02/03/2008
DANSE DE GUERRE INDIGENE
15:31 Publié dans De quoi j'me merde ? | Lien permanent | Commentaires (2)
29/02/2008
BON, C'EST BIENTÔT L'APERO...
"But that's the way I like it, baby, I don't want to live forever".
Motörhead, Ace of spades
16:19 Publié dans Survie musicale zonarde | Lien permanent | Commentaires (0)
MALTRAITANCE CITOYENNE, SUITE ET ESPERONS FIN
Donc, mise au congélo par les autorités d'occupation hexagonales de la version scolaire de C'est mon Shoah. C'est peut-être définitif, peut-être pas, je n'ai pas tout suivi, je m'en fous. Comme déjà dit plus tôt, avec ou sans ce nouvel outil de trépanation pédagogique, l'école obligatoire restera l'usine à mongols qu'elle est depuis trop de lunes.
Si l'on tend l'oreil, on peut distinguer, dans le brouhaha feutré des salles des maîtres, de discrets râles de soulagement... C'est le cri d'amour soumis de milliers de profs, reconnaissants de ne pas devoir affronter une nouvelle fois les nouveaux colons, qui avaient déjà toutes les peines du monde à ne pas insulter la mémoire du capitaine Dreyfuss en classe d'histoire...
Ceci dit, il doit y en avoir qui sont un peu déçus. Tout espoir n'est pas perdu et je suis heureux de pouvoir le leur confirmer. S'ils arrivent à convaincre l'artiste polonais Zbigniew Libera de produire certaines de ses oeuvres en série, nos chers mouflets devraient pouvoir grandir ludiquement avec aux tripes le vertige métaphysique de la mort industrielle. Vertige sans lequel, cela va sans dire, on est qu'un petit salopard ingrat et irrespectueux des ancêtres d'autrui (merci à Frater Piotr pour ce tuyau fort Citoyen):
Post-bloggum : sinon, "Survivre avec les loups", c'était du flanc, mais ceux qui y avaient sincèrement cru devraient, eux aussi, survivre sans trop de problèmes à cette autre bête féroce qu'est le ridicule. Ils devaient avoir "Au nom de tous les miens" dans leur bibliothèque, de toute manière...
11:57 Publié dans Chez les boniches de la Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (0)
27/02/2008
NEVER MIND CARLA
Une Piotrerie supplémentaire, conçue dans un instant de fièvre créatrice à partir d'un jeu de mot délicieusement idiot. La cible est facile et j'ai quelque vergogne à donner ainsi dans le pipeaule, mais un véritable dandy se ferait perforer la couenne plutôt que de laisser passer une occasion de dire une énormité. Dédicace spéciale aux visiteurs d'ex-France. Ti cliques dissus et ti l'as en grand dans ine aut' finêtre. Enfin "en grand", c'est beaucoup dire.
Post-bloggum: hébergé ailleurs provisoirement ailleurs, histoire qu'on voye mieux...
22:50 Publié dans Pi(o)treries | Lien permanent | Commentaires (0)
VITE ET BIEN
Chacun ses raisons minuscules pour dégueuler le monde moderne. En voilà une qui pourrait bien en transcender quelques-unes, entre individus qui ne se croiseront jamais : le refus horrifié d’une existence longue et chiante.
On est ce qu’on mange et on mène la vie qu’on choisit, il paraît. Ça reste à voir. C’est même tout vu. La seule marge de manœuvre véritable de l’individu, c’est de choisir entre se foutre en l’air d’un seul coup ou à petit feu. Les bonnes mœurs et les impératifs de la Croassance privilégient la seconde option. Ça tombe bien, parce que c’est aussi ce que la lâcheté ordinaire permet d’accomplir sans trop d’effort. Suffit de se laisser aller, de se fondre dans le cortège des porcs, de suivre paisiblement le mouvement. C’est pas les tisanes et les gélules qui manquent pour donner un coup de pouce à un « paisiblement » pas évident au début. Le secteur pharmaceutique, poumon de l’économie du pays. Croyez au hasard.
Le but ultime de ceux d’entre vous qui se cassent le plus le cul au boulot ou aux études, c’est l’espoir d’échapper à l’écrasement langoureux que subit la majorité.
Grignoter un peu de pouvoir et d’indépendance franchisée. Deux pièces en plus dans l’appart. Une plus grosse bagnole. Plus de temps libre pour s’avachir ou se sculpter d’éphémères abdos. Moins de culs à lécher et plus de langues collées au vôtre. De brefs espaces de silence et d’isolement purs, loin de la ruche hystérique où grouillent nos prétendus semblables. Un plus gros casse-dalle et de meilleures godasses pour allonger sa distance dans le même putain de marathon des aveugles.
Clin d’œil au fantôme de l’ami Raton : l’ordre ancien se basait sur trois castes qui assuraient la sécurité collective (Guerre), le ravitaillement (Agriculture) et le bricolage d’un sens de la vie aussi rigide et élaboré que possible (Spiritualité). La modernité a bousillé cet ordre ancien. Le guerrier est devenu Sécu. Le paysan est devenu industriel. L’intello-pourrisseur a évincé le prêtre. Et toute prétention à l’utilité collective a été réduite à sa seule dimension économique. Le dernier âge de l’Occident est le fruit des amours immondes entre hospice et shop de station-service.
Sois rentable pour être « utile ». Ou fais-toi mettre.
Car il y a bien des manières de se faire mettre au service du Bien Collectif défini par nos éleveurs démocratiquement élus. Ça commence par accepter l’idée fondamentale qu’on ne s’y consacre qu’en-dehors des heures de bureau. C’est le principe même du Bénévolat : tu « veux bien » consacrer du temps de survie disponible à ceux qui survivent moins bien que toi. Ou les populations-cibles que les experts désignent comme tels, plutôt.
