12/11/2019
RENTRER CHEZ SOI PAR EFFRACTION QUAND IL N'Y A PLUS PERSONNE
Je n'aurais pas parié une noix de cajou rance sur la probabilité de jamais écrire ici à nouveau. Mais ce monde est un cirque et la vie est un gag.
Comme une impression d'effraction personnelle. Revenir sur le lieux de crimes oubliés, faute de vouloir se les faire pardonner. Entrer chez soi par effraction. Hanter romantiquement les ruines de son propre passé patapolitique. La lettre rejoint le geste, puisque j'ai depuis longtemps coutume d'errer aux abords des lieux où j'ai grandi.
Le silence absolu a plusieurs usages. On le savoure comme la matière première de toute mélodie, leur chape véritable. On peut aussi le remplir avec ses propres psalmodies, dans le plus grand isolement, alors qu'ils sont légion, les pourrisseurs qui, pour véritablement s'écouter parler, ont malgré tout besoin d'une oreille attentive. Pouvoir hurler à plein poumons jusqu'à ce que la gorge cogne est un luxe toujours plus rare, pour qui entend se l'offrir sans être importuné.
J'ai eu un temps la faiblesse de croire que ce blog serait autre chose que ce dé-gueuloir.
20:40 Publié dans Marées Noires | Lien permanent | Commentaires (26)
15/12/2016
MERCI
Serions-nous devenus nazis ou nazophiles, sans l'aide fondamentale des Ochouitzicoles et de leurs innombrables supplétifs à queue complète mais scrotum circoncis à la racine ?
Aurions-nous, sans le besoin irrésistible de leur renvoyer dans la gueule leurs obsessions pseudohistoriques, bandé si fort pour les uniformes couleur diarhée, l'encasernement de toute la société, la soumission aveugle des masses à un seul prétendu Guide omniscient, les hymnes pompiers aux paroles grotesques (merci Horst Vaisselle), les symboles religieux hindous, une langue dont le caractère mathématique heurte la sensibilité francophone dans son essence même, l'abomination du Lebensborn détruisant la famille au nom de la Nation, les lubies tibétaines d'occultistes semi-déments, la défiguration des campagnes par les premières autoroutes du continent, les tripotages nucléaires originels... ?
Autant d'atrocités, autant de crimes contre l'esprit, autant d'imbécilités délibérées que nous avons dégluties comme des kilomètres d'une interminable couleuvre façon Ouroboros, et ce uniquement parce qu'une poignée de bite-cisaillée nous ont enduit la gueule de chiasse de l'enfance à l'âge adulte pour crime d'Occidentalité, le Troisième Empire jouant le rôle d'incarnation la plus chimiquement pure de ladite Occidentalité.
Par saturation d'annefrankisation diurne et nocturne, nous avons abdiqué notre punkitude naturelle, notre rienàfoutrisme atavique, nos instincts les plus nobles autant que les plus primaires, pour nous enamourer d'une caricature de tyrannie bureaucratique, stupidement séduits par une esthétique si impeccable que personne n'y échappe encore bientôt trois générations après son oblitération. Toi moins encore qu'un autre, que cette affirmation fait couiner comme une charnière mal huilée : bien plus, incomparablement plus que le fascisme, le national-socialisme a été BEAU. Beau et rien d'autre. Strictement rien.
Et cela nous a suffi. Gavés d'attrition, élevés dans du coton imbibé de vinaigre, dressés à rejeter tout ce qui pouvait nous servir d'armature spirituelle, nous nous sommes précipités sur cet accident comique de l'histoire contemporaine comme un tox sur une cuillère carbonisée. Comme une gamine violée toute son existence se précipite sur la première bite qui se présente.
Merci les gars. Merci infiniment.
