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08/07/2007

EN DECALAGE COMPLET

Le paumé ordinaire qui tente de vivre aussi droitement que le lui permet son hérédité chargée se retrouve vite en décalage complet avec l’époque, ce qu’elle propose, ce qu’elle impose, ce qu’elle rejette. Puisque le suicide reste une option plus théorique qu’autre chose, et que le terrorisme façon Leaderless Resistance n’est pas à la portée du premier venu, reste la non-solution de vivre relativement intégré sans assimilation, dans une sorte de communautarisme en solitaire, d’extrême repli sur soi.

 

 

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L’époque est égocentrique

 

 

Pas de place pour des choses aussi nobles et nécessaires à la fois que l’égard pour l’autre, la capacité d’écoute sincère, le courage du sacrifice, la subordination des fringales personnelles aux besoins vitaux du groupe, le respect pétrifiant de l’expérience des anciens et de la rage guerrière de la relève. Tout ce que le régime a trouvé pour limiter les ravages de cet autisme généralisé, c’est le culte d’une Solidarité ni mécanique ni organique, mais sectaire, basée sur que dalle de tangible.

 

 

L’époque est dévirilisante 

 

L’esthétique masculine, le comportement propre au mâle pas dégrossi, la façon carrée d’aborder les problèmes et de les régler sans fioritures, poubelle tout ça !Sont considérées comme à la fois naturelles et civilisées des manières de pisseuse : le « dialogue », la « tolérance », l’ « ouverture », l’insinuation, la fourberie, la langue de bois, le chantage affectif, la faux-culerie généralisée. Fut un temps où on nous posait le choix entre « Socialisme et Barbarie » ; belle époque, en fin de compte, puisque maintenant, Camarade, faut que tu choisisses entre prétendue Barbarie sous sédatif et Enculade librement consentie.

 

L’époque est pragmatique

 

Elle ignore tout ce qui peut être Sacré, et ne reconnaît un ersatz de sainteté qu’au poulpe des Drouadloms et ses milliers de tentacules ONGesques. Pour le reste ? Rien n’a de valeur si on ne peut pas coller un code-barre dessus. La défense de la Nature elle-même n’est qu’une question de  préservation des ressources, sauf chez les plus allumés des écolos qui donnent dans le panthéisme sans bien s’en rendre compte. D’ailleurs on ne parle même plus de « nature », à peine de « paysages », mais « d’environnement », peut-être parce qu’on n’a pas encore le cynisme de parler de « Décor »... La social-démocratie consacre le règne des technocrates, qui dégueulassent jusqu’au langage quotidien.

 

 

L’époque est matheuse

 

 

Un scientisme désertique régit nos moindres rapports, codifie nos journées minute par minute, nous plongeant dans une grisaille déshumanisée qui aurait fait l’admiration des Soviétiques les plus désaxés. Nous n’avons pas dépassé le dix-neuvième siècle, de ce point de vue. Loin du bal, les poètes, les compositeurs, les peintres, les grands orateurs, les éveilleurs de peuples, les prophètes, les guérisseurs, les visionnaires. Au recyclage, tous ceux qui donnaient au monde sa magie primordiale, cet enchantement qui nous sauve de la désespérance, de l’aigreur et de toutes les bassesses. Car rien de noble, de beau et d’éternel n’est jamais fait par calcul, pas même en géostratégie internationale.

 

Les grandes civilisations se bâtissent sur des rêves à l’échelle du cosmos tout entier : la gloire unilatérale d’un dieu, la domination d’un conquérant, la libération de nations immenses. L’Occident décadent se donne des idéaux de contrôleur fiscal, des défis d’insecte : le droit au respect de la sodomie à quatre, l’inscription du R’n’B au patrimoine mondial, 100% de recyclage des seringues distribuées aux toxicos. La Grèce antique a légué à l’Histoire l’Iliade et l’Odyssée. L’Europe métastasée laissera pour tout texte sacré des chartes d’entreprise éthiques, des posologies d’alicaments et des manuels de communication non-violente. Quand ils fouilleront dans nos déchets, les archéologues du futur baptiseront notre ère l’Âge de la Crotte Cubique , une époque qui n’aura produit que de l’excrément high-tech en emballage biodégradable.

 

 

L’époque est tristement festive

 

 

Les célébrations populaires tournent toujours autour de rites religieux ou du souvenir des ancêtres et de leurs accomplissements. Nous n’avons plus rien à fêter parce que nous gerbons nos Anciens et que seules les religions exotiques nous font assez peur pour qu’on les respecte. Mais nos routines quotidiennes sont si écoeurantes, nos existences si vides de sens, nos merdopoles si invivables que Monsieur Moyen ne vit plus que pour le bastringue. Toutes les fêtes se ressemblent désormais, à mi-chemin entre le carnaval brésilien et la beuverie machinale. Elles dégagent une bonne humeur factice, aseptisée, « avec modération ». Elles plombent le moral aussi sûrement que la « joie » qu’on nous souhaite à la fin d’une messe.

