dernière cellule. Pas d'excuses. Pas d'explication. Pas de rééducation qui y changera que pouic.

Ca va même beaucoup plus loin que cela. Si vous pouvez mâter la vidéo jusqu'au bout et vous dire encore que la vie est quand même belle, alors vous n'êtes pas totalement humain. Ou tout aussi "humain" que la chose qui salit le centre de l'image. A vous de voir.

Respecter ce qui est respectable, ce qui fait un effort pour mériter le respect. Dégueuler du sang et du pus sur tout le reste.

Nous en causions l'autre jour avec un pote rital, en Chuiche depuis bien avant ma naissance, et qui se résout enfin, comme à reculons, à solliciter son passeport local. Nous en arrivions à la conclusion qu'un même ensemble de règles de naturalisations appliquable à tous les bipèdes du globe était inepte. Les choses sont tragiquement simples : certaines communautés devraient pouvoir se naturaliser très facilement, d'autres ne jamais pouvoir avoir leur chance. Tout simplement parce que les jeux de quilles, c'est pas pour les chiens.

Mais le sens de la hiérarchie des valeurs, le sens du degré de proximité des cultures, ça n'est pas quantifiable, ça ne "cause" pas aux administrations. C'est en cela, en cela aussi, en plus de tout le reste, qu'elles demeurent à jamais l'Ennemi prioritaire.

26/03/2010

LE FEMINISME BIEN COMPRIS

 

 

Lions_copulation.jpgAvons-nous vraiment cru au modèle bourgeois XIXè, à base de Papa-ramène-le-fric & Maman-torche-les-gniards ? Dans une certaine mesure, oui : parce que nous nous sommes laissés fourguer le parallèle abusif avec Cro-Magnon : moi ramène Mammouth, toi cuis entrecôte devant la grotte.


Ca semblait aller de soi, répondre à notre besoin d'une organisation familiale claire, de rôles sociaux et sexués incontestables, qui nous permettaient de regagner notre respect de nous-mêmes et de guérir notre haine-fascination-accoutumance de la Femme-Mère.

 

Et puis on a essayé de vivre un peu, de durer la moindre, de voir ce que donnait la cohabitation avec une femelle sur le même territoire. Et nous avons pu balancer toutes ces saloperies dans les cagoinces de l'histoire de la pensée.

 

Avec un constat simple : nous n'accepterons pas, comme nos pères, de foutre en l'air notre santé, notre âme, notre coeur, notre rage de vivre, pour un patron. Pas le choix de ramener deux salaires pour ne pas se faire sodomiser par les usuriers ? On fera avec, en en foutant le moins possible, en trichant systématiquement, en fauchant tout ce qu'on peut comme fourniture, comme temps de pause, comme rendez-vous bidons à l'extérieur. On assurera le show, on fera profil bas. On jouera à l'enclé présentable et économiquement viable.

 

Mais que se présente la première occasion d'embrasser une carrière d'Homme au foyer, et c'est à pleins poumons que nous hurlerons : PRESENT !

 

Pour des raisons absolument basiques :

 

  • je m'occupe des gosses et je leur transmets MES valeurs, pas celles de salopes négrophiles et de maniaques du suicide culturel de masse. Il n'est plus possible de faire confiance à une gonzesse pour éduquer correctement nos gamins, il faut la considérer comme un élément sine qua non, avec lequel il faut composer, mais dont la nature et l'obsession profonde de ne pas faire différemment du voisinn la pousse à pourrir la tronche à sa progéniture si c'est socialement valorisé. Père de famille, c'est un boulot d'inspecteur des travaux salopés, nous aspirons à être des chirurgiens reconstructeurs, limitant la casse et réparant les dégâts causés par les premières cibles et victimes du Monde Moderne : nos femmes;

 

  • ces dames ne savent même plus cuire un oeuf au plat sans potasser un article de Fémina; leur déléguer quoique ce soit revient à se condamner à bouffer de la merde. Cours donc après tes promotions et tes formations, pendant ce temps je m'occupe de la becquetance. Côté pinard, faut rien leur demander non plus, à part de nous aider à vider les topettes. Je visite les caves et m'occupe du carbu pendant que tu tricote tes alliances stratégiques devant la Nespresso, si elle n'est pas en panne ;

 

  • des kilomètres chaque jours dans les bouchons de l'autoroute pour rejoindre l'usine à emplois fictifs qui a bien voulu de toi comme Ressource Humaine ? Si ça t'éclate, ma pauvre, fais-toi plaisir ! J'irai promener Kévin? Mouloud? Adolf? Primus et Secundus le long du Léman entre deux lessives, et c'est pas d'avoir de la merde sur les doigts qui me fera passer le goût du chocolat. Le goût de l'effort et du sacrifice, par contre, faut pas fréquenter un patron pendant cinquante ans pour en être écoeuré à vie.