22:37 Publié dans Marées Noires | Lien permanent | Commentaires (2008)
15/09/2015
INDIFFÉRENCE STUPÉFIÉE
Outre le fait que j'ai vraiment du taf par-dessus le casque à boulons depuis quelques temps, c'est carrément l'envie qui me manque pour consigner ici ce que pourrait m'inspirer l'actuel Camp des Saints aux frontières de l'Europe. Je ne vois tout simplement pas ce qu'il y a de pertinent à en dire: le phénomène se suffit à lui-même. Les prophéties de Mouammar, dernier gros punk du désert (son squat de bédouin en plein Paris restera un splendide incident diplomatique) se réalisent chaque jour. Nos successeurs s'installent, déjà fringués et accessorisés comme s'ils étaient nés sur place. Des gosses y laissent leur fine et attendrissante peau sur nos rivages ? Quel navire de Conquistadores n'a-t-il pas perdu quelques membres d'équipages en route ? Les Helvètes bloqués par César durant leur invas migration, z'ont pas perdu quelques vieillards et moutards au passage ? Notez qu'eux aussi venaient peut-être simplement profiter de meilleurs soins dentaires.
Le plus pétrifiant dans ce souk funéraire de toute une culture, c'est surtout l'attitude des Grand-Remplacés. Une minorité se réjouit bruyamment de cette perspective de disparition. On les connaît. Leur spectacle en devient presque soutenable, folklorique, négligeable. La grande majorité observe à peine, visiblement pas plus concernée par l'affaire juste parce que le processus vient de s'accélérer brutalement.
Et ils sont contagieux, ces cons-là. Ils déteignent.
Moi aussi je commence à puissamment me contrefoutre de tout ce putain de cirque. Parfois j'essaie d'y voir quelque chose de positif, le rapprochement de l'heure H, l'effondrement de pans entiers de notre réalité ethnoculturelle, que même les relativistes et négationnistes habituels ne pourront pas camoufler, obligés qu'ils seront de jeter le masque. On entrevoit alors la possibilité d'un baroud d'honneur, quand on n'aura vraiment plus rien à perdre, quand le changement de proprios sera enfin effectif, officiel. Quand les imbéciles routines ne seront plus matériellement possibles, les accoutumances hideuses asséchées because pénurie de produits et de fournisseurs.
Misérable branlette. La version nazebroque de l'an prochain à Jérusalem, l'antienne qui aide à tenir justement un an de plus dans le ghetto moral et intellectuel.
Reste alors l'option de s'en foutre activement, sincèrement, de toutes ses tripes, avec rigueur et méthode. Pas pour oublier que tout est foutu, mais au contraire pour bien s'en pénétrer l'âme et le coeur. Histoire d'accepter pleinement qu'il n'y aura pas d'ultime geste de bravoure, de défi ou de folie guerrière, qu'on ne marquera pas l'Histoire, qu'on ne rendra pas à l'Ennemi ne serait-ce qu'un centième des humiliations subies.
Adieu vieux pays pour le ciel de nulle part, en quelque sorte.
20:50 Publié dans Marées Noires | Lien permanent | Commentaires (118)
20/08/2015
REUNOI METAL et détails oubliables
C'est une véritable injustice historique et sociale que le black metal ne soit pas ce que son nom promet: dans un monde sain, le terme désignerait, à l'instar du black power, une sous-catégorie de rock pratiquée par des Afros pour des Afros. Tout serait plus logique, de la qualité pourrave des enregistrements (représentative de pays pauvres où l'on se démerde comme on peut avec ce qu'on a) à l'obsession christophage, puisqu'il n'y a plus guère qu'en Afrique Noire que l'église honnie représente encore quelque chose de quelque importance.
Mais voir, depuis plus d'un quart de siècle, des post-Aryens empiler les déclarations de guerre à l'encontre du Christ, dans un Occident où le catholicisme est à l'image des églises démolies ou vendues, c'est tout simplement impossible à avaler.
