19/06/2007
POUR VOTRE SANTE, N'AVALEZ PAS
C'est instructif, de zapper sur M6. Ca permet d'apprendre, au détour d'une quarantième pause pub, que Clara Morgane chante et vend des disques. L'avantage par rapport à d'autres pouffiasses R'n'B, c'est qu'elle n'a pas eu peur de sucer pour devenir célèbre, ni que ça se sache jusque dans les cours d'école.
Maintenant, vu ce qu'elle a fait avec son cul jusqu'ici, elle peut bien faire ce qu'elle veut avec sa voix, là n'est pas la question. Ce qui arrache un sourire, pendant la courte promo de ses vocalises, c'est le petit avertissement qui se colle au bas de l'écran, en rapport avec la grotesque campagne MangerBouger. Je ne sais plus si ça parlait d'éviter de grignoter entre les repas ou de pratiquer une activité sportive régulière, va savoir - un truc bien culpabilisant à l'attention des gros culs qui mettent des miettes de chips plein la télécommande. (Vous me direz, ça ou du foutre sur le clavier, finalement...)
Pour le moins, cet avertissement bienveillant laisse perplexe le téléspectateur moyen. A-t-on affaire à de la prévention particulièrement tordue, en rapport avec les récentes découvertes sur le rapport entre turlute et cancer ? Tout faux. C'est juste qu'à la fin de sa promo, l'aimable cochonne tient à nous faire savoir qu'elle se rince la bouche avec une boisson sucrée dont le nom m'échappe. D'où l'obligation d'un tel message, des fois qu'il existerait encore des jeunes mongols pour penser que boire du cola ne rend pas gras. Pas sûr que le sport-matelas soit plus efficace que le jogging, toutefois.
Réussir à vendre deux fois son cul à deux industries en même temps, franchement, chapeau l'artiste.
19:55 Publié dans De quoi j'me merde ? | Lien permanent | Commentaires (0)
LE MUSEE DES HORREURS
Survie Musicale Zonarde, née il y a quelques jours, a la grande joie de vous annoncer la naissance d'Exhumations, sa petite soeur, quasi-jumelle eu égard au bref écart entre les deux pontes. Contrairement à son aînée, qui ne se préoccupera que de collectionner les délires musicologiques de son papa, la petite dernière aura la triste charge de trier parmi les archives métapo de son géniteur. On y trouvera donc d'antiques conneries publiées ça et là sur le ouaibe dissident, et tombées dans l'oubli après une courte vie, mais qui pourront peut-être divertir la grisaille quotidienne de certains d'entre vous. Ou les foutre en rogne, selon le cas, pas grave.
13:55 Publié dans Exhumations | Lien permanent | Commentaires (0)
18/06/2007
UN JOYEUX NON-ANNIVERSAIRE
Aujourd'hui, il y a exactement soixante-sept ans (chiffre cabalistique ? Qu'en dit Dan Brown ?), un humoriste de troisième zone, en vacances à Londres suite à l'échec de son spectacle à Paris, récitait un sketch sur les ondes de la SkyRock d'alors. Il ne fut entendu que d'une poignée d'oisifs, dont certains le prirent très au sérieux, au point de le laisser carrément gouverner la France en 1958.
Le sketch, presque aussi drôle qu'un rot de Michael Youn, est depuis devenu un classique, comme quoi raconter des conneries mène vraiment à tout.
Une trentaine d'années plus tard, Michel Gérard Joseph Colucci, amuseur public de son état, tentera de rééditer le coup de bluff aux élections présidentielles de 1981, mais sans succès. Dépité, il commença à faire de la moto, ce qui ne lui réussira guère mieux.
15:45 Publié dans La Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (0)
DECEPTION
Contrairement à ce que laissait espérer le titre alléchant de Yahoo Actualités, aucun primate hurleur et shooté jusqu'aux yeux ne sera catapulté dans la couche d'ozone pour faire baisser la température de la Terre. Il va juste produire les mêmes gargarismes que d'habitude, devant un parterre de Boches convaincus de contribuer au sauvetage du globe en dandinant du cul tous en rythme.
C'est regrettable. Pas qu'on ait cru que ça pu être utile question réchauffement climatique, disons pas plus que n'importe quel autre gri-gri moraliste qu'on nous fourgue de force depuis un an ou deux. Mais putain qu'est-ce qu'on respirerait mieux avec toute la communauté hip-hop mise en orbite quelques kilomètres en-dessus de l'ozone.
jeudi 24 mai 2007, 15h05
Snoop Dogg contre le réchauffement climatique
L'incontrôlable rappeur va participer à un concert à Hamburg, en Allemagne.
Snoop Dogg sera l'invité du concert organisé à Hamburg, pour le show musical international "extravaganza", qui se déroulera prochainement en juillet. Entre autres stars, le chanteur sera rejoint sur scène par Katie Melua et le rocker Chris Cornell.
12:10 Publié dans De quoi j'me merde ? | Lien permanent | Commentaires (0)
REACTIONNAIRE, DONC PARALYTIQUE
C’est très précisément parce qu’elle est réactionnaire dans ses méthodes et ses analyses que la « droite nationale » - et plus largement tout ce qui en tient lieu – fait du sur-place depuis si longtemps, un sur-place qui décime ses rangs et rancit ses ultimes fidèles. La situation politique, culturelle et sociale ne se prête à aucune résistance passive ni même à aucune réaction.
La résistance passive suppose de la détermination calme, la foi en une sorte de justice immanente qui ramènera tôt ou tard l’équilibre, une certitude d’avoir intégralement raison, une confiance totale dans le jugement de l’Histoire. Or le plus grand nombre n’a plus aucune certitude, sauf d’être du mauvais côté de la barrière ethnique : être Européen, c’est avoir des ancêtres génocidaires, des grands-parents colonialistes, des parents anomiques et une vision de l’avenir qui sent le vomi. Cette lourde hérédité et cette panique face aux défis qui s’annoncent s’unissent pour saper toute possibilité de résolution. On n’encaisse aucun coup quand on a honte de son passé et qu’on craint la vieillesse avant l’heure. L’époque est précisément au jeunisme et à la repentance - ainsi meurent les lignées.
Quand à la réaction active, elle implique un ennemi clairement défini, un choix possible entre collaboration et refus du compromis. La situation était claire aux heures glorieuses du maoïsme halluciné, quand il fallait être de gauche pour avoir des convictions de gauche. Mais maintenant ? Ces convictions relèvent du « domaine public », elles sont enseignées dès les classes primaires, elles sont reconnues même par de prétendus fachos comme allant de soi. Fut un temps où pour bichonner les Minorités, piorner sur le malheur d’autres peuples que le sien et se palucher sur la partouze multiethnique, il fallait avoir le gauchisme chevillé au corps. A présent, il suffit d’être mainstream.