 

Depuis trente ans, l’expression « s’éclater » est devenu un cliché, poisseux de ringardise et de bons sentiments. Il décrit pourtant bien l’ambiance de dépassement obligatoire de nos propres limites, comme si l’ivresse n’était qu’un palliatif à la mort volontaire : s’enfiler des canettes plutôt que de se mettre une balle, histoire de s’exploser la caboche une bonne fois pour toutes. Cette festivité niaise, proprette, dégradante, pollue tout sur son passage, jusqu’à la colère de la rue. Les émeutes ne sont plus seulement hors-la-loi, elles contreviennent carrément aux bonnes mœurs, puisqu’on ne reconnaît plus aucune raison légitime d’éprouver de la haine, cet ennemi de la Démocratie.

 

 

L’époque est boulimique 

 

 

Rien ne nous terrorise plus que l’idée du manque. C’est flagrant au niveau des rations de bouffes, de leur richesse calorique délirante, de la banalisation des menus à gogo, en attendant les formules All-you-can-eat à l’amerloque. C’est aussi chez les yankees qu’est apparue l’idéologie originelle du Bigger and Better, et leur goût de l’obésité pathologique est en train de nous gagner à notre tour. L’idée de simplicité volontaire est si incongrue qu’elle n’apparaît jamais dans AUCUN débat, même de faible envergure. Qu’on puisse gagner et consommer moins que ses parents est perçu comme une obscénité économique. Qu’on puisse malgré tout vivre plus heureux et de manière plus équilibrée, c’est carrément de la science-fiction pour nos contemporains, y compris parmi les plus anticapitalistes.

 

Si nos philosophes d’hypermarché étaient plus conséquents, ils feraient reconnaître officiellement le Droit à la Goinfrerie , puisque c’est visiblement tout ce qui nous importe : pouvoir nous en fourrer jusqu’aux yeux, ne se priver de rien sous aucun prétexte. Si les régimes-miracle sont si bien tolérés, c’est parce qu’ils rapportent une fortune, qu’ils échouent systématiquement et que leurs clients sont toujours prêts à investir dans une nouvelle arnaque prometteuse. Le jour où tous les gras-doubles de l’Ouest décideront de se passer de coaches, de pilules et de substituts, la maigreur sera à nouveau considérée comme le propre des souffreteux et on ne parlera plus de surpoids mais de « prestance ». La contradiction entre notre culte du corps et notre rage de l’engraisser est trop phénoménale pour durer encore longtemps. Ça ressemble à quoi, un triple pontage coronarien à l’échelle de tout un continent ?

05/07/2007

LE CHANTAGE AFFECTIF DONNE LE CRABE

Black women who feel they've been victims of racial discrimination are more likely than their peers to develop breast cancer, a large study suggests.

 

The study, which followed 59,000 African-American women for six years, found that those who reported more incidents of racial discrimination had a higher risk of breast cancer.

 

The relationship was stronger among women younger than 50, researchers found. This finding is particularly interesting, they note, in light of the fact that, unlike the case with older women, breast cancer is more common among young black women than young white women.

 

It's possible that racial discrimination plays some role, according to the researchers, led by Dr. Teletia R. Taylor of Howard University in Washington, D.C. (...)

 

Past studies have suggested that over time, perceived racial discrimination can take a toll on a person's health. A possible explanation is that unjust treatment serves as a source of chronic stress, which itself has been linked to poorer physical health.

American Journal of Epidemiology, July 1, 2007 (Mais trouvé ici)

 

 

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04/07/2007

ANNUAIRE INFREQUENTABLE

 

 Pu - tain d'insomnie !

 

Depuis mon accident, je renoue avec mon ancien rythme de vie déglingué, ses horaires baroques et son sommeil introuvable. La faute aussi, peut-être, à ce demi-litre de café imprudemment avalé en milieu d'aprème. Tout ça mène à hanter les Coins Les Plus Sombres du ouaibe à des heures où les gens normaux ne peuvent que roupiller.

 

Je tombe là-dessus à l'instant, une page bizarrement agencée qui fourmille de liens. Y en a pour tous les goûts du moment qu'on est pas viscéralement démocrates ou trop monomaniaque. Bonne farfouille.

 

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03/07/2007

LES TRIPES DU CITOYENNISME AU SCALPEL

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Il fallait peut-être une poignée de gauchistes, plus honnêtes et moins hallucinés que la moyenne, pour décortiquer la Gauche moderne, sa décrépitude et le processus de son effondrement. D'ordinaire, les néologismes qui finissent par -isme, ça fait s'enfuir l'homme de goût. Ici, il se justifie pleinement. On trouve dans les notes quelques liens vers des textes qui approfondissent le thème, souvent chiants, parfois strictement "à usage interne", mais toujours intéressants.