Creuser des puits dans les dunes. Construire des écoles et des dispensaires dans la brousse. Donner des cours de français aux Inintégrables. Organiser des Festivals de l’Ouverture et de la Tolérance. Enseigner la Repentances aux pâles et le Ressentiment aux foncés. Ficher et dénoncer les Mauvais Citoyens – à noter que, dans ces derniers domaines, il y a quand même de belles occasions de carrière.
Nous ne voulons rien de tout cela. Nous voulons une vie courte et utile.
13:54 Publié dans La Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (4)
LE SECURITARISME EXPLIQUE AUX AUTISTES
Me rappelle plus si je l'ai déjà reposté, celui-là. En hommage à son auteur, parti sous d'autres cieux et qui pimentait savoureusement nos MAJ novopressoises, il y a de celà quelques lunes.
12:46 Publié dans Exhumations | Lien permanent | Commentaires (2)
26/02/2008
ILS SONT PARTOUT
Décidément, d'un pays à l'autre, on croise toujours les mêmes sous-merdes dans la rue.
14:11 Publié dans La Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (3)
LOUDPIPES - "DOWNHILL BLUES"
Putain, enfin réussi à inclure une vidéo directement dans le corps du texte...
12:29 Publié dans Survie musicale zonarde | Lien permanent | Commentaires (1)
25/02/2008
MALTRAITANCE CITOYENNE, BIS
La peste soit de ces dessineux qui croient encore qu'il faut utiliser un Mac pour faire des gribouillages en ordre - et qui conséquemment vous refilent des fichiers en bitmaps juste impossibles à poster sur cette diablerie d'interface bloggesque. Pour la dernière Piotrerie en date, c'est par là que ça se passe. Quelques saloperies de pub devraient s'afficher en-dessus, pas pu faire autrement.
Dédicace spéciale à Arno K., pour avoir dit la même chose que Dieudonné mais sans chercher à faire rire personne.
01:22 Publié dans Pi(o)treries | Lien permanent | Commentaires (6)
24/02/2008
"ALARMAAA"
Après Coup d'Etat, devenu entretemps un Rives Droites plus très vigousse depuis quelques mois, apparaît un nouvel annuaire de divers infréquentables. Pas de jeu de quilles sans son chien : on m'informe il y a peu que j'y figure en bonne compagnie. Sur un malentendu, il y a plein de choses qui peuvent marcher.
23:01 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (0)
STILL NOT MALE CHAUVINIST PIG ENOUGH
Frère Piotr, résumant bien mon sentiment inarticulé, pronostiquait que "la Zone était exclusivement un repère pour velus désabusés". Et comment en aurait-il pu être autrement ? Parcourez l'Europe dans tous les sens ; recensez-y les fafs, puis les nihilistes. Croisez les variables et contemplez les chiffres, si tant est qu'ils atteignent la décimale réglementaire. Aucune chance d'atteindre les quotas en matière de représentation féminine. Lancer des briques sur la police et échaffauder des plans de guerre civile, ça a pas l'air d'être leur truc. C'est sans doute un énième artifice de la Nature pour assurer la survie de l'espèce. Et pourtant, putain, faut croire que je n'ai vraiment pas tapé assez fort.
Il y a au moins deux femmes qui lisent ce putain de blog, et ni l'une ni l'autre ne sont ma mère ou ma régulière.
La première, je sais qui c'est. J'ai même bu des bières avec, ça et là en ex-France. La dernière tournée commence à sacrément dater, d'ailleurs, il faudra remettre ça dès que j'aurai un train de vie moins romanichel. Connaissant l'individue, respectable mère de famille au demeurant, je ne m'étonne guère de son intérêt pour des salissures lettreuses. Des enragées, ça existe aussi.
La seconde, j'ignore exactement qui c'est. J'apprends son existence par ledit Piotr, pas plus tard que ce soir. Une jeune fille bien comme il faut qui écrit un blog girly. J'exagère à peine, pour le plaisir du contraste. Si j'étais d'humeur à me la péter, je me laisserais aller à une métaphore sur l'air de La Belle et La Bête. Mais malgré l'heure avancée de ce samedi, je suis sobre et dépourvu de toute excuse liquide pour un élan de gonflitude déraisonnable. Restons-en à un modeste "Souris blanche et Rat gris". Et puis la femelle revendique également ses lectures de FDesouche, du Bal des Dégueulasses et du Grand Charles, la cage est à partager avec d'autres rongeurs.
Adieu rêves de gloire dans le rôle du Salaud de ces Dames.
00:27 Publié dans De quoi j'me merde ? | Lien permanent | Commentaires (2)
22/02/2008
EXTENSION DU DOMAINE DE L'ANTIZONE
Deux nouvelles échappées dans la rubrique des Fouteurs dignes d'attention, et qui poussent le vice jusqu'à foutre cette page en lien dans l'espoir mal déguisé d'en détourner les milliers de visiteurs uniques et raffinés par jour. Y a de ces sagouins, tout de même.
Allez donc dire à Tang tout le mal que vous pensez des écoles qu'on ouvre pour préparer aux prisons ; ceci fait, vous pourrez faire un tour chez B&A et lui expliquer que la viande de cheval, c'est mal mais qu'est-ce que c'est bon.