A la limite, il serait question d'encaguer le protestantisme judéolâtre que tout ce cirque serait quelques dixièmes de pourcent moins ridicule. Mais c'est systématiquement le catholicisme qui est visé, ses rites, ses symboles et ses pratiquants déclinants.
Peinturlurés de mes deux, encloutés de mes douze, question sincère: quel dangereux ennemi pensez-vous défier ? Quel puritanisme vous imaginez-vous chahuter ? Dans que putain de monde pensez-vous vivre ? Vous accomplissez l'exploit de surpasser les antifas sur le terrain de l'obsolescence, de la guerre de retard, et de l'autisme volontaire. Un picador embrochant un squelette de taureau dans une arène oubliée aurait un poil plus de classe: lui au moins risque de glisser et se faire mal en tombant sur une vertèbre.
Et tout ça dans un respect scrupuleux de la Correction : vous seriez au courant que la Torah est incluse dans la Bible (genre, vers le début), vous prendriez le temps d'en découper les pages avant d'y foutre le feu. Ce n'est que grâce à une stupéfiante inculture que vous flirtez avec la vraie provoc', à l'insu de votre plein gré - vous rachetant un supplément d'âme avec ces caractères hébreux dont vous farcissez vos logos sans même être trop sûrs de comment ils se prononcent ou dans quel sens ils se lisent.
Ceci précisé, Panzer Division reste une tuerie absolue - et toutes les galettes de Marduk pondues depuis ne lui arrivent pas à la semelle. Mais il m'est souvenance de débats internes comme quoi "ça" n'était pas vraiment du BM mais du pur bourrinage, machin, cul & commode. Ca voudrait dire que je n'y connais que pouic, et ça serait une excellente nouvelle.
* * *
Le fait de ne pas réussir à ne troncher qu'une seule et même feniaule au cours de toute une vie ? Biologie 1 - Morale 0. Que l'on consente à payer pour ça ? Eh ma foi, ça n'est pas une invention de la Forme-Capital, que je sache. Qu'on puisse se commander une pute par internet au même titre que des pompes ou un kebab, ça paraît difficilement scandalisable.
Qu'on puisse consentir à raquer, même une somme minimale, pour sous-traiter sa propre tendance à l'infidélité à un site faisant officiellement commerce de ladite tendance ? Ca constitue un sommet d'humiliation et d'impuissance, pour ne pas user du terme "handicap". Monsieur Moyen est si dégénéré qu'il n'est même plus capable de faire seul l'effort d'entreprendre sa secrétaire ou sa voisine: il est prêt non seulement à payer pour que des Shylocks le cornaquent au milieu d'un supermarché du cul, mais pire encore à prendre le risque de voir ses sordides et déprimantes histoires de fesse (tarifées entre non-professionnels!) étalées publiquement par des pirates informatiques qui n'ont que ça à foutre.
Bien fait pour la gueule de ceux qui se feront poisser, pas parce que l'infidélité est en soi répréhensible (si on ne veut pas ou qu'on ne peut pas être fidèle, on ne promet pas de l'être et on négocie entre adultes responsables), mais pour avoir voulu y céder en allant dans une sorte de macdrive de la baise.
* * *
D'un bord à l'autre de la Merditerranée, c'est tous les jours Le Camp des Saints VI - Le Retour du Fils de la Vengeance. On en est au point que neuf personnes sur dix s'en foutent et que le reste s'en félicite, déguisant leur enthousiasme suicidaire sous de l'indignation puritaine quant aux conditions abominables dans lesquelles se déroule ce regroupement racial.
Passé l'agacement initial, on finit presque par rejoindre ces ordures sans nom dans leur joie délétère. Oui, c'est peut-être belle, bonne et excellente chose que de voir ainsi la non-forteresse Europe enfin prise un peu sérieusement d'assaut. Que cessent enfin ces interminables préliminaires et que le viol/meurtre de toute une civilisation soit mené à son terme pour de bon. Crever, soit, mais se voir disparaître au rythme d'une cellule par jour, dans une ambiance de réveillon au centre médico-social, c'est insoutenable.
