30/11/2009
XENOSCEPTIQUES ET TRAÎTROPHAGES
Si le mot « peur » coûtait cent balles pièce, l’ensemble de la presse pourrait déposer son bilan aujourd’hui, tant elle a abusé de ces quatre lettres. Ainsi donc, ceux de mes compatriotes qui sont sortis de chez eux dimanche pour refuser de se faire emminareter ont eu les chocottes et ont voté avec leur bile.
Eh bien moi, qui cuvait mon vin et suis resté chez moi toute la journée pour crapuler et manger des pâtes à l'ail, je vous le dis bien net : les trouillards, c’est vous, les moralistes de mes deux, les gestionnaires des nuisances, les facilitateurs d’ethnocides silencieux.
Vous avez une sainte pétoche de passer pour des ouacistes.
Vous vous conchiez à l’idée de perdre des sous chez les émirs.
Vous claquez des ratiches face au simple bon sens, selon qui les église c’est en terre chrétienne, et les minarets en terre islamique.
Vous vous relevez la nuit pour voir si le fantôme d’Adolf n’est pas planqué sous votre lit, et à chaque fois qu’une communauté fait des remous en Europe, vous vous persuadez que l’Eau Low Cost va repartir pour un tour.
Vous féminisez des mots au mépris de la grammaire et de la syntaxe, des fois qu’on vous reprocherait d’être machos, voire misogynes.
Vous frétillez au spectacle de folles gerbatoires à cul emplumé, pour ne pas être taxé d’homophobie.
Quand vous dénoncez l’antisémitisme, c’est à peine si vous osez prononcer le mot « juif », parce que vous pensez que seul un rabbin ou un nazi peut s’en servir sans se faire azorer.
Vous seriez prêts à vous brosser les dents avec du plâtre plutôt que de gaspiller l’eau du robinet. Vous pensez sincèrement participer à l’assassinat de la planète en n’éteignant pas la lumière dans une chambre vide.
Vous vous shootez à l’adrénaline en écoutant les prêches insanes de Michael Moore ou Yann-Anus Bertrand, vos nouveaux curetons, encore plus cons et doctrinaires que les anciens.
Vous en arrivez même à craindre cette démocratie dont vous farcissez la moindre de vos phrases, les jours où l’électeur se pique de ne pas suivre vos recommandations.
Nous autres ? Nous ne sommes même pas xénophobes. Nous sommes xénosceptiques. Nous ne voulons pas nous replier sur nous-mêmes, nous voulons au contraire avoir toute la place. Nous ne voulons pas jouer sur les peurs, nous voulons justement inciter Monsieur Moyen à ne plus craindre vos menaces, votre chantage, vos injures hallucinées.
Et si nous nous laissons parfois aller à exciter sa colère, ce n’est pas contre vos adorables « minorités », vos délicieux « boucs émissaires » - mais contre vous seuls.
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29/11/2009
OÙ CA, UN SEISME ?
Jusqu’au dernier moment, je n’ai pas cru une seconde que l’initiative contre les éoliennes sans hélices pouvait passer. Ca paraissait couru d’avance et sans un bref zapping dominical avachi, je serais passé à côté des résultats. Ma routine pessimiste en prend donc un peu pour son grade, mais je n’arrive pas à me réjouir pour autant.
Dans l’ensemble, je ne vois rien à rajouter à ce que j’ai dit précédemment : l’initiative était inepte, mal argumentée parce qu’hypocrite, vexatoire envers les mahométans, et d’une inutilité parfaite en ce qui concerne les problèmes identitaires qu’elle a soulevés. Son grand mérite, comme l’a intelligemment souligné le commentateur de la TSR, est d’avoir cassé le ronron de la politique chuiche.
La classe médiatique et politique a fait la même erreur que pendant la campagne pour l’adhésion à l’Europe, sûre de jouer sur du velours avec le chantage à la xénophobie. Journaleux décontenancés, chefs de partis hébétés, c’est un petit plaisir qu’on ne va pas bouder. Ce n’est certainement pas le début d’une quelconque prise de conscience : la substitution ethnique continue au même rythme, mais la Fête Citoyenne est gâchée, voilà l’excellente nouvelle du jour. Doublée d’une autre : ces gens-là n’apprendront jamais, et ils ne prendront pas acte de ce clair désaveu populaire. La trahison fait partie intégrante de leur mandat et ils ne vont pas dévier de la route qui nous dirige la gueule droit dans les parpaings.
On pourrait penser que le réflexe derrière le vote, c’est quelque chose du genre : «Pas question de laisser la situation pourrir comme en France.» Pourtant, les cantons aux premières loges pour observer la situation des banlieues occupées sont aussi ceux qui ont refusé l’initiative. D’ailleurs, les deux grands centres urbains du pays, Genève et Zürich, pareillement cosmopolites et avec une forte population musulmane, ont voté à l’exact opposé l’un de l’autre. Si toutefois c’est bien cet état d’esprit qui explique l’issue du scrutin, il n’y a pas de quoi pavoiser pour autant. Les excités de la sourate se feront simplement plus discrets. C’est tout ce que leur demande Monsieur Moyen, après tout : d’accord pour disparaître dans la marée beige, mais dans le calme, la concordance et le respect des règlements.
Je laisse volontiers à qui voudra les spéculations sur les retombées de ce vote. Il y aura peut-être quelques ambassades chahutées, des boycotts sporadiques, des Kadhaferies grandiloquentes, et puis quoi ? Pendant que les réacs discutent architecture et théologie, rien n’a changé dans le match entre Occident et Tiers-Monde. C’est toujours le même camp qui défend agressivement sa culture, fabrique des marmots à la chaîne, et s’attaque à l’avenir de l’ennemi par le ventre de ses femelles anomiques.
Et dans ce camp, on trouve des lecteurs de la Bible, des adorateurs de Jah, et des matérialistes qui ne croient absolument à rien du tout, sauf à la nécessité de venger leur lignée d’esclaves en éradiquant celle des anciens maîtres. Rien ne va changer de ce point de vue, le seul qui compte.
On va pas mal lire le mot « séisme » dans la presse de ces prochains jours ; tout ce qu’il a démoli, ce sont des minarets qui n’existaient pas encore. On fait mieux, comme catastrophe, mais Festivus Festivus a l’estomac fragile, et il se contente de fort peu de choses pour être scandalisé.
