19/02/2008
PARLE AVEC ELLES
Pour faire suite à certaines choses abordées ici. Il y aura un peu de tout, et ça risque une fois de plus de n'être ni très clair ni très cohérent. En plus de ça, s'attendre à une bonne couche de prétention et de mouche-du-cochisme, mes excuses à ceux qui auront le courage d'en lire une partie.
Je maintiens, et pardon pour les platitudes qui vont suivre, que tout l'art de la politique moderne, pour tout ce qui ne concerne pas des tractations gerbatoires à l'abri des coulisses, consiste à flatter l'opinion publique. A la convaincre que les experts savent mieux qu'elle ce qu'il lui faut. A détourner ses messages maladroits pour justifier ex post tout le mépris qu'on lui témoigne d'ordinaire. Et plus généralement à étouffer l'électeur sous un arsenal de distractions massives. Règne absolu de l'institut de sondage, du papparazzo et du buzz. On est d'accord ? Cool, on continue. Une objection ? Poursuivre la lecture ici.
Il y a plusieurs causes identifiables à la stagnation perpétuelle du camp identitaire et à la confidentialité de son discours. On en connaît certaines par coeur, qui sont plus ou moins des alibis (omerta, lois liberticides, monopole médiatique). Il y en a d'autres dont on se doute moins et dont on ne cause pratiquement jamais dans les milieux dissidents. En premier lieu, l'incapacité fondamentale de parler un langage compréhensible par un auditoire féminin.
Nietzsche postulait qu' "au théâtre, on devient peuple, troupeau, femme, pharisien, électeur, fondateur-patron, idiot." (Nietzsche contre Wagner). La liste des équivalences n'est pas très flatteuse, surtout pour les pharisiens. (Et soit-dit en passant, c'est pas avec de telles sorties qu'on se constitue un lectorat à chromosome XX.) Mais elle a été parfaitement comprise par les plus grandes gueules des médias. Faire vibrer la corde sensible. Arracher des larmes à la ménagère. Masturber l'instinct maternel pour doper le marché de l'humanitaire, de l'immigration massive, du Devoir de Mémoire Sélective.
Habla con Ellas et tu parleras à toute la planète. Les porte-voix de la Fafitude ne parlent pas aux femmes et ces dernières le leur rendent bien.
Pratiquement aucune souris dans nos rangs. Elles n'y ont qu'un rôle de décoration ; on l'embarque pour parader si elle est remarquablement belle, pour tenter de la familiariser avec nos travers militants si elle est plus ordinaire, pour jeter les bases fragiles d'une future éducation familiale si on l'inclut dans nos projets à long terme. Mais soyons francs : elles n'ont pas leur place dans nos rangs parce que nous ne leur en faisons aucune. Machisme primaire pour les uns, traditionnalisme sectaire pour d'autres, misogynie enragée pour quelques-uns - incompréhension viscérale de l'âme femelle pour pratiquement tout le monde.
Nous parlons guerre, affrontement, violence verbale, nettoyage ethnoculturel, absence de nuance, refus du dialogue, stratégies, que des choses auxquelles elles n'entendent rien, qu'elles n'aiment pas, qui les hérissent. Pourtant il semblerait bien qu'historiquement l'électorat féminin penchait plus volontiers à droite. La gauche, c'était la révolution, la prise de risque, les ennuis avec la police, la tentation de commettre des attentats, la nécessité de partir en guerre s'il le fallait. Autant de choses qui nuisent à la stabilité de la famille, qui ne ramènent pas le repas du soir, qui ne paient pas les assurances, qui mettent en danger les mouflets. A proscrire. On me dira qu'il n'a jamais manqué de passionarias chez les bolchos, je répondrai que des mères de familles n'étaient pas vraiment majoritaire. L'activisme gauchiste, depuis un siècle, a essentiellement servi aux militantes d'échappatoire à un rôle social et sexuel perçu comme oppresseur, limitateur, menant à la dépendance et la servitude.
Chacun sa petite explication pour expliquer que nos cousines, copines et frangines soient passées, en moins d'un siècle, du statut de rempart de la famille à celui d'auxiliaires du suicide clanique. C'est la faute aux gauchisses, au complot casher, à la télévision, à Syphone du Bavoir, à pas de chance. Malgré les apparences, il y a peu de choses de changées. Là où l'homme ira lécher les égoûts pour être du côté du manche, la femme, plus précisément, se pliera aux pires diktats pour être du côté de l'Ordre Moral. Son univers est fait de Garanties, de Contrats, d'Assurances, de Calculs à la virgule près de ses intérêts et de sa protection. Défavorisée en cas de confrontation physique, il lui faut être proactive, limiter les risques par avance, se prévoir toujours une sortie de secours et n'improviser qu'en dernier recours. Tout l'incite donc à entretenir les meilleurs rapports possibles avec le clergé du moment.
Les culs-bénits de la vieille Europe sont laïcards, immigrophiles, intraitables sur les convenances, troisième dan en langue de pute, consuméristes et orientés tout entiers vers l'avènement du règne du Risque Zéro. Soyez potes avec les curetons de toutes ces chapelles spécifiques et vous vivrez loin des emmerdes. Le deal est aussi simple que ça. Il faudra être debout avant l'aube pour séduire Charlotte avec des ritournelles de dissidence, de liberté sans parachute et de quarantaine sociale. C'est une des plus belles quadratures du cercle de notre temps.
*
Nous pouvons tenter de changer les choses, lisser l'image, donner dans le lexique PC, combattre la diabolisation. On a vu, chez nos copains frouziens, la grande réussite du FN sur ce plan-là, n'est-ce pas. Quant au Bloc et ses slogans à base de "0% racisme", pas sûr que ça mobilise grand monde. Ce n'est pas qu'il faille impérativement donner dans le White Power carnavalesque pour organiser le sauvetage de ce qui peut l'être ; c'est simplement que la non-violence face à un gang armé de manches de pioches, j'y crois assez peu. De l'autre côté de la frontière clanique, la plupart se permettent le luxe du métissage de confort sans jamais verser dans l'autoflagellation. Chez les blanchouilles, c'est au contraire un cocktail relativement obligatoire. Les principes d'autodéfense valables dans la rue s'appliquent tout aussi bien sur le plan culturel : d'accord de baisser sa garde si on est le dernier à le faire. Pour l'instant, le désarmement n'est prôné qu'à nous autres futurs ex-autochtones. Et une fois de plus je digresse.
On peut aussi décider de conserver nos prérogatives, nos instincts, notre discours guerrier, mais alors il faut complètement RENONCER à mobiliser l'opinion publique, à "réveiller" nos semblables, se passer définitivement de leur soutien même passif. Pour attirer leur attention, il faut donner dans la sensiblerie, le victimaire. Certains s'y sont essayé mais un blanc hétéro mâle ne passera jamais pour une victime, même s'il est trois fois moins balaise qu'un Fifty Cents. Alors autant oublier et passer à l'action communautariste, l'option sécession, l'abstraction complète de la politique en tant que gestion des affaires de la Cité, s'extraire de la Cité où nous n'avons de toute manière pas notre place et en recommencer d'autres ailleurs, selon nos propres règles. C'est encore l'option qui semble la plus raisonnable, mais c'est peut-être autant une question de tempérament que de rencontres heureuses.
Pendant longtemps, plongé dans les bouquins de Soral, j'ai volontiers martelé à mon entourage - majoritairement femelle, qu'y puis-je ? - cette idée d'une féminisation massive de la société dans son ensemble. Ca semblait logique et démontré quotidiennement. Pères absents, garde des enfants systématiquement accordée à la mère si cinglée qu'elle soit, pensions alimentaires qui mettent un divorcé sur les rotules, valeurs de Dialogue et d'Acceptation prônées à toutes les sauces, mascara et antirides spécial poilus, idéal masculin adapté des fantasmes homos, bref un immense troufignonage de la civilisation, dépassant en grotesque et en cageauxfollerie les derniers instants de la Rome impériale.
Ca semble amplement plus compliqué que ça. C'est pas plus mal, j'ai plus de slogan au pochoir ni de tracts ready-made à fourguer à personne.