C’est sans doute ce que l’ami Rat Noir entendait, quand il m’expliquait, il y a peu, qu’il ne voyait plus l’intérêt de militer tant qu’il ne s’était pas trouvé un véritable ennemi. L’ennemi, c’est Monsieur Moyen, c’est la civilisation qui se fait quotidiennement seppuku, c’est notre propre épuisement à force de résister à une décadence trop séduisante, trop envahissante, trop corrosive. L’ennemi, c’est tout le monde, donc c’est personne. L’homme belliqueux, comme l’écrivait Nietzche, n’a plus qu’à se faire la guerre à lui-même, et c’est précisément ce que fait la plupart d’entre nous. Le divorce entre activisme et autodestruction n’est donc pas pour le prochain week-end.
La réaction active suppose aussi une capacité d’indignation et de colère absente chez la plupart de nos contemporains. Nous sommes les enfants d’une génération élevée dans du coton, certaine de trouver sa place dans la société sans se fouler, et qui réservait aux sociopathes le droit de bousculer impunément toutes les normes.
En ce sens, les soixante-huitards n’ont pas fait que bétonner la tombe de leurs ancêtres, ils ont aussi canalisé à l’avance le parcours de leur progéniture. Ils sont les derniers Visages Pâles à avoir eu la possibilité technique de conquérir leur propre liberté, à commencer par celle de se s’autozigouiller. Notre faute est d’être ainsi nés collectivement post-mortem. Rien ne rattrapera cet avortement manqué, cette hernie historique, qui fait que nous n’avons rien à foutre là et nulle part d’autre où se réfugier.
La Droite réactionnaire parle à cette génération amorphe et déboussolée en un langage que personne ne lui a jamais appris. Elle sait manifester « festivement » quand ses maîtres à ne-pas-penser lui expliquent que ses Droits sont violés (droit à un avenir pépère, à un fonctionnariat de luxe, à un confort inconditionnel, à des loisirs conçus comme un besoin vital). Mais défendre sa culture, son identité, ses racines ? Elle ne sait pas ce que c’est. Elle n’en voit pas la valeur. Elle n’a jamais rien connu de tout cela. Elle a été pondue par des gens qui s’en sont débarrassés bien avant leur naissance. Comment peut-on défendre ce qu’on n’a jamais rencontré ? Comment peut-on aimer ce qui nous est absolument étranger ?
Ce qui fait la longueur d’avance des zaltermondialistes, et qui explique leur pouvoir de séduction chez les Blanchouilles que démangent le besoin d’agitation ? C’est qu’ils ont des raisons présentables de détester l’Europe telle qu’elle est. On peut se permettre les pires déglingues au nom de la Tolérance , de la Justice , de l’Equité, de toutes ces délicieuses branlettes philosophiques.
Pour le journaliste ordinaire, un pavé marxiste dans la gueule fait moins mal qu’une insulte facho dans l’oreille d’un sourd. Nos pisse-copies ont été assez interloqués de découvrir le « Rapport sur la sécurité intérieure de la Suisse » et son insistance sur le danger représentés par les extrémistes… de gauche ! Ces sympathiques jeunes gens qui luttent pour un monde meilleur ? En voilà une surprise ! Comment peut-on être un danger quand on a de si belles idées ? C’est sûrement que l’Etat est noyauté par les capinazitalistes – mais des nazis sacrément égoïstes, parce qu’ils n’ont pas jugé utile d’en avertir leurs petits camarades moins friqués et moins intégrés dans le réseau politico-médiatique.
Vous voyez le quiproquo ? Un vrai vaudeville. Dire que des potes à nous dirigent le régime et qu’on continue à n’y avoir aucun véritable droit de cité, c’est quand même cocasse.
05:00 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (0)
16/06/2007
KIT DE SURVIE MUSICALE DE LA ZONE GRISE - VOL. 1
C’est une chose que d’exposer la saloperie et la pestilence du rectum géant qu’est devenu la civilisation ex-européenne. C’en est une autre de trouver des moyens d’y survivre au quotidien sans se liquéfier moralement. Il faut dégotter des anti-berceuses, des petites choses infimes qui permettent de ne pas s’endormir les sens, d’entretenir sa colère comme un bastonneur fait travailler ses muscles entre deux combats. C’est que, comme le dit Horace je crois, elle est une courte folie, et dieu sait s’il nous en faut, de la folie durable et renouvelable, pour garder la niaque et le sourire en ces temps de défaite universelle. Chacun sa coke : la mienne se consomme par les oreilles. D’où cette nouvelle rubrique fourre-tout mais principalement musicale, si tant est qu’on puisse parler de musique à ce stade d’agression sonique.
- UNSANE -
Le trio nouyorkais est indissociable d’une imagerie gore qui confine à l’art contemporain, et bien des pochettes de ses albums trouveraient leur place facile dans une galerie à la fois hype et distraite de Manhattan. On est loin des références Heavy classiques à base de chasse au dragon, ou des poses BM avec hallebardes et égorgements de chatons. L’hémoglobine pure se répand sur un décor urbain cauchemardesque de dépouillement, si déshumanisé qu’il ne laisse plus de place qu’à la substance essentielle du bipède ordinaire. L’environnement naturel d’Unsane, c’est ce qu’il reste d’un accident de la route une fois que les débris de tôle et de viande ont été déblayés, quelques secondes avant que le coup de karsher municipal rende à nouveau le bitume présentable aux piétons. Dénuement et souffrance brute, l’étiquette annonce cash le contenu de la bouteille, comme pour les gnoles maison les moins éprouvantes.
A l’intérieur, on est confronté immédiatement à un univers sonore semblable. Ça pue le goudron, la rouille, les mégots, la moisissure et la solitude. Le son frappe par sa couleur clair-obscur, surtout au niveau de la saturation de la gratte. Un chroniqueur parle de « guitare étranglée » et c’est parfaitement vu : la Télécaster (une abomination pour jouer du métal gras, avec des bobinages rachitiques) en ressort ramassée, compacte, sous pression, chargée d’un impact sec qui compense amplement son manque d’abrasion. La basse gargantuesque se charge du reste, évoquant parfois les heures héroïques des premiers Motörhead. La force de frappe de la combinaison en est comme épurée, ramenée à son strict minimum, visant l’efficacité de l’impact sans l’élégance du geste, à l’image de la différence entre art martial et combat de rue.
