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17/05/2007

DEUXIEME RATION DE MATOS NATIO-ANAR

Ca fait bien un an que je bosse sur cette tradoche. Le document pèse bien ses 317 ko et fait environ cinquante pages. J'en suis à la moitié, environ. Je vais le publier par chapitre. Ca permettra aux plus curieux et aux plus flemmes d'entre vous d'y jeter un oeil sans vous plomber la cafetière avec un volume entier d'un seul coup. En ce jeudi parfaitement dégueulasse météorologiquement, voici l'intro et le premier chapitre de <L'anarchisme philosophique et la mort de l'Empire, écrit par Keith Preston, publié originellement ici et franchouillé par mes humbles soins avec son aimable autorisation.

 

C'est un texte extrêmement ambitieux, qui tente "d'appliquer la théorie anarchiste traditionnelle à la situation mondiale que nous connaissons", pas une mince affaire donc. C'est l'oeuvre d'un type bien documenté, sans doute autodidacte et foutrement isolé au sein de la mouvance anar, comme on l'imagine. Autant le dire cash : c'est souvent un peu rébarbatif. J'en suis sans doute le premier responsable, la simplicité lapidaire de l'anglais s'adaptant mal aux circonvolutions bâtardes du français, qui aime à compliquer les phrases jusqu'à l'absurde. Le second responsable, c'est monsieur Preston lui-même, qui empile les exemples et les digressions au risque d'épuiser son lecteur.

 

Reste que ça demeure un remarquable travail de réflexion, malgré les prédictions hasardeuses et, comme toujours, la maigreur relative des propositions concrètes. C'est ce que les rosbifs et les yanquis appellent du Food For Thought, ou ce qu'on pourrait décrire comme du viagra pour matière grise : ça ne donne pas beaucoup de réponses mais ça soulève un maximum de questions, que vous êtes sans doute assez grands pour triturer tous seuls. C'est déjà pas mal, étant donné la pauvreté égale de la littérature anarchiste et nationaliste contemporaine. Bref, imprimez ces dix premières pages tranquillement et dégustez au calme. Le reste suivra durant les semaines à venir, si les dieux le veulent.

Anarphilo_chap_1.pdf

16/05/2007

LA HONTE DES FUTURS ARCHEOLOGUES - PT. 1

On est souvent surpris, quand on étudie les civilisations anciennes, de la bizarrerie de certains rites, de l’importance accordées alors à des croyances qui nous semblent absurdes. Lorsque les archéologues de l’avenir étudieront la fin de l’empire occidental, ils seront plus abasourdis que nous le sommes face aux Moai de l’Île de Pacques ou à l’obsession des Egyptiens pour l’astrologie.

 

 

Ils découvriront une société régie par une élite qui ne croyait même pas à ses propres mythes, où l’on gravissait les échelons du pouvoir selon la séduction opérée sur une stricte minorité de scribes à la fois omniprésents et mongoliens. Il n’y a pas que nos anciens qui considéraient les handicapés mentaux et les fous comme sacrés : nous avons porté le culte du gâtisme aux plus hautes sphères, chacun se prosternant devant ce qui se fait de plus crétin, de plus faible, de plus difforme. Que des rappeurs, des invertis, des vaginocrates, des laiderons et des putes puissent être considérées comme des exemples à suivre en dit plus long sur notre civilisation que tous les manuels de sociologie.

 

 

La social-démocratie se gargarise de ses valeurs, de ses réalisations, de ses libertés. Que lèguera-t-elle à ses survivants ? Rien, absolument rien de ce qu’elle croit de plus « durable » en elle. Nous laisserons à nos descendants l’image bouffonne et pathétique d’un sabordage sous acide. La décadence de Rome, en comparaison, aura un aspect romantique et glorieux. Nos Caligulas sont des sous-merdes sans panache, notre luxure est atroce de vulgarité marchande, notre aristocratie fin-de-race a la prestance et le charisme d’un candidat à la Starac éliminé au premier casting.

 

 

Pistes à l’usage des futurs chercheurs :

 

 

L’Occidental et ses croyances

 

 

 

L’Occidental des derniers siècles est panthéiste, version molle. Il vit dans un monde où les astres et les éléments tournent autour de l’Individu, sorte de divinité présente en chaque être humain, et à qui on doit rendre un culte très astreignant.

 

 

 

L’Individu est à la fois omniprésent et omniscient, mais d’une extrême fragilité : toute entreprise collective menace sa survie et doit être abandonnée si elle risque de le froisser. Un adage de l’époque spécifie qu’il vaut mieux libérer cent criminels confirmés plutôt qu’un seul innocent soit condamné à tort. C’est bien évidemment toute la collectivité qui en souffre et qui finit par mourir d’incivisme et de désordre. Mais à cette époque, le Peuple est considéré comme une abstraction légale, et comme une addition de tous les individus qui le composent. On préfère donc le malheur de tous à l’injustice frappant un seul.

 

 

L’Occidental est également xénolâtre, un système de croyance qui renverse toutes les conceptions connues jusqu’alors. Ce qui vient de sa propre tribu est considéré comme suspect, et tout ce qui émane de l’extérieur doit être accueilli sans restrictions ni méfiance. Ne sont suspicieux que les mécréants et les mauvaises personnes, que la loi et la coutume traitent en Intouchables.

 

 

 

Cette « homo-phobie » (au sens littéral du terme) se retrouve au niveau des familles ; faire le même métier que son père, une évidence jusqu’au XIXème  siècle, est tenu pour un grave échec, un signe de son incapacité à prendre son destin en main. S’ajoute à cela une autre conception, qui veut qu’un fils doive faire mieux, et surtout vivre plus confortablement, que ses parents. Tout autre destin est considéré comme une intolérable injustice.

 

 

Cette idée particulière s’insère dans le culte de la Croissance , une spiritualité très informelle, qui rassemble toutes les catégories sociales et qui transcende les convictions politiques.

 

 

 

Chez les gens « de droite », protecteurs des prédateurs économiques, on la considère comme la condition sine qua non du bonheur collectif. Chez les gens « de gauche », ennemis officiels des premiers et protecteurs des parasites en tous genres, cette conception se retrouve, sous la forme de la « défense des acquis sociaux ».

 

 

 

Apparemment opposées, ces deux castes se rassemblent tacitement autour de l’idée de « Développement Durable ». Elle postule que la boulimie obscène de la société industrielle peut être maintenue indéfiniment, tout en limitant les destructions irréversibles et les pollutions abominables qu’elle génère.

 

(à suivre)

NATION ET TERRITOIRE SONT DANS UN BATEAU

Il faut, aussi vite que possible, accepter cette idée triste et nécessaire que Nation et Territoire n’ont plus rien en commun. Nous avons été expropriés des terres sur lesquelles nous résidons encore et où nos ancêtres fertilisent le Special K ou le fourrage à MacHeidi.

 

 

Nos culs sont pour moitié propriété de l’Etat, pour l’autre moitié des grossistes planétaires auxquels ils nous vendent pour le bien de la Croissance. Quant à nos rues, elles n’appartiennent pas à ceux qui y descendent mais à ceux qui les squattent en permanence parce qu’ils n’ont rien d’autre à foutre ou parce qu’ils sont payés pour y maintenir un semblant d’ordre. Monsieur Moyen ne fait qu’en raser les murs. Il n’aime pas forcément ce qu’il y croise mais quoi ? Pas le temps d’y penser.

 

 

La Visa demande à être renflouée. Le chef de rayon chronomètre le retard accumulé. Les lardons réclament leur triple dose de sucre. Les choses sont encore suffisamment normales pour que les questions sérieuses soient déléguées à la police, aux partis, aux syndicalistes, aux collectifs Citoyens, à n’importe quel blaireau à porte-voix ou carte officielle du moment que ça ne nous occupe pas du temps de productivité, de zapping ou de Merdic Walking.

 

 

Si quelque chose nous concerne tous, alors « ça » ne concerne jamais que les autres, eux seuls. Ma banquette du Titanic est confortable, l’orchestre n’en est qu’à son premier rappel, la femelle pas farouche est abondante, les stocks de champagne sont inépuisables, et y a même pas besoin de les payer puisque la maison fait crédit. Enjoy, comme disait Coca il y a encore peu. Enjoy jusqu’à plus soif, enjoy jusqu’à la gerbe, enjoy jusqu’à la décomposition.

 

 

Ceci dit, rien n’indique que nous autres Blanchouilles soyons dans une merde plus odorante que nos nouveaux invités surprise. En fait, tant les fafs que les mondialistes de tous poils se plantent à ce niveau : ni les nouveaux colons ni les anciens maîtres n’ont plus de droits que les autres. En clair, le Système n’est pas raciste, que ce soit « anti-blanc » ou anti-portenawak. Il se contente de gérer les marchandises humaines dans l’entrepôt continental, sans états d’âme particuliers. Son idéologie ne va pas contre notre vision du monde, comme on aime tant à se le répéter ; elle ne se colle pas à elle non plus, comme le bavassent les clowns de rue qui animent la périphérie du G8. Elle s'en fout, simplement, elle se fout de tout ce qui ne peut pas être inscrit sur un constat d'infraction ou un bulletin de remboursement. Le Système croit au Vide, il le prône, il le pratique, il l’impose à chaque individu et chaque groupe.

 

 

Savoir tout cela et se le répéter tous les matins, bien sûr, ça ne change rien à l’histoire. « La douleur est une information », peut-être, mais quand on est « informé » par un kick dans les burnes, on ne prend pas du recul. On se plie en trois et on attend que ça passe. Même la coke n’y change rien.