10:12 | Lien permanent | Commentaires (1)
20/02/2008
MALTRAITANCE CITOYENNE
C'est une gamine qui n'a pas dix ans. Des yeux immenses, très bruns et encore timides malgré la vie animale qui y pétille déjà, électrique. Une fausse calme. Tu m'étonnes, vu sa mère omniprésente, plus dévoreuse d'espace qu'un trou noir... Difficile à mettre en confiance, la môme, surtout vis-à-vis de ses capacités scolaires. De la peine à se concentrer. Comme tous les gamins. Mais les cours se passent assez bien.
L'heure touche à sa fin, c'est le moment de refermer les bouquins. La môme traîne un peu dans le coin, sa mère n'est pas encore là pour l'embarquer. La conversation continue, dévie sur quinze sujets différents, communiquant entre eux par d'étonnantes capillarités.
Pourquoi les gens, jeunes ou vieux, veulent-ils toujours aborder des sujets "sensibles" avec moi, putain ?
"Hé, Msieur, pourquoi les Africains ils ont la peau noire ? Sans vouloir faire de racisme..."
La prudence extrême de la remarque me laisse un peu hagard. Je m'aventure pas trop, je cause de mélanine, de protection de la peau contre le soleil, banalités sans risques. La voilà partie.
Je pense à mon propre parcours, à ma curiosité insupportable à son âge. Je me rappelle pas m'être posé ce genre de colles, et encore moins avoir eu le réflexe de mettre une capote morale sur mes questions.
C'est pas quelque chose qu'elle a inventé toute seule, ça. C'est du terrorisme intellectuel systématique. On a visiblement le droit de pourrir la tête des enfants avec des paniques obsessionnelles pour en faire de bons citoyens. Ca ne date pas d'hier, ce n'est pas près d'arrêter.
Alors la micropolémique de nos voisins d'ex-France autour de la Shoah-pour-les-nuls, y a-t-il vraiment de quoi chier un morbier ? On est en plein Business As Usual. Il y a eu pas mal de commentaires, plus ou moins pertinents, au sein du Bloghetto, mais les plus cons se cuisinent à base de "Quand même, il exagère Sarko"... Il exagère quoi au juste ? Est-ce qu'il n'est pas exactement dans le ton habituel ? Pile-poil dans le registre archiconnu ?
Ca donne envie de ressortir les antiques vinyls de Minor Threat, tiens... Ou plus simplement de se cantonner à la reprise de leur Guilty of being White par Slayer :
I'm sorry
For something I didn't do
Lynched somebody
But I didn't know who
You blame me
For slavery
A hundred years before I was born
Guilty of being white
I'm convicted
Of a racist crime
I've only served
19 years of my time
14:40 Publié dans Chez les boniches de la Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (8)
19/02/2008
PARLE AVEC ELLES
Pour faire suite à certaines choses abordées ici. Il y aura un peu de tout, et ça risque une fois de plus de n'être ni très clair ni très cohérent. En plus de ça, s'attendre à une bonne couche de prétention et de mouche-du-cochisme, mes excuses à ceux qui auront le courage d'en lire une partie.
Je maintiens, et pardon pour les platitudes qui vont suivre, que tout l'art de la politique moderne, pour tout ce qui ne concerne pas des tractations gerbatoires à l'abri des coulisses, consiste à flatter l'opinion publique. A la convaincre que les experts savent mieux qu'elle ce qu'il lui faut. A détourner ses messages maladroits pour justifier ex post tout le mépris qu'on lui témoigne d'ordinaire. Et plus généralement à étouffer l'électeur sous un arsenal de distractions massives. Règne absolu de l'institut de sondage, du papparazzo et du buzz. On est d'accord ? Cool, on continue. Une objection ? Poursuivre la lecture ici.
Il y a plusieurs causes identifiables à la stagnation perpétuelle du camp identitaire et à la confidentialité de son discours. On en connaît certaines par coeur, qui sont plus ou moins des alibis (omerta, lois liberticides, monopole médiatique). Il y en a d'autres dont on se doute moins et dont on ne cause pratiquement jamais dans les milieux dissidents. En premier lieu, l'incapacité fondamentale de parler un langage compréhensible par un auditoire féminin.
Nietzsche postulait qu' "au théâtre, on devient peuple, troupeau, femme, pharisien, électeur, fondateur-patron, idiot." (Nietzsche contre Wagner). La liste des équivalences n'est pas très flatteuse, surtout pour les pharisiens. (Et soit-dit en passant, c'est pas avec de telles sorties qu'on se constitue un lectorat à chromosome XX.) Mais elle a été parfaitement comprise par les plus grandes gueules des médias. Faire vibrer la corde sensible. Arracher des larmes à la ménagère. Masturber l'instinct maternel pour doper le marché de l'humanitaire, de l'immigration massive, du Devoir de Mémoire Sélective.
Habla con Ellas et tu parleras à toute la planète. Les porte-voix de la Fafitude ne parlent pas aux femmes et ces dernières le leur rendent bien.
Pratiquement aucune souris dans nos rangs. Elles n'y ont qu'un rôle de décoration ; on l'embarque pour parader si elle est remarquablement belle, pour tenter de la familiariser avec nos travers militants si elle est plus ordinaire, pour jeter les bases fragiles d'une future éducation familiale si on l'inclut dans nos projets à long terme. Mais soyons francs : elles n'ont pas leur place dans nos rangs parce que nous ne leur en faisons aucune. Machisme primaire pour les uns, traditionnalisme sectaire pour d'autres, misogynie enragée pour quelques-uns - incompréhension viscérale de l'âme femelle pour pratiquement tout le monde.