Là où la saturation se montre impitoyable, c’est là où on ne l’attend pas : au niveau des vocaux – impossible de parler de « chant », même en torturant la licence poétique. La gorge de Chris Spencer est toujours à la limite de la rupture et il est difficile de savoir comment il tient le coup tout un concert, même en se gargarisant à l’huile industrielle. L’animal est de cette race particulière de braillards, à laquelle appartient notamment un Tom Araya : timbre quelconque, chaleur absente, mais il donne tout en bloc, sans les effets ni les raclements abyssaux. On est dans l’immédiat, le brut, bien loin des siclées de castrats façon Dani (C.O.F.) ou des grommellements plan-plan des clones de Napalm Death. On en retire une impression d’immédiateté, qui souligne encore le désespoir écorché de l’ensemble ;
Le tout est direct, carré, une version décharnée du hardcore, marqué par une hargne et un désespoir d’une radicalité sans équivalents. Sur Occupational Hazard, l’ultime piste Understand n’est qu’un long hurlement écrasé, l’ultime quinte de toux sanglante d’un homme qui hurle « Comprends moi ! » à un univers délibérément sourd, aveugle et con. C’est sans doute la composition du groupe qui résume le mieux le sentiment de perdition irrémédiable qui nous claque au museau quand l’alcool s’est dissipé, quand les slogans partisans se sont éteints en murmures pitoyables, quand tous les sacrifices consentis n’ont permis qu’un échec humiliant et une stagnation abjecte. C’est un hymne à la paralysie sociale, à l’isolement en cercle vicieux, et à toutes les déchirures internes qu’on n’a que le droit de trimballer en silence, parce que tous ceux qui nous entourent sont trop occupés à colmater leurs propres brèches pour prendre le risque de connaître les nôtres.
Au fil de leur discographie, les ingrédients de la recette ont évolué vers toujours plus de sobriété et de dépouillement. Très noise au départ, au point d’être parfois chiantes et difficiles à différencier, les compositions gagnent en maturité ce qu’elles perdent en ornements bruitistes superflus – à noter que leurs premiers singles et compiles semblent pratiquement impossibles à trouver à l’heure actuelle. Occupational Hazard était écrasant de puissance, le plus récent Blood Run approfondit cette veine ouverte à coups de dents avec la même détermination de rouleau compresseur. A retenir particulièrement pour une première écoute le bien nommé Hammered Out, martelage léviathanesque, et la cavalcade hystérique de D Train, qui donne envie de pogoter avec des crochets de boucher dans les mains.
En cet An de Grâce 2007, une nouvelle livraison de boucan est disponible dans les bacs sous le nom de Visqueen, à laquelle je viens de jeter une oreille de groupie critique. Le trio semble revenir à des formats plus noise-rock, moins éprouvants pour les esgourdes non-averties. Si les compos perdent quelque peu en patate et en démence suicidaire (on ne peut pas non plus passer sa vie à s'égorger à coups de micro, Henry Rollins vous l'expliquera mieux que moi), l'ambiance brut-de-décoffrage et mosh-pit en pleine morgue s'impose avec une vigueur inchangée. En fin d'album, on remarque la présence surprenante d'un éreintant titre indus de huit minutes, loin des habitudes minimalistes du groupe. Mention spéciale pour Against the Grain, qui commence sur des sonorités quasi psychobilly avant de s'orienter vers du HC massif, et This stops at the River pour sa sueur punk rock trépidante et son bottleneck ivre de sauvagerie.
11:45 Publié dans Survie musicale zonarde | Lien permanent | Commentaires (0)
13/06/2007
CAUSE OF DEATH : EXTREME BOREDOM
L’Occident meurt de vieillesse et d’ennui. Il n’y a plus rien à faire en Europe, à part attendre. Attendre la fin des études. La fin du contrat à durée capricieuse. La fin du chômage technique. La fin de son temps légal de putanat. L’épuisement final de toutes ses ressources physiques et mentales, ces fragiles barrières contre la tentation de se laisser enfin aller à l’oubli total, de passer le pas définitif.
Tout est routinier sans plus rien de traditionnel – la mémoire des anciens étant la seule chose qui permette de faire indéfiniment les mêmes conneries sans concevoir des envies de décoller sa tête de ses épaules. Dès novembre et jusqu’au 2 janvier, tout pue la fête obligatoire, l’orgie banale, l’éclate prédigérée.
C’est dangereux, une jeunesse qui s’emmerde sous l’œil indifférent de ceux qui l’ont mise au monde. Quand elle est encore vigousse, elle est capable de provoquer des révolutions, cette rédemption des inutiles par naissance. Nous n’avons même pas ce choix-là. Regardez-les, nos Gentils Animateurs en charge des émeutes urbaines. Regardez les costumes d’arlequin qu’ils nous proposent, les cours de tam-tams qu’ils nous dispensent, les chansonnettes mièvres remplaçant les slogans guerriers, les parcours fléchés et balisés de képis de toutes leurs manifs « spontanées ». Ça vous donne envie de vous engager ?
Eux-mêmes, ces bons bergers, on se demande d’ailleurs comment ils tiennent le coup moralement, quand on voit le niveau du cheptel qu’ils côtoient. Peut-être qu’ils ont recours au même cynisme et à la même froide cruauté que les toubibs face à leurs patients, que les éleveurs de porcs entassés dans l’ombre et les remugles. Si c’est le cas, la désespérance serait la condition vitale de tout militantisme soutenu, et tout idéal véritable le meilleur moyen de ne plus rien branler. Paradoxe gratiné.
On ne peut même pas se faire le porte-parole de « toute une jeunesse » qui s’emmerde, d’ailleurs. Nous ne sommes que quelques-uns qui s’offusquent de cet ennui, et nous ne sommes même pas d’accord sur ses causes, ses conséquences et ses remèdes.
Il y en a, majoritaires, écrasants, omniprésents, qui s’en accommodent fort bien, qui n’exigent de la vie qu’une routine confortable à six tickets par mois, sans restriction en matière de DVD, de tuning et de vodka-caramel. Ceux-là mettent beaucoup de bonne volonté à s’emmerder avec le sourire, à faire exactement ce que font leurs voisins tout en estimant sortir du lot, représenter l’avenir, rayonner la santé et la joie de vivre, coincés qu’ils sont dans leur recoin personnalisé de notre abattoir Citoyen.
12:25 Publié dans Marées Noires | Lien permanent | Commentaires (0)
VIOLENCE, HIER ET AUJOURD'HUI
La stratégie de communication des ethno-patriotes implique une insistance sur la violence de la racaille – considérée implicitement comme majoritairement allogène – pour avancer la thèse qu’une société multiraciale est fondamentalement multiraciste et qu’il faut donc dégager tous les intrus.
On peut parfaitement soutenir ce dernier élément du programme, mais trouver grotesque autant qu’infondée l’argumentation censée y mener nécessairement.
Un tel discours postule que notre situation n'est qu'une atroce parenthèse historique, suivant un passé idyllique et précédant un nouvel Age d’Or. Ces deux périodes auraient en commun une grande homogénéité culturelle, supposée garante de l’ordre social et de la coopération harmonieuse entre les Blanchouilles.