 

 

Notre coke à nous autres, c’est l’acharnement activiste, le marathon du tract, la litanie furibarde des convictions jetées à la face de notre entourage, les conspirations d’arrière-salle, les petites attaques sordides entre sous-traitants de la dissidence locale, mêmes les calculs candides sur les chances de tel ou tel parti au pouvoir d’inverser la trajectoire de la Grisaille qui nous empoisse tous. Assez de rêves, de poses, de slogans et d’adrénaline pour faire tourner les têtes les mieux accrochées aux épaules – de quoi les faire enfler surtout, au point que beaucoup devraient se tartiner des rillettes sur les tempes pour passer les portes sans écorchures.

 

 

Mais cette orgie de ferveur et d’agitation ne sert qu’à entretenir les illusions du milieu sur son impact social, sur sa dangerosité pour l’Ennemi,  sur son statut d’élite politique. Impact zéro. Dangerosité nulle. Elitisme de secte dérisoire. Passent les mois, les années, les décennies, et la marée noire ne fait que monter tranquillement, sûrement, obstinément, en se contrefoutant de nos digues dérisoires, en noyant nos hurlements dans ses gargouillis ignobles, en pourrissant ceux de nos camarades qu’on croyait les plus droits, les plus exemplaires.

 

Soixante ans de résistances sporadiques n’ont RIEN changé, même pas retardé quoique ce soit. Nous sommes toujours dans la même fosse et le niveau du purin continue à monter. Faire partie des supposés Veilleurs ne nous sauvera pas de la même noyade que les plus comateux de nos contemporains. La connaissance n’est pas une arme : elle nous sert uniquement à savoir pourquoi nous n’aimons pas ce qui nous arrive, pas comment l’éviter. Sauf à se mobiliser pour son propre cul, fin de toute action collective. Belles crampes d’estomac en perspectives pour tous ceux qui voulaient apporter une contribution décisive, si minime soit-elle.

 

 

Le navire Occident coule et les Rats Noirs qui ne veulent pas sombrer avec devront quitter son bord. Mais pour aller où et y faire quoi ?  

 

 

L’exil n’est pas une option acceptable, sauf à avoir fait sienne la conception déracinée de l’ennemi. On n’est pas fidèle qu’à une lignée et une culture, on l’est aussi à un coin de Terre, si exigu soit-il, si abstraites que soient ses frontières. Un même peuple est divisé en dizaines, en centaines d’entités qui partagent un même ensemble de prédécesseurs mais qui parfois se tolèrent à peine pour des différences minimes de convictions, d’habitudes alimentaires, de rapport au terroir, d’accents même !

 

 

Le cas de la minuscule Suisse, point de détail dans l’histoire étatique de l’Europe, est emblématique : comme on s’aime, comme on se tolère, comme on est hypersolidaires entre Genevois, Valaisans et Vaudois ! Vraiment, quelle délicate harmonie règne entre Welsches et Suisses-Totos ! Pareil que pour nos grands voisins, qui se sont mutuellement étripés au moins depuis la conquête romaine, malgré des appartenances ethniques et culturelles indubitablement communes. Nous nous sommes foutus sur la gueule les uns les autres pendant deux bons millénaires, pour ce que l’on sait avec certitude ; et on voudrait que ces habitudes disparaissent sous la simple pression migratoire allogène ? Grotesque.

 

On se retrouverait miraculeusement « entre nous » et nous seuls, que la baston fratricide n’attendrait pas une génération avant de reprendre comme un mouvement perpétuel à l’échelle mondiale. L’Eternel Retour de Nietzsche, c’est celui de ton poing dans ma gueule et réciproquement.

 

 

Reste que tout ça ne rend pas plus supportable de devoir s’acclimater ailleurs. La Nation a décidé de claquer ? Soit – mais la terre n’a rien demandé à personne, et elle se contrefout de savoir qui l’occupe.

 

 

A la limite, qui nous dit qu’elle ne voterait pas pour les « locataires » moins enclins à la bétonner, la goudronner, la parcelliser, la rentabiliser, la salir, la défigurer, comme nous l’avons si bien fait depuis un bon siècle de prétendu « développement » ? Le Visage Pâle a couvert ses champs de cheminées abjectes, de clapiers odieux, de décharges interminables, d’autoroutes perpétuellement bouchonnées, de putanats publicitaires criards et clignotants, de parcs à bétail touristique. Dans le même temps qu’il transformait son habitat en dépotoir, il a cessé de faire des gosses et a éduqué ses rares descendants à idolâtrer le lointain et vomir le prochain. Plus il est devenu vieux, plus il a joué à se croire jeune, à se goupiller des crèmes anti-age, à concilier autodestruction rock’n’roll avec rentabilité longue durée.

 

 

Il est permis de voir dans son actuelle disparition un colossal retour de manivelle naturel. Il a perdu son droit de vivre chez lui selon ses coutumes, puisqu’il a décidé qu’il n’était de nulle part et que les traditions des autres avaient plus de valeur. 

 

Ca fait mal au sac, oh que oui, mais c'est sans doute parfaitement mérité.

11/05/2007

CHOISIS TON BULLETIN, CAMARADE

Jeudi soir. Zapping à moitié endormi sur les chaînes d'ex-France - si on coupe le son et qu'on met Strapping Young Lad à fond les casseroles, c'est un tue-temps relativement efficace. Commence Envoyé Spécial, avec un reportage qui semble causer des stratégies électorales présidentielles. Je remets le son, histoire de suivre un peu plus sérieusement. Stupéfiante plongée dans les égouts de la démocratie. Ce petit film a l'immense mérite de montrer le sordide qui se planque mal derrière le clinquant des bastringues votistes, qui ressemblent toujours plus aux dérisoires Conventions à chapeaux et confettis de nos amis yanquis.

 

Gros doute quant aux intentions réelles du réalisateur : après une demi-heure de ces agitations d'arrière-boutique et de putanat franchement affiché, impossible de conserver le moindre respect pour tout ce qui est estampillé "Citoyen". Mais ce n'est sans doute pas fait exprès ; le gaillard est peut-être même un démocrate pur jus. Ce contraste entre intentions et résultats ne fait que renforcer l'horreur du truc.

 

Même sentiment de lapsi révélateurs en série avec les portraits croisé de toutes ces Vestales des Urnes Divines, t-shirts bleus contre t-shirts roses. On les voit trépigner en écoutant des platitudes consternantes, acclamer des lapalissades qui normalement flingueraient une carrière politique, huer des faux adversaires qui ne font que pinailler sur des détails inexistants. Putain de jeu de rôle. Ces mimiques caricaturales, ces airs égrillards, ces coups de coude complices entre victimes d'un bad trip collectif, tout ça vous a un je ne sais quoi d'obscène, de déplacé. Impression de faire le voyeur à une soirée sado-maso, où des vieillards en cuir mou jouent laborieusement au SS libidineux. Mais on n'est pas dans un docu sur une secte millénariste mongolienne : tout ce beau monde est respectable, considéré, supplémentd'âmifié, donné en exemple du Printemps de la Démocratie.

 

Les plus beaux bourgeons de cette souche morte, on les trouve dans ce qu'on nommait "banlieues" en 2005, et qu'il convient d'appeler "quartiers" désormais - comme quoi c'est plus respectueux, voyez l'truc ? Ah ils sont mignons tout pleins, ces Néo-Français qui vont sonner aux portes des clapiers pour RMistes, qui fournissent l'écran plat et le tournoi de streetball en échange d'une promesse de branlette en isoloir, qui "ne donnent pas de consigne de vote" mais qui expliquent "qui sont les bons, les moins bons et les très méchants". Leur manque qu'un brassard ou un bonnet phrygien, à ces milices démocratiques. Aux urnes, citoyen, si tu veux pas mon bataillon dans la face ! Jusque dans mon entourage helvète pas concerné pour un centime de Neuro, on m'a expliqué qu'un vote blanc, c'était concrètement un vote pour Sarko.

 

Finalement, je les comprend, tous ces participationnistes. Rien que l'expression de "Vote Blanc". ça sonne limite Croix Celtique et tout ce vilain tintouin pas fréquentable.

 

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08/05/2007

UN PREMIER TEXTE NATIO-ANAR, PAR D. MICHAELS

En-dehors de mes insanités maniaques, ce blogue, pour sa durée de vie fort aléatoire, hébergera aussi quelques traductions maison de littérature national-anarchiste. Ce texte relativement long a été écrit en anglais par un certain D. Michaels, qui se base sur des exemples propres au monde anglo-saxon mais dont les enseignements sont transposables partout en Occident. On pouvait le consulter il y a peu encore sur http://www.nationalanarchist.com/importance.html, mais la page est en rade. Cette trado est déjà parue ailleurs, il y a un an ou deux, sur l'antenne helvète de Novopress. Y est-elle encore ? Moi pas savoir.

 

 

Chez les soi-disant extrémistes de « gauche » comme de « droite », il est souvent question de faire la Grande Révolution contre l’américanisation de la société. On parle beaucoup plus rarement des moyens concrets de mener cette Révolution, et des conditions sociales ou économiques qui permettraient de dépasser le stade de l’émeute de quartier. Du côté de Clichy-sous-Bois en 2005, on a eu un bel exemple de ce que peut accomplir une jeunesse enragée, soudée par une même sous-culture urbaine et sans projet politique sérieux : beaucoup de bagnoles brûlées pour aucun changement tangible. Pareil pour les actuelles guignolades post-électorales sarkophobes : on cherche toujours l'assise populaire et le projet de société structuré derrière ce théâtre de rue... 

 

Dans leur état actuel, les forces patriotiques d’Europe ne peuvent pas espérer faire mieux. Si elles veulent se sortir de leur rôle d'épouvantail d'arrière-scène, il serait temps qu'elles le réalisent et qu'elles agissent en conséquence, en commençant par une autocritique sérieuse et un réajustement balaise entre les buts visés et les ressources disponibles.