Nous parlons guerre, affrontement, violence verbale, nettoyage ethnoculturel, absence de nuance, refus du dialogue, stratégies, que des choses auxquelles elles n'entendent rien, qu'elles n'aiment pas, qui les hérissent. Pourtant il semblerait bien qu'historiquement l'électorat féminin penchait plus volontiers à droite. La gauche, c'était la révolution, la prise de risque, les ennuis avec la police, la tentation de commettre des attentats, la nécessité de partir en guerre s'il le fallait. Autant de choses qui nuisent à la stabilité de la famille, qui ne ramènent pas le repas du soir, qui ne paient pas les assurances, qui mettent en danger les mouflets. A proscrire. On me dira qu'il n'a jamais manqué de passionarias chez les bolchos, je répondrai que des mères de familles n'étaient pas vraiment majoritaire. L'activisme gauchiste, depuis un siècle, a essentiellement servi aux militantes d'échappatoire à un rôle social et sexuel perçu comme oppresseur, limitateur, menant à la dépendance et la servitude.
Chacun sa petite explication pour expliquer que nos cousines, copines et frangines soient passées, en moins d'un siècle, du statut de rempart de la famille à celui d'auxiliaires du suicide clanique. C'est la faute aux gauchisses, au complot casher, à la télévision, à Syphone du Bavoir, à pas de chance. Malgré les apparences, il y a peu de choses de changées. Là où l'homme ira lécher les égoûts pour être du côté du manche, la femme, plus précisément, se pliera aux pires diktats pour être du côté de l'Ordre Moral. Son univers est fait de Garanties, de Contrats, d'Assurances, de Calculs à la virgule près de ses intérêts et de sa protection. Défavorisée en cas de confrontation physique, il lui faut être proactive, limiter les risques par avance, se prévoir toujours une sortie de secours et n'improviser qu'en dernier recours. Tout l'incite donc à entretenir les meilleurs rapports possibles avec le clergé du moment.
Les culs-bénits de la vieille Europe sont laïcards, immigrophiles, intraitables sur les convenances, troisième dan en langue de pute, consuméristes et orientés tout entiers vers l'avènement du règne du Risque Zéro. Soyez potes avec les curetons de toutes ces chapelles spécifiques et vous vivrez loin des emmerdes. Le deal est aussi simple que ça. Il faudra être debout avant l'aube pour séduire Charlotte avec des ritournelles de dissidence, de liberté sans parachute et de quarantaine sociale. C'est une des plus belles quadratures du cercle de notre temps.
*
Nous pouvons tenter de changer les choses, lisser l'image, donner dans le lexique PC, combattre la diabolisation. On a vu, chez nos copains frouziens, la grande réussite du FN sur ce plan-là, n'est-ce pas. Quant au Bloc et ses slogans à base de "0% racisme", pas sûr que ça mobilise grand monde. Ce n'est pas qu'il faille impérativement donner dans le White Power carnavalesque pour organiser le sauvetage de ce qui peut l'être ; c'est simplement que la non-violence face à un gang armé de manches de pioches, j'y crois assez peu. De l'autre côté de la frontière clanique, la plupart se permettent le luxe du métissage de confort sans jamais verser dans l'autoflagellation. Chez les blanchouilles, c'est au contraire un cocktail relativement obligatoire. Les principes d'autodéfense valables dans la rue s'appliquent tout aussi bien sur le plan culturel : d'accord de baisser sa garde si on est le dernier à le faire. Pour l'instant, le désarmement n'est prôné qu'à nous autres futurs ex-autochtones. Et une fois de plus je digresse.
On peut aussi décider de conserver nos prérogatives, nos instincts, notre discours guerrier, mais alors il faut complètement RENONCER à mobiliser l'opinion publique, à "réveiller" nos semblables, se passer définitivement de leur soutien même passif. Pour attirer leur attention, il faut donner dans la sensiblerie, le victimaire. Certains s'y sont essayé mais un blanc hétéro mâle ne passera jamais pour une victime, même s'il est trois fois moins balaise qu'un Fifty Cents. Alors autant oublier et passer à l'action communautariste, l'option sécession, l'abstraction complète de la politique en tant que gestion des affaires de la Cité, s'extraire de la Cité où nous n'avons de toute manière pas notre place et en recommencer d'autres ailleurs, selon nos propres règles. C'est encore l'option qui semble la plus raisonnable, mais c'est peut-être autant une question de tempérament que de rencontres heureuses.
Pendant longtemps, plongé dans les bouquins de Soral, j'ai volontiers martelé à mon entourage - majoritairement femelle, qu'y puis-je ? - cette idée d'une féminisation massive de la société dans son ensemble. Ca semblait logique et démontré quotidiennement. Pères absents, garde des enfants systématiquement accordée à la mère si cinglée qu'elle soit, pensions alimentaires qui mettent un divorcé sur les rotules, valeurs de Dialogue et d'Acceptation prônées à toutes les sauces, mascara et antirides spécial poilus, idéal masculin adapté des fantasmes homos, bref un immense troufignonage de la civilisation, dépassant en grotesque et en cageauxfollerie les derniers instants de la Rome impériale.
Ca semble amplement plus compliqué que ça. C'est pas plus mal, j'ai plus de slogan au pochoir ni de tracts ready-made à fourguer à personne.
Il est indéniable que la société civile est de plus en plus élaborée pour s'adapter aux seuls besoin de la mère abusive et de la carriériste à sex-toy. Mais depuis que les questions politiques ne tournent plus qu'autour de préoccupations des épiciers planétaires, nos culs à tous et toutes ont été vendus à un Marché qui, lui, fonctionne exclusivement aux valeurs masculines les plus outrancières.
Nous sommes certes incités à nous pédalifier au plus vite, mais on ferait bien de garder en tête que du côté des gonzesses, ce n'est pas plus rose, tout étant fait pour les transformer en Drag Kings.