Il est indéniable que la société civile est de plus en plus élaborée pour s'adapter aux seuls besoin de la mère abusive et de la carriériste à sex-toy. Mais depuis que les questions politiques ne tournent plus qu'autour de préoccupations des épiciers planétaires, nos culs à tous et toutes ont été vendus à un Marché qui, lui, fonctionne exclusivement aux valeurs masculines les plus outrancières.
Nous sommes certes incités à nous pédalifier au plus vite, mais on ferait bien de garder en tête que du côté des gonzesses, ce n'est pas plus rose, tout étant fait pour les transformer en Drag Kings.
Maman doit rester culbutable par le donneur-de-sperme, "active" (ce qui signifie qu'éduquer et protéger sa progéniture est considéré comme de la glande) et être impeccable et naturelle à la fois 24h/24 . Faire le même boulot qu'un mec, en devant se comporter plus dégueulassement que lui, avec la trouille au ventre d'être prise en flag' de faiblesse, sans jamais franchir le pas et se la jouer camionneuse ou mâtonne. Une main de fer qui leur déboîte l'épaule, enveloppé dans un gant de velours qui les étouffe. Ce qui nous mine le plot dans nos contacts avec nos voisins leur dessique l'âme dans leurs rapports professionnels, avec en plus l'obligation de rester fraîche, jeune, étincelante et "glamour" même en train de dégueuler leur alcopop sur un coin de macadam.
Je suis pas très fort en compassion mais pour le coup, ce Girl Power a de quoi foutre un sérieux cafard.
Par contre, le gros loser croisé l'autre jour, santiags aux pieds et Jean-Phillipe Smet en dossard, qui m'explique qu'il préfère les Asiatiques parce que les Européennes sont trop dures à vivre, je pourrais pas lui pleurer sur l'épaule sans une portion d'échalotes sous le nez. Mais là encore je digresse. De toute façon ça commence à être vraiment trop long et bordélique, alors restons-en là.
12:55 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (8)
07/02/2008
VOUS REPRENDREZ BIEN UN PEU DE YANG DANS VOTRE YIN ?
Saturés par les mauvaises ondes et le parfum de bile de ces pages ? Allez vous décrasser chez Jésus Franco, qui traite avec son aisance et sa précision habituelles de certains thèmes parfois abordés ici.
Edit : Et si les liens permanents foirent aussi bien chez vous que chez moi, démerdez-vous, ça s'appelle "Que faisons-nous ?" et c'est quelque part en milieu de page.
13:35 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (2)
15/12/2007
SURVIVRE ET LAISSER CREVER
On ne peut pas protéger les gens qui ne se protègent pas déjà eux-mêmes la moindre, ou qui n’ont pas au moins la volonté de ne pas crever. Un garde du corps peut souvent être plus gêné dans son boulot par son client que par les menaces extérieures : allez mettre à l’abri quelqu’un qui gesticule face au danger ou qui n’en est absolument pas conscient !
Quand on a appris par soi-même à ne plus digérer les mensonges ou à repousser un adversaire, tout semble relativement simple. Toujours poser des questions précises et ne pas hésiter à balancer des kicks dans les valseuses ou les genoux. Ça ne rend pas invulnérable, ça ne dispense pas d’une vigilance aiguisée et ça n’évite pas toujours de se retrouver la gueule en sang ou les finances en deuil. Reste que ça limite pas mal les dégâts. Alors on se dit qu’il suffit de faire passer les « tuyaux » autour de soi.
Mais lesdits tuyaux ne trouvent souvent pas preneur, parce que la plupart de notre entourage ne croit pas en avoir besoin. La pub ? Oh elle me donne pas envie d’acheter ! La propagande ? Oh j’y suis pas sensible ! Le travail de sape morale et culturelle ? On me la fait pas à moi ! C’est Les Gens qui ont besoin de ça, Les Autres, Les Cons, Les Moutons. Le troupeau, c’est toujours ceux qui nous entourent, même si on y est immergé jusqu’au dernier gramme de laine. Une grand-mère de mes connaissances, qui n’avait plus toute sa tête, se plaignait volontiers de ses séjours forcés en EMS, parce qu’il n’y avait « que des vieux » là-bas…
Effectuer son réveil politique complet est un travail à plein temps qui peut prendre des décennies – et non, on n’est pas réveillé quand on a remplacé les clichés de Monsieur Moyen par ceux d’un classeur à slogans. Alors prétendre éveiller les autres ? Encore faudrait-il qu’ils dorment pour de bon, et qu’ils ne se soient pas plongés délibérément dans un coma artificiel.
Le fait n’est pas seulement qu’un maximum de gens sont crédules, de bonne volonté, optimistes quant aux intentions et aux motivations des pires fils de pute qu’ils rencontrent. S’ajoute à cela un autre fait, beaucoup plus embarrassant : la naïveté toute aussi profonde des prétendus sceptiques.
Quelques convictions soutenues par une poignée de stats et de documents ? Voilà qu’on s’intronise alors Grand Infaillible, qu’aucun arnaqueur ne peut jamais atteindre. La vérité, c’est que tout le monde se fait baiser un jour où l’autre, et plutôt régulièrement qu’une seule fois par existence. Pourquoi ? Parce qu’il n’est pas humainement possible d’être en permanence sur le qui-vive pour tous les aspects de notre vie. Il y a toujours des situations, des gens et des domaines qui nous inspirent assez de confiance pour que l’on baisse sa garde. La crédulité n’est pas une défaillance de notre système immunitaire mental : c’est une partie intégrante de notre instinct grégaire. Pas de cohésion sans confiance, et pas de survie hors du groupe.
Le plus endurci des solitaires doit chaque jour s’en remettre à la bonne volonté des gens qu’il fréquente. Il est forcé d’espérer qu’il recevra les services ou produits auxquels le paiement de ses factures lui donne droit. Il est obligé de considérer les gens qu’ils croisent comme a priori pacifiques ou bien intentionnés. Il n’a aucun moyen de savoir si ses prétendus amis sont sincères, si sa femelle simule l’orgasme ou non, si personne n’a craché dans sa bière le temps qu’il aille pisser la précédente.
Se croire critique et bien informé ne met personne à l’abri d’un piège grossier ou d’une maladresse de débutant. La sagesse du combat de rue peut s’appliquer à tous les aspects de notre existence : expérimenté ou pas, un jour tu gagnes, un jour tu perds. Il n’y a pas de magie, ni de technique capable de pallier aux défaillances naturelles de l’homme.
L’instinct tribal peut foutre un atroce complexe christique à celui qui croit son chemin éclairé par ses lumières. Si l’on a plus la tripe libertaire que flicarde – ce qui n’est pas forcément courant dans le milieu, quoiqu’on en dise – on peut renoncer à faire le bonheur des gens à coups de bottes et abandonner toute idée de prosélytisme classique.
C’est une autre histoire que de rester lucide sur ses élans de Rédempteur, de justicier chargé de sauver de l’extinction un peuple qui étale chaque jour sa volonté hallucinée de se dissoudre dans un magma métissé et consumériste, où chaque Citoyen bosse à la commission et se shoote à crédit en attendant son tour de gagner l’Euromillion.
Deux questions douloureuses auxquelles se soumettre chaque matin :
- Est-on à la hauteur de nos prétentions, avant d’expliquer aux autres qu’ils doivent calquer leur vie sur la nôtre ?
- Ces autres méritent-ils vraiment qu’on se casse le cul pour eux ?
Si vous avez un maximum de oui sur trois mois, vous faites partie d’une mafia qui pourrait m’intéresser, ou vous êtes enfermé dans un asile où nous pourrions bien un jour être voisins de chambrée.
On en revient à ce même vieux constat d’impuissance et de paralysie qui commence doucement à faire sa place dans les esprits dissidents. Trop tôt ou trop tard pour l’action directe qui nettoie les rues tout en salissant les trottoirs (Qu’un sang impur etc.) Inutile d’attirer l’attention de Monsieur Moyen sur des phénomènes qu’il voit aussi bien que nous, mais sans que ça lui stimule la glande à haine. Vase clos de toute propagande volontariste, écrite et lue par les mêmes cercles minuscules et hermétiques.