 

 

Le texte de D. Michael traite de questions centrales, à savoir les stratégies qui sont à notre disposition pour résister à la dilution de la Dictature Molle. L’auteur règle son compte aux rêves de prises de pouvoir légales, et démolit les aphrodisiaques romantiques à base de pavés et de barricades. Son constat est dur mais salutaire : la résistance frontale face au Système ou les tentatives de le battre à son propre jeu se sont soldées par des échecs ou des compromis camouflés en victoires par les rentiers du militantisme. Pour éviter la récupération ou le renoncement, il va nous falloir faire autrement.

 

 

D. Michael propose un regard impitoyable sur les mythes consolateurs du Milieu face à sa propre impuissance, et appelle à dépasser les routines mentales et activistes qui paralysent notre action.

 

 

They_Won_par_D._Michaels.pdf

07/05/2007

HISTOIRE URBAINE SANS MORALE II

De retour dans la capitale, de bonne heure, la première fois depuis bien longtemps. Le bus arrive, les rares matinaux en sortent à l'exception d'un seul qui reste assis. Lunettes transparentes mais fort peu médicales sur le nez, bonnet relativement peu printanier sur le plot, oreilles hermétisées à l'Aïepode. Fringues de marque "racaille-de-luxe", sac de sport itou. Le regard absent, une expression de maître zen. Tout au long de notre trajet commun, qui durera vingt minutes, il têtera avec une belle régularité une bouteille de whisky dégueulasse. A-t-il mis du thé froid dedans ? Est-il immunisé par des années de pratique assidue ? Il a l'air plutôt avachi mais ses gestes sont précis, parcimonieux, rien de chaotique. Dans son sac, la petite soeur de la première, déjà vide ou encore pleine, on sait pas trop. Je suis monté au terminus et il était toujours à sa place quand je suis descendu : combien de tours du circuit aura-t-il fait durant la journée ?

 

Il me reste quelques heures à marcher sous la pluie, à la recherche d'un cadeau. C'est tout moi, ça, m'y prendre systématiquement à la dernière. Tout le monde le fait, sans doute ; les gens organisés ne sont pas "normaux". Pourquoi pas un bouquin ? Je passe justement devant un grand supermarché de l'imprimé. Fait chier de leur filer du fric. Mais bon, comme disait Brutal Truth, Extreme conditions demand extreme responses : c'est une situation de crise qui justifie la compromission avec la grande distribution. Se répéter ça trois fois ce soir avant de dormir.

 

Il me faut quelque chose de léger, d'humoristique, de la chick-lit en somme. Surtout se garder de prendre quelque chose qui me plaît, échec assuré au déballage ce soir. Mais quand même, lui acheter de la merde façon Bridjette Djeaunze ? Faire foutre, un équilibre doit être possible entre le pamphlet impubliable et le Prix Fémina. En farfouillant, je passe devant un présentoir rempli de littérature pour moutards. Une bédé, format étrange, pas vraiment A4. Dessins laids et sommaires. Deux enfants hilares. Un adulte bronzé souriant. Un adulte pâlichon qui tire la gueule. Titre : "Mon papa a peur des étrangers."

 

Certainement une histoire qui finit bien. On ne trouve plus de contes qui finissent mal, de toute manière : faut pas les traumatiser, ces petits. "Mon papa est un nazi qui se fait enfiler en prison (et c'est grave bien fait pour sa gueule, il peut toujours se toucher pour les visites et les colis)", je sais pas pourquoi, ça sonne plus didactique et citoyen, mais vachement moins vendeur aussi.

 

Bien joli d'éduquer les démocrates en herbe, mais si c'est pour se retrouver avec des hangars entiers d'invendus, ça vaut pas la peine.

 

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03/05/2007

100% COPINAGE

Evidemment, je publie ça un chouilla tard mais sait-on jamais ? Il y a peut-être un ou deux frenchies qui lisent ce bleaugue et qui pensent sérieusement aller voter lors de la deuxième tournée du patron. Prions Zeus pour que ceci réveille leur instinct abstentionniste.

 

Rébellion est par ailleurs un fort bonnard journal qu'il faut lire, et non, ce n'est pas parce qu'il m'arrive d'écrire dedans que je dis ça. 

*   *   *

   

Communiqué du journal Rébellion

   

NON A SEKO ET SARGO:

 

S’abstenir est un devoir patriotique et révolutionnaire

Les résultats du premier tour de la présidentielle sont sans appel. Les électeurs français se sont laissés  intoxiquer par la propagande médiatique et tenter par le consensus mou. Alors que notre pays est dans une situation critique, ils ont reconduit les responsables de sa faillite, illusionnés par la soi disant réapparition du clivage droite/gauche. Il s’agit, en réalité, de l’uniformisation de l’opinion sur une ligne d’adhésion à l’option mondialiste plus ou moins dosée de libéralisme en fonction des deux candidats fondamentalement en accord sur l’essentiel.

 

 

 

Le pouvoir du spectacle médiatique est tel que les trois candidats en tête totalisant 75% des voix environ étaient partisans du « oui » au référendum sur la Constitution européenne rejetée naguère, par la majorité des français ; ce n’est pas là le moindre des paradoxes de ces élections ! Le courant antimondialiste n’a pas su ou voulu pour certains, cristalliser cet élan de rejet manifesté lors du référendum. 

 

 

 

Certains pourraient se laisser tenter par le découragement et renoncer à l’action, pas nous. Nous avons conscience que l’avenir s’annonce difficile, mais nous croyons que les jeux ne sont pas faits. La réalité de la lutte des classes et des attaques du capitalisme contre les travailleurs français ramènera douloureusement nos compatriotes à la nécessité d’un changement radical de système social et politique.

 

 

 

Il nous faut prendre conscience de nos faiblesses et de nos limites. Le revers des diverses forces d’opposition au système est aussi la conséquence de leur  inadaptation aux enjeux actuels.

 

 

 

Pour cela, nous renouvelons notre appel à l’unité des révolutionnaires. Pour faire face aux nouveaux combats qui s’annoncent, il faut fédérer toutes les forces qui luttent pour la Patrie et la Justice Sociale. Il est hors de question de cautionner l’élection d’un des deux adeptes de l’euro-atlantisme (rappelons ne serait-ce que les ronds de jambes qu’ils firent auprès des autorités politiques israéliennes durant leur campagne).

 

 

 

Dès à présent, nous appelons à nous réunir sur une ligne claire : NI SARKOZY NI ROYAL – ABSTENTION !

 

 

 

http://rebellion.hautetfort.com

 

 

 

Rebellion c/o RSE

 

BP 62124

 

31020 TOULOUSE cx 2

LA CENSURE COMME ETENDARD

Si on se balade dans les archives d’Alarme Blanche, on trouve ceci à la date du 23 octobre 2006 

 

 

Kémi Séba bonjour, bienvenue sur NatiOnde, vous deviez être interviewé sur notre média le samedi 14 Octobre 2006, date anniversaire de la création de notre site. Cette interview a été annulée, dû à la censure de notre radio après le passage de Bruno GOLLNISCH délégué général du Front National qui revenait sur son attaque médiatique. Rappelons que NatiOnde avait également été désactivée par les « chiens de garde » du système lors de votre premier passage chez nous au mois de juin 2006. Cette interview aura quand même lieu par écrit sur notre nouveau blog d’information: http://nationde.canalblog.com/ Que vous inspire ces événements ?

 

 

Kémi Séba : Cela ne peut m'inspirer que de la joie lorsque l'on sait que ce système cancérigène ne tente d'empêcher de parler que ceux qui dérangent ses intérêts. Cela doit être considérer comme un gage de valeur vous concernant, et doit donc vous pousser à continuer vôtre lutte.

 

 

L'ami Rat Noir, que vous pouviez lire il y a encore quelques mois sur H&F, remarque que la Tribu K constitue à elle seule « un catalogue de tout ce qu’il ne faut pas faire en activisme métapo ». Mais c’est une autre histoire et pour une fois, putain, tâchons de digresser aussi peu que faisable.

 

L’analyse du Séba, sur la valeur que confère l'hostilité du Système, peut sembler valable dans la mesure où elle est extrêmement séduisante pour les dissidents d’Occident. On nous en veut, on nous censure et on nous combat quotidiennement, alors que des individus bien plus violents et dangereux gardent leur pleine liberté d’ouvrir leur claque-merde et de faire chier le monde. Conclusion logique et masturbatoire : eux ne sont pas dangereux, nous seuls sommes considérés comme tels par le pouvoir. Son inquiétude serait un gage de notre poids politique, parce qu’on voit mal l’Ennemi se mobiliser face à une menace dérisoire.

 

Ca risque malheureusement d’être le cas.

 

De nos jours, la censure directe, brutale, volontariste, n’existe pratiquement plus. Nos coaches de vie lui préfèrent largement le silence organisé et le brouillage par surinformation. Pourquoi faire taire des objecteurs par la violence, alors qu’il suffit de les laisser s’égosiller dans le brouhaha ambiant ? La répression Old School est réservée pour injecter de l’adrénaline aux nouvelles espèces d’Agités Utiles. Ca leur donne un coup de fouet ça et là, et ça les convainc qu’ils constituent une menace véritable pour l’Etablissement. Le fait est qu’ils sont surtout dangereux pour eux-mêmes et pour les jeunes recrues qui leur font confiance. Pour les ennemis qu'ils se sont reconnus, bernique. Même Monsieur Moyen les craint moins qu'il les ignore - il sait que leurs idées font désordre mais qui sont ceux qui les prônent, en fait ? Va savoir, on ne les voit jamais...

 

Socialement, nous ne représentons rien. Tout juste une cristallisation vaguement hiérarchisée des pulsions xénophobes de Monsieur Moyen, rattachée à une Weltanschaung souple et variable selon les époques durant ces dernières vingt-cinq années. Les seules actions vraiment mises à sac par la flicaille ont été les Soupes au Cochon du Bloc Identitaire. Le reste relève d'un harcèlement judiciaire classique, relativement comparable à celui qu’endurent les bolchos les plus conséquents et jusqu’au-boutistes.