Maman doit rester culbutable par le donneur-de-sperme, "active" (ce qui signifie qu'éduquer et protéger sa progéniture est considéré comme de la glande) et être impeccable et naturelle à la fois 24h/24 . Faire le même boulot qu'un mec, en devant se comporter plus dégueulassement que lui, avec la trouille au ventre d'être prise en flag' de faiblesse, sans jamais franchir le pas et se la jouer camionneuse ou mâtonne. Une main de fer qui leur déboîte l'épaule, enveloppé dans un gant de velours qui les étouffe. Ce qui nous mine le plot dans nos contacts avec nos voisins leur dessique l'âme dans leurs rapports professionnels, avec en plus l'obligation de rester fraîche, jeune, étincelante et "glamour" même en train de dégueuler leur alcopop sur un coin de macadam.
Je suis pas très fort en compassion mais pour le coup, ce Girl Power a de quoi foutre un sérieux cafard.
Par contre, le gros loser croisé l'autre jour, santiags aux pieds et Jean-Phillipe Smet en dossard, qui m'explique qu'il préfère les Asiatiques parce que les Européennes sont trop dures à vivre, je pourrais pas lui pleurer sur l'épaule sans une portion d'échalotes sous le nez. Mais là encore je digresse. De toute façon ça commence à être vraiment trop long et bordélique, alors restons-en là.
12:55 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (8)
14/02/2008
" L'ABÎME SE REPEUPLE "
L'Occident qui s'étouffe dans ses propres déjections, pas de choc des civilisations mais leur effondrement unilatéral, aucun potentiel révolutionnaire à chercher dans le Lumpen si rageusement fellationné par les gauchistes, relations incestueuses entre discours sécuritaire et comportement racailleux, horreur sans nom de vivoter dans un monde où tout est falsifié, voici quelques-unes des thèses développées dans ce texte carré et couillu. J'en avais posté un court extrait il y a un jour ou deux, en voici l'intégrale.
Réflexion compacte, pamphlétaire et post-situ (pour autant que ça veuille dire quelque chose et que Semprun accepte cette pauvre étiquette) sur l'état de décomposition du monde observé il y a dix ans. Quasiment rien à rajouter ou retrancher. Stylistiquement, s'il y a de belles fulgurances et des formules qui frappent, c'est souvent difficile à suivre, il faut bien l'admettre. L'auteur tend à privilégier les phrases interminables, farcies de subordonnées et de précisions qui auraient fait d'excellentes notes de bas de page. Il y a aussi ces nombreuses citations sans référence, qui n'apparaîtront comme évidemment classiques qu'aux spécialistes les plus pointus. Ca reste malgré tout une lecture très profitable, qui remettra à l'heure la pendule du lecteur persévérant.
Il n'est pas lu chez les crasseux parce qu'il n'y est pas question de classe, et on l'ignore chez les mythos parce qu'on n'y ramène pas tout à l'ADN et à la matraque. Ceci dit, son auteur serait sans doute un peu interloqué de voir son bouquin recommandé en ces lieux infréquentables. En le proposant à mon microscopique lectorat, j'espère contribuer à la diffusion de ses idées sans trop nuire à ses intérêts.
<< L’abîme se repeuple donc : dans une lointain brouillé de reportages télévisés, des pays entiers y sont précipités par la modernisation qu’exige la fuite en avant économique ; et ici même ce sont des foules stupéfaites qu’on pousse avec de moins en moins de ménagements rejoindre tous ceux qui y croupissent déjà. En Europe occidentale, le choc en retour de la décomposition imposée à la planète, du saccage planifié de toute indépendance matérielle et spirituelle à l’égard des rapports marchands, commence seulement à faire pleinement sentir ses effets. Mais le flot de réfugiés qui viennent battre les frontières de ce très relatif abri européen apportent la nouvelle : le déclenchement d’une espèce de guerre civile mondiale, sans fronts précis ni camps définis, et qui se rapproche inexorablement, à l’Est, au Sud. De bonnes âmes pétitionnaires s’inquiètent de voir la France déroger à ses traditions historiques, se fermer aux étrangers, etc. Leurs protestations peuvent être d’autant plus vertueuses qu’elles ne tiennent aucun compte du monde réel et qu’elles ne se soucient pas un instant de ce que pourrait être une transcription dans la pratique des principes qu’elles invoquent (puisque au demeurant ce n’est pas l’abolition de l’Etat qu’elles réclament.) De toute façon le problème de savoir s’il faut ou non défendre l’Europe, ou la France , comme une forteresse assiégée, va être réglé autrement, ainsi qu’il est habituel pour ce genre de faux problèmes : cette forteresse étant déjà prise de l’intérieur, disloquée par le même cours accéléré des choses sur lesquels personne ne peut rien mais que tout le monde pressent désastreux. >>
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12/02/2008
PARTIR LOIN DE LA CHAROGNE
Parler du monde actuel comme d'un cadavre en décomposition n'est pas simple facilité rhétorique. C'est une image, mais de celles qui servent à imaginer juste : l'ayant à l'esprit, on distingue mieux ce qu'on a sous les yeux, et toutes sortes de phénomènes, sinon passablement déroutants, deviennent intelligibles. A commencer justement par ce sentiment universel qu'il est désormais inutile de chercher à connaître de façon plus scientifique et détaillée le fonctionnement de la société mondiale. En dehors de ceux qui sont rétribués pour fournir des simulations théoriques, cela n'intéresse personne de savoir comment elle marche exactement; et d'abord parce qu'elle ne marche plus.