On peut bien gonfler les pectoraux, invoquer la sacro-sainte « Minorité inaccessible au découragement », se cravacher comme des pénitents – quand on rouvre les yeux, c’est toujours le même cul-de-sac. Et quand résonne l’incontournable « Alors on fait quoi ? », on n’a toujours rien d’autre que la même putain de réponse : « On attend… »
On attend. Parce qu’il n’y a absolument rien d’autre à faire. L’Histoire n’a pas besoin de nous en ce moment. Elle nous a mis au chômage technique sans préavis, sans indemnité, et les seules portes que nous ouvre sa lettre de recommandation sont celles de la pharmacie ou de la morgue.
Ça n’empêche personne d’attendre utile, en bossant son endurance, en entretenant ses réflexes, en structurant sa pensée et en étoffant son réseau social. Mais pas de conneries : rien de tout ça ne hâtera l’Heure H, si jamais elle sonne quand nous sommes encore chauds. Il n’y aura personne pour donner raison après coup à ceux qui se seront noyés en nageant à contre-courant. La postérité nous a déjà oubliés. Nos contemporains nous vomissent ou nous ignorent.
Tout ce qu’il nous reste à perdre, ce sont ces dernières illusions qui nous empêchent de « toucher le fond » de notre colère. Nous ne sauverons personne si nous ne commençons pas par nous sauver nous-mêmes. Nous ne travaillerons pas de manière productive pour l’autonomie de notre peuple si nous ne réalisons pas d’abord notre petite Sécession personnelle. Survivre en évitant la folie et laisser crever quiconque n’appartient pas au premier cercle du clan, voilà un programme à court terme qui semble très adapté aux conditions actuelles.
02:14 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (11)
02/12/2007
LA REVOLUTION EN LACOSTE
La plupart du temps, on peut se contenter de lire les articles de l'Organe et se dispenser de parcourir les commentaires, généralement élaborés sur la base de "Z'êtes des couilles molles". Et puis parfois la Rédac, qui semble répondre scrupuleusement mêmes aux écritures automatiques les plus insanes, se fend d'une précision qui vaut son pesant de cachoux. L'article en question donne du scalpel à la gonzo dans les pauvres tripes d'ex-France et conclut à sa mort cérébrale. Un premier lecteur entonne une énième version des Damnés de la Terre, mélopée increvable qui colle aux basques de tous les anars dès qu'un déserteur des Troupes Coloniales enflamme une poubelle. Solidarité avec les pocketbikers illettrés qui meurent sans casque ! Et autres développements sur le Grand Soir initié par les Bons Sauvages en rogne. La réplique du comité de rédaction ne clôt pas la discussion proprement dire, puisqu'on n'empêche jamais personne de bavarder quand il n'y a plus rien à dire, d'où les dizaines de réactions qui suivent pour engraisser le schmilblick. Mais il n'y a pourtant rien à rajouter à ça :
Le rêve du Caillera Moyen c'est une BM, une pute, et une paire de baskets.
Encore plus pire que le rêve du Français Moyen.
Faut arrêter de rêver à la révolution avec ces arriérés mentaux même pas foutus de foutre le feu à la Tour TF1.
La révolution se fera sans eux, et contre eux. Ils finiront comme les asociaux sous Staline: au désert!
De toundra ou de glace.
12:40 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (0)
18/10/2007
FRIENDLY FIRE
Que les désaxés de Solidarités voient de la Chemise Brune sous la laine des moutons noirs, soit. C'est leur taff. On dirait presque leur "fonds de commerce", si cette expression n'était pas désormais inextricablement liée à la prétendue xénophobie des partis de centre-droite. Mais que la fille Le Pen entonne elle aussi la gueulante "C'est du wacisme anti-keublas", ça pousse le bouchon tellement loin qu'il plonge dans le pinard.
Alors évidemment on pourra remarquer deux choses essentielles.
D'abord, que le Front National version Weight Watchers ne doit rien aux libéraux-sécuritaires de l'UDC, et que la Menhirette peut bien parler comme une bénévole du réseau Education Sans Frontières si ça lui fait plus d'effet que le jus de guarana. Chacun ses perversions.
Ensuite, que La démocratie, c'est un peu comme les pubs Rivella. La couleur de notre soif ? Ni verte, ni bleue, ni rouge : on n'a pas soif, on ne veut pas boire ça, on préfère encore la déshydratation. Alors qu'un parti réac frenchie se permette deux minutes de langue de bois sur les réclames d'un parti réac bourbine, c'est presque aussi important que les récentes aventures d'Un Gars, Une Fille à l'Elysée.
N'empêche qu'il y a de quoi se poser des colles, comme ça, pour meubler la conversation après l'apéro et en attendant que le ragout soit assez cuit. La stratégie de comm' du FN provoque des débats interminables sur le ouaibe faf frouzien, inutile d'y revenir en détails ici. En l'occurrence, pourquoi Marine Le Pen s'est-elle crue obligée de faire une sortie pareille, qui ressemble à ce que les services de presse militaires appellent un "tir ami" ? Sénilité congénitale ? Drague avant-gardistes des futures sections FNJ des Dom-Toms ? Si un Gaulois de la République passe par ces pages, je lis volontiers son avis.
Post-blogum : ça commence à sentir le fake...
21:00 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (4)
03/10/2007
ET VOGUE LA NEF DES FOUS
Un Worst-Of où je me retrouve en compagnie de plein de gens de droite. Enfin "de droite", c'est eux qui le disent. Chacun ses manies taxinomiques.
Dans ce portrait de groupe, chacun a ses raisons, inavouables ou avouées, de vouloir foutre des coups de masse à l'aveugle autour de soi. J'y retrouve pas mal d'URL qui squattaient déjà mes bouquemarques, d'autres que je connais à peine. Ce que le Figaro et la trombine à Bonaparte viennent foutre dans cette histoire, par contre, mystère et savonnette de banlieue. Politics makes strange bedfellows, comme disent les Pakistanais Anglo-Saxons.
En plus, j'y suis crédité de la nationalité française, ce qui peut paraître étonnant, mais il est vrai que le ouaibe helvète fait assez peu de boucan, ceci explique peut-être cela. Post-blogum: j'ai vraiment rien compris, c'est une catégorie de sujets, pas une provenance de gribouilleur. Bientôt dix ans d'internautisme actif-passif et je suis toujours pas au courant des usages.
Si toi y en a cliquer sur l'image, toi y en a voir de tes yeux cette étonnante partouze.
19:30 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (3)
01/10/2007
PROBLEMES CULTURELS ET SOLUTIONS FLICARDIERES
Nous ne collons pas les bonnes solutions aux bons problèmes. Les options radicales sont les seules qui conviennent pour éradiquer les phénomènes de violence urbaine et de délinquance. Quand aucun Correcteur ne traîne dans les parages, chacun le sait et le dit assez librement. Il existe toute une catégorie de fouteurs de merde qui ne comprennent que le langage de la barre à mine. Mais les réacs se plantent complètement sur les priorités. Ils consultent les stats officielles, frétillent de constater la prévalence des allogènes, réduisent la question de l’immigration à ses facteurs criminogènes, et en viennent tout naturellement à proposer des solutions strictement policières.
Quid de la dilution identitaire ? Quid de la mixité toujours plus banalisée, qui produit des individus et des groupes ni d’ici ni d’ailleurs ? Quid, en somme, du remplacement pacifique des populations partout en Occident ? Pas une ligne, pas un mot, pas un embryon de réflexion franche et crue. Tout cela n’est pas à l’ordre du jour. L’Europe transformée en un immense Nouveau Brésil ? Pas d’objection de la part des réacs : ça fera plus de putes, plus d’exotisme, plus d’occasions de bastringues, plus de décoincement, et dieu sait s’ils en ont besoin ! Le tout, c’est que ce Nouveau Brésil ne contienne que des quartiers résidentiels et pas de favelas.
La violence coloniale est certes extrêmement déplaisante quand on la subit, abominable quand elle touche les membres les plus vulnérables du clan. On est rongé de l’intérieur quand on pense à ces mouflets minoritaires sur leur propre terre et forcés de singer l’occupant pour limiter la casse. C’est une mort morale cent fois renouvelée que d’apprendre un énième viol collectif où la victime pourrait être une sœur, une cousine, une fille.
Mais la violence sauvage, qu’on l’accepte ou pas, fait partie de l’ordinaire. L’Occident en a été trop protégé, trop longtemps, au point d’en oublier sa confondante banalité. Le racket, la « tournante », le deal, les luttes des micromafias pour contrôler telle rue ou tel quartier, toutes ces joyeusetés existaient bien avant que le premier Orc ne pose la patte sur un rivage d’Europe.