 

Nous avons droit à un traitement plus spécifique, dans la mesure où les pisse-copie font toujours montre d’une grande mansuétude pour lesdits bolches, du moment qu’ils planquent les molotovs derrière les banderoles humanistes de papa. Pour nous, comme on l’a tous constaté, c’est une autre paire de burnes. La chasse au faf est ouverte tous les jours de l’année, dans les conseils de rédaction, sur le zinc des mafias métisseuses et dans les cagibis de toutes les boniches de la Zone Grise.

 

Ces petites attentions sont juste suffisantes pour nous maintenir la pression et nous convaincre qu’on est vraiment des brutes néovikings ; mais chacun voit bien qu’elles ne suffisent absolument pas pour nous inciter à une révolte plus explosive. C’est la différence entre une agression franche et un mobbing planifié sur le très long terme. Il s’agit de saper les résistances individu par individu, en les poussant à l’autodestruction ou au renoncement. L’absence de réelle solidarité entre prétendus camarades et de tout ancrage social durable fait le reste.

 

Résultat : une armée de fantômes en dislocation, à qui l’on fait croire qu’ils sont encore vivants.

 

Nous sommes impuissants, paralysés par nos propres travers, nos hiérarchies ineptes, nos concurrences dérisoires entre sous-chefs de rayon. Et voilà qu'on vient nous dire que nous sommes dangereux dans cet état lamentable.

 

Continuez ! qu’ils nous gueulent ! Ne changez surtout pas ! Vous êtes vraiment un danger pour la Démocratie avec vos routines imbéciles, vos guerres de sous-chefs, vos clowneries mythos, votre absence de tout projet de société viable ! Pouvez pas faire mieux ! Le top du top de la Bête Immonde  !

 

Pour un jeune faf avide d’action et avec un retard colossal de reconnaissance, le croche-patte est mortel. Le monde qui l’entoure le remplit à bloc de dégoût, frigorifiant sa capacité de réflexion à long terme, surchargeant sa rage de se bouger, d’être utile ne serait-ce qu’une minute, de balancer à la gueule des lâches, des cyniques et des collabos les wagons de bile qui implosent en lui à force de trop de retenue. Il n’en adopte que plus facilement le rôle d’épouvantail qui lui est tricoté sur mesure, presque avec une sorte de gratitude trouble pour un ennemi si accommodant, si compréhensif vis-à-vis de son besoin de nuire. Il lui permet de ne plus se retenir, d’être aussi bestialement intransigeant que ce que lui dictent ses instincts écorchés. Le suicide politique pur et simple lui apparaît alors comme un véritable modèle à suivre, à imiter, à prôner aux tièdes et aux hésitants.

 

La légitimation d’un discours ou d’un mouvement dissident par le Système est un signe clair de son innocuité.  Mais sa dénonciation hystérique et sa réduction à ses aspects les plus caricaturaux ne sont pas non plus un gage d’intégrité, ni d’efficacité. On a assez vu les ravages sur les jeunes fafs du modèle bonehead, toujours mis en avant par la presse, et qui a fini par s’auréoler d’un prestige noir qui fait ressortir, chez qui l’adopte tel quel, tout ce qui effraie Monsieur Moyen, et tout ce contre quoi nous devons lutter chaque jour pour ne pas se laisser sombrer dans le tsunami de chiasse où pataugent nos semblables.
 

Cette Troisième Voie que nous cherchons désespérément avec des GPS en carton et des boussoles déréglées depuis des décennies, elle ressemble finalement à un sentier terriblement étroit, une frêle passerelle entre deux précipices. Notre route oscille entre la récupération par la cooptation et la neutralisation par l’incitation au pétage de plombs. En fin de compte, il n’y a guère que le silence de l’ennemi qui soit un réel hommage à notre opposition.

28/04/2007

« …JUST ME AND MY WORLD OF ENEMIES… »

Un des grands conforts de l'actuelle glorification de la Victime , c’est que tout le monde peut se convaincre qu’il est l’objet d’un complot, tramé par d’anonymes saligauds, relayé par des médiats sensationnalistes et toléré par Monsieur Moyen, ce lâche enculé toujours prêt à regarder son prochain se la faire mettre profond sans intervenir.

 

Ce fut longtemps le privilège des archéofafs, collectionneurs d’antiques pamphlets mal foutus sur les francs-macs, les falsificateurs d’Histoire contemporaine et les lobbies mondialistes fumeux. Documenter et exposer leurs supposées magouilles a longtemps constitué – et constitue encore souvent – l’essentiel de leur militantisme. Des mimiques d’archivistes obsessionnels que les ethnobrasseurs et les monomaniaques bolchos ont toujours eu beau jeu de railler, et qui finissent systématiquement par s’écraser le museau contre des lois toujours plus restrictives. On finit par marcher sur des œufs, par fermer sa gueule ou par tant alambiquer ses périphrases que plus personne n’y comprend rien – au moins chez ceux qui écoutaient encore…

 

Ce joli temps des nouvelles Catacombes semble révolu. Débusquer la machination est un loisir politique qui s’est foutrement popularisé depuis que le monde est redevenu multipolaire. La démocratie donne à toutes les communautés le droit d’étaler leur parano maison, et de s’en servir pour tenter d’obtenir des passe-droits. Le syndrome de la persécution n’est plus le propre d’une élite réac, elle est à disposition de la moindre communauté ultra-minoritaire avide de reconnaissance journalistique ou de sponsoring gouvernemental.

 

On connaît depuis longtemps le débat qui mobilise capitalistes et socialistes sur le rôle des pisse-copies, toujours biaisés et vendus. Pour la droite, c’est la conspiration gauchiste qui domine les médiats, et qui leur impose une ligne éditoriale apatride et bien-pensante. Ce à quoi répond ladite gauche : tout faux ! Les médiats sont aux mains des capitalistes réactionnaires et promeuvent leurs idées intolérantes, en relayant complaisamment les émeutes de banlieues occupées ou les déclarations « intolérables » du « populiste » le plus en vogue le mois courant.

 

Les musulmans se sentent discriminés, stigmatisés, caricaturés par une opinion publique qui ne veut voir en eux que des kamikazes de restaurants familiaux et des polygames cogneurs de femmes. Réaction des islamophobes : fouteries ! L’Occident tout entier se coranise à toutes bombes, les mosquées poussent comme des spores et nos gonzesses devront bientôt sortir acheter nos sixpacks emballées dans des sacs poubelles grillagés au niveau des yeux.

 

Indémodable et inoxydable, le couple sionistes-antisémites continue sa valse séculaire. La haine du Juif est partout ! clament les premier. Il flotte dans l’air un sinistre parfum de barbelés et d’étoiles jaunes ! Arnaque sans nom ! répondent les seconds ! l’Europe n’est plus qu’un immense supermarché kasher où vous régnez en maîtres absolus ! On pouvait plus critiquer Staline à Moscou en 1950 que la Licra à Paris de nos jours !

 

Jeu du balai oblige, cette danse se complique avec un troisième partenaire inattendu. Les antisionistes occidentaux doivent souvent interrompre leur pavane amoureuse pour céder leur place au grand rival islamiste. On aime beaucoup s’envoyer du racisme à la gueule, entre fans de Tsahal et groupies d’Al-Qaeda. L’antisémite blanchouille traditionnel, vaguement racial et économique, ne sait pas trop sur quel pied danser entre ce nouveau couple infernal qui lui pique respectivement son vocabulaire et sa mauvaise réputation. De toute façon, vu l’âge de ses recrues, l’arthrose menace, donc il fait tapisserie en regardant valser les autres.

 

Un point commun à ces jérémiades soigneusement orchestrées et mises en scène : la réduction de toutes les questions sociales ou politiques à l’opposition entre « Nous qui souffrons » et « Tous les autres qui nous en veulent ». La Majorité , c’est toujours les Autres, des dizaines de milliers de visages flous et vociférants, une harde crasseuse et bornée, toujours partante pour démarrer une émeute anti-………. (mentionnez votre groupe de référence ici.) La menace est permanente, la vigilance méticuleuse s’impose comme un impératif de survie. Une minute d’inattention, un mot malheureux, et blam ! vous vous retrouvez à « faire le jeu » du fascisme, de la Correction Politique , du Marché, de l’Etat, de l’Intolérance, de Satan et sa belle-sœur.

 

C’est que le Peuple, c’est une arme à double tranchant, coupante à vous faire tomber trois doigts direct si on la manie distraitement.

 

Un jour, le Peuple, c’est vous et la demi-douzaine de tordus sectaires qui vous entoure : vous constituez la Majorité à vous tous seuls et quand vos droits sont bafoués, c’est toute la Collectivité qui se prend un mollard dans l’œil.

 

Le lendemain, cette même Collectivité, ce n’est plus cette chouette masse de Citoyens solidaires qui acclamait votre révolte. Ce n’est plus qu’un infâme ramassis d’enfants de pute, qui ne cherche qu’à vous assimiler de force, à effacer votre différence, à violer vos droits constitutionnels et plus si affinités.

 

Pire encore : la plupart du temps, nos semblables sont tout ça à la fois. Côté pile, le Vrai Peuple : engagé, socialement conscient, très ouvert à toutes vos revendications. Côté face, la plèbe : cynique, renfermée, gang de bouseux qui vous explique à coups de fourche et de bûcher où vous pouvez vous carrer vos doléances. « Les braves gens » et « les gens sont méchants », deux couilles distinctes enfermées dans un même scrotum. Pas facile de composer avec cette schizophrénie de masse.