Tout ça ne tient pas :
- Les massacres intereuropéens remontent au minimum à l’Antiquité, durant laquelle des peuples aussi « proches » (selon nos critères) que Romains et Gaulois se sont férocement affrontés pour des questions de territoire. La proximité culturelle ou ethnique ne garantit rien du tout. C’est navrant mais c’est un fait. Seule consolation : exceptée la dernière en date, qu'on nous rabâche tous les jours depuis soixante ans, aucune de ces guerres fratricides n'a jamais empêché notre rayonnement culturel, ni nos avancées technologiques. Plus que le rire, le propre de l'Homme est d'éclater la gueule à son semblable, sans que cela nuise ni à sa bonne humeur, ni à son ingéniosité, ni à son génie artistique.
- Le passé n’a jamais été idyllique et il n’existera jamais aucun Age d’Or. Il est dans la nature humaine de chercher à pourrir la vie de son voisin, de lui piquer sa femme, d’exploiter ses enfants et d’effacer la mémoire de ses propres ancêtres. On crédite Grecs, Romains, Celtes ou Spartiates d’une sainte horreur pour ces choses-là, ce qui aurait fait leur grandeur et leur longévité. Leur foi ne les a pas du tout empêchés de disparaître. Il y a simplement un temps pour tout, y compris les civilisations, et la nôtre ne fait que prolonger son parcours en se plongeant dans un coma artificiel. Ce qui nous rend cette situation extrêmement pénible, c’est que nous ne pouvons pas crever dans le calme et l’harmonie : notre agonie est troublée par les tams-tams et les you-yous de nos successeurs, qui nous extorquent un viager au chantage affectif. Ce qui aggrave le tout, c’est que nous n’avons même pas le culot collectif d’un ultime baroud d’honneur. Nous nous éteignons dans la honte, la crasse et le reniement.
- La violence et la délinquance sont peut-être une prérogative allogène de nos jours, mais l’Europe pas plus qu’un autre continent n’a manqué dans son passé de dégénérés et de déviants A.O.C. Il est d’ailleurs remarquable de constater l'actuelle « glamourisation » du voyou franco-français par les Frenchies qui se plaignent en même temps de la sauvagerie Blaque-Beure. Un emmerdeur reste un emmerdeur, et son taux de mélanine n’est pas vraiment déterminant dans la sympathie qu’il peut nous inspirer. Monsieur Moyen le comprend très bien et c’est pour cela qu’il n’accroche pas aux discours nationalistes. Les Traîtres ont ensuite beau jeu de railler l’équation « bronzé = criminel », avec moult stats à l’appui pour jeter un doute très légitime sur la question. C’est la simple présence massive des allogènes sur nos terres qui pose problème, pas le fait qu’ils y mènent une hypothétique guerre civile, et ce n’est pas le jour où ils se déguiseront en armaillis que la question sera réglée. En insistant si lourdement sur la « guérilla » que mène la racaille, le discours patriotique défend malgré lui l’idée de l’intégration comme solution : Tu aimes l’Europe ou tu dégages. Or le message devrais être : N'y viens pas ou repars-en.
- Cette « guérilla », justement, est pitoyablement inefficace et s’il y avait vraiment un plan concerté de nettoyage ethnique des Culs Blancs, les morts se compteraient par centaines dans chaque métropole continentale. A l’heure actuelle, si abjectes qu’elles nous semblent, on ne peut constater que des nuisances – et elles sont bien loin des émeutes que connaissent les Etats-Unis depuis un demi-siècle. D’une manière générale, il est inepte d’affirmer que l’Occident est toujours plus violent ET que c’est la faute à ses nouveaux occupants. Nous vivons au contraire dans la période la plus tristement calme de notre histoire récente, et quand nous étions « Entre Nous », nous étions très occupés à nous entretuer fraternellement. On s'en rend compte en jetant un oeil à ce tableau des taux d'homicides pour 100'000 personnes en Europe, du XIIIème siècle à nos jours :
Avant de revenir à des taux d’homicides comparables à ceux du XVIIème, il ne faut s’attendre à aucune réaction collective des Européens face au nettoyage culturel. Et avant d'atteindre ces chiffres, il faudra plusieurs décennies, si ce n’est plusieurs siècles. Durant ce laps de temps, le cosmopolitisme et le reniement de soi vont prendre des proportions encore inimaginables à notre époque. Les frontières culturelles entre « eux » et « nous » n’en serons que plus brouillées, et plus démentiel encore l'espoir d'un développement séparé.
C’est ce qui rend si pressés les adeptes d’une Reconquête, qui sentent confusément que le temps travaille à la reconnaissance de leurs analyses, mais contre la simple existence de leur peuple. Bien joli, d'avoir raison quand il est trop tard pour faire quoique ce soit ! Ils feraient bien, au contraire, de prendre leur mal en patience pour plusieurs générations, en se rappelant que la Reconquista espaga qui nourrit leurs espoirs a pris sept siècles et que les séquelles de la Dhimmitude se font encore sentir de nos jours.
12:15 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (0)
08/06/2007
FATALITE ET BETISE HUMAINE
(...) j'ai eu, jour après jour, au cours de mon activité gouvernementale, l'impression de me heurter, en haut, à une volonté obscure, indéchiffrable et insurmontable, plus forte que la volonté des chefs d'Etat les plus puissants : la fatalité de l'Histoire. En bas, à cette force aveugle, anonyme, multiforme et non moins tyrannique qu'est la fatalité de la bêtise humaine.
A voir comment se tisse, jour après jour, le destin des peuples, on s'aperçoit que ces deux éléments y jouent un rôle prépondérant, et que la raison n'y tient qu'une place infime.
Quand on a vu, comme moi, les plans les mieux conçus aboutir à des résultats diamétralement contraires à ceux que l'on avait escomptés ; quand on a vu chaque action susciter une réaction en sens inverse, plus violente que celle dont elle était issue ; quand on a vu les faits les plus patents et les solutions les plus évidentes niées et combttues par les intelligences les plus averties ; quand on a vu des facteurs impondérables ou le hasard le plus fortuit commander le sens des événements et régenter le sort des êtres, on prend en pitié les hommes d'être menés dans de telles conditions d'incohérence et d'arbitraire. On s'étonne moins de voir le cours de l'Histoire jalonné d'une suite de catastrophes et d'avortements.
Jacques Benoist-Méchin, De la défaite au désastre
23:00 Publié dans Marées Noires | Lien permanent | Commentaires (0)
07/06/2007
AVISSE A LA POPULATION
Pour cause de clavicule pétée, alimentation sporadique de ces pages à prévoir ces prochains jours. Cette espèce de corset bizarre rend l'utilisation d'un clavier assez fastidieuse. Les fins observateurs feront remarquer que ça ne changera pas grand-chose au rythme de publication habituel.
09:15 Publié dans De quoi j'me merde ? | Lien permanent | Commentaires (0)
01/06/2007
DE LA PROSE NATIO-ANAR POUR LE OUIQUENDE
Le deuxième et troisième chapitre du texte massif de Keith Preston, dont les premières pages ont été publiées ici il y a quelques jours. Doit y en avoir pour sept grosses pages. Bonne lecture aux courageux, tant pis pour les autres.