 

Une lecture qui ne fait certes pas avancer le schmilblick si on n'a pas grand-chose à foutre de l'avenir du socialisme, mais qui reste hautement recommandable, question curiosité intellectuelle. Le reste du site ? On tombe souvent sur les mêmes chiasses que d'habitude, à l'image de ces photos qui pèsent plus lourd que mille mots. Mais bon. Comme disait l'autre, quand on cherche des tuyaux, c'est dans les égouts qu'on en trouve.

 

 

02/07/2007

BLACK POWER OU GAY PRIDE ?

Bien embêtant dilemme que nous tenons là. Un acteur amerloque qui n'aime pas les tapettes et le fait savoir ? Ennuyeux pour sa carrière mais pour celle du pisse-copie modèle, c'est vite vu : au placard le nazi ! Maintenant, que fait-on si ledit nazi est Noir, et qu'il crie au racisme qui plus est ? Qui va-t-on choisir pour la crucifixion expiatoire ? Quel merdier.

 

A noter que Choc Hebdo, qui nous transmet cette nouvelle du front de la lutte contre les mauvais citoyens, a déjà choisi son camp :

 

Les insultes homophobes, Hollywood les digère mal. Lancées par l’acteur de Grey’s Anatomy, Isaiah Washington, lors d’une violente dispute avec son collègue Patrick Dempsey, elles avaient fait de l’acteur la bête noire de la série.

 

C'est pas sympa, de faire des allusions comme ça au taux de mélanine des gens.

 

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DO YOU SPIKE EX-FRANCE ?

La Minute du Schtroumph Grognon à Lunettes présente :  

<< Prenons-nous la tête avec des détails littéraires sans importance. >>

 

Aah, pas facile de savoir encore causer français, en pleine créolisation du langage. Avec tous ces mots interdits, c'était déjà assez rude. Avec le langage SMS, ça s'était un peu plus compliqué.  Comptez en plus la simplification de l'orthographe et l'assouplissement de la grammaire, à l'usage des Occupants et des mongoliens qui subissent joyeusement leur influence.... La publicité n'est pas en reste et les abréviations infantiles se sont banalisées depuis longtemps dans les slogans des épiciers millionnaires.

 

Yahoo ! France tient visiblement à participer à l'embrouillement général, avec une brève sur l'insignifiant échange d'amabilités entre un blaireau de l'UMP et une grognasse du Modem. On pouvait lire, dans la liste des actus yahoutesques :  

 

<< Mots d'oiseau : Devedjian réitère ses excuses à Comparini >>

 

Navré, mais jusqu'à preuve du contraire - ou décision du Ministère de la Novlangue - on parle de "noms d'oiseaux", la plupart de nos volatiles continentaux possédant un vocabulaire relativement restreint.

 

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CHOUTEMEUPE

J'ai toujours su que je n'étais pas tout à fait normal, je veux dire comme mec. Jamais supporté le foot. Jamais eu rien à foutre des bagnoles et des raffinements de leur fonctionnement. Jamais été draguer en boîte. Et surtout, jamais possédé aucun putain de "jeu vidéo" - ça s'appelait comme ça à l'époque où j'en ai découvert l'existence, mais maintenant mystère.

 

Les seules fois où j'y ai vaguement joué, c'était vers la fin de mes études secondaires, résolument pété au Stroh et à la bibine, chez un vieux pote qui se chargeait de diriger le personnage. Tout ce que j'avais à foutre, et tout ce dont j'étais capable, soyons honnêtes, c'était d'appuyer sur la touche "Kill". C'est peut-être pour ça que malgré tout j'ai trouvé cette image rigolote. Et que j'ai compris de quoi il s'agissait, aussi.

 

Il faut lire l'article qui va avec. Et ensuite l'ensemble du site, hautement recommandable sauf point de vue mise en page. Putain, et moi qui avait honte de l'aridité de ce blog.

 
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29/06/2007

STRATEGIES D'ACTION DISSIDENTES

Ma trado de Philosophical Anarchism avance lentement. Plus on laisse traîner les choses, plus s'y remettre est éprouvant. Ca doit être un trait caractéristique des intelligences médiocres, cette incapacité humiliante de boucler les grandes choses qu'on a eu un jour la folie d'entreprendre.

 

En attendant, je mets en ligne un autre texte de D. Michaels, concernant les diverses options stratégiques appliquées jusqu'ici par les dissidents d'Occident, avec une évaluation serrée de leur impact concret. Il se peut qu'il ait été, comme d'autres, publié chez NP il y a un an ou deux ; si c'est le cas, il a sans doute été retiré des archives depuis lors.

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Y'aurait pas quelque chose d'un peu raciste dans cette photo ? Sooooo sorry.