 

Les innombrables bergers qui se disputent la même harde ont plus ou moins réussi à se mettre d’accord sur une solution à cette contradiction : établir une hiérarchie entre population légale et population réelle. La première est un idéal, un modèle, une perfection théorique ; on jugera chaque individu issu de la seconde selon ses efforts constants pour s’y conformer. Et l’échelle d’évaluation ne comprend que deux degrés : « avec nous » et « contre nous ».

 

C’est une sorte de Carte du Parti virtuelle, un code-barre citoyen, une Marque de la Bête visible par les seuls partisans de votre petite cause perso. Le dépistage est tout con : si Untel rechigne un peu face à votre cirque procédurier, c’est qu’il s’oppose à toutes vos demandes d’un bloc. Ni la maladresse de votre discours, ni l’extravagance de vos méthodes, ni la démence de vos prétentions ne sont en cause, jamais ! Celui qui ne vous sert pas de bouclier est du côté des matraques. Le silence est un aveu de complicité. Le scepticisme est un affublement pour la haine. C’est vrai pour les individus, pour les groupes, pour les institutions, pour des nations entières, pour toute la foutue planète.

 

En fait, pas pour la planète, à la réflexion. A ce jeu-là, c’est plutôt elle la grande gagnante. Ça semble très acceptable, dans l’ordre des choses. Sauf qu’elle aussi, à son globe défendant, s’est faite inscrire à la Victim Academy par les Christs de poche de Greenpeace et consorts. L’humanité, composée de centaines de Clubs des Martyrs, retrouve une belle unité dans le rôle de la Garce Universelle , responsable de rien moins que la mort de tout l’écosystème. Le réchauffement climatique, la disparition de cent millions d’espèces par pause-café, le Nord éléphantesque et le Sud rachitique, vous connaissez la chanson.

 

Et quelle chanson, bon dieu ! Quel hymne rédempteur ! Un We are the world remixé à la sauce doloriste ! Mère Nature massacrée par ses ingrats petits derniers ! Un déicide qui terrorise même les agnostiques ! Voilà une oppression qui éclipse toutes les autres ! L’occasion inespérée pour tous les Salauds du monde d’enfin se donner la main pour éviter le naufrage ! Tous coupables et tous victimes à la fois, mélange des joies du sadisme et de l’éclate masochiste !

 

Pourtant, si les dieux conservent leur sens de l’humour, il y aura toujours au sein de la chorale des pleureuses, un petit malin pour chanter ouvertement faux. Petit exemple pas vraiment récent, puisque ça date de janvier, mais qui conserve une pertinence intacte. Valeur ajoutée du témoignage : ça vient des Etats-Unis et ça fait référence aux colossales jérémiades de la Nouvelle Orléans et de ses pov’victimes « défavorisées » par l’amie Katrina, fin août 2005…  (reçu par liste de diff’) : 


"Ce texte est d'un directeur des secours de comté, dans la partie centrale du Colorado après la tempête de neige récente.


BULLETIN METEO


Plus haut, dans les plaines du nord, nous nous remettons à peine d'un événement historique, je peux même dire - un événement météorologique " de dimension biblique " - avec une tempête de neige historique jusqu'à 44 pouces ( 1 mètre quinze environ ) de neige et des vents à 90 M/H ( 145 Km/H ) qui ont brisé des arbres en deux, ont mis à bas des poteaux électriques, des centaines d'automobilistes échoués dans de mortelles congères, bloqué TOUTES les routes, isolé des communautés entières et privé de courant des dizaines de milliers de personnes.

POUR VOTRE INFORMATION :


George Bush n'est pas venu.

La FEMA n'a rien fait.

Personne n'a hurlé après le gouvernement.

Personne n'a blâmé le gouvernement.

Personne n'a même poussé un juron à la TV.

Jesse Jackson ou Al Sharpton ne sont pas venus nous voir.

Notre maire n'a pas blâmé Bush ou n'importe qui d'autre.

Notre gouverneur n'a pas blâmé Bush ou n'importe qui, ou l'un ou l'autre.

Les chaînes CNN, ABC, CBS, FOX ou NBC ne sont pas venues nous voir - et n'ont pas rendu compte de cette tempête de neige de catégorie 5.

Personne n'a exigé de cartes de débit de 2.000 dollars

Personne n'a pillé.

Personne - je veux dire que pas une seule personne n'a exigé du gouvernement qu'il fasse quelque chose.

Personne ne s'est attendu à ce que le gouvernement fasse quoi que ce soit.

Aucun Shaun Penn,

Aucune Barbara Streisand,

Aucun type de Hollywood ne s'est montré.

 

Des nèfles, nous avons juste fait fondre la neige pour avoir de l'eau.

Des caravanes de SUV (véhicules mi-sportifs, mi-utilitaires) ont tiré les personnes hors de leur voiture enfouie dans la neige.

Les conducteurs des camions qui ont tiré les gens hors des congères n'ont pas demandé un penny.

Les restaurants locaux ont fait des repas et la police et les pompiers les ont distribués aux familles naufragées de la neige.

Les familles ont hébergé des personnes inconnues en détresse - totalement inconnues d'elles.

Nous avons mis en marche les fourneaux à bois, avons ressorti des lanternes à pétrole ou des lanternes à charbon.

Nous avons mis quelques couches supplémentaires de vêtements, parce que ici c'est

" marche ou crève ".

 

Nous n'avons pas attendu qu'un programme d'assistance sociale, qui nous immobiliserait dans un but électoraliste, soit accepté pour nous sortir du pétrin.

Bien qu'une tempête de neige de cette catégorie " 5 " ne soit jamais arrivée auparavant, nous savons que ça peut se produire et comment traiter ça nous-mêmes.

" Dans mes nombreux voyages, j'avais noté qu'une fois qu'on arrive au nord à environ 48 degrés de latitude Nord, 90% des problèmes sociaux du monde s'évaporent. "

C'est ce qu'il me semble, du moins à moi aussi.

 

J'espère que ceci est bien passé.

 

Peut-être que QUELQUES UNS recevront le message.

 

Le monde ne NOUS doit rien."

24/04/2007

UN VRAI BLOG AVEC DES BOUTS DE GRAS...

... parce que sans private joke et clin d'oeil incompréhensible, ça ressemble à rien. Tout bon skybloguiste vous le confirmera. En conséquence, voilà un petit hommage post-bouffe gargantuesque et picole jusqu'à l'aube, à ceux qui se reconnaîtront. Vivement le match-retour.

 

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IMMUNO-DEFICIENCE ETHNIQUE ACTIVE

Les discrets rôdeurs de la fafosphère n'auront sans doute pas loupé ce morceau d'anthologie, ce concentré coup-de-boule de la tristesse de notre situation collective, passé sur va savoir quelle chaîne le soir même du premier tour de chant des Francofolies politiques, et repris dans C dans l'Air, l'émission qui te cause social en SMS. Un grand merci aux allumés du Cultural Gang Bang d'avoir permis à cette abomination de laisser une si belle trace de freinage sur le net et dans les esprits.

 

A l'oeuvre, un vague Face-de-Craie en pleine extase ségolinienne, qui donne un bel exemple de fraternité humaine, même pas teintée d'homo-érotisme puisque c'est un truc propre aux nazis, comme chacun se doit de le savoir. Que nenni : de la bonne humeur, de la solidarité en direct, du good clean fun. Avec une petite touche Jean-Louis Costes, une fois de plus, dans cette rage quasi-punk de suicide identitaire.

 

Evidemment, Frère Reunoi a parfois l'air un peu emprunté, limite à se demander ce qu'il fout là, tout en faisant le maximum pour faire bonne impression à la famille scotchée devant l'écran plat à crédit. Frère Rebeu, lui, assume beaucoup plus, façon Grand Frère justement, avec dans l'oeil une bienveillance amusée pour Frère Toubab et son explosion de durite. Il me rappelle un peu ce personnage de la Mère Supérieure, dans Trainspotting, couvant ses toxicos comme une poule ses oeufs déjà durs. La différence fondamentale ? C'est Blanchouille qui fournit et qui consomme la came. Il est le seul à ressentir les vertiges de l'Amour Universel, comme s'il était tombé dans un tambour à lessive cosmique, pataugeant dans une lessive qui contrairement à Persil, lave moins blanc. Mais ça ne le dérange pas. Il aime ça. Il en redemande. Il n'a plus besoin de rien d'autre. Plus sale il sortira de la machine, mieux il se sentira. Enfin en paix avec lui-même et cette hérédité décidément trop lourde. La fraternité qu'il recherche, c'est la dilution, l'oubli de soi, le grand putain de brassage décomposant. Pas les deux autres tiers de cette délicate fratrie Citoyenne. Eux n'ont pas de problèmes particulier avec leurs familles étendues.

 

La déclaration d'amour inconditionnelle de Frère Toubab, somme toute, ça ne leur fait ni chaud ni froid - tout dépend de ce qu'ils y gagneront. Depuis des décennies que l'Occident leur explique qu'il les kiffe, qu'il est prêt à les accueillir en masse, à se faire trouer le lard pour défendre leur dignité face aux rassisses, ils connaissent la sérénade. Leur partition, c'est celle de Dalida répondant aux mièvreries d'Alain Delon : "Parole, parole, parole"...

 

Tu causes, Cul Blanc, tu causes, c'est ce que tu sais faire de mieux. En attendant, on attend toujours des quartiers moins pourris, des représentants politiques, des dédommagements pour colonisation de l'arrière-arrière-grand-père, des passe-droits avec la flicaille, les transports publics et le chichon gratuits, et puis n'oublie pas de nous envoyer tes cousines, qu'on leur explique ce que c'est qu'un mec pas dévirilisé par trente ans de féminisme... Des garanties. Des actes. Pas le même blabla que ton père à l'époque de la Marche des Beurs. On sait ce que ça vaut. On te laisse délirer parce que c'est assez mignon, quelque part, de te voir te rouler aussi profond dans le purin. Mais quand tu auras ton compte, à la douche et au taff.