16:30 Publié dans National-Anarchisme | Lien permanent | Commentaires (0)
31/05/2007
LA HONTE DES FUTURS ARCHEOLOGUES - PT. 3
L’Occidental et la Cité
Un même régime est en vigueur sur tout le territoire Occidental, au-delà des frontières culturelles ou linguistiques. On le connaît sous le nom de « Démocratie », une oligarchie où règne une élite de grands boutiquiers et d’actionnaires, appuyée par de larges corporations de scribes.
Les affaires officielles de la Cité sont déléguées à des « représentants » élus, mais qui ne doivent rendre de compte qu’à cette élite économique, qui fonctionne strictement sur le mode de la cooptation. Cette structure totalitaire pyramidale n’est pourtant pas contestée par la majorité des sans-pouvoirs ; bien au contraire, l’Occidental estime ce système juste et équitable, chaque Citoyen étant considéré comme Souverain en titre – à défaut de l’être en droit et en pratique.
Le soin maniaque porté à l’apparence physique rejoint ici le respect doctrinaire des conventions sociales : les droits théoriques importent plus que leur exercice concret et l’illusion d’une liberté collective permet à chacun de supporter les vexations et l’arbitraire des dirigeants. L'usage étendu de diverses drogues par les classes laborieuses permet de maintenir un semblant d'ordre social et les violences collectives sont remarquablement rares ; on observe des explosions de colère cycliques auprès des Néo-citoyens en provenance de la périphérie mondiale mais à mesure qu'il vieillit et qu'il se féminise, l'autochtone préfère lancer des bulletins dans une urne que des pavés dans les gueules.
Périodiquement, des cérémonies populaires ont lieu pour que l’aristocratie politique s’échange les portefeuilles et les ministères. Le citoyen Occidental secoue alors sa torpeur pour endosser le rôle de prêtre populaire. Il devient, pendant quelques semaines, un « électeur » dont le « suffrage » devra sanctionner les choix préalables de l’élite économique et redistribuer les compétences parmi les mêmes membres de l’élite politique.
On reste perplexe quant à bien des aspects de cette abdication générale de l'autonomie des citoyens. Ainsi, on constate que l'homme de la rue s'estime plus ou moins libre selon le degré de contrôle qu'il délègue intégralement à ses maîtres, sans possibilité de recours ou de confiscation des pouvoirs en cas d'abus flagrants. Les "affaires" se succèdent sans qu'elles nuisent sensiblement à un cursus honorum classique, en-dehors de cas exceptionnels de molestation d'enfants ou d'assassinat ; le détournement de fonds, le parjure flagrant, le mépris le plus affiché de la "volonté populaire" sont considérés comme autant de prérogatives légitimes des castes dirigeantes, ne mettant jamais en péril l'essence du régime qui les facilite pourtant outrageusement.
La caste des scribes connaît une grande agitation durant les périodes qui précèdent ces cérémonies. Quelle que soit la nouvelle répartition des tâches, ses prérogatives ne sont pas menacées, car son train de vie est assurée indépendamment des résultats du plébiscite. Il dépend toutefois du déboussolement permanent de sa clientèle, qu'il faut alors maintenir dans un état de fièvre perpétuelle, quitte à donner une importance démesurée à des événements dérisoires. L'électeur doit pouvoir discerner toutes les nuances du gris et du tiède pour que s'effectue en bon ordre le coup de sac de la lotterie politique.
Le tâcheron médiatique devient alors le relais complaisant des militants les plus fanatiques, et un formidable exhausteur de la saveur de l'actu. Sous sa plume, les platitudes se transforment en "messages forts", le non-choix mollasson est rien moins qu'une "troisième voie", les tristes ravalements de façade explosent en "véritables révolutions". Il faut bien cette magie des grandes phrases pour que la transe électorale secoue l'apathie où l'on maintient Monsieur Moyen tout le reste du cycle solaire.
Le citoyen en question se plaint parfois de cette stagnation, mais il n’entreprend jamais aucune action collective pour modifier la donne ; il accepte les règles fixées par ses élites et participe toujours en nombre suffisant aux cérémonies de renouvellement pour que celles-ci puissent se prévaloir de son indispensable sanction – vox populi, vox dei. Rarement depuis les balbutiements de la théologie chrétienne, les Dieux ne se seront aussi mal exprimés.
Une forme de désordre permanent règne dans les plus basses couches de la population. L’incivisme et le maraudage rendent difficile la vie des quartiers populaires ; toutefois, comme les meurtres et les atteintes à la propriété des riches y sont exceptionnels, les gendarmes se montrent très cléments envers les déviants. Leur marge de manœuvre dépend officiellement des Représentants du Peuple, mais leur passivité ne fâche pas l’homme de la rue – c’est au contraire son prétendu zèle qui indigne volontiers le Lumpenproletariat allogène, dès que ses activités économiques illégales sont quelque peu perturbées. L’arrestation ou la mort de l’un des leurs provoque régulièrement des émeutes, où les dégâts sont avant tout matériels et les victimes humaines rares et accidentelles. Demeure donc, dans les quartiers les moins fortunés, un climat malsain de haine et d'anxiété, dont ont beau jeu de démontrer les faibles bases factuelles tous ceux qui ont intérêt à soutenir l'impunité des emmerdeurs.
Malgré une stabilité sociale sans précédent depuis l'ère des chasseurs-cueilleurs, l'Occidental fin-de-race estime vivre dans un climat permanent "d'insécurité" ; il accueille donc avec soulagement tout ce qui pourra limiter sa marge de manoeuvre et la vertigineuse angoisse qui accompagne toute liberté tangible. Son temps voit l'éclosion d'une myriade de milices privées, parfois auxiliaires des pouvoirs en place, parfois en concurrence directe avec le Prince, dont le boulot consiste à maintenir la populace sous pression. Lobbyistes altersexuels, communautaristes exotiques, vigiles de la Correction, épurateurs du langage, écorcheurs de vieilles plaies cicatrisées et pornographes mémoriels se succèdent en un ballet continu pour pressurer les glandes lacrymales, les bourses et les excuses d'être trop normal.
(A suivre, peut-être...)
13:40 Publié dans Marées Noires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Les représentants se représentent, vox merdi, servitude souriante
CHASSEZ LE NATUREL...
... et il vous revient dans la gueule. Et voilà les traces qu'il y laisse.
Téléjournal d'Ex-France 2, hier soir. Je regarde distraitement Pupu faire des sons suaves entre deux séries d'images plus ou moins ineptes. Ca cause de va savoir quelle catastrophe, je n'ai pas suivi. Je retiens simplement qu'au moment de parler de "corridor", il s'en est fallu de très peu pour que le journaliste (fatigue? éclair d'humour noir inespéré ?) se laisse aller à articuler "courant d'air humanitaire".
Je note soigneusement l'expression.