Les Racailles d’alors faisaient partie intégrante de la vie de toute Cité, au point que certaines se sont résolues à ériger des murailles et instaurer des guets pendant la nuit. Enlevez le facteur « armes à feu » de l’équation, et le degré d’insécurité des pires banlieues modernes est encore modeste comparé à celui des grandes villes de la Renaissance. Il n’était pas garanti que l’on survive à un long trajet à travers Paris, alors que les meurtres actuels ont chuté à un niveau absolument inédit dans notre histoire. Mais leur chute s’est accompagnée d’une autre : celle de notre tolérance face à la brutalité. Nous sommes devenus une société de grands-mères, qui se conchient en croisant un punk rachitique et comateux en plein jour.
Si l’Occident a encore la moindre chance de se ressaisir (personnellement je n’y crois plus), la première urgence serait de retrouver un degré de cruauté supérieur à celui des primates qui nous pourrissent l’existence. Mais cela ne sera absolument pas suffisant. Le but ultime à atteindre n’est pas le faire « changer la peur de camp. » Si Sainte Trouille est votre ennemie, alors faites-vous opérer des glandes à adrénaline. La peur sera toujours là. La peur est indispensable à la survie des groupes et des individus.
Le but ultime est que le camp en question ne soit plus occupé que par Nous, nos semblables et ceux que nous pensons capables de nous ressembler suffisamment avec le temps. Or un régime policier ou une dictature militaire ne pourront pas nous offrir ce résultat, le seul qui compte. L’Etat et son bras armé n’ont strictement rien à foutre que le contribuable ne parle qu’un créole-verlan répugnant et que le centre-ville ressemble à un bistrot de Star Wars. Tout ce qui lui importe est d’assurer les rentrées d’impôt, de maintenir les flux financiers et de garantir à l’élite un train de vie aussi confortable que possible. Si ces trois éléments s’effondrent, il frappera, fort et juste, quitte à causer des dommages collatéraux abominables. Mais il ne tolérera jamais qu’une société parallèle conteste ouvertement ses monopoles. S’il tolère aussi bien les « zones de non-droit », c’est parce qu’elles ne sont que des tumeurs bénignes, des excroissances dégueulasses et invivables pour l’autochtone mais sans importances pour le Marché. L’économie souterraine le vexe peut-être un peu, mais tant que les Orcs sont occupés à faire du biznesse, ils ne fomentent pas de révolution politisée. Qu’ils brûlent des bagnoles et saccagent leurs propres écoles n’a aucun impact sur la bonne marche de la mondialisation.
De toute manière, les pyromanes sont marginaux et finiront tôt ou tard par rentrer dans le rang, que ce soit celui des boîtes de sécurité, de la prison ou des morgues pour toxicos. On est loin de l’agitation des Black Panthers, qui avait férocement foutu les boules au gouvernement yanqui. Au-delà de la problématique ouvertement racialiste, les agités d’alors étaient structurés par une lecture marxiste de l’Histoire, qui fondaient leurs aspirations révolutionnaires : renversons le capitalisme blanc qui nous exploite !
Le mot d’ordre contemporain ? Plus rien à voir ! Il exige au contraire une meilleure intégration au système libéral, de la discrimination positive, des allocs et des passe-droits. Le comportement du rapace économique ne les révulse absolument pas, ils s’en réclament bien au contraire, et c’est la forte hiérarchisation de l’économie souterraine qui constitue sa meilleure garantie contre l’ingérence étatique. Que la racaille s’organise en Black Blocks anticapitalistes et alors seulement les réacs verront l’Etat appliquer les solutions martiales sur lesquelles ils se paluchent depuis des lustres.
Mais même si ce scénario imbécile se réalisait, lesdits réacs ne seraient pas moins dans la mouise – tout au moins ceux d’entre eux qui ont réellement quelque chose à foutre de la survie de l’Europe en tant que culture relativement homogène. Si l’Etat se décide à jouer du bâton plutôt que de la carotte à l’encontre des Orcs, les orcophobes ne seront pas du côté du manche. Beaucoup s’enrôleront sans doute en tant qu’indics et auxiliaires, mais ils n’y gagneront aucune autonomie. Une fois terminé leur rôle de supplétifs, ils auront le choix entre une carrière au sein de l’appareil répressif ou le retour à la case ghetto. L’écrasement de la délinquance allogène peut parfaitement prendre place sans aucune prise de conscience ethnique, ni de la part de la population, ni de celle des gouvernants qui y sont encore plus étrangers.
Voilà pourquoi tout discours sécuritaire nuit directement à tout projet sincèrement patriotique (sauf si vous pensez que le Patriot Act est autre chose qu'un oxymore insupportable). Voilà pourquoi tout raidissement des démocraties face à la racaille ne changera quoique ce soit à nos problèmes de civilisation. Le tout est de savoir si l’on préfère un match de rugby pas tendre entre Semblables, ou un salon de thé où se croisent toutes les espèces et où les natifs auront toujours moins de droits que les autres, hormis celui de la boucler et de fournir la vaseline.
12:29 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (6)
17/09/2007
CONTORSIONS ISLAMOPHAGES
Deux ou trois choses à retenir de l’analyse de Christian Bouchet sur l’antimozlemisme actuellement trendy chez les réacs (déjà reprise in extenso ici) :
Les raisons de l’islamophobie d’une partie du mouvement national sont nombreuses. Il est clair à mes yeux qu’aucune d’entre elles ne se justifie. A mon sens y a chez certains une influence religieuse de type catholique et chez d’autres, ou d’ailleurs chez les mêmes, sans aucun doute, un racisme occulté. On dit le musulman, on pense le bougnoule…(...)
On dira, chacun ses allergies. Personnellement je hais la tomme au cumin, voyez ? Et ce n’est pas un Stage de Citoyenneté dans une fromagerie qui y changera grand-chose. L’antipathie viscérale n’est pas le problème, c’est l’hypocrisie dont on l’emballe, cette manière peu ragoûtante de rendre la présentable.
C’est sûr qu’il vaut mieux, pour sentir bon en société, dégueuler sur des doctrines que sur des taux de mélanine. Ça a aussi le mérite de s’inscrire dans la tradition anticléricale des Modernes. Sans compter qu’on peut piétiner les plates-bandes des vaginocrates, en glosant sur le statut de la femme chez ces horribles barbus.
Voilà comment on en vient à défendre des thèses en contradiction directe avec tout patriotisme viscéral, celui qui attache autant d’importance aux traditions d’un territoire qu’à la tronche de ceux qui marchent dessus :
Cette opposition à l’islam que l’on voudrait que tout le mouvement national adopte lui pose un certain nombre de problèmes de fond. Or curieusement aucune analyse n’en a jamais été faite...
Tout d’abord, l’anti-islamisme devrait obliger à définir l’opposition à l’immigration. Est-ce que le mouvement national est opposé à l’entrée des immigrés parce qu’ils ne sont pas français ? Parce qu’ils ne sont pas de souche européenne, ou parce qu’ils pratiquent une religion particulière ? En clair : qu’est-ce qui est plus important : la culture, l’ethnie ou la religion ? Qui doit-on préférer accepter sur notre sol ? Par exemple, qui choisir entre un bosniaque musulman mais européen ou un béninois africain mais catholique ? Et quid des immigrés hindouistes ou bouddhistes ?
De même, l’anti-islamisme devrait obliger à se définir sur le problème : intégration ou rapatriement ? Or si l’on désire intégrer certains immigrés, ils doivent avoir rapidement les mêmes droits que les nationaux de souche, dont celui de pratiquer leur religion... Si l’on désire rapatrier tout ou partie des immigrés, il est souhaitable qu’ils s’intègrent le moins possible et qu’ils restent le plus différent possible, or dans cette optique pratiquer leur religion participe du maintien de leur spécificité... Dans les deux cas l’option anti-musulmane est aussi inopérante qu’aberrante.