 

La prétendue politisation des zyvas banlieuxois, ce n'est pas autre chose. Le statut de victime-opprimée-par-le-système-capitalo-fasciste, ça commence à leur peser. Pas qu'ils se privent de recourir à la culpabilisation massive de l'autochtone, évidemment : il y a, comme ça, des techniques de drague, de vente forcée ou de chantage dont l'inélégance et la malhonêteté sont crades, mais qui marchent trop bien pour qu'on s'en prive. Seulement ils ne s'arrêtent pas là. Ils ne comptent plus sur "nous" pour obtenir ce qu'ils veulent. Et la participation massive au cirque électoral pourrait bien n'être qu'un épisode, un premier essai, un brouillon - juste le temps qu'ils se rendent compte que quémander par bulletin ou par bagnole crâmée, c'est pareil. Dans les deux cas, on se fait entendre, mais on a toujours la main tendue vers les anciens Maîtres.

 

Viendra un temps où ils ne demanderont plus, mais se contenteront de prendre. L'hystéro de service est là pour leur montrer qu'il n'y aura aucune résistance et que les colonisés fourniront eux-même les barbelés de leurs propres réserves.

23/04/2007

"...L'HAMLET EUROPEEN REGARDE DES MILLIONS DE SPECTRES. "

« Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. » Paul Valéry, La Crise de l’Esprit, 1919

 

Sauf que les civilisations ne crèvent pas que dans des guerres hallucinantes. Elles meurent aussi de la vieillesse, de l’indifférence  et de la stupidité des hommes qui les composent. Notre temps présente à tous les niveaux ces trois traits de caractère et nous sentons tous, nous autres veilleurs malgré nous, les symptômes de notre agonie collective.

 

L’Occident crève, chacun le sent et le sait, mais tous font miner de l’ignorer, de regarder ailleurs. Modérés ou radicaux, nationalistes ou apatrides militants, optimistes ou paranos, le discours dominant de toutes les écoles de pensées se base sur un fond commun : l’heure est grave mais il n’est pas trop tard. Le constat tragique de Valéry n’est pris au sérieux par personne.

 

Au maximum, trouve-t-on parfois des mythos qui avertissent d’un danger imminent, une vague qui va nous emporter si nous ne réagissons pas à temps. L’idée que cette vague est déjà passée et qu’elle nous a dispersé comme des brindilles heurte tant les esprits qu’elle est refoulée instinctivement dans les bas-fonds de la pensée. N’y songent et n’en parlent que les barjots.

 

Et pourtant nous crevons. Nous sommes déjà largement morts. Nous sommes une gigantesque charogne, avec des membres noirs de gangrène dont chacun détourne les yeux pour se concentrer sur les quelques cellules encore saines. Tout ne va pas si mal. C’est pas encore le Bronx. Il est urgent d’agir mais agir servira à quelque chose. Simple question de volonté.

 

Méthode Coué.

 

Fétiches et gris-gris.

 

Courage, Camarade, et n’oublie pas de voter utile, de payer ta cotisation, de manger cinq-fruits-et-légumes par jour.

 

Il y a des raisons objectives, compréhensibles, à cet aveuglément systématique. C’est, paradoxalement, un réflexe de survie. Face à la chute de l’empire européen, après des millénaires de domination mondiale, la perspective de la mort et de l’oubli paralyse notre sens critique. Pas besoin de se « convaincre » qu’il n’est pas trop tard, nulle doctrine nécessaire. Notre cerveau le fait pour nous, en résolvant la dissonance qui naît du choc entre deux constats inconciliables : le navire sombre et nous ne voulons pas claquer en mer. Personne ne peut penser sereinement et objectivement à sa propre disparition, nous sommes biologiquement programmés pour fuir cette perspective inéluctable jusqu’à la dernière seconde.

 

Valéry, encore une fois :

 

« (...) l’espoir n’est que la méfiance de l’être à l’égard des prévisions précises de son esprit. Il suggère que toute conclusion défavorable à l’être doit être une erreur de son esprit. »  

 

Le cirque politique et médiatique tient Monsieur Moyen loin de ce constat abominable. Ne pas choquer ces petits qui croient. Ne pas scandaliser les petits-enfants de Billancourt. Ne pas saper la confiance des ménages qui se remettent à consommer, à investir, à s’endetter, à maintenir sous perfusion le nouvel Homme Malade qu’est le continent tout entier. A gauche, tout est la faute au racisme et au Marché. A droite, on ne se préoccupe que de règlementations, de chartes éthiques, de planification comptable. A chaque chapelle son Gospel pour soutenir le moral des troupes. Et la cacophonie des chœurs devient un Canon innommable où reviennent comme un mantra la nouvelle Trinité jetable des Modernes : Emploi, Croissance, Démocratie.

 

 

Reste que tout cela n’empêche pas l’Europe de crever la gueule ouverte, pleine de mots doux, de néologismes et de statistiques. Nos parents, nos grands-parents, ont tout fait pour cela. Ils l’ont fait au nom de l’Humanisme, du Progrès, du Socialisme, de l’Economie de Marché, de l’Ouverture sur l’Autre, de la Science , de toutes les utopies mongoliennes et mortifères disponibles. Ils nous lèguent une société à la fois amorphe et rigide. Notre éveil politique commence comme la seconde vie du Colonel Chabert : nous rampons à travers les cadavres vers une hypothétique lumière, vers une vie qu’on nous a volée, vers une déchéance grotesque et humiliante.

20/04/2007

HISTOIRE URBAINE SANS MORALE 1

Plus qu'une heure pour faire les courses. J'ai pourtant eu mon aprème. Plus on a de temps, plus on le claque en broutilles. En même temps, quand on est déjà en retard, autant ralentir l'allure. Le temps s'y prête, en plus. J'irai donc à pied.

 

Un Fat-Food se trouve sur mon chemin. Il en émane parfois des relents huileux et sucrés, un mélange absolument révoltant surtout quand il fait chaud. Les voisins doivent apprécier, sur leur balcon. Ca doit faire mal au sac de renifler ce délicat parfum à chaque fois qu'on se fait un apéro.

 

Une foule pittoresque s'aligne sur le trottoir bordant les larges vitres de l'établissement. Un adulte et une quizaine de moutards, Indiens ou Sri-Lankais, propres sur eux, absolument ravis de vivre et d'y voir clair. On prend la pose pour la photo. Puis c'est l'heure de jouer aux petits soldats. Le type en chemise bleu fait s'aligner la marmaille, en colonne derrière lui. En avant marche ! " Ane ! Do ! Tla ! Kat ! Ane ! Do ! Tla ! Kat ! " La section se met en branle et commence à tourner autour du bâtiment. Ensuite, le rythme s'accélère. Pas de course, tout le monde ! La troupe sort de mon champ de vision. Je poursuis ma route.

 

Mon grand-père maternel avait paraît-il coutume de dire qu'il faut marcher cent pas après chaque repas pour digérer. Ca doit faire partie de la sagesse universelle.

 

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LES HEURES LES PLUS SOMBRES DE LEUR HISTOIRE...

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En principe, on trouvait le texte qui suit sur le site de L'Orient-Le Jour, "quotidien libanais d'expression française", à cette adresse. Mais le lien pétouille complètement, du moins sur mon pécé, réputé pour ses caprices auprès de mon dépanneur informatique perso (que je salue au passage).

 

On lit régulièrement des news de ce genre, mais c'est un peu comme la saveur de la truffe noire : on a beau connaître, on est toujours un peu surpris...

 

Reportage - Des incidents perpétrés par des immigrants en provenance de  l’ex-URSS
Des actes antisémites... en Israël

 

Lorsqu’il a émigré de Russie en Israël, il y a plus de dix ans, le rabbin Avraham Levine ne pouvait imaginer qu’il se ferait un jour passer à tabac par de jeunes skinheads en plein cœur de l’État hébreu. C’est  pourtant ce qui lui est arrivé il y a moins de trois mois alors qu’il  rentrait à son domicile de Petah Tikva, dans la banlieue de Tel-Aviv. (...) Son cas n’est pas isolé. Ces dernières années, des croix gammées et  des inscriptions antisémites ont été retrouvées sur des murs d’écoles et  de synagogues en Israël. (...)

 

La grande majorité de ces incidents est perpétrée par des immigrants en  provenance de l’ex-URSS, arrivés en Israël dans les années 1990, estime  Zalman Gilichenski, responsable du centre Dmir, qui assiste les victimes  d’actes antisémites en Israël. Sur près de 1,2 million d’immigrants en  provenance des républiques de l’ex-URSS depuis le début des années 1990,  plus de 300 000 n’étaient pas juifs, selon les chiffres du ministère  israélien de l’Intégration. Selon les estimations de Zalman Gilichenski, lui-même originaire de Moldavie d’où il a immigré en 1989, environ 500 incidents antisémites se produisent chaque année en Israël. « Des gens qui ne se considèrent pas juifs arrivent ici après avoir entendu parler  des juifs dans les anciennes républiques d’Union soviétique, où l’antisémitisme est particulièrement virulent », explique-t-il. Selon  lui, « il y a un groupe de plusieurs dizaines d’antisémites dans presque toutes les villes israéliennes. En tout, il y a plusieurs centaines de néonazis en Israël ».

 

Le seul site israélien d’extrême droite pour russophones est éloquent. « Accoutumer les Russes vivant en Israël à la culture nationale russe » et  « éveiller la conscience nationale afin d’agir contre toutes les formes  de conversion des Russes au judaïsme », fait ainsi partie des buts définis par le site Web du Centre nationaliste russe. Les autorités israéliennes – police, ministères de la Justice et de l’Intérieur – disent ne disposer d’aucun chiffre sur les actes antisémites et M.  Gilichenski les accuse de passer le phénomène sous silence.