 

Sur ce, bonne lecture et bon ouiquainde. Moi je vais me bourrer la gueule avec la belle-famille en Bourgogne. Potes païens, pensez à quelques prières pour du beau temps, une fracture pas trop chiante pour profiter la moindre (paraît qu'il y a une piscine) et surtout pour que les indigènes pensent à ça :

 

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PRIORITE BRULEE

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On amasse comme ça quantités de petites notes, sur moult sujets tellement importants et urgents que personne n'en parle jamais, ou si peu, ou si mal. On les reprend au moins une fois par semaine, parce qu'il faut bien ça pour retrouver l'énergie mentale et l'inspiration nécessaire, que ces petits salopiauds encore embryonnaires vous pompent en quelques minutes. Ils finissent par se momifier, attendant patiemment d'être finis, fut-ce à la pisse.

 

Et puis on noctambule sur le réseau ouaibique des divers infréquentables francophones et on tombe sur un texte qui fait le tour de la question. Plus rien à rajouter. Ca a quelque chose de frustrant et de soulageant à la fois. Rien que le titre est jouissif. Paraît que c'est un documentaire. Faut que je le dégotte d'urgence. Ou au minimum que je me fasse tatouer ça quelque part, sur un morceau de chair bien visible des futurs employeurs.

 

Allez lire, ça est biengue. Suite de quoi vous pourrez compléter vos réflexions avec ça.

28/06/2007

NE PAS OUBLIER

Un jour, il faudra que je vous parle de Monster Magnet et que je vous explique pourquoi ce qu'ils font depuis 1993 est absolument formidable, et indispensable depuis 1998. C'est une des musiques rock'n'roll contemporaines les plus sexuelles qui soient. Baiser avec un de leurs albums en sond sonore, c'est presque aussi bon qu'avec les Sisters. Mais là, pas trop d'inspiration musicologique. Va falloir vous faire une idée tous seuls (volez la musique, c'est pas pour les chiens) ou farfouiller dans vos antiques cédés si vous avez eu bon goût dans votre prime jeunesse

 

 

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La semaine prochaine, dans un registre moins érogène, faudra que je vous parle de Strapping Young Lad.

27/06/2007

SAVOIR-"VIVRE"

Il semble qu'il existe encore des assassins foutus de mourir avec classe et détachement. La race des Pierre François Lacenaire n'est donc pas totalement éteinte.

 

Je ne dis pas que ça redonne espoir en l'être humain, mais ça compense la grisaille météo de ces derniers jours.

 

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" CE SOIR ON VOUS MEEEEEEEET...."

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26/06/2007

LA REVOLTE DES ELITES

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Petite manie perso : garder une trace des bouquins que je me farcis, histoire d'en conserver la quintessence, à tout hasard. Ca se résume parfois à quelques lignes choc, parfois à plusieurs pages. C'est le cas avec ces extraits de l'incontournable Révolte des Elites de Christopher Lasch, paru il y a environ onze ans et toujours d'actualité. Comme on dit, lisez-le, faites-le lire, et relisez-le si vous ne vous souvenez pas de tout exactement par coeur.

 

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25/06/2007

LA HAINE, PULSION VITALE

<< La haine, c'est la liberté >>, clamait en janvier dernier un anonyme Organiste. C'est parfaitement vrai, mais ce n'est peut-être pas tout. Il se peut bien que la haine soit tout simplement indispensable à l'humanité.

 

Qu'on puisse écrire des lignes aussi lucides et furibardes, tout en conservant son capital de sympathie auprès de l'extrême gauche moderne, voilà qui troue le cul jusqu'à la glotte. Chapeau, Oncle Bernard.

 

 

La pulsion de mort relève de ce que Freud appelle une "intolérance spectaculaire du narcissime à la petite différence". Nous détestons ce qui ne nous ressemble pas. Mais notre détestation commune nous unit. "Il n'est manifestement pas facile aux hommes de renoncer à ce penchant à l'agression qui est le leur. L'avantage d'une sphère de culture plus petite - permettre à la pulsion de trouver une issue dans les hostilités vis-à-vis de ceux de l'extérieur - n'est pas à dédaigner. Il est toujours possible de lier les uns aux autres dans l'amour une assez grande foule d'hommes, si seulement il en reste d'autres à qui manifester de l'agression."

 

Ce narcissisme des "petites différences" a permis aux Allemands et aux Français, assez semblables au fond, culturellement proches et d'un niveau économique comparable, de se haïr au point de se détruire à deux reprises, en 1914 et en 1940. Le narcissisme des petites différences aide à comprendre les phénomènes nationalistes, les pogroms, les haines de voisinage, ou les matchs de foot qui dégénèrent en guerres ordinaires.