13:00 Publié dans De quoi j'me merde ? | Lien permanent | Commentaires (0)
26/05/2007
LE REICH DES GRANDS-MERES
La sagesse clocharde stipule qu'on trouve souvent des choses comestibles dans des poubelles répugnantes. Suivant ce principe, on ne voit pas ce qui empêcherait Fukuyama d'écrire des lignes aussi lumineuses que prophétiques. Démonstration :
Les pays développés vont aussi devoir affronter d'autres problèmes pour faire usage de cette même force. Les anciens - et surtout les femmes - ne sont pas les premiers à être appelés à servir dans les armées, de sorte que les réserves de personnel militaire vont fondre. Ajoutons que, dans ce type de société, les gens supporteront de moins en moins de voir des jeunes tomber dans une bataille.
Nicholas Eberstadt a calculé que, compte tenu des tendances du taux de natalité, l'Italie serait, en 2050, une société dans laquelle seulement 5% des enfants auraient des collatéraux d'âge comparables (c'est-à-dire des frères, des soeurs, des cousins, des cousines, etc.) Les individus seront essentiellement en relation avec les représentants des générations antérieures et avec leur propre descendance. Cette faiblesse des générations risque d'accroître le refus d'aller à la guerre et d'accepter le risque de mourir au combat.
Le monde pourrait ainsi se diviser entre un Nord dont le ton politique serait donné par les femmes âgées, et un Sud qui serait mû par ce que Thomas Friedman appelle des "jeunes hommes en colère doté de super-pouvoirs" : c'est manifestement un groupe relevant de cette seconde catégorie qui a mené les attaques du 11 septembre 2001 sur New York et Washington.
La Fin de l'Homme. Les conséquences de la révolution biotechnique, La Table Ronde, 2004 - cité par Maris, Antimanuel t.2
12:35 Publié dans Marées Noires | Lien permanent | Commentaires (0)
25/05/2007
LE PIRE, C'EST DE PARTICIPER
Toutes les études récentes sur le travail témoignent de son changement de nature. Alors que le travailleur des années 1960 connaît un ennemi, le patron, sur lequel il peut tranquillement cristalliser sa haine ou son envie (tranquillement, parce qu'au fond, il sait bien qu'il n'arrivera jamais à le détrôner), le nouveau travailleur a pour pire ennemi son voisin de bureau. Concurrence signifie "courir ensemble". Regardez-les courir tous ensemble pour offrir leur travail et leur sueur à celui qui n'est plus leur ennemi mais leur bienfaiteur ! Compétition signifie "quémander ensemble". Eh bien, ils quémandent tous, une émission supplémentaire, une heure supplémentaire, un euro supplémentaire, une minute de passage à la télé supplémentaire. Ils sont dans la division et la dispute. Autrement dit, ils sont dans l'Enfer, car la "division" (diabolos) et la "dispute" sont les apanages du Diable. Les travailleurs doivent s'impliquer, coopérer, on leur demande leur avis et on leur cède même une action ou deux pour leur donner l'illusion d'être propriétaires.
Certes, ils produisent. Mais quoi ? Des nuisances essentiellement. L'activité économique est devenue une immense accumulation de nuisances et le monde, un vaste dépotoir. Mais ce n'est même plus un combat pour quelque chose, c'est le combat pour le combat. Le combat lui-même est devenu marchandise et spectacle : peu importe ce que racontent les hommes politiques, mais vivement qu'ils s'étripent sous nos yeux, pour n'importe quelle raison, vraie ou fausse.(...) Qu'importe le vin, pourvu qu'on ait le flacon : et chacun de se précipiter sur la bouteille. Et pour trinquer, ils trinquent, les pauvres ! Bien entendu, les nantis, les protégés, ceux qui sont hors concurrence, les barons des médias et les chefs d'entreprise en appellent à lutter contre les privilèges du travail et la mise en concurrence de ce qui ne l'était pas. La guerre est belle pour ceux qui ne la font pas.
"La concurrence est le moteur d'une histoire dépourvue de sens", ajoute Philippe Thureau-Dangin, qui reprend à son compte la phrase de Pierre de Coubertin : "L'essentiel est de participer". Non : le pire est de participer. L'essentiel, c'est de ne pas participer, de ne pas se faire cannibaliser, de ne pas courir avec les autres petits hamsters dans la roue qui tourne sans avancer. Nous courons tous, mais nous ne savons pas où nous allons, et la justification de notre course est simplement de courir.
Bernard Maris, Antimanuel d'Economie, tome 2 : Les Cigales, Editions Bréal, 2006
16:50 Publié dans La Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (0)
UNE AUTRE BETE IMMONDE EST POSSIBLE
16:10 Publié dans De quoi j'me merde ? | Lien permanent | Commentaires (0)
24/05/2007
MOSQUEES
L'UDC s'attaque aux minarets en Suisse et vise rien moins que la Constitution pour rendre leur érection impossible. On passe un degré en-dessous de la politique-spectacle pour patauger dans la politique-bromure. En démocratie, vous vous attendiez à quelque chose de bandant, de toute manière ?
Evidemment, l'initiative est absurde, hypocrite et contre-productive. L'Europe est en train de clamser avec un gode maso-humaniste dans le cul et nos braves réacs se sentent confusément obligés de faire quelque chose pour limiter la casse. Louable en soi. Mais ça n'est pas dans leurs habitudes de parler franchement des problèmes de société ni de proposer des solutions radicales. C'est donc parti pour une énième initiative strictement cosmétique, plus cosmétique que jamais en fait.
On est exclusivement dans le maquillage, pour une raison plus que basique. C'est de la construction de minarets dont il est question, pas de celle des mosquées - et encore moins de la simple présence de larges communautés mahométanes sur des terres autrefois soumises aux curetons. Même la simple idée de laisser le populo choisir qui il veut et qui il ne veut pas pour compatriote (Emmen, ça vous rappelle quelque chose ?) est considéré comme { choquant et totalement anachronique face à l'évolution du concept de nationalité en Suisse comme en Europe } par le Conseil des Etats. Alors dicter aux autres religions ce qu'elles ont le droit de faire en matière d'aménagement des lieux de culte ? Dérisoire. Et révélateur de la marge de manoeuvre de nos prétendus représentants. Mais continuez à voter, hein ?
Les bidouilleurs du projet battent un record de grand écart argumentatif dans ce passage particulier, où le développement n'a rien à voir avec la phrase de conclusion :
{ La proportion d'étrangers vivant en Suisse ne cesse d'augmenter. De plus en plus de cultures étrangères s'installent dans notre pays. Ce développement pose des problèmes croissants - surtout avec des personnes appartenant à l'islam. (...) Pour renforcer notre culture chrétienne et occidentale et sauvegarder la paix religieuse, nous devons freiner la propagation de l'islam. Une interdiction des minarets est indispensable. }
Sûr, les gars ! Pas de clochers aux Eglises des barbus et hop ! C'est le début du grand recul du nazislamisme qui vous flanque tant de cauchemars, à défaut d'oser rêver à des choses autrement plus réelles et plus inquiétantes. Ca doit être relaxant de vivre dans votre monde : les problèmes semblent s'y régler avec une aisance déconcertante. " J'adore qu'un plan se déroule sans accrocs ", un cigare allumé au bec, les Héros ont gagné sans trop suer, générique de fin.