La police qualifie pour sa part ces incidents d’attaques racistes perpétrées par des anarchistes ou des vandales. Le commissariat de  police de Petah Tikva a ainsi fermé le dossier du rabbin Levine sans avoir arrêté ses agresseurs, estimant qu’il s’agissait d’un « cas isolé qui ne reflétait pas une tendance ». Selon un responsable du ministère de la Justice, « la loi ne nous permet même pas de définir un incident en Israël comme ayant un caractère antisémite et ces incidents tombent dans la catégorie générale du vandalisme. » Il n’y a pas de loi contre  l’antisémitisme en Israël parce que les législateurs n’ont jamais imaginé une telle situation, ajoute-t-il. Un projet de loi est actuellement en cours de discussion à ce sujet.

             Ron BOUSSO (AFP)

19/04/2007

ENCORE PLUS FORT QUE DJ DOUDOU : Dr NON-COUPABLE !

Quel est le point commun entre la culpabilisation des leucodermes et les grands succès Hollywoodiens ? Dans les deux cas, quand une grosse arnaque a fonctionné une fois, on sort un Numéro 2, avec les mêmes acteurs et un scénario très semblables, en étant sûr que les gros cons qui avaient marché à l'origine vont en redemander une couche.

 

La poignée de barjots qui perd son temps en ces lignes se souvient sans doute des délires insanes de l'ami Doudou, selon qui notre dégoûtant pays était victime d'une "dynamique raciste" récupérée par l'extremdrouate. Que tous ceux qui avaient fait dans leurs frocs en lisant son impitoyable réquisitoire se réjouissent ! Sans doute inspiré par le Coach d'antiracisme Onusien, Monsieur Non-Coupable Naki nous offre son dernier ratage ouvrage sur le même thème.

 

La Suisse est un pays de brûleurs de croix, fouettés par une clique de journalistes lyncheurs, payés pour stigmatiser ces opprimés qui, pour leur malheur, cumulent un fort taux de mélanine et de criminalité. Ce qui lie ces deux faits absolument distincts, c'est la malveillance des pisse-copie, qui ont monté "l'imposture médiatique" entourant le "cliché du Noir" qui fait rien qu'à inciviliser les braves gens. Tout ça est publié aux éditions Swiss métis (on ne ricane pas) et ça s'intitule "Sois parfait ou rentre chez toi !"

 

Le Dr Non-Coupable nous avait déjà infligé, il y a un an, de "Métissage culturel, regards de femmes", qui faisait l'apologie des femmes Blanchouilles adeptes de l'exotisme, qui font tant pour l'amitié entre les peuples et le soulagement des gonades persécutées par la Forteresse Europe.

 

"Same shit, different book", comme diraient ces pessimistes congénitaux d'Anglo-saxons. C'est si vrai, en l'occurrence, que notre brillant racistologue Ivoirien n'a pas eu à remanier son numéro depuis 2006. Dans le sketch qu'il rabâche inlassablement, M. Naki désigne clairement l'objectif : Le Journaliste, Voilà l'Ennemi ! La malheureuse Antoinette Prince, dans le numéro de La Gruyère du 4 juillet 2006, avait déjà subi les platitudes sous-développée de notre expert national :

 

(...) pourquoi les tracasseries imposées aux couples mixtes sont-elles si nombreuses?


Parce que l’Occident a une véritable méconnaissance de l’Africain. Il est perçu par le biais des manchettes de journaux et des fantasmes exotiques. Les manchettes parlent de trafic de drogue.

 

Ca confirme ce qu'on savait depuis longtemps : l'Occidental est vraiment un con. Sa seule source d'information ? Tintin au Congo, et la lecture, en passant dans la rue, des gros titres d'une presse qu'il ne lit même pas. 

 

Si je comprends bien, il suffira de faire un procès à Hergé (qui doit sûrement être un bien malfaisant bonhomme) et de supprimer les caissettes à journaux pour que Monsieur Suissemoyen transforme enfin son quotidien en un long clip de Saga Africa, et sa famille en un admirable cocktail café-au-lait.

 

C'est ça, les véritables idées de génie : ça a l'air terriblement simple quand on vous l'explique, mais le grand art, c'est de trouver l'astuce en premier.

 

Voilà le genre de turlupinades cérébro-sodomisantes à qui Swissinfo consacre rien moins que sa Une, et qui viennent encrasser régulièrement les colonnes déjà pas jouasses de la Berner Zeitung, du 24 Heures et de la Tribune de kalvingrad. Tout ça par la faute - encore eux !  - des journalistes ! Ces êtres sournois qui non seulement discriminent les Noirs à coups de manchettes, mais en plus cassent les couilles des Visages Pâles en leur servant cet immangeable bircher moraliste. En comparaison, même une version manga de White Terror ressemblerait à un travail de recherche sérieux et bien documenté.

 

Les mauvais farceurs qui ont fait croire à Non-Coupable Naki qu'il avait des connaissances sociologiques approfondies, un grand talent de polémiste et des analyses pertinentes sur d'aussi graves questions, sont priés de se dénoncer aussi rapidement que possible au poste de gendarmerie le plus proche.

 

Faute avouée sera à moitié pardonnée : l'autre moitié sera effacée de leur ardoise quand ils auront démontré qu'ils ont pris conscience de leurs actes, en recyclant manuellement l'intégralité des oeuvres de leur malheureux schpountz en papier-toilette équitable.

18/04/2007

LARVATUS BOMBARDEO

Voilà une façon relativement inédite de "détourner" un avion...

 

Le gouvernement soudanais utilise des avions arborant frauduleusement les couleurs de l'ONU pour bombarder au Darfour, a rapporté mercredi le New York Times citant un rapport confidentiel de l'ONU.

Le Soudan se rend coupable également de violations des résolutions de l'ONU en transportant des armes par avion dans cette région de l'ouest du pays, selon la même source. Des photographies montrent un avion militaire soudanais dont les couleurs soudanaises ont été remplacées par ONU (UN en anglais) sur ses ailes, selon le New York Times. Cet avion ainsi que d'autres ont été utilisés pour bombarder des villages et transporter des cargaisons au Darfour où des violences ont provoqué une crise humanitaire, selon le journal.
(lu sur http://www.7sur7.be)

 

C'est con mais ça me fait penser à une réplique de Mars Attacks...

 

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DON'T RUN - WE ARE YOUR FRIENDS ! "

SPIT IT POST-IT

N’oubliez pas, chers petits, qu’il vous reste moins de deux mois pour faire parvenir votre scénario de spot antidiscriminatoire au projet « Spot it ! Stop it ! »   La discrimination est une chose certes peu citoyenne, mais nous sommes trop peu à le savoir. Pensez à ce que l’ami Doudou nous expliquait il y a peu : il existe une « dynamique raciste » dans notre pays.  Or la dynamique, ça ne concerne pas que l’Ovomaltine : c’est un problème qui regarde chacun d’entre nous. Alors on bouge son gros cul d’ado révolté, on prend son plus beau porte-mine et on se fout au taff, nom de dieu d’merde !

 

Le projet "Spot it! Stop it!" vous invite, vous et votre classe ou votre groupe, à écrire, pour un spot de télévision, de cinéma ou de radio, un bref scénario sur les formes d`exclusion que vous avez pu observer dans votre vie quotidienne. (...) Il est possible d`aborder le sujet de plusieurs manières: provocante, spirituelle, réflexive, empathique.

 

 

 

Vous ne pourrez pas dire qu’on vous aura bridé la créativité. Par contre, côté exemples fournis, le site est un peu chiche. Ce n’est pas en voyant un produit fini qu’on apprend à en réaliser un soi-même. Je donne donc l’exemple. Habitude oblige, c’est surtout la provocation et la réflexion qui m’ont inspiré.

 

 

 

 

 

 

Scénario provocant :

 

Un jeune hooligan blanc à crâne ras, paraboots et polo Fred Pourri croise un élégant Africain en costard et petites lunettes. Le délicieux personnage déambule paisiblement dans la rue, un attaché-case dans une main, le portable à l’oreille. Dialogue :

 

 

-         Lilian : Oui, belle-maman. Mais bien entendu, je serai à l’heure. Vous pensez bien : ce n’est point tous les jours qu’on a la chance de voir René Jacobs diriger l’Orchestre de chambre de Port-Dongo. Ah, quelle joie ! Cela fait des années que je n’ai pas entendu du Offenbach, et…

 

-         Rodolf88 : Tchulé d’neg’ !

 

 

Rodolf88 shoote les parties intimes de Lilian, qui se plie avec une grimace de douleur mais beaucoup de dignité dans le maintien

 

 

-         Lilian : Je dois raccrocher, belle-maman, un léger problème d’intolérance à résoudre. Je vous embrasse.

 

Rodolf88 prend lâchement la fuite, un bras tendu. L’écran affiche alors un message en majuscules noires sur fond blanc :

 

Le racisme, ça casse les couilles. 

 

 

 

 

Scénario réflexif :

 

 

Kader, Goran, Trésor et Tchang sont assis à la terrasse du Café du Raisin, chacun sirotant un verre de moût au soleil, sous l’œil suspicieux de Jean-Charles, le patron. Dialogue :

 

-         Kader : Mes amis, ne croyez-vous pas que les rassisses sont de bien mauvaises personnes ?

-         Trésor : Il ne faut pas les juger si sévèrement, frère. Ce ne sont que des gens qui se trompent de colère.

 

-         Tchang : Vous voulez pas prendre un coup de blanc, plutôt ? Le jus de raisin pas fermenté, franchement, ça me donne la courante et en plus ça ne fait pas tourner la tête.

 

-         Goran : Je suis d’accord avec l’ami Trésor. L’homme est bon de nature, ce sont certaines de ses pensées qui sont mauvaises.