 

Cette haine qui cimente provisoirement les humains, pourtant déchirés par la compétition et la rivalité mimétique, est perturbée par le processus de la mondialisation. Apatride, antifamilial, antipatriote, le capitalisme crée un monde uniformisé, mondialisé. Or, contre qui retourner la pulsion de mort quand il n'y a plus d'extérieur ? Qui tuer, sinon soi-même ? Où trouver des juifs à brûler ? "On se demande avec inquiétude, dit Freud, ce que les Soviets entreprendront une fois qu'ils auront exterminé leurs bourgeois." Eh bien, la réponse est simple : ils disparaîtront. La mondialisation et l'uniformisation du monde éloignent les possibilités d'exutoire. Voilà la Terre déboisée, débarrassée de tout ce qui est différent (animaux et peuples primitifs, religions anticapitalistes). Enfin, la technique a triomphé, enfin les femmes sont devenues des hommes et les hommes des femmes, enfin l'uniformisation est parfaite.>>

 

Bernard Maris, Antimanuel d'Economie, t.2, p.301

 

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24/06/2007

LA BELLE PENSEE ANTIDEMOCRATE DU DIMANCHE

Those who repeat Churchill’s dictum that democracy is the worst form of government “except for all the others” seldom look at the others. The confusion of power with moral elevation is worse under democracy than under any other system.

The Soviet Politburo never seemed to have illusions about itself; dictators like Saddam Hussein don’t seem to think spiritual leadership is their special province; the old kings of Europe enjoyed their mistresses and hired their mercenaries and left the moral stuff to the bishops. Such men understood that they owed their power to fortune, not virtue. Even the most arrogant of them seldom dreamed of correcting the personal habits of their subjects.

 

Joseph Sobran, juin 1998 (Le lien risque bien de ne plus fonctionner d'ici quelques temps, la page étant régulièrement mise à jour)

 

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23/06/2007

DU BON USAGE DES GUILLEMETS ET DES QUOTAS DEMOCRATIQUES

Pas mal d'Helvètes avaient suivi l'élection présidentielle d'ex-Gaule, y compris Yours Truly. L'ensemble du carnaval électoral s'est révélé moins fendard que prévu, aucun des deux amorphes présents au second tour n'ayant la verve du Menhir. Alors les législatives et leurs bateleurs de troisième zone... Vu ce qu'elles ont mobilisé comme bétail votant au premier tour, on imagine l'intérêt pour la larve de canapé romande, au moment de faire son choix télévisuel entre ça et une énième rediffusion des Experts.

 

Intéressant tout de même de jeter un oeil à la presse francaouï, pour suivre la courbe de fièvre du malade national. Libération, lundi dernier, a livré un diagnostic bien comique, dont les préoccupations se calquent sur celles des finales de Starac.

 

L'anonyme qui signe le billet de Libé est tout d'abord très content qu'il y ait plus de gonzesses et plus de jeunes à l'Assemblée. On ne sait pas trop ce que ça va changer : du moment qu'on fait le trottoir, qu'on ait une moule ou un service trois-pièces, qu'on sorte à peine du collège ou qu'on se rapproche de l'EMS, on reste une pute, punkt schluss. Mais pour le savoir, évidemment, c'est plus facile d'être facho. Un démocrate, un républicain, un progressiste n'a pas cette chance-là. Pour lui, ce qui importe, bien plus que la personnalité, les talents ou la compétence des élus, c'est leur représentativité. Ils (elles! féminisons, bon dieu!) doivent être un fragment de miroir, reflétant une portion congrue de la société qui les a mandaté. Ensuite, évidemment, on nous répétera ad gerbam qu'il n'y a PAS de vote juif, noir, musulman, féministe ou raélien. Chimères que tout cela puisque nous sommes tous "Citoyens", n'est-ce pas. Tous Différents, Tous Egaux - Tous Schizophrènes pour le plus grand bien de la Democrashit.

 

A noter qu'on aura droit au mêmes bavardages ineptes au journal de 20 heures, sur France 2, deux jours plus tard, le 20 juin - avec une remarque intéressante d'une candidate issudeladiversité : "Je n'ai jamais entendu quelqu'un me dire : je ne voterai pas pour vous parce que vous êtes Noire. De ce point de vue, le peuple français est en avance sur les partis." C'est sûr que, maintenant que n'importe qui est Français, ça devient rude d'accuser le peuple de wacisme. La pirouette bricolée par les mafieux de la repentance pour se sortir de cette impasse ? Accuser les structures gouvernementales d'immobilisme.

 

On connaît aussi ça en Suisse, avec divers dégénérés maoïstes pour qui la politique d'immigration fédérale relève tout simplement du nazisme. Pauvres antifas au chômage technique ! Faute de Rats Noirs à exterminer, on traque le mulot inoffensif dans les rangs de la droite liquide... 

 

Si on en revient à Libé, on remarquera l'usage des guillemets pour parler des Blancs de l'hémicycle, une précaution littéraire qui confine au trouble obsessionnel compulsif. Est-il besoin de préciser que le Conseil représentatif des associations noires, mentionné en fin de texte, n'a pas droit aux mêmes gants ? C'est que la blanchitude, voyez-vous, ce n'est pas une identité, c'est tout au contraire une neutralité. Si vous êtes "blanc", vous n'êtes rien, un Monsieur Moyen moins qu'ordinaire, une feuille vierge, une partition qui attend ses notes. On n'a pas [Le Rythme Dans La Peau Enchaînée au Coton] (copyright Afrique), ni [La Sagesse Ancestrale de l'Orient parfumée au thé vert] (copyright Asie), ni [La Communion Directe Avec Frère Bison et Soeur Kodiak]  (copyright Amérique).