19:10 Publié dans La Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (3)
27/11/2009
CHICHE !
Avant que le monde renaisse Africain en 2012, les hexagonaux auront droit à une répétition générale le 1er mars prochain, avec la Gwève des Zimmigwés.
Ce genre d'événements, c'est presque aussi frustrant que de faire une dégustation chez un vigneron plus radin que la moyenne. On vous fait découvrir des vins d'une beauté extrême à coups de dés à coudre et si vous en voulez plus, comme tout pique-assiette qui se fout de se respecter, il faut banquer. Nos Frères Humains nous font le même coup. Une grève d'une journée, pitié ! Quelle mesquinerie !
Un effort, camarades Divers ! Et un peu d'ambition, putain de chier ! Comment voulez-vous que les sous-chiens ouacistes comprennent quoique ce soit en vingt-quatre misérables heures ? C'est con, un ouaciste, très très con ! C'est lentissime à la comprenette ! Ca a besoin d'une longue catastrophe pour ne plus se tromper de colère !
Et puis, un peu de stratégie basique, merde ! Vous voulez démontrer que vous êtes indispensables, et qu'il faut vous traiter avec des égards ? Okaye. Mais avec votre méthode, vous n'allez que vous rendre aussi détestables que des bloqueurs de transports publics. Des milllions de toubabs ne peuvent pas se passer d'eux non plus. Mais vous aurez peut-être remarqué que la grève des wagons n'augmente pas vraiment la popularité des cheminots. L'usager de base, ce gros con qui ne comprend rien à la négociation salariale, a plutôt l'impression qu'on abuse de sa dépendance et qu'on "le prend en otage". Un truc de terroriste, en somme. Si en plus on a la tête de l'emploi, c'est pas très avisé pour lutter contre les préjugés et les stéréotypes...
Ce d'autant plus qu'on peut parfaitement haïr ce dont on a besoin. Demandez à vos potes toxicos ce qu'ils en pensent. Pour le peu que j'ai compris (très très con, je vous dis), ce n'est pas votre utilité qui vous tient à coeur. Vous attendez qu'on vous respecte, voire, soyons francs, qu'on vous aime. Vos poètes à capuches sont même prêts à nous niquer aussi longtemps qu'il le faudra pour nous charmer.
Nous autres génocideurs sommes cons mais pas aveugles. Nous savons parfaitement que, sans vous, nous devrions nous servir seuls au restaurant, vider nous-mêmes nos poubelles, construire de nos mains les clapiers cauchemardesques des cancers bitumeux que sont devenues nos villes. Ca fait un demi-siècle que les mixocrates nous répètent que vous prenez les jobs dont on ne veut pas, la cause est entendue. De là à éprouver de la gratitude, il faudrait que nous soyons humains, tolérants, ouverts, fraternels. Sauf que c'est pas exactement notre rayon, vous le savez bien.
Enfin vous faites bien comme vous voulez. Mais je vous en conjure : NE VOUS ARRÊTEZ PAS EN SI BON CHEMIN.
Sans vous, l'économie s'effondre ? Faites la grève un mois ! Un an ! Un siècle ! " Ne travaillez jamais ! " Je suis pas hypocrite, je ne vous demande même pas de dégager pour nous apprendre la reconnaissance, comme le faisait malhonnêtement le regretté de Beketch. Au contraire. Restez ici et n'en foutez plus une rame. Paralysez le marché. Bloquez l'arrivée des marchandises. Ne livrez plus rien, ne construisez plus rien, ne réparez plus rien. Foutez tout par terre. Délivez-nous, et délivrez-vous du même coup, de ce système qui vous a déracinés pour torcher le cul des exploiteurs ingrats et xénophobes. Cassez tout. Tirez la prise. Remettez tous les putain de compteurs à zéro.
Je vous jure que pas un seul ouaciste assumé ne lâchera son tryptique bière-foot-chips pour vous forcer à reprendre le travail. Ceux qui vous enverrons la troupe vous baïonnetter les fesses sont des esclavagistes cosmopolites et dépravés, très heureux de culbuter vos frangines, voire vos frangins pour les plus dégueulasses, et pour qui l'identité nationale n'est qu'une question de titre de séjour et de fiche de paie. En vous fourvoyant dans des actions symboliques, spectaculaires, vous faites le jeu de ces enculés, vous servez leurs intérêts, vous justifiez leurs mesures vexatoires, vous collaborez à votre propre maintien en position subalterne. Les toubabs ne feront jamais cette indispensable révolution. Et nous autres, punks nazis velléitaires et alcolos, nous nous sommes faits depuis longtemps éjecter de l'Histoire.
Par Saint Ludd et Saint Lafargue, je vous implore encore une fois : lancez une grève générale, sauvage, illimitée. Le Moloch ne vous aimera jamais parce qu'il n'aime personne, pas même les faces-de-craies. Démontez-lui la gueule une fois pour toutes.
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24/11/2009
LES COMMUNISTES NE SONT PAS DES GENS COMME NOUS ou TU SAIS CE QU'IL TE DIT, LE POIREAU ?
Il n’y a rien d’étonnant à voir une certaine droite identitaire, obsédée par la pureté de la race et les communautés ethniquement homogènes, tenter régulièrement des hybridations idéologiques avec la Décroissance. C’est logique : tous ces white trash, ces red neck à la française, ces rurbains malheureux (ni village, ni ville) ont des fantasmes de fermes fortifiées dans lesquelles on pourra résister aux hordes négro-mahométanes en cultivant du poireau et en s’entraînant au fusil Ithaca.
Il a quoi contre le poireau, notre bolchevik vaudevillesque ? Allez faire un bouillon correct sans lui, même en le remplaçant par beaucoup d’oignons, et sans bon bouillon, pas de plats mijotés ravageurs, pas d'opulentes sauces pour le gibier, pas de somptueux risotto au taleggio. Je ne parle évidemment pas, affront suprême ! du plat national vaudois, composé au tiers de ce noble légume. Mais bon : le très cosmopolite animal ignore sans doute de quoi je parle, lui qui a osé écrire qu’on buvait du fendant par chez moi… On mettra ça sur le compte de l'ignorance et non d'une volonté de nous inciter à annexer tous les territoires compris entre Genève et le Finistère.