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Le parti de Jean-Marie a viré Jean-Marie. Si ça ne vous apparaît pas comme un signe clair de l'arrivée de l'Apocalypse, alors vous êtes un mauvais chrétien et un réac en bourre de peluche. Autant vous faire juif ou musulman direct et, là aussi, passer enfin à autre chose de plus sérieux.
Ca, c'est pour le volet spirituel et mystique de la chose; le volet politique, lui, n'a bien entendu aucune espèce d'importance. A ce propos, l'hymne de la rentrée pour les militants FN est écoutable ici.
23:17 Publié dans La Zone Grise, Marées Noires | Lien permanent | Commentaires (46)
10/08/2015
CONVERGENCES SUR FOND NOIR
On ne commente pas chez l'Hoplite. Trop d'emmerdeurs ? Lassitude face au Grand Ressassement ? Que sais-je. J'entendais revenir sur un point par lui soulevé dans sa dernière livraison, je le ferai ici.
En passant, il est étonnant de voir à quel point nos clercs progressistes (...) semblent aveugles et muets devant la convergence évidente (et nullement fortuite) entre les exigences du marché globalisé et la moindre des revendications citoyennes des partis dits « de gauche » (...)
Ceci rejoint quelques remarques faites par ma pomme ici-même, il y a quelques jours. Le Mauvais Citoyen ne peut être évalué selon les mêmes critères que le bon, et le principe même de la chose ne choque pas grand-monde, pour ne pas parler des cas concrets. Un gros nazi dégoûtant qui se plaint d'être censuré n'est pas crédible, parce qu'on ne "censure" pas un gros nazi dégoûtant : on l'empêche de nuire, nuance Charliesque colossale. D'ailleurs cette échelle de valeurs variable date de bien avant l'épisode Je-Suis-Charlie, déjà terminé soit-dit en passant. Depuis des lustres, les Mauvais Citoyens sont ouvertement traqués et réduits au silence, leurs protestations n'intéressant que leurs partisans.
De même, qui pourrait défendre sincèrement le droit à la parole d'un violeur d'enfants ? Les pédos militants des années septante ne sont pas tous crevés d'overdose, ils sont simplement devenus plus discrets, moins baroquement revendicateurs. Ils savent que, sur ce point, "les lignes ont bougé", et que déguiser leurs saloperies en assauts progressistes contre la pudibonderie liberticide bourgeoise, ça ne prend plus. Lesdites saloperies apparaissent aux yeux de tous pour ce qu'elles sont vraiment.
Pour le discours identitaire des Blancs qui ne veulent pas disparaître, c'est pareil, en moins violent. Monsieur Moyen n'est pas aussi automatiquement révulsé par le nationalisme qu'il l'est par le viol de moutards - du moins, ce n'est pas devenu un réflexe aussi épidermique et foudroyant qu'on le souhaiterait chez les ethnocidaires que nous connaissons bien.
Monsieur Moyen ne fait pas forcément l'amalgame immédiat entre Ochouitze, skin à manche de pioche et timide défense du droit des Européens à ne pas se météquifier. Mais il sait et sent très bien qu'il y a là du danger très immédiat pour lui-même, et qu'il doit faire gaffe avec qui il traîne, avec qui il risque d'être assimilé, du vocabulaire qu'il peut ou pas utiliser s'il veut éviter d'autres emmerdes que celles qui lui pourrissent déjà son quotidien.
Je digresse un peu, reviendons aux hopliteries.
Si Monsieur Moyen est prudent quant aux questions délicates soulevées par les natios radicaux, chez le Sursocialisé la prudence est une seconde nature. Ca ne revient pas à dire qu'il se fait délibérément des films pour se masquer la sale gueule de la réalité. Mais on peut affirmer que sa conscience est dotée de mécanismes de survie doctrinale, qui lui boulonnent au crâne des lunettes idéologiques capables d'absolument tout filtrer, sans jamais ne tenir compte des faits qui chahutent sa belle grille de lecture démocrassouille et quart-mondialiste.