En fait, tout ce qu'on nous propose, c'est de sauvegarder les ultimes apparences de notre domination territoriale. Les quartiers "populaires" des grands centres urbains qui se transforment en Cour des Miracles ou en bistrot de Star Wars ? Des cours de hip-hop, de djembé et de capoeira intégrés dans le programme scolaire, en plus des séances de repentance collective ? La Correction qui coud les gueules, excise les gonades et délave les cerveaux ? Tous ces innombrables petits symptômes du joyeux suicide de la grande Famille Blanchouille, collaborant passivement à sa propre expropriation ? Broutilles ! Ce qui compte, c'est que le remplacement de population se passe dans le calme, la démocratude, et le respect des circulaires officielles. C'est qu'on ADORE ça, nous autres Helvètes, la paperasse, les formulaires et les étiquettes.
Le dépliant de l'initiative insiste amplement sur le côté gri-gri et gadget de l'initiative :
(...) l'initiative pour l'interdiction des minarets (...) veut interdire un symbole de pouvoir politico-religieux qui exclut la tolérance afin de garantir la liberté religieuse pour tous.
D'abord, quand on veut bien accueillir tout le surplus du Tiers-Monde chez soi mais en lui imposant un train de vie en troisième classe et le droit de bosser en fermant sa gueule ("immigration choisie", comme dirait l'autre), on est malvenu de causer de "Tolérance". L'Hopital et la Charité, tout ça : question de cohérence. Question de simple dignité, aussi : y a comme ça un certain vocabulaire qu'il vaut mieux laisser aux Collabos si on ne veut pas sombrer dans le ridicule et étaler une hypocrisie King Size.
Ensuite, il faut marteler, asséner, mitrailler encore et toujours que l'islam n'est PAS le principal problème de l'Occident. Tout le monde sait et sent très bien que si les mosquées étaient fréquentées par une majorité de post-ados norvégiennes en shorty, nous ne serions confrontés qu'à un strict problème de bondieuseries, pas de politique ou d'incompatibilités culturelles. Et puis, aussi, du moment que l'Européen de base ne croit plus à rien, qu'il accepte que ses cathédrales ne servent plus que de gare de triage pour sans-papiers, qu'il se laisse séduire par les sectes new-age les plus connes et les plus niaises, pourquoi ne pas finalement préférer une secte vigousse et conquérante à une vieille doctrine si poussive que même ses prosélytes ne font plus que s'excuser d'exister ?
Si un minaret symbolise quoique ce soit en-dehors de ses fonctions officielles, c'est sans doute que l'Européen n'est plus tout-à-fait chez lui, qu'il doit se pousser pour faire de la place aux Nouveaux Locataires, et que plus il se fera discret mieux ça vaudra pour ses miches. C'est surtout ça qui sous-tend toute l'affaire : ça souligne douloureusement que notre bail touche à sa fin sur ce continent.
Mais putain, si vous avez besoin de contempler ce genre de bâtiments dans votre quartier pour comprendre que Monsieur Moyen a perdu depuis longtemps cette partie d'Ôte-toi-de-là-que-j'my-mette, et qu'il n'a aucune envie de jouer un match-retour, c'est que vous sortez à peine d'un coma qui a duré un bon demi-siècle. Perdre son temps, son énergie et sa crédibilité avec ce pitoyable ravalement de façade n'y changera que dalle. Aucune loi, aucune pétition, aucune tracasserie papelardière ne nous sortira de la merde. Ceux qui le prétendent sont des arnaqueurs et ceux qui les croient, des couillons finis, qui somme toute ne méritent rien d'autre que la dhimmitude qui les obsède.
14:20 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bondieuseries, minarrête ton char, vous avez rien de mieux à foutre ?
22/05/2007
QUEL SIECLE ON EST, DEJA ?
{Bientôt vous allez enfin connaitre les joies du métissage obligatoire et de la guerre civile de basse intensité permanente, comme ici en Europe.} - lire le reste du commentaire concernant les mégalorégularisations de sans-papiers américains chez les toujours élégants Ilysiens.
Ah moi y en a sorry, Sahib, mais ça fait un FOUTU bout de temps qu'ils se la font mettre multiculturellement, nos amis yanquis.
Déclaration de l'inconstitutionnalité de la ségrégation : mai 1954. Mise en place de la discrimination positive : juillet 1964. Introduction du "busing", qui touille allègrement Blanchouilles et Frères-Humains dans les écoles : 1973. Alors je crois qu'ils connaissent ça depuis un moment, et à un niveau plus monstrueusement balaise qu'ici. La seule nuance, peut-être, c'est que les obèses du Klan peuvent légalement organiser des petites White Thrash Pride dans la rue, avec les brillants résultats que l'on voit tous les jours, n'est-ce pas.
Quant aux émeutes que c'est censé provoquer "bientôt", là aussi, y a comme une mise à jour historique brutale à faire. On parle même pas des émeutes politisées des Black Panthers ou de Martin Luther King-Kong. On saute directement aux alentours de la première Guerre du Golfe : Los Angeles 1992, ça vous dit rien comme cuvée ? Un dealer Opprimé-par-l'esclavage-de-son-arrière-arrière-grand-père qui force un barrage de police en bagnole et se prend des coups de matraques dans la chetron. Retour de manivelle: une insurrection ethnique à une échelle qui ramène les foirinettes banlieusardes d'ex-France cuvée 2005 à leur niveau réel : à savoir une potacherie bien maîtrisée, un jeu de Chat Perché sans victimes par dizaines, un brouillon anecdotique. (Slayer et Ice-T ont produit un appréciable duo sur le sujet, à l'époque, en reprenant bourrinement un vieux titre de The Exploited, mais je digresse).
Et il y en a eu pour s'étonner sincèrement du succès de la pêche aux voix fafs de Sarkoflic. Ce n'est pas seulement Monsieur Moyen qui range les questions d'immigration dans le tiroir Boulot pour la police - c'est que nous sommes très loin, mais alors très foutrement loin, d'avoir touché le fond en matière de " métissage obligatoire et la guerre civile de basse intensité. " On n'a encore rien vu. Autant vous faire rapidement à cette idée, les cocottes : on est parti pour plusieurs décennies à la sentir toujours plus dure, toujours plus profonde et toujours plus multiculti, sans aucune réaction populaire d'aucune sorte.