 

On a que dalle, en fait. Juste le choix de se teinter en rose bonbon, si on opte pour la chapelle Droidelhommiste, ou en rouge-brun si son catéchisme nous fait sourire. L'Europe, c'est la terre des gens transparents. Faut pas s'étonner ensuite qu'ils disparaissent si facilement : on les voyait déjà à peine de leur vivant.

 

La prochaine fois que votre beau-frère vous glissera sournoisement, au détour d'un apéro, que "les races n'existent pas", sortez-lui qu'elles existent toutes, sauf la Blanche. Vous verrez la gueule qu'il fera.

 

 

 

RAMONAGE SANS FRONTIERES

Tu le sais, amie humaniste, le fossé des inégalités se creuse toujours plus profondément entre les gros cons nantis du Nord et les pauvres faméliques sympas du Sud. Ca s'inégalise même jusqu'à des domaines insoupçonnés mais quand même vachement importants.

 

Tu le sais aussi, amie droidlomiste, la Femme du Tiers-Monde est bigrement discriminée et défavorisée par rapport aux sales cons machistes sous-développés, qui sont certes moins détestables que leurs homologues Occidentaux, mais qui n'en accusent pas moins un préoccupant retard dans le domaine des Zétudes Genre. Nous pensons particuièrement à la misère sexuelle de nos Soeurs Humaines, privées du confort des pétasses bourgeoises du monde ex-colonialiste.

 

Une étude très sérieuse estime ainsi que 85% des jouets sexuels ne sont utilisés qu'une poignée de fois durant les semaines suivant leur achat, avant de passer de longues années à sécher dans des tiroirs honteux. On ne peut que s'insurger face à ce gaspillage très peu développement-durable, surtout quand on sait que la femme des Payzémergeants doit le plus souvent se contenter de bouts de bois inconfortables ou de légumes peu hygièniques pour s'émanciper érotiquement parlant.

 

C'est pourquoi un collectif de cochonnes Citoyennes, l'association Terre des Pommes, a lancé le projet Solidarigode. Le principe est simple mais il fallait y penser : au lieu de laisser moisir vos accessoires antistress dans une commode où ils ne feront vibrer que la poussière et les acariens, faites-en profiter vos camaradEs sub-sahariennes ! Ils seront soigneusement désinfectés et les piles seront gracieusement changées avant d'être distribués avec chaque sac de riz ou de manioc. Vous pourrez aussi transmettre un petit mot d'encouragement aux destinataires, grâce aux cartes postales disponibles dans les centres de collectes (au choix : photo de Bernard Kouchner en shorts ou de Mobutu en string léopard).

 

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22/06/2007

" JE M'EN IRAI DORMIR DANS LE PARADIS BLANC " ...

Une forme de Traite des Blanches à laquelle il faudra bien finir par se faire.

 

"Mon cul contre ton passeport", un deal très tendance ces temps-ci. On fait pas plus oecuménique, nom de Dieu : Ouverture sur l'Autre, Rapprochement entre les Peuples, Libre-Echangisme au premier sens du terme, de quoi réconcilier les traîtres concurrents de tout l'échiquier politique classique. Et puis les nutritionnistes vous le diront : la viande blanche, c'est bon pour lutter contre le cholestérol.

 

<<  Bouddha et Allah – la foule grondait - , Shiva, Vishnou, Garuda, Ganesh, Krishna, Partavi, Indra, Deruga, Souriya, Bhairav, Ravana, Kali – suivit tout le panthéon hindou dont chaque nom chanté provoquait des gémissements d’extase – ont tenu conseil et sont allés rendre visite au petit dieu des chrétiens. Ils l’ont décloué de sa crois, ils lui ont essuyé le visage, ils l’ont soigné par leurs baumes sacrés, ils l’ont guéri puis ils l’ont assis parmi eux, ils l’ont salué et lui ont dit : « Maintenant, tu nous dois la vie, que vas-tu nous donner en échange ? » (...) Alors le petit dieu sans croix frotta ses membres engourdis, remua bras et jambes, tourna sa tête plusieurs fois sur son cou et dit : « C’est vrai, je vous dois la vie et je vais vous donner mon royaume en échange. Le temps des mille ans s’achève. Voilà que sortent les nations qui sont aux quatre coins de la terre et qui égalent en nombre le sable de la mer. Elles partiront en expédition sur la surface de la terre, elles investiront le camp des saints et la ville bien-aimée… » (...)