Enfin, l’anti-islamisme est gros d’alliances contre-natures et de positions paradoxales qu’il faut bien assumer. Doit-on comme feu Pym Fortuyn défendre le mode de vie des gays par opposition aux imams homophobes ? Doit-on s’opposer au retour à la non-mixité dans certains lieux (écoles, piscines, etc.) par anti-islamisme alors qu’il y a quelques dizaines d’années on contestait avec virulence la mise en place de cette mixité ? Doit on défendre l’impudeur vestimentaire parce que les islamistes sont favorables au port du foulard ? Doit-on prôner le droit au blasphème alors que celui-ci peut s’exercer in fine contre toutes les religions y compris celle des français natifs ? Doit-on considérer tous les anti-musulmans comme des alliés, y compris les sionistes les plus fanatiques et les représentants de la mixophilie laïque comme madame Michèle Tribalat (fort cotée auprès de certains nationaux) ou Orianna Fallacci ?
Malgré la pertinence de tout ce bazar, les conclusions de l’auteur, certes cohérentes et logiques, sont bien évidemment inacceptables. Il va jusqu’à affirmer « [qu’] il faut qu’il y ait des mosquées, mais qu’elles soient françaises et érigées dans le respect du droit français » et que « nous devons être du parti du peuple français dans sa diversité ethnique et religieuse, non pas le parti d’une minorité d’une fraction de celui-ci. »
Ça a le mérite d’être clair – aucune envie d’être encarté dans ce parti-là.
En fin de compte, entre nationalisme de gauche et döner-kebab, il y a un peu le même feeling. De temps en temps, pourquoi pas, mais de là à se faire une carte de fidélité...
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04/09/2007
INTEGRATION PARTIELLE
Suffit pas de "passer le pas", de réaliser son Réveil politique et de s'impliquer pour la survie culturelle de son peuple. On a beau dire, ce n'est PAS une activité à plein temps, pour une raison basique : l'absence de structures sociales alternatives suffisantes et solides.
Pour la plupart d'entre nous, il n'existe au niveau local que de petits clubs révolutionnaires dormants, avec un concert, une conférence et une grillade-randonnée-picole par trimestre. C'est peu pour souder une communauté. Ca constitue au mieux de petites aires de repos sur notre autoroute perso, des moments où on peut tomber le masque et causer franchement aux gens, échaffauder des plans grandioses de renversement mondial ou goupiller de petites opérations à court terme. Mais notre activisme a beau être au centre de nos préoccupations, il ne constitue pas le pivot de notre existence. Il faut toujours retourner à la routine du boulot, du couple, de la famille, de la semi-vie sociale qu'on mène comme on peut. Et c'est là un des plus graves problèmes des dissidents : rejetés par le monde moderne, le rejetant eux-mêmes avec encore plus de rage, ils n'ont pour autant nulle part d'autre où aller.
"Pas d'or, pas de révolution" - Céline, encore et toujours, indépassable, indispensable. Les groupuscules les mieux organisés ont parfaitement assimilé ce constat brutal. D'où leurs fréquents appels aux dons, aux réabonnements, aux investissements dans du matos militant. Mais pour les non-alignés, les non-encartés, bernique. Mêmes emmerdes niveau trésoreries, sans pouvoir compter sur la charité de personne. Pas de pognon = pas de local associatif. Pas assez de troupes expérimentées, de relais médiatiques et de complaisance politique = pas de squatt durable.
Ca nous donne une belle hernie mentale : le corps étouffe dans la cage soc-dem, mais l'esprit qui seul lui permettrait de s'y adapter sur le long terme, lui va vagabonder dans les forêts, les chemins de montagne, les îles de la mer du Nord, n'importe où plutôt que là où traînent encore des bipèdes post-humains.
Impossible de s'évader, et impossible de se faire au rythme de vie de la taule. Midnight Express, ça vous rappelle quelque chose ?
- "Pourquoi tu te rases encore le crâne ?"
- "Pour ne pas oublier que je hais cette taule."
Pour la plupart, qu'on l'admette ou pas, qu'on en soit conscient ou non, nous vivons tous une intégration partielle à la machine détestée. Comme des sables mouvants qui n'avaleraient que la moitié du corps. Comme le seuil d'une porte qu'on ne pourrait pas franchir en entier. Comme un coma qui laisse la chair inerte et conserve l'esprit soigneusement à vif, un coup d'épingle par minute.
L'intégration partielle, c'est un stade intermédiaire entre le fou du roi et le fou du village. L'amuseur extrême qui ose dire tout haut ce que chacun pense tout bas, mais dont tout le monde, plus tragiquement, se contrefout quand il est l'heure du film, quand sonne la fin de la pause, quand Bobonne pointe son groin. C'est un rôle de Mauvaise Conscience Jetable. C'est faire partie du paysage sans pouvoir aucunement influer sur la marche des choses, alors qu'on s'y voudrait à part, électron libre et force motrice tout d'un bloc.
Pragmatiquement, c'est dépenser plus d'énergie qu'on n'en possède pour à la fois se maintenir en société (puisqu'il faut bien bouffer et éviter les dettes) et ne pas fracturer son équilibre mental (puisque le premier taff de l'Ennemi est de nous rendre tous au minimum borderline). Trouver un job et le garder. Ne pas foutre en l'air toute amitié à force d'ouvrir son claque-merde. Tâcher de s'informer en croisant toutes les sources pour limiter la dysinformation. Refouler jour après jour les accoutumances, les faiblesses et les trahisons minuscules. S'imposer une discipline physique et mentale sur le long terme. Rester lucide sans devenir trop aigri. Assouplir sa diplomatie en slalommant entre les engagements intenables et les arrangements crasseux.
Faire tout ça à la fois, seul, dans le vide, sans résultats tangibles, sans jamais être sûr de faire juste et de ne pas agir simplement comme un taré embrigadé dans va savoir quelle secte. Et ne pas déraper, ne pas perdre le sens des réalités, ne pas s'enfermer dans une bulle hermétique. On dira, avec un petit sourire condescendant, que c'est somme toute ça, vivre en adulte. La bonne vieille image du Chêne et du Roseau. Vous en connaissez beaucoup, des souples qui restent droits ? Pas moi. Jamais connu que des rigides qui cherchaient à se faire briser pour prouver leur bonne foi et des courbés de naissance dont la prétendue "neutralité" n'était finalement qu'un masque pour leur fadeur. On passe d'un statut à l'autre avec une aisance déconcertante : suffit de ranger les badges et les tracts dans un tiroir.
08:53 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (6)
23/08/2007
LES INSOMNIAQUES ET LES COMATEUX
Le fondement de notre action est d'alerter nos contemporains sur des dangers qui menacent la civilisation européenne et la survie de nos semblables en tant que membres d’une même culture. Ces dangers, nous sommes censés être seuls à les percevoir clairement, ou à avoir le courage de les dénoncer en tant que tels, sans langue de bois ni convenances doctrinaires. Nous sommes supposés être les seuls à appeler un chat par son nom, luttant contre la censure politiquement correcte, contre les mensonges de la propagande gauchiste, contre la trahison perpétuelle des libéraux.
Voilà pour la version officielle et masturbatoire. Dans les soirées militantes, succès garanti en tenant un tel discours.
Dans les faits, c'est tout autre chose, comme le révèle l’isolement systématique du mouvement de résistance enracinée.
Pourquoi nous n’avons toujours rien compris
Les dangers que nous dénonçons, nous les comprenons à peine. Nous sommes le plus souvent réduits à en faire des caricatures, des schémas réducteurs, des symboles faciles à comprendre par le blaireau de base. En-Face a beau jeu d’y voir de la stupidité et de l’inculture de notre part. Le pire est qu’il n’a pas forcément tort.
« Connais ton ennemi » fait partie des innombrables cris de guerre qu’on adore pousser entre prétendus camarades. Mais quelle peine démentielle on a, purée ! à l’appliquer dans notre vie de tous les jours ! C’est que pour étudier sérieusement un sujet qui nous répugne ou qui nous pourrit la vie, il faut une dose de curiosité, de patience et de discipline dont la plupart d’entre nous n’est tout simplement pas capable.
Question de priorités plus que de capacités, sans doute : militer demande beaucoup d’énergie et plus on tente d’observer la réalité avec du recul, plus ce recul s’insinue dans nos actions et nos paroles. L’action militante nuit à l’objectivité, parce qu’elle demande une certaine mise en veille de notre esprit critique. Se montrer objectif est un acte rationnel, alors que lutter contre cent fois plus fort que soi relève d’une passion imperméable à la Raison.