Décidément, il ne faut pas lire les communistes, ni les fréquenter, ni boire des coups avec eux. Ils s’y connaissent en mangeaille comme moi en poésie prolétarienne.
Et puis, ils ont souvent des goûts de chiottes en matière de gonzesses.
18:18 Publié dans Chez les boniches de la Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (3)
CHOISIR L'IDIOTIE
Oui, nous sommes quelques-uns à espérer sincèrement de graves accidents chimiques ou nucléaires dans les grands crevoirs urbains D'Occident. Ou une VRAIE putain de pandémie VRAIMENT grave, pas une gripette surgonflée pour écouler du Tapettemiflu périmé ou camoufler un effondrement boursier prévisible.
Oui, c'est totalement infantile, pas politique pour un sou, et ça vous fait doucement sourire. J'ai bien l'honneur de vous confirmer que nous nous en foutons au-delà de ce que la langue française permet d'exprimer.
L'infantilité, c'est la dernière pureté et la dernière force propre qu'il nous reste. La candeur, c'est notre ultime accès à ce qui demeure encore de beauté en ce coin de monde agonisant. La régression, c'est peut-être notre crachat le plus glaireux sur les lèvres de ceux qui n'ont que le mot Progrès à la bouche.
Un gosse, c'est vicelard, cruel, manipulateur, égoïste - comme un adulte, sauf que ça ne lui torture pas la conscience. C'est capable d'aimer avec une violence quasi-bestiale, de survivre à tout pour un peu de tendresse et d'attention - comme un adulte, sauf qu'il n'a pas besoin de voler son inspiration dans des livres sacrés ou des manuels du militant.
J'ai longtemps été agacé au possible par l'imagerie du Sale Gosse, que l'on retrouve souvent dans l'univers de la gauche dite radicale. Ca m'agace toujours, mais je la comprends un peu plus, peut-être mieux que les casseurs de macdo si ça se trouve.
Puisque tout est exactement foutu. Puisque tous les embryons de révolution ont été avortés avec la complicité de leurs géniteurs. Puisque nous sommes condamnés, pour échapper à l'extension du domaine du raï'n'b leucophobe, à signer des contrats de vigi-larbins dans des ghettos platine pour cosmopolites dégénérés...
Quel autre exutoire que le rire hystérique d'un enfant tourné fou de haine et de désespoir ? Un peu comme Le Tambour, en moins épouvantablement chiant et moraliste, en somme. Et moins antinazebroque aussi, puisque pour nous, la Bête Immonde, c'est le monde moderne dans son ensemble.
Faire chier pour que dalle. Ricaner mal à propos. Mitrailler autrui de sarcasmes faciles. Se contrefoutre de l'opinion de l'entourage. Se fringuer comme un clodo. Arriver régulièrement au taf avec une sereine gueule de bois. Cracher dans la soupe avec la meilleure conscience du monde. Ne plus rien vouloir savoir. Refuser toute forme d'ambition, de responsabilité, de crédibilité.
Choisir l'idiotie.
08:59 Publié dans Marées Noires | Lien permanent | Commentaires (1)
23/11/2009
PIEUX MENSONGES
Pour être au clair sur la qualité d’un restaurant, on peut étudier le menu (peu de plats ? pas de poésie alambiquée pour vendre un filet de poisson ? Plutôt bon signe) mais jeter un œil aux cuisine est toujours préférable. Une équipe de sacripants a appliqué cette méthode à la cantine des climatolâtres, et ce n’est pas le résultat de l’opération qui va nous redonner la dalle. Sur la carte, la faribole anthropique était déjà peu ragoûtante. Maintenant qu’on sait comment les mouilleurs de doigts nous concoctent leur infâme tambouille, on a encore moins envie d’y toucher.
Nos tripatouilleurs d’opinion ne se laissent pas démonter : si si, la Terre va vraiment mourir à cause des 4x4 ; si si, les gens qui ne ferment pas le robinet autant que leur gueule sont toujours du gibier de potence ; si si, imposer des taxes idiotes et des ampoules lentes au démarrage est encore absolument nécessaire.
De toute manière, l’affaire est close avant d’avoir pris de l’ampleur. Grâce au capitaine de l’équipe d'Algérie française, il est désormais admis que la tricherie n’est pas un motif de disqualification. Si Paris vaut bien une messe, vous goberez bien quelques pipotages éhontés pour sauver l'Amazone. Mâtez-les, ces laïcards forcenés qui nous font le coup du pieux mensonge !
Quatre modestes paragraphes et l’éditorialiste du Temps déclame le générique de fin . Pas besoin de plus, d’ailleurs : il suffit de bien appuyer sur la notion de « complot », ça permet de faire passer l’adversaire pour un blaireau paranoïaque. (On notera que, dans l'ensemble, ledit adversaire fait beaucoup d'efforts pour conforter cette image.) Pour corser l’exercice, ne pas hésiter à dénoncer à son tour une « manipulation » ! Si personne n’épingle ce procédé lamentable, alors la médaille d’or du bluff est dans la poche. Le jury a particulièrement apprécié ce tour de force relativiste :
C’est le talon d’Achille de la science moderne: il ne peut exister de vérités scientifiques au sens de certitudes absolues ou irréfutables.
Bien entendu, pour le génome humain qui met fin à tout ouacisme scientifique, c’est pas du tout pareil. Ne mélangez pas tout, manipulateurs que vous êtes.
Ce bel encoublage médiatique est une petite friandise qu’on peut consommer sans modération. Ca n’arrêtera pas la glorieuse marche du capitalisme vert, ça fera ricaner dans les bistrots, et les cons se diront que décidément on les prend pour des cons, sans qu’ils en deviennent moins cons ou plus belliqueux pour autant.
Ce qui reste embêtant, c’est que la spontanéité du piratage est effectivement douteuse, et qu’il profite sans aucun doute à l’empire de la bagnole. Des chameliers pétrodollarisés aux publicitaires qui nous font bander pour un leasing, ils sont nombreux, les pourris qu’ un gros coup de frein à la croissance balancerait aux cagoinces de l’Histoire. Ils redoutent moins la guerre civile que la grève de la goinfrerie. « Consommez ! Empruntez ! Jetez ! Les pastèques vous foutent la trouille pour rien ! Tout est sous contrôle ! »
Aucune envie de me retrouver dans la même barque que ces dégueulasses boulimiques, juste parce que leurs ennemis sont des néo-puritains new age, des bolchos à tri sélectif et des métisseurs à babouches. Ce sont les mêmes flics qu'on envoie fouiller vos poubelles, qu'il s'agisse d'y trouver de l'aluminium pas recyclé ou des cartes postales nazies. La machine à concasser les cultures fonctionnera aussi bien au diesel qu'au biocarburant.