On ne fait pas l'anatomie d'une charogne dont la putréfaction efface les formes et confond les organes. Quand les choses en sont venues à ce point, il semble qu'il y ait mieux à faire : à s'éloigner pour tenter de trouver encore un peu d'air frais à respirer et reprendre ses esprits ; ou sinon, comme la plupart y sont contraints, à faire en sorte de si bien atrophier sa perception de la puanteur qu'on puisse s'en accommoder après tout, peut-être se divertir et même s'en enchanter de tant de corruptions variées et changeantes, fermentations inhabituelles et gargouillements ludiques qui enflent de leur exubérance la charogne sociale. Exubérance en regard de quoi ce qu'il reste çà et là dans les moeurs de vie vivante paraît d'une stabilité bien ennuyeuse, que ne peuvent songer à défendre que des conservateurs et des réactionnaires terrifiés par le changement. Et certes aucun organisme vivant ne peut être aussi surprenant, inédit et labyrinthique que ce qu'en fait, un court moment, son pourrissement.
Jaime Semprun, L'abîme se repeuple, Encyclopédie des Nuisances, 1997
12:45 Publié dans La Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (1)
09/02/2008
CE QUI TE DETRUIT NE ME REND PAS PLUS FORT
Pour faire suite à une récente conversation autour d'une foccacia et d'un verre de rouge avec MM. Abouziaff et Raskolnikof. En espérant que d’autres qu’eux arriveront à suivre :
* * *
« Penser global et agir local », on a beau dire, c’est tout sauf évident. On peut carrément affirmer que c’est antinomique. On en trouve tous les jours des preuves chez les altermondialistes, pour qui l’activisme régional n’est jamais qu’une étape obligée sur le chemin de la grande partouze planétaire. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, c’est un truc qui leur a toujours échappé. Le Melting Pot mondial ou nada. Il leur importe moins d’être Citoyen du Monde que d’être originaires de nulle part.
Pour nous autres Affreux, c’est légèrement différent, mais ça revient la plupart du temps au même : si eux se battent pour Un monde meilleur, partout avec les mêmes outils et le même discours, notre combat s’oriente plutôt contre Le Meilleur des Mondes, ici et maintenant, en se contrefoutant de ce que notre Prochain et notre Lointain peuvent bien en penser. En-Face se focalise sur les causes générales, méprisant les conséquences locales ; inversion complète du cliché de notre côté des barricades : Maîtres chez nous, advienne que pourra partout ailleurs.
Ce qui différencie essentiellement des causes et des effets directement liés entre eux, c’est l'expérience directe qu’un individu peut en avoir. En clair, si un salopard me casse quelques côtes quand je suis par terre, ma première priorité ne sera pas de savoir pourquoi il l’a fait ou s’il a d’autres victimes à son actif. Il s’agira en premier lieu de laisser le calcium se ressouder, puis éventuellement de déchirer la gueule de l’indélicat. Qu’il soit une authentique ordure ou un simple exécutant sera considéré comme annexe.
Appliqué aux grands mouvements de l’Histoire, un tel comportement peut être considéré comme apolitique et plutôt bourrin. Il y a simplement un blocage normal, humain, instinctif, entre le constat global et l’action locale. Je vis à une époque précise sur un coin particulier des terres émergées et ce qui se passe ailleurs ne me touche qu’indirectement, quand bien même on me démontrerait la limpidité de la mécanique à l’échelle planétaire. Je dois d’abord sauver ma peau et protéger celle des miens avec ce qui me tombe sous la main. Plus d’armes, plus de moyens, plus de troupes et une meilleure logistique seraient bienvenus, mais pas de bol, j’ai rien de tel à disposition.
Cette nécessaire adaptation à la situation explique bien des discours biaisés, bien des activismes bâclés et bien des alliances contre-nature. Sur dix obsédés du Coran, combien ne dissèquent leur trois sourates par jour que parce qu’ils croient avoir trouvé un « angle d’attaque » propice à toucher le plus grand public de blanchouilles possible ? Quelle proportion de patriotes croit sincèrement que la racaille et la liberté d’expression de quelques aboyeurs à casquette sont les menaces prioritaires de l’Europe ?
Une fois que la rage est retombée, d’autres évidences se mettent en place. Le clash n’est pas entre les civilisations ni entre certaines tribus urbaines à rangeos ou capuche. Une substitution démographique est bel et bien en train de se mettre en place, mais « Eux » et « Nous » faisons face exactement aux mêmes emmerdes un peu partout sur le globe.
Le binôme Coca et R’n’B partout, ce n’est jouissif pour personne, nulle part. Les Africaines s’infligent des décolorations du visage, les Asiatiques se font débrider les yeux, les populations arabes les plus pauvres crevotent en t-shirt de basketteur US, et les terres les plus riches en ressources de la planète voient leur jeunesse risquer leur vie pour rejoindre un Eldorado occidental fantasmé jusqu’au grotesque. La supermarchandisation du monde se met en place partout en même temps avec des conséquences diverses mais unilatéralement catastrophiques. Mais elle touche chacun d’entre nous de manière différente et, sauf à se plier à une doctrine tout aussi universaliste, il nous est impossible de réagir « spontanément » de manière collective et ordonnée. Les bolchos s’y sont risqués, ils doivent à présent se recycler dans le chantage écolocrate pour maintenir leurs structures militantes sous perfusion.