Qui plus est, se mêler de politique est une affaire salissante (Sartre a écrit là-dessus ses rares lignes qui ne méritent pas l'autodafé) et tout idéaliste recherche en ce monde plus de pureté qu'il ne peut en contenir : énième quadrature du cercle que le natio se prend quotidiennement dans les gencives. N'arriver à rien tout seul et rester propre ou n'obtenir que des matches nuls à plusieurs en allant râcler dans la merde.
Voilà pourquoi, en résumé grossier, nous en sommes le plus souvent réduit à des analyses à la hache émoussée, là où il faudrait faire preuve d’autrement plus de finesse. C'est une question basique de conservation de l'équilibre mental. Il serait grotesque de croire que le milieu compte moins de borderlines que chez les crasseux à dreadlocks ; la seule nuance véritable, c'est qu'eux assument ouvertement leurs déséquilibres et prétendent être malgré tout des interlocuteurs crédibles. Ce qu'il reste de pudeur au patriote le prive de cet ultime exutoire.
Lui reste l'alcool (assez bien toléré), le THC (plus répandu qu'on veut bien l'admettre), la prise de risque imbécile (donne droit à un all-access permanent chez les mythos). Dosez ces trois éléments comme vous voudrez : le résultat du cocktail sera le même, un suicide social à petit feu. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fous.
Un diagnostic lacunaire et des médecins mal formés
Revenons-en à notre routine militante. Elle est constituée, on l’a vu rapidement, d’une dénonciation des menaces qui planent sur l’Europe, dangers minimisés par les uns, présentés comme des progrès par les autres, timidement ignorés par la masse qui fait avec bon gré mal gré. Et ensuite ?
Une fois ces dangers dénoncés, la situation reste dramatiquement inchangée pour tout le monde, à commencer par ceux que nous considérons comme notre "public-cible". Nous n'avons aucune défense pragmatique à proposer pour protéger ceux que nous pensons avoir "conscientisés". Tout ce que nous pouvons offrir, c'est de passer le témoin, de propager une prétendue Bonne Parole pour faire grossir les rangs de ceux qui ont recouvré la vue en chaussant nos petites lunettes.
Notre foi implicite, totalement inconsciente chez la majorité d'entre nous, c'est qu'une fois que nous aurons atteint une certaine masse critique de militants, nous serons assez nombreux pour que :
- le mouvement soit reconnu comme digne d'attention et de considération, voire capable d'une participation active à la prise des décisions au niveau national et bientôt continental ;
- l'opinion publique finisse par se rallier à nos thèses, à découvrir miraculeusement des moyens d'en appliquer les recettes et se bricoler une conscience ethnique suffisamment balaise pour lancer le processus de Reconquête ;
- la tiers-mondisation du continent, enfin, soit brutalement freinée puis inversée, les envahisseurs et les collabos étant respectivement reconduits chez eux et neutralisés d'une manière ou d'une autre.
Musique d'un avenir étonnamment lointain. Ici et maintenant, nous n'avons rien à proposer aux nouveaux convaincus, à part consolider leur foi avec de la mauvaise littérature militante ou à participer à des actions de lobbyisme classique.
La construction de réseaux d'entraide ? Les initiatives qui permettent concrètement à une vie communautaire leucoderme de se structurer ? La (re)conquête du coeur et de l'esprit de nos semblables, au-delà de nos structures militantes si dessicatives et routinières ? Tout cela est, au mieux, anecdotique, quand ça ne dépend pas d'amitiés antérieures à tout engagement structuré. Ceux qui ne sont rassemblés que par leurs convictions restent marginalisés et le lien avec leurs semblables apolitiques est extrêmement ténu.
Face aux pourrisseurs de son quotidien, Monsieur Moyen reste désespérément seul, même s'il adhère à 300% de nos thèses. Nous ne formons pas de milices de protection capables d'agir concrètement pour faire le taff que la police ne peut plus ou n’a jamais vraiment voulu faire. Notre marge de manoeuvre achève de limiter les entreprises qui ont miraculeusement survécu à nos effectifs rachitiques, à notre sous-culture de l'action, à notre inorganisation chronique, au grouillement de désaxés qui nous submerge. Nous ne faisons que multiplier les appels à rejoindre des rangs la plupart du temps confinés aux catacombes et pas plus capables que le moindre parti réac d'assurer leur propre défense en cas d'apparition au grand jour.
Des sirènes, mais pas de bunkers
Nos ambitions sont sans commune mesure avec nos moyens. Nous sommes les sirènes d'alarme qui avertissent d'une attaque nucléaire une population qui ne dispose d'aucun bunker. Des mouches du coche qui commentent un accident qu'elles ont vu venir depuis longtemps mais qu'elles se sont montrées incapables de prévenir et qu'elles ne peuvent guérir non plus. (Et oui, ces lignes fielleuses méritent la même critique ; leur seule spécificité, c'est d'être pondues par une mouche qui a déserté le coche.)
Nous ne sommes pas l'avenir politique de l'Europe et nous ne sommes porteurs d'aucune solution concrète à ses problèmes actuels. Nous posons un diagnostic souvent bâclé et scolastique sans pouvoir offrir le moindre médoc pour combattre le mal, pas même pour soulager la souffrance. Tout notre activisme tourne au contraire autour de cette souffrance, ne faisant que l'alimenter, l’entretenir avec soin, la rendre plus intolérable, sans donner les moyens à quiconque de la transcender, de l'accepter, de la combattre positivement et activement. Nos diagnostics n'appellent que plus de diagnostics.
Ce qui nous motive avant tout n’est pas vraiment un idéal. Nous découvrons en nous une foi parce que nous sommes entourés de mécréants et parce que nous constatons que leur vie est grise, fade, avilissante. C’est avant tout le fait qu’ils ne croient à rien – ou à n’importe quelle merde « humaniste » – qui éveille en nous la flamme révolutionnaire. L’ennui, c’est que nous transmettons mieux notre haine quasi maladive de la décadence que notre idéal d’alternative.
Or la décadence, pour Monsieur Moyen, c'est avant tout du confort et de la sensualité, THE mélange auquel il ne renoncera pas, maintenant que tout le reste lui file entre les doigts. Les libéraux l'ont compris depuis toujours et c'est pourquoi ils nous ensevelissent sous les marchandises à crédit. Carpe Diem, devise du Cercle des Banksters contemporains : vis à crédit aujourd'hui parce que demain, tu devras payer pour crever lentement.
La contagion de la nausée
Si nous ne savons que transmettre une rage inexprimable à nos nouveaux camarades ; et si nous n’arrivons qu’à faire fuir les bonnes volontés, c’est avant tout parce que nous ne cherchons pas vraiment à allumer chez autrui cette étincelle de la rébellion. En fait, tout chez le propagandiste et le militant ordinaire le pousse à tenter d’étendre à autrui la salissure de son propre dégoût.
Un phénomène similaire lui fait croire qu’effrayer Monsieur Moyen le motivera suffisamment à se mobiliser pour son propre peuple. Plus que des camarades de lutte, nous cherchons des gens qui nous aident à porter un peu le poids de cette écrasante nausée face à la modernité. Tu quoque, remarqueras le critique attentif de ces paragraphes imbéciles et gratuits. C'est parfaitement correct et d'autant plus symptomatique.
Nous quémandons sur un ton revendicateur des vases vides où déverser ce trop-plein de bile que provoque en nous le monde déshonorant où nous agonisons. Nous en venons à concevoir, inconsciemment, qu’il faut fatalement passer un seuil d’aversion pour que l’éveil politique se produise. Nous le pensons parce que ça a été le cas pour nous : nous avons transformé en élan productif (enfin, on aimerait qu’il le soit !) ce qui n’était qu’une réaction négative face à l’organisation du monde et la hiérarchie des valeurs actuelles. Tout nous pousse donc à tenter de déclencher les mêmes mécanismes chez les gens qui nous entourent : nous voulons leur mettre le nez dans la même merde primordiale qui nous a décoincé la tête et les tripes.
Mais c’est un processus cradingue, douloureux et ingrat. L’activisme a beau être un exutoire, il présuppose par son essence même la présence d’une énergie négative à sublimer : ce dégoût absolu de l’époque. Il ne se crée pas ex nihilo chez n’importe qui. La majorité de nos contemporains ont un seuil de répugnance bien supérieur au nôtre, ils encaissent, bougonnent, s’abrutissent avec la télé-poubelle ou la gnôle pour retrouver ce bonheur bovin de l’absence de dérangement… et puis il passent à autre chose.