L’ancestrale sagesse southparkienne rappelle qu’en démocratie, on a toujours le choix entre un lavement et une merde. Entre le clystère écolo et l’étron libéral, une fois de plus, on ne choisit pas.
19:17 Publié dans Chez les boniches de la Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (1)
21/11/2009
" LA FAIM DU MINOTAURE "
Dans la paix continue, les pères et les fils sont condamnés à vivre ensemble au lieu que les premiers, par l’occasion rituelle de la guerre, envoyaient les seconds se battre – peut-être jusqu’à la mort. Athènes expédie au-delà de la mer son tribut de jeunes éphèbes que dévore le Minotaure et, au XVIIème siècle, on saigne le corps au sang trop brûlant de venaisons. Les mères pleuraient, mais les pères savaient qu’il fallait décimer les rangs des fils. Au cours de l’épreuve du feu et du sang, certains devaient mourir (Les guerres napoléoniennes, comme rite de passage infligé à la jeunesse européenne à laquelle sera offert le XIXème siècle avec ses « grandes espérances » et ses machines.)
Cri du cœur : les pères, au comble de l’exaspération, en arrivent à brailler : « C’est une bonne guerre qu’il leur faudrait pour leur apprendre à vivre ! » Raisonnement très simple et plein de vérité. Oui, mais aujourd’hui il n’est pas de bonne guerre : il n’est que de guerre absolue. Si on saigne, on tue ; mais si on ne saigne pas, le corps s’affole et se désordonne. Dans cette tenaille, l’homme se lasse et s’angoisse.
Solution : la grande guerre civile. La seule « bonne » guerre possible. (…)
La Grande Guerre Civile au cours de laquelle nous essaierons d’être nous-mêmes nos propres barbares. Très difficile… Au cours de l’histoire, je ne vois que l’Allemagne nazie qui ait réussi – et à quel prix ! – cet étrange et terrible exploit. Encore lui fut-il impossible de contenir sa barbarie à l’intérieur de ses frontières et sa tentative fut-elle écrasée.
Jean Cau, Le temps des esclaves.
08:36 Publié dans La Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (3)
16/11/2009
LAÏCITE MON CUL ou POUR EN FINIR AVEC CETTE HISTOIRE DE MINARETS DE MES DEUX
Le débat sur les minarets est bien entendu inepte et je n’y reviendrai pas. C’est ce qu’il cache qui importe, et tout le monde se focalise inconsciemment sur ces éléments tacites.
Le choix n’est pas entre pas islamisme vilain ou islam gentil. La question est de savoir la place que nous entendons donner à des gens qui croient que le jambon est répugnant, que le pinard est haïssable, qu’un corps féminin est un appel au viol si puissant qu’il faut le cacher à tout mâle pubère. Plus encore, il est question de la place à faire à des gens dont les ancêtres ne sont pas les nôtres, dont la langue sacrée n’est pas née en Europe, dont tous les référents culturels sont aux antipodes de ce que nous connaissons, et qui n’ont en commun avec les autochtones que les stigmates de la soumission au Marché : c’est qu’ils veulent travailler et consommer comme tout l’monde ! Et tout le reste ? Sphère privée, Etat laïc, et gna et gna.
Foutaise, foutaise, tripe foutaise.
D’abord, personne n’est « laïc ». La laïcité, c’est le bon plan trouvé par les Européens pour renvoyer les curetons dans leur coin, qu’ils ne se mêlent plus de la manière dont nous mangeons, buvons, baisons et interagissons avec nos semblables. La laïcité, c’est un message qui dit fort simplement : « Lâche-moi la grappe avec tes bondieuseries ! » Et il faudrait reconnaître le droit des musulmans à ne pas jouir de cette liberté ? Il faudrait faire de la place à leurs bondieuseries, sous prétexte qu’elles sont exotiques et que, par conséquent, les rejeter serait de l’adolfisme ? Argument agité en guise de drapeau blanc par des salopards qui conchient le pape mais frétillent devant un imam de terrain vague ?
Pour poser le problème en ces termes, il faut avoir soit de la merde sous les cheveux, soit un complexe de supériorité indestructible qui pousse à penser que ces-gens-là sont tellement moins évolués que nous, et qu’on ne peut pas leur demander d’être aussi relax avec la religion. Rien de très propre, donc.
Quand bien même on ne fout jamais les pieds dans une église et qu’on ignore la différence entre le Pentateuque et le Pentagone, l’écrabouillante majorité de blanchouilles nées en Europe est de culture chrétienne, et plus encore si c’est un héritage que certains vomissent ! Combien de « Oh mon Dieu » prononcés par des athées complets ? Combien de recours à des expression bibliques (comme « Ne pas baisser les bras », ou « tendre la joue gauche ») crachée négligemment par des anticléricaux à deux balles ? Combien de bouffeurs de curés qui exigent de travailler à Pacques et à Noël pour bien marquer leur opposition à la théocratie chimérique qu’ils combattent les mains dans les poches ? Et qui justifient leur dégoût de ces fêtes du fait de leur caractère « uniquement commercial », comme s'ils avaient quoique ce soit à foutre de leur caractère sacré ?
Tortillez tant que vous voudrez : vous n’effacerez pas 2000 ans de présence chrétienne sur ce continent, et c’est tout ce qui compte, absolument tout.
Oubliez les convictions, les rites, et toutes les foutues bondieuseries. Nous parlons ici de référents culturels communs, de réflexes mentaux, d’habitudes sociales ancrées si profondément en nous que nous y pensons à peine. Les enragés agnostiques se couvrent de ridicule à force d’en traquer les restes dans leurs tics de langage. Ils paraissent aux yeux de tous aussi bouffons et hors du monde réel que des féministes qui s’essaieraient à transcrire oralement leurs manies délirante de féminiser les adjectifs. La vérité, c’est que vous ne POUVEZ pas évacuer cet héritage, sauf à en adopter explicitement un autre.