 

<< Ainsi parla le petit dieu des chrétiens. Alors Allah et Bouddha, Shiva, Kali, Vishnou, Krishna… l’entraînèrent dans une ronde autour de la croix vide. Puis ils se mirent ensemble au travail. Avec les morceaux de la croix, ils construisirent un grand bateau, capable de traverser les mers et les océans, un bateau aussi grand que l’India Star. Puis ils rassemblèrent leurs colliers, leurs diadèmes, leurs bracelets et leurs bagues et dirent au capitaine : « Il est juste qu’on te paye, prends tout cela et, toi qui connais les routes du monde, emmène-nous aujourd’hui au paradis ». Quand le bateau prit la mer, suivi de milliers d’autres, le petit dieu des chrétiens courut sur ses jambes blanches et malhabiles, le long du rivage. Il criait : « Et moi ! et moi ! Pourquoi m’avez-vous abandonné ? » Bouddha et Allah répondirent avec un porte-voix, et le vent lui apporta leurs paroles : « Tu nous as donné ton royaume. Le temps est fini où tu prenais d’une main ce que tu donnais de l’autre. Mais si tu es le fils de Dieu, marche sur l’eau et viens nous rejoindre. » Le petit dieu entra dans l’eau courageusement. Quand les vagues atteignirent sa bouche et ses yeux. Il mourut, noyé.

 

 

<< Le voyage fut long et périlleux. Beaucoup moururent en route et d’autres naquirent pour les remplacer. Puis le soleil cessa de brûler, l’air se fit doux et caressant quand apparut le paradis d’Occident. On apercevait des fontaines de lait [54] et de miel, des fleuves poissonneux, des champs gorgés jusqu’à l’horizon de récoltes spontanées. Mais on n’y voyait plus personne, ce qui n’était pas étonnant puisque le petit dieu des chrétiens était mort. Alors tous les monstres dansèrent et le peuple se mit à chanter, toute la nuit, sur le pont de l’India Star. Nous étions arrivés. >>

 

 

Jean Raspail, Le Camp des Saints, page 53-54

 

 

 

21/06/2007

AUCUN INSECTE N'EST ILLEGAL-LE

Reçu ça par mail ce matin. J'ignore qui en est l'auteur, ni si ça ne circule pas depuis des lunes. Qu'importe, c'est bien fendard.

 

La cigale et la fourmi

  1/ VERSION ANGLAISE

La fourmi travaille dur tout l'été dans la Canicule. Elle construit sa maison et prépare ses provisions pour l'hiver. La cigale pense que la fourmi est stupide, elle rit, danse et joue tout l'été. Une fois l'hiver venu, la fourmi est au chaud et bien nourrie. La cigale grelottante de froid n'a ni nourriture ni abri et meurt de froid.


2 / VERSION FRANCAISE

La fourmi travaille dur tout l'été dans la canicule. Elle construit sa maison et prépare ses provisions pour l'hiver. La cigale pense que la fourmi est stupide, elle rit, danse et joue tout l'été. Une fois l'hiver venu, la fourmi est au chaud et bien nourrie.

La cigale grelottante de froid organise une conférence de presse et demande pourquoi la fourmi a le droit d'être au chaud et bien nourrie tandis que les autres, moins chanceux comme elle, ont froid et faim.

La télévision organise des émissions en direct qui montrent la cigale grelottante de froid et qui passent des extraits vidéo de la fourmi bien au chaud dans sa maison confortable avec une table pleine de provisions.

Les Français sont frappés que, dans un pays si riche, on laisse souffrir cette pauvre cigale tandis que d'autres vivent dans l'abondance. Les associations contre la pauvreté manifestent devant la maison de la fourmi.

Les journalistes organisent des interviews demandant pourquoi la fourmi est devenue riche sur le dos de la cigale et interpellent le gouvernement pour augmenter les impôts de la fourmi afin qu'elle paie "sa juste part".

En réponse aux sondages, le gouvernement rédige une loi sur l'égalité économique et une loi (rétroactive à l'été) d'anti-discrimination.

Les impôts de la fourmi sont augmentés et la fourmi reçoit aussi une amende pour ne pas avoir embauché la cigale comme aide. La maison de la fourmi est préemptée par les autoritéscar la fourmi n'a pas assez d'argent pour payer son amende et ses impôts.

La fourmi quitte la France pour s'installer avec succès en Suisse.

La télévision fait un reportage sur la cigale maintenant engraissée. Elle est en train de finir les dernières provisions de la fourmi bien que le printemps soit encore loin.

L'ancienne maison de la fourmi, devenue logement social pour la cigale, se détériore car cette dernière n'a rien
fait pour l'entretenir.

Des reproches sont faits au gouvernement pour le manque de moyens. Une commission d'enquête est mise en place, ce qui coûtera 10 millions d'euros.

La cigale meurt d'une overdose.

Libération et L'Humanité commentent l'échec du gouvernement à redresser sérieusement le problème des inégalités sociales. La maison est squattée par un gang d'araignées immigrées.

Le gouvernement se félicite de la diversité multiculturelle de la France.

Les araignées organisent un trafic de marijuana et terrorisent la communauté.