Sauf si vous êtes assez à bout nerveusement pour coller cette belle étiquette sur le cirque de rue façon dreadlocks-djembe-jonglage ou sur le vote massif pour la même vieille droite molle que depuis un demi-siècle, évidemment. Il est vrai qu'on a les manifs spontanées qu'on peut. Dans un hospice de vieux, quand les gens se lâchent, ça sent plus la pisse que les pneus brûlés, que voulez-vous.
Post-scriptum : Question incitation à l'immigration massive, les ricains sont aussi largement en avance sur nous autres Vieux-Européens. Sarko parlait d'hexagonifier toute gonzesse maltraitée à la surface du globe, c'est encore loin du niveau de leur Green Card Lottery et du très éloquent Diversity Immigrant Visa Program...
12:50 Publié dans La Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (0)
21/05/2007
QUAND LE CERVEAU SE MET AU VERT
Moritz Leuenberger, notre frétillant Ministre des Transports et de l'Energie, a de bien belles idées pour refroidir le climat de la planète à partir du territoire helvète. On ne manquera pas de lire sa prose parfois francophone sur son blog perso, dont on doit pouvoir trouver l'adresse quelque part ici. Paraît qu'on y cause dans les commentaires. Je n'ai pas été voir, pas parce que je n'ai pas le temps ou parce que j'ai d'autres choses à foutre, mais basiquement parce que ça a l'air chiant.
Bien évidemment, en tant que Premier Chef de Gare de la Nation, l'aimable socialiste biennois trouve que prendre les transports en commun, das is sehr super. Ben oui mais ça coûte cher. Suffit pas que poser ses fesses dans un seconde classe coûte abominablement plus cher qu'en France (sur le trajet Lausanne-Paris, une bonne moitié du billet est amortie avant même de sortir des frontières), faut encore trouver plus de blé pour inciter les bagnolistes à laisser leur Tueurs d'Ozone au garage. Souissinfo nous informe récemment qu'un des moyens de renflouer les caisses des Chemins de Fer Fédéraux serait d'imposer le "Road Pricing", gerbatoire néoanglicisme qui décore une réalité bien simple : le péage routier, du genre que les Londoniens se prennent dans la gueule depuis 2003, je crois.
Le truc du "pollueur-payeur", c'est pas nouveau, et qu'on aime ou pas, ça peut sembler logique. Tu casses Mère Nature avec ton 4x4 ? Tu passes à la caisse, mon cochon. Même principe que pour la clope, somme toute : pas question d'interdire ouvertement, on va juste augmenter les prix régulièrement, en prétendant qu'à force les accrocs du clou de cercueil seront dégoûtés de leur tétine cancérogène parce que ça coûte trop cher. C'est notamment comme ça qu'on finance l'AVS dans notre belle démocratie directe, en faisant investir ceux qui vont mourir jeune dans l'avenir de ceux qui vivront vieux.
Même logique bouffonne dans le présent cas de figure, avec peut-être un chouilla plus de gonflitude : s'agit pas seulement de forcer Monsieur Moyen à prendre le train plutôt que la caisse, on compte en plus sur ceux qui s'accrocheront à leur volant pour payer les InterCity des malheureux piétons et/ou des Ecocitoyens responsables. On compte donc sur une bonne majorité de conducteurs acharnés pour rentabiliser les nouvelles douanes urbaines, supposées remplir les trams jusqu'à la gueule et réoxygéner notre pov' planète asphyxiée.
On vit quand même dans un putain de chouette pays. Pas étonnant, comme le répète monsieur le Ministre des Taxes Hulotières, que la Suisse soit vantée mondialement comme un modèle en matière de bidouillages pseudo-écolos.
18:10 Publié dans De quoi j'me merde ? | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ecoarnaque, ton destin c'est le train, pollueur-bonne-pomme
LA HONTE DES FUTURS ARCHEOLOGUES pt. II
La foi en la Croissance se comprend mieux si l’on garde en tête que le dernier Occidental est avant tout un boutiquier. Il voue à l’agriculture un mépris ardent, la confinant aux populations extra-européennes et chargeant ses élites de détruire toute possibilité d’autosuffisance alimentaire continentale. Il méprise également l’ouvrier et l’artisan, jugés trop instables et trop coûteux par rapport à la machine.
La dégradation conséquente de la qualité des produits semble l’indifférer complètement et sa passivité face aux délocalisations et aux fusions des entreprises peut être considérée comme une acceptation des décisions économiques prises par l’aristocratie. De même, l’absence de toute jacquerie démontre la résignation, sinon l’acceptation de la paysannerie face à sa condamnation. Ses rares mobilisations tournent autour des aides que lui concède le Souverain pour adoucir son trépas et achever de réduire la tradition en une industrie aussi déshumanisée, cradingue et polluante que les autres.
L’accumulation de signes extérieurs de richesse s’est étendue à l’ensemble de la société, y compris aux classes laborieuses ; ces dernières, tout en entretenant un sourd ressentiment à l’égard des nantis, ne méprisent pas leurs symboles et les affichent fort volontiers. Vivre comme un bourgeois tout en crachant sur le Bourgeois n'est pas une contradiction, même chez le Bourgeois lui-même ; l'époque est de toute manière au reniement de soi et toutes les formes de masochisme sont auréolées d'un relatif prestige.
Les couches les plus basses de la société, vivant de rapine et de chantage affectif, échappent encore moins que les autres à la fascination pour l’or et les verroteries. Seules d’antiques civilisations sud-américaines les surpassent dans leur amour des ornements massifs et inconfortables. Tout en entretenant une sous-culture d’opposition factice aux classes dirigeantes, elles sont les fidèles les plus fanatiques du Veau d’Or.
Encore perçu comme humiliant quelques générations plus tôt, l’endettement s’est généralisé à l’ensemble du corps social. Il est banal pour un citoyen de vivre au-dessus de ses moyens et la figure de l’usurier a intégralement perdu son caractère négatif, devenant l’une des professions les plus rentables et les plus respectables du système économique.
Certains auteurs contemporains parlent même d’une « financiarisation » de l’économie, les fortunes les plus colossales ne dépendant plus de la qualité des produits ni de l’ampleur des domaines terriens. La démocratisation de la carte de crédit remplace peu à peu le papier-monnaie, faisant dépendre la richesse concrète de chaque personne de la stabilité et du bon vouloir des banquiers, un monopole perçu comme naturel et légitime.
Contrairement aux siècles précédents, le financier ne se contente plus de faire et défaire les monarques : il les remplace carrément au sommet de la hiérarchie sociale et si la Bourse ne remplace pas officiellement le Parlement, c'est sans doute plus par paresse que par manque d'intérêt pour la chose publique ou par démocratisme pointilleux. L'idée est répandue que la politique est une affaire suffisamment idiote pour être confiée à des professionnels du mandat et de la commission d'enquête.
(A suivre, encore...)
11:50 Publié dans Marées Noires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Archéomonculisme, chantage affectif et rapine, usure is good for you