Pas nous. Nous en faisons une fierté, en oubliant soigneusement de nous demander véritablement pourquoi les choses sont ainsi.
Chez nous, le réveil est définitif, permanent, impératif. Nous sommes des insomniaques qui cherchent à gâcher le sommeil des comateux ordinaires, parce que pour nous, ce sommeil est impur autant que lâche. Mais ceux qui pioncent ne peuvent pas le comprendre ainsi. Eux ne demandent que le droit de récupérer un peu, de mettre leur cerveau sur ‘off’, convaincus d’en faire un usage extensif tout au long de la journée. Foutaise pour nous autres, bien sûr, puisque pour nous, un cerveau hyperactif dont le sens critique est en mode veille, c’est un cerveau débranché, dont seules ses fonctions végétatives sont vigousses – c’est elles seules que sollicite le Marché, d’ailleurs.
Le Néant après le Réveil
Nous pensons que nous pouvons être utiles à nos contemporains, parce que nous sommes politiquement « éveillés » alors qu’eux sont au mieux « assoupis », au pire « somnambules » (toutes les formes variées et abominables de la trahison). Mais en fait nous ne sommes que des empêcheurs de ronfler en rond, qui n’ont rien à offrir de précieux, de positif, d’indispensable pour compenser cette brutalité initiale. Nous voulons faire sortir Monsieur Moyen de la Matrice , mais une fois qu’il s’est réveillé, il en est éjecté sans Résistance à rejoindre, sans réconfort à trouver auprès de ses nouveaux compagnons de misère. Il se retrouve dans une sorte d’auberge espagnole où tout ce dont il a besoin, il doit le fournir lui-même.
La chaleur et la solidarité ? Purement mentales. Chaque soirée militante est un banquet de mendiants, où chacun se presse imaginant pouvoir ripailler, et dont on repart le ventre creux parce que chacun comptait sur l’autre pour amener les sandwiches. C’est l’espoir acharné d’une rupture dans la routine qui nous ramène à ces mêmes putains de soirées malgré les déceptions qui s’accumulent. C’est le dégoût de cette sclérose routinière qui finit par nous en éloigner définitivement. Ne restent que ceux qui ont trouvé une place prestigieuse dans la hiérarchie, et vivent de la Rente Militante.
Et quand nous nous immergeons à nouveau dans le cloaque poisseux du Grand Hospice, nous restons pour nos contemporains comateux une vision lointaine et malsaine, un cauchemar portatif, peut-être porteur de vérités sonnantes, mais qui n’appartient pas vraiment à leur monde. Nous demeurons à leurs yeux une sorte de secte vaguement inquiétante, parfois rigolote, mais avant tout abstraite.
Les mafias antifascistes ont beau hurler au Retour de la Peste , Monsieur Moyen ne se sent pas menacé par des meutes de crânes rasés, qu’il ne croise que de loin en loin. Mais il ne se sent pas non plus en communion avec elles, parce qu’il n’en comprend pas les mœurs et parce qu’il ne bénéficie jamais directement de leur action.
Nous aimons, comme tous les agitateurs chroniques, invoquer Le Peuple pour justifier notre engagement. Mais ce peuple nous regarde sans nous voir. Nous ne sommes, dans son monde, que des fantômes échappés d’un autre univers : lugubres et intangibles, des ombres qui ne lui seront d’aucun secours s’il se retrouve coincé dans une ruelle par cette même Racaille dont nous aimons tant parler.
Pour que cette incompréhension fondamentale cesse entre le monde des insomniaques et le monde des comateux, il ne suffit pas de rendre ces derniers conscients de leur apathie. Ils ne sont pas si anémiques que veulent le croire les activistes de toute cause, d’ailleurs. Il faudrait aussi que ces activistes admettent qu’ils sont des insomniaques, que des choses troubles et mal comprises empêchent de se reposer.
Surtout, ils doivent comprendre et reconnaître que leur action est contre-productive, dans le sens où leur tapage ne gêne qu’à peine les puissants, et qu’il indispose ceux qu’ils veulent aider. Nous ne les arrachons à leurs rêves que pour les plonger dans notre propre cauchemar : une vie faite de rage perpétuellement cachée, de grandes espérances muettes, de souffrances morales indicibles dans tous les sens du terme, de solitude philosophique tout en étant noyés dans la masse, et d’une fatigue que rien n'atténue jamais.
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19/08/2007
ENCORE DU KACZYNSKI POUR LA ROUTE
12:32 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (3)
14/08/2007
" WELL, HELL DOESN'T WANT YOU, AND HEAVEN IS FULL "
Fous-toi ça dans le plot le plus vite possible, Zonard Gris semi-asphyxié. Tant que tu n'auras pas trouvé le moyen de tuer ta conscience, tu mèneras une existence atrocement solitaire, quelle que soit la densité de ton entourage. Il y aura toujours entre toi et le monde des vivants, comme un mur antibruit indestructible, contre lequel tu viendras régulièrement t'ensanglanter le museau. La faute à l'instinct grégaire.
Ton hypothétique famille, tes prétendus amis, tes soi-disant semblables ne te toléreront que parce qu'ils te verront t'agiter dans le silence artificiel de leur incompréhension complète. Tu Marcheras Toujours Seul. Tes camaraderies seront aussi solides que tes résolutions de sobriété post-coma éthylique. Tu le sais et tu le sens déjà depuis longtemps, je ne t'apprends que dalle. Simplement, il te faudra rester sur tes gardes pour encore un bon demi-siècle. A chaque fois que tu baisseras ta garde, chaque fois que tu penseras être enfin compris, chaque fois que tu croiras avoir enfin trouvé ta place, le mur de verre te cueillera la face sans prévenir. Il y a Toi d'un côté, et le reste du monde de l'autre.
Ce n'est même plus une question de choix. On en viendrait presque à regretter le temps où l'on pouvait brailler "On my side or in my way" en toute sincérité. Malheureusement les plus grands obstacles à ta liberté ne sont pas tes pires ennemis. Ca faciliterait tellement les choses. La plupart d'entre eux ne fait pas exprès d'être en travers de ton chemin. Beaucoup ne te veulent même aucun mal. Mais chaque bergerie a son mouton noir et, pas de bol, c'est pour ta pomme. Un mouton en chemise noire, avant de finir en camisole de force. Gripari, dans Frère Gaucher, ouvrage phénoménal et par conséquent inconnu du Milieu, estime que le suicide est un acte libre mais que la folie est une lâcheté. Il vivait en des temps peut-être un peu plus simples que les nôtres. Pour nous autres, la folie n'est peut-être qu'une solution de continuité.
Tu entendras souvent autour de toi des échos réconfortants, des fragments désossés de ta sagesse personnelle, des raisonnements sains et lucides comme autant de confirmations de tout ce que tu fais et crois. Untel que tu croyais Collabo se révélera plus indépendant que prévu. Un autre se laissera parfois aller à une saine colère dont tu le croyais incapable. Un autre encore te confiera entre deux clopes qu'il a toujours pensé comme toi et admiré ta résolution, ton jusqu'au-boutisme. Foutaises que tout cela. Réveil absurde des écorchures silencieuses. Aucun d'entre eux ne sautera jamais ce pas qui te sépare d'eux à jamais, même quand tu seras retourné dans le troupeau à reculon, la gerbe aux lèvres et le sang fracturant tes tempes comme une marche funèbre de tes idéaux. Entre eux et toi, à jamais, une vitre pare-balles.
06:55 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (4)
11/08/2007
SE FAIRE SA PLACE DANS LA POUBELLE
Comme tout bipède qui s'informe, j'ai su que le manchot le plus arabe d'ex-France avait lancé un truc appelé Comedy Club, histoire que l'humour des Territoires Occupés s'exporte chez les bobos. Mais ça s'était arrêté là. De par un manque d'intérêt vraiment pas Citoyen, je n'avais pas poussé la perversité à regarder le moindre squaitche de cette Starac du rire métissé. Et puis, hasard du surf métafaf, je tombe sur ça.