Et, ô hasard ! ô surprise ! voyez la dégaine qu’ils se fadent, ces convertis à la foi du Prophète ! Comme ils sont plus ostentatoires, plus exubérants dans leur tenue, leur discours, leur attitude ! Comme ils font tout pour correspondre aux pires caricatures de leurs convictions toutes neuves ! Comme ils se font plus coranistes que le Coran ! Leur besoin de se couper de leurs racines l’exige ; un islam tolérant, démocratique, intégré, discret, réellement confiné à la sphère privée ? Que niet ! Faut que ça se voie ! Que les chiens de koufars que sont leurs potes et familles voient bien qu’ils ont changé de fond en comble !
Quant à mettre toutes les religions sur un même plan, pitié ! Pas ce discours légaliste et quantitatif minable ! Le prosélytisme islamique et sa vision des rapports humains ne PEUT PAS être comparée avec le croupion desséché, tolérantiste et maso qu’est devenu le christianisme ! Il y a des malades qui prônent encore la Croisade, la position sexuelle unique et l’absence de viande en fin de semaine ? Oui ! Et alors ? Sont-ils plus nombreux que les embabouchés pour qui écouter de la musique offense dieu ? De quel poids réel pèsent-ils sur les décisions économiques et politiques d’Occident ?
En gros : combien de divisions ? Sont aussi 367 sur tout le territoire, ceux-là, par zazard ?
Baste avec ces arguties à la khon.
Nous savons donc que la seule question à se poser est celle de la compétition de deux CULTURES pour un même TERRITOIRE. Nous savons que cette question est disqualifiée d’avance par le pouvoir, les médias et tout ce qui a le droit d’ouvrir publiquement son claque-merde. Nous savons par conséquent que nous ne règlerons pas cette question par les urnes, que prendre part à ce débat mongolien ne nous mènera nulle part.
« C’est un début », arguent discrètement certains réacs, en maniant la rhétorique droidlomiste avec la grâce d’un charcutier qui s’essaie au ballet classique. Laissez tomber putain ! Ce n’est pas à l’Etat de fixer les limites des pratiques religieuses des gens, et il ne s’agit PAS de pratique religieuse ici. Ce n’est pas à l’Etat non plus de décréter qui peut devenir ou non l’un de nos compatriotes de papier. Et sur ce point-là, si vous vous rappelez l’affaire d’Emmen, vous savez à quoi vous en tenir. Vous pouvez encore aller voter en votre âme et conscience si vous ignorez à quoi je fais référence. Si ça vous rappelle vaguement quelque chose et que vous pensez participer au scrutin quand même « pour ne pas rester sans rien faire », alors vous êtes le coeur de cible de mon régime amaigrissant à base de saindoux, et je vous fais même un prix d'ami.
D'ailleurs, tas de clowns ! si le but n'était que d'aider Monsieur Moyen à se crisper un peu plus contre les muzz', c'est pas des mesures vexatoires imbéciles qu'il fallait leur balancer dans la gueule, tout au contraire ! Si vous voulez vraiment vous la jouer Politique-du-Pire et accroissement des tensions, lâchez-vous et faites la promo des minarets ! Avec hauts-parleurs fournis par la municipalité ! Et muezzins braillards à chaque petit matin ! Qu'on voye si les citadins dégénérés qui s'installent à la cambrousse pour pester contre les cloches d'église ou de bétail se mettent aussi à pétitionner contre cette belle Diversité sonore ! Vous voulez tailler une réputation détestable à l'Oumma ? Laissez-la faire exactement comme elle veut, sans entraves, en leur passant la dameuse sur la piste histoire qu'ils battent des records de vitesse ! Vous voulez que l'Europe prenne conscience de la bite qui l'empale ? Alors arrêtez de nous fourguer des initiatives anesthésiantes et vaselinées ! Allez au bout de votre putain de logique, si vous en avez une autre que de grapiller des sièges, des prébendes et des parts de marché ! La pire publicité qu'on puisse faire à l'islam, c'est de donner carte blanche à ses fidèles.
Plus vous leur casserez les couilles à coups de principes républicains et de féminisme bidonné, plus vous paraîtrez aux yeux du populo comme les manipulateurs que vous êtes, (des manipulateurs brouillons et maladroits en plus), en leur offrant toute latitude de poser en victimes. Une balle dans chaque pieds et des chargeurs pour l'ennemi. Bravo.
Toute l’affaire des minarets est un prétexte honteux, un string d’une colossale hypocrisie qui cache le bon vieux binôme : EUX OU NOUS. Aucune loi ne règlera ça. Et pas d’illusion : nous l’avons dans le cul de toute manière :
° Soit l’initiative ne passera pas, ce qui était évident depuis son lancement. Nous aurons droit à une orgie de branlettes journalistiques, tout le monde se frottera mutuellement les omoplates au nom de la tolérance et du progrès œcuménique, et l’évolution démographique se poursuivra dans le sens de notre submersion à moyen terme. Il se trouvera sans doute, de loin en loin pendant un demi-siècle, des abrutis de droitards pour en ressusciter des morceaux, et tenter de contrer un raz-de-marée ethnique avec des papiers à en-tête officiel. Ils passeront dans l’Histoire comme les idiots inutiles de la cause patriotique, et sans doute n’y resteront-ils même pas bien longtemps.
° Soit l’initiative, contre toute attente, passe ric-rac. Existe-t-il un seul droitard sincère ET pas trop con (ne me faites pas dire que ça n’existe pas, canaillous) pour penser que ça va changer quoique ce soit ? Que l’attrait brutal de la seule spiritualité un peu macho-friendly disponible sur le marché va baisser auprès des toubabs paumés, dévirilisés et avides d’un discipline qui puisse leur redonner un peu de dignité ? Que notre relativisme décérébré, notre glorification publicitaire de la pute, notre haine de toute tradition feront de nous des interlocuteurs respectables aux yeux de croyants convaincus ?
Et quand bien même la corruption sans pareille de l’Occident décadent réussirait à pourrir l’islam en l’intégrant, la belle affaire ! Ah la magnifique victoire, vraiment ! Quel délice de gourmet ce sera, de voir une foi dure et fière s’abaisser à notre niveau de festivisme, d’indifférence et de goinfrerie ! Des mosquées à minarets rose fluos, remplies de fidèles obèses et gay-friendly, priant sur des tapis certifiés Commerce Equitable ! Musulmans et post-chrétiens unis dans la même mélasse ségolinienne ! Le Coran expurgé des méchantes sourates qui appellent à la guerre ! L'islam d'Europe, un müesli douceâtre, new-age, avec ateliers de tourniquets derviche pour enfants et niqabs à motifs Casimir ! C’est ça le plan ? La neutralisation par l’amollissement à notre répugnant contact ? Les rendre aussi liquides et anomiques que nous pour qu'ils ne troublent plus le silence du Grand Hospice ?