Plus précisément, il est capable de ne jamais synthétiser l'accumulation de tels faits, de les inscrire dans une logique cohérente les reliant les uns aux autres: pris toujours séparément, ils sont rangés dans le tiroir des aberrations, des manques de pot, des incidents de parcours regrettable au long d'une route qui, envers et contre tout, mène au Bien et au Juste.
D'où l'aveuglement qui interloque notre Hoplite quant aux convergences entre le monde de merde rêvé par les libéraux, et leur propre utopie fécale. Lunettes roses, bonne volonté Citoyenne et hop ! Exit les contradictions, les trahisons, les bonnes volontés qui pavent l'enfer et tous ces désagréments qui font des ravages chez les tracteurs-colleurs sur le long terme.
C'est que les rôles de leur petit théâtre guignol interne ont été assignés et définis une fois pour toutes.
Prenez la caricature du Juif grippe-sou: virez le gros tarbouif, collez-lui une calvitie, un gros Havane et une petite mallette, vous obtenez la figure du Riche exploiteur banquier financier proprio va savoir quoi, qui décore toujours les publications gauchistes de 2015. Cette ordure-là ne peut PAS avoir de Belles Idées et soutenir de Nobles Causes - Georges Soros ? Inconnu au bataillon. Le Grand Patronat ? Encore et toujours catholique, réactionnaire, Blanc et satisfait de l'être, discriminant à tours de petits bras gras tout ce qui a un vagin ou un taux de mélanine supérieur à la moyenne continentale. La conversion manifeste des élites économiques à la Correction Politique ? N'existe pas. Et là débarque un fabuleux gros con à la Donald Trump pour plaquer quelques bouts de scotch sur leur branlante vision du monde. Il ne leur en faut pas plus.
Combien de gauchos prendront-ils le temps de lire La Gauche du Capital avec honnêteté et décontraction ? Et combien sur cette dérisoire poignée auront-ils la trempe de réviser intégralement leurs conceptions idéologiques, de payer à leurs lunettes roses un vrai putain de test sous stress, pour voir ce qu'elles valent vraiment ? On approche de l'échelle des nanoparticules, là.
Il n'est toutefois pas dit que ce qu'il reste de la gauche finisse par se fracturer en deux camps. Les plus tarés iront jusqu'à se convertir à l'islam, religion égalitaire s'il en est, sans clergé, prônant la retenue, hostile à la goinfrerie décadente, et qui permet de se laisser aller à ses pulsions de violence sans passer pour une brute militariste fâschÿszte. Chez les plus mous, bien plus nombreux, le flic qui en eux ne sommeille jamais que d'un oeil les fera rentrer dans le rang. Ils prôneront La Caserne Sans l'Aimer, parce que la République, les Immortels Principes, la Tolérance et toutes ces merdes abstraites valent bien qu'on réagisse un peu mâlement, pour ne pas les laisser détruire par le nazislamisme.
Parce que la Grande Liberté conceptuelle que personne n'a jamais vue mérite bien qu'on sacrifie toutes les petites libertés très concrètes qui faisaient de la vie en Occident, il n'y a pas si longtemps, presque quelque chose qui valait la peine qu'on s'acharne un peu à vivre.
21:15 Publié dans Chez les boniches de la Zone Grise, Marées Noires | Lien permanent | Commentaires (21)
03/08/2015
CANDEUR OSSIFIÉE
Chaque individu, selon son caractère plus ou moins inné, se blinde comme il le peut face à la laideur érigée en idole et à la stupidité élevée au rang de mètre-étalon de la pensée. Le cynisme et le tout-pour-ma-gueule semblent la norme, et de loin pas qu'à notre lamentable époque. Moi, c'est la candeur, une candeur qui ne passe pas, qui s'est calcifiée, alors que le temps qui passe et l'accumulation de spectacles abominables aurait normalement dû l'anesthésier.