 

  • le monde du travail est mon ennemi; elles veulent se foutre en l'air en ayant l'impression de « s'épanouir » pour des enculés qui ne les traiteront jamais selon leur mérite véritable ? TANT MIEUX ! Va bosser,grande  ! Moi je fais le Roi De La Jungle et j'attends que tu ramène la bidoche que tu serais pas foutue de cuire correctement. Vive le Lion, animal flamboyant qui attend que sa grognasse revienne de la chasse pour lui faire vite-fait quelques lionceaux avant la prochaine sieste.

19/03/2010

COMMENT ETRE UN GAUCHISTE ACCEPTABLE

... et gagner son droit à ne pas être nettoyé en temps voulu ?

Il vous faut quelques instruments basiques, des riffs à deux balles, un ingénieur capable de vous bricoler un son

 

HENEAURME,

mélanger le tout et, après des années à produire des disques chiants et imbéciles, sortir un jour une pure tuerie :

tagadajones_compteurs.jpg

 

OUI, JE SAIS, les textes oscillent toujours entre appel à la trahison et bouffonneries maladroites (une chanson contre la violence conjugale où l'on peut entendre "Il arrive parfois qu'on cogne plus fort qu'on ne croit", c'est tout simplement PRICELESS).

OUI, JE SAIS, en matière d'ennemis répugnants et avec qui aucun dialogue n'est possible sans objet contondant, on fait difficilement mieux que leur public-cible.

Mais le son ! Le SON, pute à dieu ! La voix qui se déchire dans les aigus, la batterie qui te lime le crâne, l'efficacité radicale des arrangements ! L'envie intenable de sauter partout et tout casser, une canette en pogne !

Ca doit être mon passé de quasi-punk-à-chien qui me joue des tours.

Et puis je vous merde : quand il s'agit de pinard, de bouffe ou de musique, faut pas me demander de cohérence idéologique.

Epurateurs de l'avenir, si vous avez autre chose que du guano dans les conduits, notez mes paroles : un peu de clémence pour ces quatre dégénérés, juste pour avoir pondu cette galette.

Voilà, c'est dit,  maintenant c'est l'heure du chasselas.

17/03/2010

CHEZ LES WEBISOUNOURS, TOUT VA BIEN

 

ParentalAdvisoryBlk.jpg

Suffit juste de couper le son quand ça "déborde." Exemple chez Youpi!, reprenant une niouze de 20Minutes:

Un rap que ne goûte pas vraiment la vice-présidente du Front National. Marine Le Pen veut porter plainte pour «injures et menaces» contre le rappeur Cortex qui la menace «de lui faire subir une "tournante"».  A la suite de nombreux débordements sur ce type de sujet, nous nous voyons contraints de fermer cet article aux commentaires. Merci de votre compréhension.

Mais bien sûr, qu'on comprend. On va pas s'exciter pour si peu.

Enfin, je dis qu'on comprend... J'en suis pas si sûr.

Tant qu'on aboie sur le net, on se défoule, on évacue de la bile, on retrouve le minimum de sérénité qui permet de procrastiner à mort pour tout ce qui est projet de meurtre.

Le ouaibe, n'en déplaise aux bolches qui confondent escarpins sécuritaires et paraboots génocidaires, est l'ultime réserve des fafs, leur parc naturel protégé, où ils peuvent blasphémer en rond, loin de toute bonbonne de gaz à vocation exterminatrice. Or plus on en cause, n'est-ce pas...

Une fois qu'en causer ne sera plus possible, logiquement, la pression non-évacuée devrait nous mener au suicide ou au drive-by-shooting, un mix des deux n'étant pas à exclure. Est-ce le dangereux calcul que fait Anasthasie ? Est-ce qu'elle ne calcule vraiment plus rien, nominaliste au point de penser que le ouacisme disparaîtra s'il est masqué ? Ou espère-t-on, au contraire, faire prospérer la Bête Immonde pour pouvoir la combattre par le fer et non plus par l'intimidation, les procès, l'asphyxie économique et sociale ? Je suis un peu largué, sur ce coup-là.

Reste qu'il est révélateur d'un accroissement des tensions qu'un site généraliste et si volontiers "participatif", pratique la censure avec un tel aplomb, en nous demandant de "comprendre".