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Prenons un exemple frappant et que les sociologues de cour ne sont pas près d’analyser avec calme : l’omniprésence des références afro-américaines dans la non-culture musicale imposée à la jeunesse depuis dix ou quinze ans. D’un point de vue leucoderme décomplexé, s’infliger une heure de MTV débouche sur un bombardement de négritude hystérique sur fond de beatbox à paillettes. A toute heure, le modèle de virilité prôné se calque sur le bodybuildé du Bronx, couvre-chef à la dérive et décorations de Noël permanentes. A première vue le message peut sembler clair : Black ou Lopette, choisis ton camp, Face-de-Craie ! Avec la Tektonik , on peut même cocher la case la plus humiliante sans être homo…
Sauf que ça ne se limite pas à ça. A côté de ces Héros du Ghetto, on trouve aussi une flopée de salopes revendiquées, elles aussi porteuses d’un message esthétique extrêmement fort. Et c’est là que la négritude qu’on croyait unilatérale se prend un méchant coup dans l’aile. Une Mariah Carrey il y a une grosse décennie, une Beyoncé un peu plus récemment, une Rihanna actuellement, toute cette volaille caquetante a somme toute peu de choses en commun avec Venus Williams ou Whoopi Goldberg. Pas besoin de vous faire un dessin. L’afrocentriste enraciné y trouve-t-il vraiment son compte ? On ne le saura sans doute jamais mais on est en droit d’en douter, surtout pour ceux qui s’efforcent de dépasser le discours victimaire.
Et puis, plus largement, résumer la culture de tout un continent à une paire de baggys et une bagnole de maquereau, c’est tout aussi ignoble qu’un condensé de l’Europe à base de Gay Pride, de téléréalité et de carte Visa. Mais bon, semblerait que pas mal de Black Nationalists ne soient pas gênés par ça. Eux aussi doivent faire avec la situation donnée et le matériel humain disponible, je suppose. La Nation of Islam semble jouir d’un grand respect chez les zartistes qui font du rythme avec la bouche. On choisit pas ses admirateurs.
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La nuance fondamentale, pour les Zoccidentaux que ça gêne un peu de disparaître, c’est qu’ils vivent dans l’Oeil du cyclone, à l’épicentre du séisme qui a provoqué l’actuel tsunami culturel. Ce n’est pas qu’ils se contrefoutent du respect des autres civilisations que la leur ; c’est simplement que leurs culs se sont retrouvés en première ligne sans avoir rien demandé à personne. Ils servent de bétail à la fois aux usuriers, aux maîtres-chanteurs post-colonialistes, aux auxiliaires du remplacement de population, aux marchands d’Iphone et aux charognards du Lumpen. Ça fait quand même beaucoup d’ennemis à la fois, et pratiquement aucun allié digne de confiance. Nos semblables eux-mêmes valsent entre le coma culturel délibéré et la peur pavlovienne d’être perçu comme « fachos » - quant aux fachos plus ou moins assumés, ils ont la chair aussi faibles que les autres et il n’est pas rare d’en croiser qui maudissent le kebab tout en se goinfrant de riz cantonais…
Une vision réellement « politique » et cohérente des obstacles à vaincre supposerait donc qu’on s’affranchisse de toute cette subjectivité épidermique, dans tous les sens du terme. C’est un point qui se défend tout particulièrement si on garde ce qui précède à l’esprit : la majorité de nos contemporains se branle de survivre en tant que peuple, s’accommode volontiers d’un Etat toujours plus invasif, se fait mettre à chaque votation sans jamais être dégoûtée des urnes, et accepte le naufrage avec la décontraction béate du toxico en plein flash. Plutôt que de chercher à sauver qui que ce soit, nous ferions donc mieux de bosser à ne pas couler avec la masse, quitte à nager en étrange compagnie.
S’unir avec des patriotes de n’importe où pour contrer la Machine à déraciner les peuples ? Rien contre, au contraire ! Encore faudrait-il qu’on croise ici et maintenant, sur nos terres, des patriotes d’ailleurs qui ne nous crachent pas à la gueule, qui ne reluquent pas nos filles comme des suceuses bénévoles et qui aient le minimum syndical de considération pour nos ancêtres. Voilà quelques conditions absolument non-négociables que les théoriciens ont toutes les peines à intégrer dans leurs shémas. Or il se trouve que le trip à la Kami Seba – du moins la partie qui ne se résume pas à un pauvre sketch de Dieudonné… – n’a pas trouvé beaucoup d’échos chez les Afrocentristes. La tendance serait plutôt à un cocktail du genre « Fier de mes racines et hostile aux tiennes ».
C’est pas que ça nous pose problème : l’hostilité réciproque, c’est une question d’hormones, ça vient sans réfléchir, il faut au contraire se fendre l’entendement pour lutter contre et c’est ce qui séduit justement bon nombre de déséquilibrés chez l’élite intellectuelle européenne. Si les nôtres nous gerbent, on se consolera facilement que les autres ne nous aiment pas beaucoup plus.
Ce qui nous chiffonne la moindre, c’est le discours qui voudrait qu’on tende la main (j’ai dit la main, bordel) à des gens qui ont toujours la leur sur la crosse du flingue, ou sur un cahier de doléances parfumé au champ de coton.
Ce qui nous fout les glandes format pétanque, c’est de vivre sur nos terres en futurs expropriés, en étant supposés ressentir de la solidarité pour ceux qui s’y invitent avec l’insulte ou la revendication toujours pendue à la bouche.
Et voilà comment revient à la charge l’antique « My People, Right or Wrong » des familles, mais sous une version plutôt inattendue. On n’est plus dans la fidélité librement choisie et assumée : ce n’est plus qu’une question basique d’appartenance, qui persiste à transcender les choix philosophiques et les engagements moraux. Nous partageons le sort de ces fils de parents indignes, qui ne peuvent effacer leur ascendance malgré les reniements, les mauvais traitements, les abandons et les coups de pute.