Le pire, c’est que ça pourrait bien marcher. Il est tout sauf exclu que des mozlems de sixième génération en viennent à dénoncer leurs Frères intolérants, sur le même mode que nos néopuritains gauchistes qui traquent la Bête Immonde sur des étiquettes de cacao. Ils iront à la mosquée avec leur Iphone, écouteront distraitement le prêche d’un imam comateux en se grattant les roubignoles et en sirotant du Mecca-Cola Zéro. Ils se diront que c’est quand même sympa d’être cool et de pas se prendre la tête, comme le faisaient les Blancs peu avant de se rayer eux-mêmes de la planète au nom du progrès. Comme les marchands de souvenirs aux pieds des pyramides d'Egypte, ils passeront devant les cathédrales en ruine en pensant distraitement qu'il fallait un certain talent pour édifier des trucs pareils. Et ils finiront même par se croire descendants de ces grands bâtisseurs disparus.
Alors, l'intégration sera parfaite et mille ans de bonheur sous sédatif pourront commencer.
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12/11/2009
FAIRE CONTREPOIDS
Je recopie ceci, pour le choc, au sein d’un même court passage d’un livre immense, d’éclairs de génie, de clairvoyance remarquable, de désillusion crevarde et d’espoirs auxquels le temps a infligé les pires démentis. Benoist-Méchin a tenté de faire le deuil d’une Europe impériale, en se disant que la décolonisation nous mettrait peut-être à l’abri de la submersion. Un demi-siècle plus tard, le démenti est flagrant, et une bonne partie des lignes qui suivent n’a plus aucun sens. Elles n’en perdent pas tout intérêt pour autant. Pour qui les lit avec un peu de détachement et de hauteur de vue, c’est surtout leur caractère apolitique qui frappe, et avec lui s’ouvre un abîme sous nos pieds, avec ce constat désespéré : c’était foutu d’avance, Axe ou Alliés. Peut-être qu’il y a ici de quoi trouver des explications moins convenues, plus mystiques, à la paralysie morale et mentale de l’Europe face à sa mise à mort. Ce que nous prenons trop volontiers pour de l’apathie, de l’ignorance ou du masochisme, apparaît alors comme la conséquence d’un processus naturel qui échappe à toute volonté politique. La machine s’éteint et plus aucun programme ne répond plus, parce qu’elle va se mettre en mode veille – définitivement. Le grand Alt+F4 de notre civilisation, dont il ne restera que le hardware, après chargement des mises à jour en provenance du Tiers-Monde. Nous allons devenir afro-arabo-occidentaux, comme les Italiens antiques sont devenus gallo-romains, avec la même inéluctabilité. Dans cette perspective, l’issue de notre Guerre Civile, voire son simple déclenchement, ne signifie plus rien. Révolution au sens initial du terme : la fin d’un cycle, celui de l’extrême bout ouest de l’Asie sous domination toubab, avec au passage la disparition irrémédiable de ceux qui s’en réjouissent, de ceux qui s’en étranglent de rage, et de ceux, immensément majoritaires, qui s’en contrefoutent.
*
Pour ma part, je n’ai pas honte de le proclamer – et d’employer pour le dire, les termes les plus honnis – j’ai été ce qu’on appelle un impérialiste et un raciste. J’ai cru, de tout mon cœur, à la supériorité intrinsèque de l’homme blanc. J’ai cru qu’une Europe qui aurait mis en commun toutes ses ressources économiques et militaires, politiques et morales, qu’une Europe capable, par ses institutions, de porter é son sommet ses meilleurs éléments et de mettre en valeur son prodigieux héritage religieux et culturel, j’ai cru que cette Europe-là, était capable d’imposer sa loi au monde et de servir de tuteur aux peuples étrangers. J’ai pensé qu’elle seule était à même d’engendrer une « Race de Seigneurs », susceptible d’empêcher le monde de sombrer dans l’informe et de succomber sous le faix des masses inorganisées. Mais attention ! je charge ici chaque mot de son poids le plus dense. On ne joue pas à la « Race des Seigneurs » ! On l’est ou on ne l’est pas. L’autorité de cette aristocratie dure et lucide n’aurait été acceptée qu’à condition de se fonder sur une supériorité réelle.
Or, force m’est de reconnaître que cette Europe-là n’est plus. On lui a brisé l’échine. Maintenant elle gît à terre, morcelée, disloquée, en proie au pire désordre intellectuel et incapable de poursuivre sa mission ordonnatrice.
Cette Europe en laquelle j’ai cru de toute mon âme, au point, s’il le fallait, d’y sacrifier ma vie – ici encore, je donne à chaque mot son sens le plus formel – je vois bien qu’elle est morte et qu’aucun rêve, aucun effort ne pourront la ressusciter. J’aurais voulu que l’histoire s’engageât dans une autre voie. Mais la page est tournée. Ne cherchons pas à la faire revivre, car l’histoire ne se répète jamais que sous une forme caricaturale.
En soi, c’est déjà triste. Mais s’il n’y avait que cela ! Or, pour la première fois, je me demande si ce rêve d’hégémonie blanche était réalisable. Ni durant mon procès, ni durant les années qui ont suivi, je n’ai été effleuré par le moindre doute sur la valeur de la cause pour laquelle j’avais combattu. Et maintenant, ici au Caire, au contact de cette conférence, je m’interroge pour la première fois et, pour la première fois, je me demande si je ne me suis pas trompé.
Nous croyions que notre lutte déterminerait le sort du monde « pour les mille années à venir ». C’était une formule exaltante, mais c’était une illusion. C’était voir trop grand dans le temps, et trop petit dans l’espace. Comme tant d’autres, la victoire d’une Europe fasciste aurait été éphémère.