La souffrance du scandale est intacte comme aux premiers jours où j'ai, bien malgré moi, rejoint les rangs de la Haine et de la Nauséabonderie. J'ai pu faire pousser juste ce qu'il faut d'épaisseur de cuir pour n'avoir plus rien à foutre d'être apprécié ou haï par mon entourage, mais les attaques contre la langue, la culture, la vérité historique ou le droit des peuples à ne pas se prendre pour du concentré de purin, rien à faire : ça fait toujours mal.
Je reste surpris et heurté par les reptations holocaustiques qui affleurent jusqu'aux notices d'emballages, alors que j'ai compris depuis longtemps que le cursus honorum contemporain suppose tôt ou tard une turlute à Mordechaï. La terreur des intellos de ne pas paraître suffisamment enamouré de la météquerie et de l'abâtardissement ? Je crois en connaître le moindre aspect, mais à chaque nouvelle manifestation j'en ressens la saleté comme une agression personnelle aussi inattendue qu'extraordinaire. Si je veux me concilier un auditoire, le sarcasme désinvolte vient aisément, mais seul, c'est l'insulte et la menace qui m'échappent, marqueurs d'un investissement émotionnel tristement intact.
Pour prendre un dérisoire exemple, je demeure années après années outré quand un journal parle de boyfriend dans une phrase en français pour causer du gode humain temporaire de telle ou telle célèbre pute. J'ai beau savoir que neuf quotidiens ou magazines sur dix relèvent à la base et ouvertement de la trahison pure et simple, et que la presse pipole (tiens! rien que le terme est horripilant), ce genre de détails microscopiques m'agace toujours à la limite de la crise eczémateuse.
En principe, une écharde qu'on ne parvient pas à extraire finit par s'encapsuler, comme un grain de sable finit par devenir une perle pour ne pas blesser l'huître où il s'est glissé. Pas chez moi. La sagesse populaire - ou va savoir quel célèbre plumitif - postule qu'on finit par ne plus sentir l'odeur de la merde si on la respire à pleins poumons assez longtemps. Ca impliquerait que je n'aie toujours pas eu ma dose, alors que je sature depuis un moment.
C'est d'autant plus épuisant qu'il n'existe aucun moyen sérieux de canaliser cette colère, d'en faire quelque chose de vraiment productif sur le long terme.
Les petits trucs qui fonctionnaient il y a quinze ou vingt ans ne me font plus d'effet non plus. M'acharner à la hache sur du bois ou de la pierre, cogner dans des murs ou des portes, tout ça ne me procure plus ce "flash" de soulagement, si éphémère soit-il. La calcification n'a fait son oeuvre qu'à ce niveau-là: le bref apaisement de l'explosion, ça ne marche plus. Elle n'autorise qu'une irritation supplémentaire, jusqu'à l'étranglement, le vertige qui seul force à se retenir un peu, et à attendre que ça veuille bien baisser d'un cran pour reprendre comme que comme le cours de la journée ou de la nuit. En boitant comme un infirme ou la main prise d'une boursouflure dont je n'ose avouer l'origine à personne.
Le verre à moitié plein, c'est que tout ce cirque conserve pure et vibrante une colère qui n'attend qu'une occasion pour être enfin utile. Le verre à moitié vide, c'est que ça va finir par me bousiller, bien plus vite et plus sûrement que tout ce qui la cause.
09:03 Publié dans De quoi j'me merde ?, La Zone Grise, Marées Noires | Lien permanent | Commentaires (24)
17/06/2015
LES HOMMES CREUX
09:13 Publié dans La Zone Grise, Marées Noires | Lien permanent | Commentaires (170)
12/06/2015
LICORNE OR NOT LICORNE ?