Là encore, quelle détente de ne pas être dans les pantoufles d'un directeur de pensée officiel ! Il faut dénoncer quoi ? La misogynie effarante qui prône le viol comme rééducation d'une femme trop libre de ses paroles, ou le ouacisme censé avoir provoqué cet accès de "colère-qui-se-trompe" ?

Dans le même temps, je serais curieux de rencontrer un gauchiste pour qui le viol collectif de Marine Le Pen ne comporterait pas une partie même minime de points positifs.

 

Post-blogum: Pour de la prose qui casse les ciseaux des censeurs et broie les gonades des néo-puritains, se précipiter sur le premier billet de Loulou d'Arbois chez les Ilysiens. Comme souvent, tout est là, écrit avec un dépouillement remarquable.

15/03/2010

DE LA SURPOPULATION AU GENOCIDE

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(…) En devenant trop nombreuse et malgré le génie de ses penseurs, une société ne se perpétue qu’en sécrétant la servitude. Lorsque les hommes commencent à se sentir à l’étroit dans leurs espaces géographique, social et mental, une solution simple risque de les séduire : celle qui consiste à refuser la qualité humaine à une partie de l’espèce. Pour quelques dizaines d’années, les autres retrouveront les coudées franches. Ensuite il faudra procéder à une nouvelle expulsion. Dans cette lumière, les événements dont l’Europe a été depuis vingt ans le théâtre, résumant un siècle au cours duquel son chiffre de population a doublé, ne peuvent plus m’apparaître comme le résultat de l’aberration d’un peuple, d’une doctrine ou d’un groupe d’hommes. J’y vois plutôt un signe annonciateur d’une évolution vers le monde fini, dont l’Asie du Sud a fait l’expérience un millénaire ou deux avant nous et dont, à moins de grandes décisions, nous ne parviendrons peut-être pas à nous affranchir. Car cette dévalorisation systématique de l’homme par l’homme se répand, et ce serait trop d’hypocrisie et d’inconscience que d’écarter le problème par l’excuse d’une contamination momentanée. Ce qui m’effraie en Asie, c’est l’image de notre futur, par elle anticipée. Avec l’Amérique indienne, je chéris le reflet fugitif même là-bas, d’une ère où l’espèce était à la mesure de son univers et où persistait un rapport adéquat entre l’exercice de la liberté et ses signes.

 

Lévy-Strauss, Tristes tropiques, 1955, p.140

11/03/2010

SEMELLES MENTALES ANTIDERAPANTES

Pendant les élections d'ex-France, on ne fait pas que montrer son cul à l'électeur, on donne aussi la chasse au dérapeur. C'est de bonne guerre. Le camp de l'immobilisme avait dénoncé le candidat-racaille, le camp de la trahison répond en débusquant le candidat-Einsatzgruppen. Mais putain ! qu'on est vite blessé, sur ce champ de bataille.

C'est sûr qu'elle est pas évidente, la Novlangue 2.0. Tant de choses à désapprendre pour garantir de ne blesser personne ! Ne pas oublier de rajouter des E dans tous les adjectifs... Bien souligner qu'on n'a rien contre personne, sauf contre les gens qui ont quelque chose contre quelqu'un... La migraine ! Du moins en apparence. Parce qu'éviter de discriminer et de déraper, ce n'est pas si compliqué. Démonstration.

"Corps traditionnel français", ça n'a l'air de rien, mais c'est très grave. Pas besoin d'y revenir. Soyons proactifs, redoublons de vigilance et tâchons d'avoir encore un coup d'avance. Bien d'autres paroles anodines peuvent être très blessantes sans qu'on s'en rende compte.

 

 

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Moi bon blanc.

 

"Bonjour", par exemple, que de dégâts peut-on faire en maniant sans prudence ces deux syllabes. Imaginez de saluer ainsi un Pas-Très-Catholique ou un Blanc-comme-neige-du-Casier. Comment peut-il le prendre, sinon mal ? Vous lui signifiez que vous lui souhaitez une bonne journée. Vous lui faites ainsi comprendre que passer une journée bonne ou mauvaise ne dépend pas de lui, mais du hasard, voire pire : de votre bienveillance. Non seulement vous le traitez d'incompétent, mais en plus vous offensez peut-être sa foi (s'il croit en Dieu, il nie le hasard car tout est écrit). Et voilà comment, croyant saluer amicalement un Frère Humain Divers, vous lui dites en fait : "Tu vas tout foirer aujourd'hui, sous-homme imbécile."