Que s’est-il donc passé d’assez fort pour modifier mes convictions ? Simplement ceci : j’ai pris conscience depuis lors, une conscience directe, presque physique, de l’ampleur des masses humaines qui peuplent le monde extra-européen et de leur refus grandissant de se laisser gouverner par nous. C’est un facteur qui m’avait échappé, il y a vingt ans, parce qu’il n’apparaissait pas de façon aussi évidente. J’avais cru à la pérennité des empires, et j’avais accordé à la race blanche une puissance d’expansion illimitée. Or, penser que nous aurions imposé longtemps notre domination aux peuples de couleur, croire qu’ils auraient accepté longtemps d’être divisés en zones d’influence – même déguisées du nom « d’espaces organisés » - ce n’était pas seulement surestimer nos possibilités ; c’était méconnaître les lois de la vie. Ces lois on peu les violenter ; on ne peut pas les anéantir. Elles sont beaucoup plus fortes que les théories politiques. Rien n’aurait empêché ces masses de proliférer. Déjà énormes, elles seraient devenues plus énormes encore. A demi-somnolentes, elles se seraient réveillées. Une minorité peut imposer sa loi à une majorité, à condition que cette dernière ne grandisse pas sans cesse. Sinon, le jour arrive où le rapport de force se retrouve inversé, alors, la fin de l’aventure est inéluctable.
Lentement, mais sûrement, nous aurions été réduits à la défensive et, à plus ou moins longue échéance, nous aurions succombé. Debout derrière nos remparts, nous aurions été placés dans une situation analogue à celle de Sparte après Agésilas, ou de l’Empire romain au siècle des grandes invasions. Nous n’aurions pas pu endiguer éternellement la montée des races extra-européenne. Armées par l’Amérique ou par la Chine, jalouses de notre prépondérance, elles auraient déferlé sur nous en vagues successives, venues du fond des déserts, des steppes et des forêts. Au lieu de rayonner sur le monde, l’Europe crispée, contractée, refermée sur elle-même, serait devenue semblable à une forteresse assiégée. Epuisés par la défense d’impossibles empires, nos enfants auraient agonisé, le dos contre le mur et l’édifice superbe que nous aurions voulu construire se serait écroulé comme un temple de marbre, pris d’assaut par les fourmis rouges. Dans cette direction, tôt ou tard, il n’y aurait eu pour nous que le long roulement de tonnerre qui accompagne le Crépuscule des dieux.
L’histoire a tourné la page. Elle s’est engagée sur une autre pente. Alors j’interroge ceux qui ont pris la responsabilité de l’orienter dans cette voie nouvelle. Ils ont promis au monde une ère de justice et de liberté, où tous les peuples auraient le droit de se gouverner eux-mêmes. Un monde plus médiocre, peut-être, nivelé par l’égalité et régi par la loi du nombre, mais qui offrait au moins l’avantage de désarmer l’hostilité des peuples de couleur, et de les immobiliser sur place en leur permettant de trouver leur centre de gravité en eux-mêmes. Vous aviez commencé à le faire. Et puis vous y avez renoncé. Ne voyez-vous pas combien vous vous êtes affaiblis en répudiant ce qui était votre meilleure justification ? Pourquoi ne pas donner à chacun sa patrie et être résolument ce que vous prétendez être : les champions d’un monde libre ? Tout système politique, ne peut porter ses fruits qu’à condition d’aller jusqu’au bout de ses prémisses. S’arrêter à mi-chemin, c’est ouvrir la porte au gâchis et substituer le chaos à un ordre toujours possible.
Napoléon avait raison : « On se fatigue d’attendre des directives venues de deux milles lieues… L’ambition achève ce que l’intérêt a commencé. On veut être quelque chose chez soi et le joug est bientôt secoué. » Alors, puisque les empires coloniaux sombrent les uns après les autres, pourquoi se cramponner à leurs épaves ? Pourquoi ne pas nous libérer ces hypothèques paralysantes qui nous empêchent de prendre part à l’édification d’un monde nouveau ? un monde où les rapports entre nations ne seraient pas régis par des facteurs de rapports de force, mais par des liens organiques, nés de la nature des choses ? Pourquoi ne pas substituer aux jougs politiques – qui ne servent plus qu’à fomenter la révolte et la haine – des formes d’association qui permettraient de retrouver, du même coup, leur stabilité ? Laissez donc les peuples s’organiser comme ils le désirent, et laissez ensuite la vie tirer parti de leur diversité…
Si vous ne le faites pas à temps, vous serez débordés. Une civilisation qui se met dans l’obligation de lutter sur deux fronts est condamnée d’avance. Nous ne pourrons résister longtemps aux assauts simultanés du monde communiste et du monde arabo-africain. On ne peut vaincre à la fois à Poitiers et sur les Champs Catalauniques, d’autant plus qu’en persistant dans cette voie, on ne fait que hâter le jour où ces deux fronts n’en feront qu’un.
Dans tout cela, ce qui m’inspire, c’est le sort de l’Occident. Il est grand temps qu’il se réveille, qu’il sache que le péril est à ses portes, qu’il risque d’être submergé. Jadis il a surestimé ses forces ; aujourd’hui il sous-estime sa fragilité. Il sait qu’il n’est plus invincible, mais il se croit encore attrayant. Qu’il se détrompe. Il attire de moins en moins les esprits et les cœurs parce qu’il a perdu sa foi en lui-même. Il n’a plus les idées déliées et l’imagination créatrice qui faisaient autrefois sa primauté. Il n’est plus le beau fruit mûr, gorgé de jardins et de palais, de fresques et de musiques, qu’on connu les générations qui ont précédé la nôtre. Il n’est même plus certain des démarches de sa pensée. Le front ridé, la bouche amère et pleine de menaces, il ne s’appuie plus que sur des forces matérielles qu seront bientôt moins grandes que celles des autres continents. Pourquoi dédaigner ce que nous avions d’unique, ce que les autres peuples ne pouvaient imiter ? Pourquoi placer notre espoir de survie dans des mécaniques que le reste du monde ne tardera pas à fabriquer moins cher et en plus grandes quantités que nous ? Enfin, au moment où de vastes ensembles humains se groupent et s’organise, pourquoi maintenir nos divisions, qui nous affaiblissent et nous ruinent ?