 

-         Jean-Charles (maugréant) : Tous ces zétrangers qui nous piquent not’ boulot, moi, ça me fout la haine pis c'est tout.

 

-         Tchang (rayonnant) : A propos de boulot, patron, si vous faisiez le vôtre en nous amenant une bonne bouteille de ce délicieux vin blanc de chez vous, mmh ?

 

Penaud, Jean-Charles baisse la tête et part chercher la commande.

 

 

 

-         Goran : Ah décidément, la tolérance est une chose que l’on peut consommer sans modération.

 

 

 

Tous rient de bon cœur. Message final :

 

 

 

« Tous les hommes sont frères, mais y a quand même des frères qui sont pas cool avec les autres. »

Mahatma Gandhi remixé.

16/04/2007

FARINE DE DESTRUCTION MASSIVE

Terroristes, bonne nouvelle pour vous. Pour provoquer la panique chez les séniles précoces Occidentaux, vous n'avez plus besoin de vous broyer les noix à détourner des avions. Il vous faut du papier (pour l'enveloppe), un stylot (pour l'adresse) 85 centimes (pour le courrier B), et un peu de talc ou de farine (pour jouer à l'alerte à la poudre suspecte).

 

Inconvénients : peu de victimes, à moins de tomber sur un grand cardiaque.

 

Avantages : pourrit la vie des Infidèles pour un investissement dérisoire ; fonctionne aussi bien à Zürich qu'à Manhattan.

 

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DES BRANCHES VERTES SUR UN TRONC MORT

«  La France métissée, on l’aime ou on la quitte ! »

 

Voilà l’une des formules de politesse qui ont accueilli Jean-Marie Le Pen lors de son passage chez les science-poteuses. Ça résume assez joliment la question, il faut bien l’admettre.

 

La donne a changé. Il n’y a plus « Eux » et « Nous » sur « nos terres ». La léopardisation du territoire a commencé depuis des lustres et les blanchouilles s’acharnent à n’en constituer que le décor, le fond, la toile ouverte à toutes les taches, les pires ratures, les gribouillages les plus haïssables.

 

Cet habile détournement de la devise originelle, c’est bien fait pour les réacs de base, après tout. « Tu l’aimes ou tu la quittes », quel slogan de merde ! Quelles faibles exigences ça suppose ! Bienvenue à tous ! Tout ce qu’on vous demande, c’est une belle déclaration d’amour avant d’entrer dans le Club !

 

-         Okaye, on couche, mais tu me promets que tu m’aimes ? Tu me promets que les verres, les fleurs, le restau et le baratin, c’était pas juste pour un coup rapide et pas me rappeler demain ?

 

-         Mais oui. Moi t’aimer beaucoup, moi aimer toi longtemps, ma salope à moi.

 

 

-         Bon d’accord, alors on s’y met, mon loulou.

 

 

Et voilà comment la France , l’Europe, l’Occident, deviennent la France métissée, l’Europe bâtarde, l’Occident défiguré.

 

 

Vous l’avez voulu. Vous l’avez dans le cul. Vous leur avez demandé d’aimer ou de partir. Ils ont commencé par rester et fermer leur gueule. Ils ont pris leur temps. Maintenant leurs petits-enfants vous répondent que non seulement ils ne vous aiment pas, que non seulement ils restent aussi, mais qu’en plus c’est vous qu’ils baiseront, jusqu’à ce que ce soit vous qui les aimez, qui en redemandiez, qui vous en passiez plus, que ça devienne comme une seconde nature.

 

 

Tous vos hurlements contre les « traîtres de gauche » n’y changeront rien. Les traîtres, c’est vous, prétendus patriotes de la prétendue droite. Les gauchistes n’ont jamais juré de défendre quoique ce soit de patriotique, de national ou d’enraciné. Ils n’ont jamais trahi. Ils ont, tout au contraire, été fidèle jusqu’au bout à leurs engagements. Ils s’étaient jurés de transformer le continent en poubelle de Saõ Paolo. Ils l’ont fait. Ils vont continuer. Mais leur image en miroir, les soldats autoproclamés de la Patrie en danger, les mouflets en Armani de la Bête immonde ? Pas même à la cheville de leur réputation. La misère. L’échec. Le renoncement camouflé en persistance. En voilà un énième exemple pour tous ceux qui ne se le sont pas encore gravé dans le crâne :

 

 

 

Le Figaro : Vous êtes allé récemment sur la dalle d’Argenteuil à la rencontre de Français d’origine étrangère…  

 

Le Pen : Il y a, dans les cités des banlieues, des Français « de souche » et des Français « de branche ». Les Français de souche souffrent plus que quiconque de l’insécurité, de la pauvreté, du chômage, de la surpopulation. Les Français de branche, qui ont souhaité devenir français parce qu’ils voulaient sauver leur vie morale, physique, sociale, pensent que le système ne pourra plus marcher si l’immigration continue comme cela. À leurs yeux, c’est peut-être Le Pen qui a raison.

 

 

 

Malgré ça, malgré tout le reste, il y en a encore qui gobent la posture anti-Système du Menhir. On en a lus, sur le Ouaibe faf, postuler que 2007 était la dernière chance et Le Pen le Chançard-en-chef. Réveils pénibles en perspective. Les « de branche » sont là. Ils ne partiront pas. Personne, aucun parti légaliste, aucune personnalité reconnue, aucune force autorisée, rien ne les fera dégager. C’EST TROP TARD. Le brassage dure depuis trop longtemps. Il y a les demi-branches, les quart-de-branches, les huitièmes et toutes les nuances imaginables de ce cauchemardesque arc-en-ciel.

 

Ils ont pigé le truc. Ils savent sur quel bouton appuyer pour obtenir le chèque, la complaisance, l’exception, le gros effort, le ça-ira-pour-cette-fois, le faut-les-comprendre, le ils-ont-tellement-souffert. Y a qu’à faire tourner la machine à culpabiliser le Toubab. Toujours très content de se repentir, le Toubab, toujours très empressé de se prendre lui-même en flag’ de manque d’ouverture, de délit de sale hérédité colonialiste. Toujours très enthousiaste à l’idée de s’enfoncer un peu plus dans l’exotisme sans bouger de chez lui – les charmes de la brousse et le confort de la mégapole, vous voulez quoi de plus ?

 

 

Aime le cloaque ou quitte-le. Clair, net, sans ambiguïté aucune. Message reçu.

 

 

Bien sûr, ça n’est pas plus un choix acceptable pour nous que pour la première vague de greffons. Ici, ce n’est plus « chez nous », mais partout ailleurs c’est déjà « chez eux », depuis toujours, à jamais. On croule pas vraiment sous les territoires déshumanisés. Quant à donner dans la Tabula Rasa chez autrui, ça n’est plus dans nos habitudes, avouons-le, on n’a plus la gnaque suffisante.

 

 

Nous reste peut-être à prendre tous nos maux en patience, en endurance, en pénitence. Mettre à profit la longue éclipse qui nous attend pour gamberger un peu, pour laisser l’humiliation et l’horreur bien s’imprégner dans nos cuirs, qu’elles n’en ressortent plus jamais, qu’elles finissent par faire corps avec nous. Et faire comme « eux » l’ont fait il y a deux générations. Accepter le résultat du match, si démentiellement défavorable qu’il soit pour nous. On change de terrain. A nous les joies du ghetto. Raser les murs. Encaisser la défaite. Attendre. Laisser passer cette interminable mi-temps.

 

Elle aura duré SEPT SIECLES pour les Espagnols. C’est un chiffre à garder en tête, pour se donner une idée de la constance qu’il va nous falloir.

14/04/2007

PIRATES !

Le Figaro de jeudi dernier nous annonce triomphalement que << l’intégralité de l’oeuvre des Beatles sera bientôt téléchargeable via le logiciel iTunes d’Apple.>>

 

Selon le Telegraph, les deux parties ont trouvé un accord fin mars, dont les termes restent confidentiels mais qui devrait déboucher sur le versement de plusieurs millions de livres à Paul McCartney et Ringo Starr, ainsi qu'aux ayants droit de John Lennon et George Harrison.

Cet accord ouvrirait la voie à des négociations entre EMI et le groupe américain Apple, fabricant d'iTunes, pour la mise en ligne des tubes et des albums des Beatles et le paiement de droits d'auteurs sur leur téléchargement. La porte-parole n'a souhaité faire aucun commentaire sur le sujet. Les fans, eux, se lèchent déjà les babines.

 

Perplexité...

 

Dix secondes de recherche sur Emule et on la trouve, ladite intégralité beatlesque. Rien qu'en comptant les seules archives, on trouve 398 fichiers. Et je parierais ma prochaine tournée de Terrible que ça date pas vraiment des dernières giboulées. S'il existe des fans des Beatles qui en sont encore à se "lécher les babines" plutôt que de se goinfrer pour pas un rond de pistes tranquillement pompées sur le net, c'est qu'ils ont l'âge d'avoir vu le groupe en concert. Et encore, ça n'est même pas une excuse suffisante.

 

Alors consacrer ne serait-ce qu'une petite dépêche à la "future" disponibilité des Fab Four au format MP3, comment dire ? Ca a quelque chose de délicieusement décalé. Le piratage existe, il est plus que répandu et banalisé, le prix de vente des cédés comprend même une taxe préventive contre le phénomène. Mais on n'en parlera pas. On fera comme si c'était marginal, inexistant. Ca sent le légalisme outré, le déni de réalité, le respect doctrinaire de convenances ridicules.

 

Finalement, ça ne départ pas dans la ligne éditoriale d'un journal de droite.

 

Rappelez-vous, les mioches : le piratage, c'est mauvais pour le business, et ce qui est mauvais pour le business nuit à la Démocratie. Les pirates sont de mauvaises gens.

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