 

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20/06/2007

STARAC', SOC-DEM, MEME COMBAT

Premier cadavre pas forcément exquis, extrait tout chaud de mes morgues personnelles. Ca doit dater de septembre 2005.

 

Vous êtes beaucoup, Frenchies ou compatriotes, à être allés voter ces dernières semaines. L'occasion de dépoussiérer les lignes qui suivent, à l'attention particulière de ces nombreux progressistes qui arrivent à cumuler mépris snob de la télé-poubelle et idolâtrie du suffrage universel.

 

 *   *   *   *  *

 

La demoiselle qui partage une bonne partie de mon quotidien m’inflige régulièrement des séances de téléréalité. La bougresse affirme qu’il n’y a pas meilleur laxatif mental après une journée de boulot. D’autres adeptes de la Starac ’ qui n’ont pas cette franchise m’expliquent qu’il y a des leçons sociologiques à tirer du comportement de ces rats de laboratoires « chantant ».

 

 

Le fait est que chaque époque a les élites qu’elle mérite, tant au niveau politique que culturel, et ne n’est pas un hasard si la starification de votre voisine du dessous coïncide avec le règne de la démocratie moderne.

 

 

Pour peu qu’on creuse un peu, ce ne sont pas les points communs qui manquent entre les deux phénomènes : dramatisation de non-événements (élections de représentants ou d’apprentis-artistes), égalitarisme, promotion de la multiculturalité artificielle, glorification de la vulgarité, pseudo-pouvoir décisionnel du citoyen-spectateur…

 

 

Le dénominateur commun le plus flagrant entre ces deux symboles de la modernité est peut-être leur fonction d’ « ascenseur social » pour ceux qui arrivent à se frayer un chemin sous les projos. Alternance au pouvoir ou renouvellement des programmes, des nouvelles têtes apparaissent au sommet de la pyramide médiatique ou politique à intervalles réguliers et s’y maintiennent aussi longtemps que possible, jusqu’à ce qu’ils finissent par lasser et par se faire remplacer par d’autres candidats plus vendeurs, plus retors, plus habiles à flatter les instincts les plus bas de leurs publics respectifs…

 

 

Dans un cas comme dans l’autre, c’est du rêve en sachet que l’on nous fourgue : comme si un nouveau gouvernement allait faire changer les choses en trois ans de semi-réformes et de ravalement de façade ! Comme si une nouvelle idole emballée sous vide allait tromper notre ennui pendant six mois, avant de se faire à nouveau confisquer  sa minute de renommée jetable !

 

 

Pourtant, si on trouve peu d’intellectuels qui cautionnent la télé-cuvette, ils sont à l’inverse majoritairement acquis à la guignolade qu’on fait passer pour la quintessence de la liberté collective organisée. A l’époque du « Loft » (cette webcam pour cage à lapins dont on se souvient à peine), il s’était trouvé des écriveurs pour hurler au scandale, à l’enculade cérébrale, à l’insulte adressée à l’esprit. C’est non seulement ridicule mais en plus très inconséquent de leur part : ce n’est que grâce aux « Armes de Distraction Massive » que le règne de l’intelligentsia libérale a pu se prolonger aussi longtemps. Une fois guéris les prétendus aveugles, comment feront les borgnes qui nous gouvernent et nous éduquent pour conserver les apparences ?

 

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Recycler le papier, c'est cool pour la planète

 

A tous les étages, c’est encore le règne de la minute de gloire individuelle, de la grande Ecole Des Fans. Tout se ressemble, tout est cousu d’avance, et il faut une énorme dose de bonne volonté (ou de coke) pour trouver l’énergie de singer l’enthousiasme. L’issue de la Starac ou des élection ? Le suspense est pareil et les conséquences sociales aussi. On sait que ni la télévision ni l’Etat ne s’arrêteront après le générique de fin.

 

 

Ceux qui espèrent changer le Système avec ses propres outils sont pareils à ceux qui pensent que zapper améliore la qualité des programmes : quelqu’un devrait leur expliquer que fumer du thé nuit à la clarté de l’esprit.

 

 

Il n’y a pas d’antidote miracle contre la « politique-réalité », mais il est essentiel de commencer par reconnaître que notre tâche de dissidents est gigantesque… et que les grandes choses prennent du temps. La médiocrité continuelle du monde où nous vivotons en est un parfait exemple,  lui qui n’a créé que le fast-food, le speed-dating, le plan-cul vite négocié, le mouvement perpétuel entre la droite et la gauche, la mode qui change plus vite que les saisons et la destruction des cultures locales pour apaiser les conflits avec les cultures d’importation.

 

 

C’est pourquoi la tâche de tout résistant à la Nouvelle Mélasse Mondiale est avant tout d’apprendre à durer. La Reconquête de nos terres sera une Révolution qui s’étendra sur plusieurs décennies et si elle aboutit jamais, ce sera grâce à ceux d’entre nous qui auront eu le souffle aussi long que la Mémoire.