C’est plus que jamais le moment de se rappeler l’avertissement de Proudhon : « Le XXè siècle verra l’ère des grandes fédérations, ou l’humanité recommencera un purgatoire de mille ans. » Sachons regarder en face la montée des peuples sous-développés. Mais apportons-lui la seule réponse qui convienne : redevenons nous-mêmes. Libérons-nous d’un matérialisme qui nous dégrade et nous défigure, pour retrouver les valeurs immatérielles qui faisaient notre supériorité. Sachons dégager les grandes lois organiques dont le monde s’est écarté, mais qui n’auraient jamais dû cesser de présider à la croissance des sociétés humaines, car elles sont les seules garantes de la civilisation.
Ah ! je le sens bien, rien n’est encore perdu si l’Occident retrouve sa véritable figure. Ce qui m’angoisse, ce n’est nullement que se forment un monde arabe, un monde africain. C’est qu’il n’y ait pas d’Europe pour leur servir d’exemple et leur faire contrepoids dans la balance des continents.
Jacques Benoist-Méchin, Un printemps arabe, 1959.
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09/11/2009
PADAMALGAM
Un musulman a tué des amerloques, ce qui est certes regrettable mais il serait encore plus abominable que des gens bien vivants (blancs, au bol) en venaient à concevoir de mauvaises pensées à l’égard de gens bien vivants (colorés, au pif). Comme ça, gratuitement, sans qu'on voie trop le rapport, hein.
Voilà le message que l’armée adresse à la population yanqui. C’est le dernier cri de guerre de nos élites occidentales : Padamalgam ! L’incantation surnaturelle censée prévenir la guerre civile et apaiser les tensions-communautaires-qui-n’existent-que-pour-les-ouacistes-blancs. Du calme les enfants, le show multiculti revient tout de suite après cette courte pause.
C’est pas qu’on lui en veuille vraiment, à ce cher général, on ne s’attend pas à ce qu’il se mette à réciter du David Lane avec une taie trouée sur la figure. C’est son boulot, de poser tout médiatiquement son cul sur la marmite, et on est même prêts à penser qu’il n’est pas complètement sincère dans son numéro de vaselineur de relations interethniques. Mais si la Grande Muette avait pu, sur ce coup-là, fermer son claque-merde, ça n’aurait pas été plus mal. Débarquer aux funérailles d’un soldat et demander à ses parents de bien vouloir ne pas faire les nazis, ça doit être un peu dur à gober, comme condoléances.
Natürlich, si je voulais faire mon gauchiste deux secondes, je pourrais faire remarquer qu'une armée connue pour chahuter le monde arabe à coups de sous-munitions ou de guérilla par procuration, doit s'attendre à ce genre de plaisanterie un jour ou l'autre. Ce d'autant plus si ses cadres sont assez idiots ou politiquement castrés pour enrôler n'importe qui, sur la seule foi d'une Green Card gagnée sur une loterie internautique. Mais là n'est pas vraiment la question.
Et puis pour gauchiser en rond, il faudrait que je m'insurge contre le traitement de la question arabe par les médiats occidentaux, pour qui casser du bougnoule serait très acceptable, selon le lectorat majoritaire de Chomsky.
C'est sans doute parce que je suis un gros faf ethnautiste (métisseurs, antifas, contempteurs de toute forme de patriotisme, je vous offre bien gracieusement ce néologisme), mais j'ai plutôt l'impression que le rôle du Golem rôdant dans l'ombre, pour nos amis journaleux, ça va rester le crâne rasé encore quelques interminables lustres avant de basculer au menton poilu.
Qu’une mythomane tropicale se larde la graisse de croix gammées, et c’est la Haine Blanche qui est dénoncée (bien entendu, ne plus en dire un mot s’il s’avère que c’est de la foutaise).
Qu’un mahométan massacre des soldats amerloques et c’est la Haine Blanche qu’on cherche à prévenir (alors que c’est plutôt l’antiaméricanisme meurtrier qu’on a vu à l’œuvre).
Qu’un débat sur l’identité d’ex-France soit proposé, et c’est la Haine Blanche que l’on traque au microscope (la Marseillaise sifflée et le tricolore brûlé étant des détails qui n’obsèdent que le national-sarkozysme, faut-il le préciser).
Un Noir à la Maison Blanche ? Génial, mais gaffe à la Haine de la même teinte !
Le Petit Nicolas au cinéma ? Ca manque de métèques, ça dope.. ? ça dope quoi... ? Hm... ? Oui, bravo !
Et on peut continuer jusqu'à la prochaine guerre, sans jamais toucher le fond du ridicule...
Cocasse constance dans la trouille, la maladresse et les signaux envoyés par les trépaneurs de masse.
Padamalgam ! Couché ! Panier !
Et un grand coup de journal sur la truffe du sous-Chien, avant qu’il ne montre les crocs.
Pourtant, on se demande un peu ce qu’ils craignent. Un effet Cronulla généralisé ? Les Faces de Craie donnent-elles donc tant l’impression d’être à bout de nerfs, les pognes translucides à force de crispation sur le flingue ? J’avais plutôt l’impression qu’on rasait les murs en tolérantisant à fond les guidons ? C’est nous qui dansons de joie dans la rue quand des attentats ravagent le monde arabe ? Qui hurlons mort et misère sur la tête de ceux qui vomissent le Christ ou les Drouadloms ?
Qu’on soit pas du même monde, soit, mais vivons-nous vraiment dans la même dimension que ces démocrates qui braillent inlassablement leur appels à la Vigilance ? Si leurs filles se font multitroncher dans le local des poubelles par des fans de Malcolm X, est-ce qu’ils vont leur expliquer que serrer les miches fait le jeu de l’extrême-droite ?
Je pose la question, mais c'est purement rhétorique, nous sommes d'accord. Chercher à comprendre des gens sera utile le jour où nous pourrons les disséquer vivants, pas avant. Du moment que des adultes financièrement autonomes ont pu croire que se flinguer en masse permettrait de se réincarner derrière une comète, n'est-ce pas, nous n'en sommes plus à une absurdité près.
A la réflexion, placer sa foi dans la paix mondiale par le biais du métissage et de l'indifférenciation, ça relève exactement du même état d'esprit, et des exactes méthodes en plus, que les barjots de Heaven's Gate : crevons tous, et comme ça nous serons plus heureux. Ce qui fait toute la supériorité morale desdits tarés, c'est qu'eux au moins en mis en pratique leurs convictions, au lieu de les prêcher à toute une race. |
18:59 Publié dans Chez les boniches de la Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (6)