Aïe.

Alors quoi ? Ne rien dire et sourire ? Ce silence pourra lui paraître hautain ; de douloureux souvenirs  héréditaires de chaînes et de coton remonteront à la surface de sa conscience, du temps où l'on n'adressait pas la paroles aux êtres inférieurs. Ne vous étonnez pas s'il vous démonte la gueule, vous l'aurez bien cherché.

La solution est pourtant simple. Baissez les yeux, rentrez la tête dans les épaules, prenez une mine contrite, et murmurez : "Je suis désolé". Si vous ne savez pas pourquoi, lui le saura certainement.

Celui qui, appliquant cette humilité Citoyenne chaque jour, parvient encore à déraper, est une mauvaise personne.

09/03/2010

POUMON D'ACIER POUR UTOPIE DE GAUCHE

Sans la guerre, les grandes utopies (elles n’avaient pas prévu cette mésaventure !) pourrissent et s’usent. Elles se pulvérisent en sous-produits, en sectes, en théâtres divers. Qu’il s’agisse des utopies soviétiques, chinoises, castristes ou de celles qui germèrent dans les pays sous-développés, les voici toutes obligées de vivre leur pratique, et l’épreuve leur est alors mortelle. Sur leurs immenses ruines – car le rousseauisme est indécrottable – pullulent les mini-utopies ou les para-utopies de rechange. L’un des plus en vogue en cette deuxième moitié du XXè siècle, est l’utopie culturelle qui a pris le relais de sa sœur politique morte au champ du réel. Il paraîtrait alors que la culture est « à gauche » et même de plus en plus à gauche à mesure que ne s’y trouve plus une espérance politique capable de résister à la pratique. Et de confondre généreusement culture et rêve, culture et révolte, culture et utopie.

 

 

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Il est de fait que la Gauche est devenue culturelle. En France, l’aventure de notre Gauche en ces culturelles contrées est d’un comique absolu. On a en effet essayé d’infliger au peuple – dans des théâtres ou des maisons spécialisées dites « de la culture » - ce qu’il abomine dans toute sa rude santé : un théâtre « engagé » qui l’ennui comme un prêche, une littérature (ou un théâtre) abscons auquel il ne comprend goutte, une musique à laquelle il préférera toujours flons-flons et chansons, des œuvres d’art « avancées » (mais avancées vers quoi ?) et qui le laissent bouche bée. La culture mandarine est allée au peuple avec des mines de curé moderne allant au bordel et le résultat ne s’est pas fait attendre : seule la bourgeoisie – moyenne ou petite – s’est offert la révolution culturelle dans les temples où elle se célébrait. Le peuple, lui, est allé au Châtelet, ou à la pêche, ou a tranquillement ouvert sa télévision. Désormais, la bourgeoisie se voit forcée de convenir que les peuples sont toujours conservateurs et que les révolutions – politiques ou « culturelles » - ne sont jamais provoquées par lui. Elles sont le fait de l’aile utopiste de sa propre classe.

 

 

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Qu’en est-il, de cette Révolution culturelle, dans la paix continuée ? Eh bien, elle aussi, s’use et s’épuise. Elle se masturbe et s’échauffe. Nulle révolution politique ne venant la relayer, elle est condamnée aux surenchères et, afin qu’à toute force tourne son moteur, elle remplit celui-ci de n’importe quelle essence. La voici qui se baptise, par exemple, « révolution des mœurs », « révolution féministe », etc. C’est une pitié que cette déroute, sous n’importe quelle défroque, de l’utopie.

 

Cau, Esclaves, p.66

FESTIMINISME

" Je pense que le féminisme a pâti d’une perte d’individualité. On le voit sur le voile. Les féministes présentent le voile d’une façon globale, alors que je suis persuadée qu’il y a mille façons de le porter."

" J’ai 36 ans et pas d’enfant, on me dit souvent «ah ben, va falloir s'y mettre», sans même qu’on sache si j’en veux ou pas."

"Je suis pour plus de mélange : que les femmes deviennent plus viriles, et que les hommes soient plus féminins.

"J’en ai marre d’être obligée d’être une femme, tous les jours. Je voudrais investir et désinvestir cette identité, comme un jeu de rôle. Etre femme fatale un jour et jurer comme un charretier le lendemain. Cela implique de revoir les schémas érotiques des mecs et de les éduquer."

La relève festiministe finira par nous faire regretter la bonne-vieille arrière-garde bitophobe, qui avait la décence de vouloir nous les couper, pas la prétention de nous convaincre de le faire nous-mêmes.