Un richissime et célèbre androgyne, né mâle, s'automutile jusqu'à l'absurde pour ressembler à une feniaule. Ca lui vaut les ovations de la presse mondiale, voire du président des Stazunis. Si certains pouvaient encore concevoir le moindre doute à ce sujet jusqu'ici, un cheval à qui on greffe un coquillage sur le front est bel et bien une licorne (1). Ca vous choque ou vous fait ricaner ? Annoncez-vous de vous-mêmes aux urgences psy les plus proches, vous éviterez à la police de devoir vous amener avec des bracelets inconfortables.
Foutez-vous-le dans le crâne une fois pour toutes: l'identité, c'est souple et tout le monde est libre de choisir la sienne, qu'importe ses prétendues origines.
Une blonde se fait passer pour moitié-quart-dixième-millième Afro, qui plus est après des années de propagande afrolâtre et leucophobe ? Scandale, foutage de gueule, dissimulation honteuse, qui invalide tous les services rendus à la cause jusqu'ici.
On ne déconne pas avec la génétique, et si vous croyez qu'on peut fabriquer une licorne avec un poney, du scotch et un gode, les urgences psy les plus proches vous attendent avec impatience.
Pareil si tout ce qui précède vous paraît avoir le moindre sens.
(1) Pour la plus parfaite honnêteté, qu'il soit dit que l'image de la licorne a été empruntée Taki ici.
17:44 Publié dans Chez les boniches de la Zone Grise, La Zone Grise, Marées Noires | Lien permanent | Commentaires (6)
29/05/2015
ULTIME LUCIDITÉ
"(...) je tiens le nazisme principalement pour un esthétisme, et la place qu'y tinrent Hugo Boss et Richard Wagner suffirait à le démontrer(...)
Fabrice Hadjadj, Puisque tout est en voie de destruction - Réflexion sur la fin de la culture et de la modernité, Le Passeur, 2014, p. 24.
Pour ce que j'en sais (et veux en savoir, peut-être), on n'a jamais écrit rien de plus précis, concis et définitif sur le sujet. Le dossier est enfin clôt, quand bien même ceux qui vivent de son obscène exploitation refuseraient de le fermer (et la fermer) avant encore 6 millions de siècles.
Il n'y a, finalement, strictement rien de politique dans la fascination positive assumée du Reich. Comment un conservateur un peu honnête pourrait-il chercher quoique ce soit à retenir dans les méthodes et les buts visés par des socialistes ?
Par des gens capables de mettre en place une abomination aussi contre-nature que le Lebensborn ?
Comment avoir la moindre sympathie pour un Etat totalitaire et intrusif quand on croit fait son slogan patriotique absolu du droit des gens à ce qu'on leur foute la paix ?
Y a pas moyen.
Et pourtant s'imposent comme des évidences ces deux propositions:
° qui voit dans le national-socialisme l'incarnation pure du MAL est un homme qui jette délibérément son sens critique et sa connaissance de l'Histoire aux chiottes, quelles que soient ses raisons ou excuses personnelles;
° qui refuse d'admettre que dans toute sa monstruosité , la chose a de la gueule, est un homme imperméable à l'idée même de beauté.
De la peine à suivre ? Faites un détour par Renaud: "J'peux pas encaisser les drapeaux, quoique le noir soit le plus beau." Il en va exactement de même pour l'uniforme - rejetez-les tous per se, mais ce n'est pas un hasard si ceux de la Wehrmacht et de la SS nous séduisent encore. Comparez donc à la balourdise de ceux de l'armée rouge, ou pire encore à ceux des Gardes Rouges chinois.