Que mon peuple soit un ramassis de larves attentistes et décérébrées, soit, plus question de le nier ou de le minimiser. Que l’activisme natio soit un jeu de con, puisque l’organisme visé rejette lui-même ses propres anticorps, soit également. Perd-on pour autant son Histoire, son passé, ses racines ? Non. Notre identité perdure. Elle se définit par rapport à la collectivité. Tout le drame et l’ironie de la situation, c’est que ce collectif a accepté son éviction.
Nous voilà donc, plus que jamais, des nomades enracinés, des apatrides à mémoire longue, coincés au milieu de casaniers amnésiques. Nous ne pouvons plus ignorer que cet Autre, qui nous dispute notre territoire, est ravagé par la même pandémie, tordu par des souffrances similaires – ça n’y change que dalle. Les options sont réduites à quelques rares alternatives inacceptables : la fuite pour éviter la confrontation, l’affrontement au profit des gestionnaires du désastre, l’universalisme des favelas pour contrer l’universalisme des beaux quartiers.
14:25 Publié dans La Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (2)
07/02/2008
VOUS REPRENDREZ BIEN UN PEU DE YANG DANS VOTRE YIN ?
Saturés par les mauvaises ondes et le parfum de bile de ces pages ? Allez vous décrasser chez Jésus Franco, qui traite avec son aisance et sa précision habituelles de certains thèmes parfois abordés ici.
Edit : Et si les liens permanents foirent aussi bien chez vous que chez moi, démerdez-vous, ça s'appelle "Que faisons-nous ?" et c'est quelque part en milieu de page.
13:35 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (2)
06/02/2008
BROUGHT TO YOU IN ASSOCIATION WITH HATE INC.
Mes contritions aux Bistrocards assez charitables pour traîner ici et qui se verront servir une seconde louche de la même soupe. Ces lignes projetées à l'aveugle et en petit comité résument beaucoup de choses de manière assez concise. C'est donc du réchauffé en attendant pire, une Exhumation pour une carcasse encore très fraîche.
Pour les ceusses qui ne percutent pas le sous-entendus, qu'ils se représentent une causette où un intervenant disait ceci, rapport à l'héritage européen :
<< (...) De meme , la haine nous est étrangere , pourquoi s' abaisser au ressentiment quand on est chargé de tant de richesses. >>
Ce à quoi Yours Truly s'était cru autorisé à répondre :
Ah oué ? Cool. Mais j'objectionne. Mézigue et quelques dizaines de milliers de mes contemporains, tout ce que nous avons reçu comme richesse à la naissance, c'était précisément...
< la laideur marchande , le chaos urbanistique , la vulgaité du quantitatif, le rire de l'idiot , la bassesse spectacularisée... >
Jamais eu faim ni froid, jamais eu à mendier ou cogner pour assurer notre survie, pas grandi sous les bombes, juste une enfance terne, une adolescence stupide, un début de vie adulte inepte. Le tout en ne pouvant contempler que la crasse, la trahison, le trépanage enthousiaste, la bantoustisation tous azimuts, le tout noyé dans la honte d'être ce que nous sommes, de pas être plus bronzés, plus circoncis, plus pédés, plus femelles, plus n'importe quoi d'autre que de lointains rejetons de colons, de boursicoteurs, de pollueurs et de cimentiers.
L'ennui, puis le doute, puis le dégoût, puis la colère, puis la frustration de ne pouvoir rien faire d'utile. Avec en plus l'obligation de fermer sa gueule et d'être reconnaissants de ne pas agoniser dans la brousse la gueule couverte de mouches.
Peut-être que mieux nés et plus solides on aurait échappé à la haine. On y a pas coupé. C'est devenu une frangine siamoise. Mauvaise graine, viciée par une terre morte, dépouillée de son histoire et de sa sève.
Ca change quoi d'y avoir trouvé, hasard farceur, un trésor unique sur toute la planète ? Ca faisait déjà deux décennies qu'on trempait dans le marigot, On en a pris la teinte et le parfum. La rage épileptique, c'était le seul moyen de ne pas nous y faire, de ne pas commencer à aimer ça. Une putain de béquille pour se maintenir un peu digne et debout, pour claudiquer en marge de la mièvrerie et du reniement, les seules alternatives qu'on nous proposait.
La lignée, la transmission, la tradition, c'est quoi ? Un truc que ton Père te donne, qu'il a reçu de son Père à lui. Ca se redécouvre pas, ça se réinvente pas. C'est pour ça qu'ils sonnent si faux, ces paganos qui jouent à Panoramix en cuir noir, ces fils de personne qui causent nuit et jour de leurs Ancêtres mythifiés, ces troglos du bitume qui errent dans les ruines du Colysée ou de Stonehenge.
On n'a reçu que dalle. On a trouvé des trucs, on a appris que ça appartenait à des jeunes types comme nous il y a mille ans, des types qui vivaient pas en rampant, alors on essaie de les imiter au mieux, c'est tout. Mais c'est du bidon, personne n'y croit que parce que les autres font semblant plus fort que soi.
La seule chose qu'on ait de sincère, d'intégral, de rien qu'à nous, c'est la Colère. C'est un "abaissement" ? Tant pis. On était déjà nés par terre de toute manière.
16:14 Publié dans Exhumations | Lien permanent | Commentaires (5)
30/01/2008
UN BON DESSIN VAUT MIEUX QU'ON LONG TEXTE
Contribution perso de l'ami Piotr, bien connu des Bistrotards, en forme de variation esthétique sur quelques thèmes abordés ici il y a peu. Les tractations pour lui extorquer régulièrement d'autres productions vont bon train et à ce jour, la basse flatterie m'a permis d'éviter le chantage affectif ou la corruption. Enjoy.
00:48 Publié dans Pi(o)treries | Lien permanent | Commentaires (9)