Pareil encore pour la swastika. Pourquoi restera-t-elle toujours plus bestialement belle que l'accouplement de la faucille et du marteau ? Parce que ce dernier n'est qu'un aide-mémoire pictural, le résumé-symbole d'une école politique à la fois complexe et naïve. Légal et encore prisé, il sent au maximum la désuétude, malgré le score inégalable en morts des masses de tarés qui l'ont arboré. Mais il parle à l'esprit, quand la croix gammée tape directement à l'instinct par ce qu'elle évoque. Vous voulez de la force brute, animale, dégueulasse, fascinante parce que dégueulasse, subjuguante malgré tous les efforts intellectuels et moraux que vous consentez à en repousser l'immonde séduction ? C'est à Berchtesgaden que ça se passe, point final.
Les punks de la première heure l'avaient compris, les premiers gangs de biker aussi, et tous ces braves gens auraient été les premiers à se retrouver en camp de concentration sous l'Oncle Adolf. Contradiction ? Uniquement si on a une conception rationnelle de l'humanité, si on pense avec cette pauvre cloche de Descartes que la raison est la chose la mieux partagée du monde.
Notez qu'il avait peut-être raison, mais il avait alors oublié de signaler que le gâteau raisonnable avait été partagé en tant de tranches ultra-fines qu'il n'y en avait plus assez pour nourrir qui que ce soit.
Ledit Oncle n'avait en outre rien inventé du tout: on peut au plus le créditer d'avoir formalisé, concentré, accaparé en un seul ensemble des éléments disparates, remontant à bien avant lui. L'ami Davidovich Bronstein lui-même, très peu suspect en matière d'Heures-Sombres, avait compris le truc, comme le rappelle Venner:
"C'est un homme de sang, une sorte de condottiere moderne, à l'aise dans les tempêtes et s'ennuyant à mourir par temps calme. Il se laisse d'ailleurs facilement griser par la violence du langage. (...) Il ajoute à tout cela un sens de la mise en scène qui a toujours soutenu les meilleurs hommes de guerre. A l'escorte de son train blindé, il attribue par exemple un lourd pistolet Mauser et une tenue de cuir "qui donne du poids et une allure imposante", avec un signe métallique spécial, frappé par la Monnaie, porté sur le bras gauche. "Chaque fois que la centurie aux vestes de cuir apparaissait dans un endroit menacé, écrit-il avec jubilation, l'effet produit était irrésistible." (Les Blancs et les Rouges, éd. du Rocher, p. 251-252)
Le reste est fouterie, superfétation, et "démonologie", comme l'explique admirablement Ernest Nolte, seul historien un poil lucide à avoir étudié le phénomène après Benoist-Méchin.
10:28 Publié dans De quoi j'me merde ?, Marées Noires | Lien permanent | Commentaires (30)
02/04/2015
UN OS
Nostalgie dégueulasse, indécente complainte, étalage honteux d'un fantasme pourri. Oui, votre temps est passé depuis longtemps, et s'il vous restait la moindre trace de dignité, il serait heureux que vous l'acceptiez. Heureusement, c'est un souci que vous avez réglé depuis un moment.
Envie de lire une autocritique larmoyante de la gauche punk-à-chien sur son propre naufrage? C'est ici.
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Pas de triomphalisme réac pour autant ! D'abord, il ne s'agit que d'UNE voix sur le vouaibe, à qui les porte-voix officiels n'accorderont pas l'importance qu'elle mérite et qui est déjà sans doute oubliée.
Ensuite, même s'il bande mou, un violeur reste un violeur, et Monsieur Moyen n'en est pas moins victime de ses assauts. Tout ça aura l'impact des aveux architardifs d'un Jospin sur le kabuki antifa: NADA.
Nous reste le minuscule délassement de constater la contagion dans les rangs de l'ennemi, de sa propre stratégie de démoralisation: eux aussi commencent à l'avoir saumâtre. C'est insuffisant, ça n'augure de rien ni bon ni mauvais, c'est juste une brève brise bienvenue (notez l'allitération, je devrais faire du ypop) dans notre irrespirable quotidien.
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16:43 Publié dans Chez les boniches de la Zone Grise, La Zone Grise, Marées Noires, Survie musicale zonarde | Lien permanent | Commentaires (1)