Ca semble être apprécié par le milieu, comme une bouffée d'air pur dans une cahute saturée de pets. Putain Gaston, tu entends ce qu'ils osent dire ! Pas banal ! Ah c'est sûr que ça nous change de la Correction Politique et de la langue boisée ! L'Histoire est en train de nous donner raison, l'air de rien ! C'est minuscule mais révélateur ! Tu vas voir que d'ici quelques temps on pourra l'ouvrir en public sans risques, si ça se trouve !
La dimension "quota d'affreux" du document a quelque chose d'assez inquiétant, bien au contraire.
Déjà, cela devrait pourtant aller sans dire, les deux pâlichons ont été choisis par Monsieur Desbouses. Quand un type qui vous hérisse trouve quelque chose de rigolo, c'est évidemment idiot de se forcer à trouver ça odieux par principe. Pas mal d'antifas très sérieux trouvent Desproges admirable, par exemple. Mais il y a de quoi se poser quelques colles sur la portée d'un numéro "incorrect", placé en plein milieu d'un show spécial France-d'Après-Les-Toubabs. Ca sent le vestige, le Fou du nouveau roi recruté parmi les troupes de l'ennemi défait, la relique vivante des anciens occupants du continent. C'est une manière de ne pas torturer un adversaire dans le coma ; il en a assez pris dans la gueule comme ça, alors on lui octroie généreusement le droit de gémir.
Deux petits Blancs qui disent des horreurs sur la réalité des poubelles urbaines multiethniques, sans que ça choque son monde, voire en faisant marrer les populations directement concernées ? Ca veut dire que la réalité qu'ils dépeignent est acceptée. Ca veut dire que la colère barbare que cette réalité peut provoquer en nous, n'a plus aucune légitimité. C'est comme ça. C'est normal. Ca va de soi. On peut en plaisanter gentiment parce que c'est un petit peu agaçant parfois, mais pas de quoi s'énerver. La page est tournée. Définitive. La conquête est complète.
Elle est complète parce que ce la simple description de la réalité, que fuient encore ostensiblement nos Maîtres à Ne Pas Penser, ne prend pas nos Remplaçants à rebrousse-poils. Blanchette est une victime consciente de son statut, et qui l'accepte complètement, au point de le prendre avec humour et de taquiner les envahisseurs, en leur disant qu'ils sont quand même un peu vache de nous exproprier. Et puis vient la fin du stand-up, et la réalité redevient écrasante. Métèques dominants contre Fromages dominés. Prière de ne pas faire de vagues jusqu'à la prochaine tournée du Comedy Club, où certains d'entre vous pourront se plaindre au seconde degré de devoir raser les murs, fixer le bitume, accepter le harcèlement comme une banalité et l'extinction de sa lignée comme un progrès inévitable.
On rétorquera que ce genre de choses passe à l'écran parce que c'est justement du second degré. C'est sûr qu'ils n'ont pas des dégaines de TaliBlancs, nos deux maigrichons calembourdeurs. Est-ce qu'ils inventent pour autant leurs textes, ex nihilo ? Ce qu'ils racontent n'est que le reflet de ce que pas mal de jeunes Européens vivent quotidiennement en milieu urbain. La nuance est dans le ton décontracté ; c'est ce qui tranche sur les deux options habituelles : silence absolu ou indignation droitarde sur le thème de l'Insécurité.
Mais concrètement, après le discours, il se passe quoi ? La même chose que pour les victimes qui se taisent ou qui se plaignent au bistrot : retour à la normale, peut-être un peu plus soulagé d'avoir ouvert sa gueule certes, mais pas plus à l'abri. Toujours la même solitude face à la racaille, à l'incompréhension de l'entourage, à l'hostilité des Gestionnaires du Désastre, à la haine cristalline des Collabos sponsorisés, à l'impuissance de leur propre exaspération. Un tour pour rien. Un plomb grillé pour se prendre quand même la décharge dans les râtiches.
C'est précisément ce qu'on attend de nous, dans les étages supérieurs du Grand Hospice Occidental. Les kapos de l'usine ont fini par piger que la muselière n'allait bientôt plus être assez efficace. Il leur en aura fallu, du temps, pour admettre qu'un Causes Toujours est plus dévastateur qu'un Ta Gueule, et que ce qui avait marché pour l'extrême gauche pouvait fonctionner aussi bien pour l'extrême droite. Question de générations : fallait attendre que les plus hystériques, les plus sectaires, les plus hallucinés des Vainqueurs de la Dernière soient assez vieux pour être remisés au placard. C'est pas que leurs successeurs soient moins barjots, non : ils sont juste plus souples, un peu plus de velours autour du poing d'acier. Relâcher la pression pour épuiser les forces qu'ils n'ont pas pu écrabouiller ou récupérer.
Foutrement habile. Mais pas nouveau du tout. Je le redis encore une fois, c'est en place de l'autre côté de la Flaque, chez les Yanquis, depuis des lustres. Chez le Flic de la Planète, où une sioniste et un sang-mêlé sont au coude-à-coude pour la prochaine présidentielle, les obèses de tous les Kouklouxeklans locaux ont le droit de parader quand bon leur semble dans la grand'rue de leur bled. La Constitution leur garantit ce temps de parole réglementaire. Des candidats ouvertement nazebroques - dont aucune trace ne perce jamais dans la presse d'Europe de l'Ouest - peuvent légalement se présenter à toutes les élections. David Duke a même remporté de beaux succès. Vous pouvez réciter Mein Kampf et les Turner Diaries le porte-voix rivé au crachoir à cinquante mètres de la Maison Blanche, si ça vous chante ou que vous avez vraiment explosé votre résistance à la vodka-pomme. Tout ça pour quoi ? NADA.
En démocratie, la liberté de parole use jusqu'à l'os celui qui s'en sert sans réfléchir.
Il n'y a rien à attendre d'une libération de la parole et de l'abolition du délit d'opinion. En ce sens, l'initiative des Démocrates Suisses est louable sur la forme (parce que toute censure est gerbatoire), mais inepte sur le fond parce que les forces patriotes organisées n'ont de toute façon rien d'intelligent à dire, et pas d'autre projet viable que d'enfliquer la société, de farcir les mosquées de capteurs sensoriels, et d'appliquer à leurs ennemis les mêmes méthodes qui les visent encore actuellement.
Les espaces d'action collective et de parole libre sont à chercher en-dehors du régime, parce que tout ce qu'on lui quémandera nous arrivera châtré, désactivé, désamorcé. Il ne nous donne plus le choix entre la boucler et l'ouvrir au risque de se prendre un coup de matraque : soit on bêle avec le troupeau, soit on hurle avec les meutes en cage. Dans le boucan obscène de la surinformation continue, nos pauvres klaxons n'émergent que quand la pieuvre médiatique veut bien nous concéder nos trois minutes de gloire réglementaire. Exemple frappant : vous entendez beaucoup parler des patriotes radicaux de ce pays, après les fêtes du 1er Août et les perturbations qu'on craint de leur part ? Que dalle. Silence radio. Bruit blanc en continu.
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18/06/2007
REACTIONNAIRE, DONC PARALYTIQUE
C’est très précisément parce qu’elle est réactionnaire dans ses méthodes et ses analyses que la « droite nationale » - et plus largement tout ce qui en tient lieu – fait du sur-place depuis si longtemps, un sur-place qui décime ses rangs et rancit ses ultimes fidèles. La situation politique, culturelle et sociale ne se prête à aucune résistance passive ni même à aucune réaction.
La résistance passive suppose de la détermination calme, la foi en une sorte de justice immanente qui ramènera tôt ou tard l’équilibre, une certitude d’avoir intégralement raison, une confiance totale dans le jugement de l’Histoire. Or le plus grand nombre n’a plus aucune certitude, sauf d’être du mauvais côté de la barrière ethnique : être Européen, c’est avoir des ancêtres génocidaires, des grands-parents colonialistes, des parents anomiques et une vision de l’avenir qui sent le vomi. Cette lourde hérédité et cette panique face aux défis qui s’annoncent s’unissent pour saper toute possibilité de résolution. On n’encaisse aucun coup quand on a honte de son passé et qu’on craint la vieillesse avant l’heure. L’époque est précisément au jeunisme et à la repentance - ainsi meurent les lignées.
Quand à la réaction active, elle implique un ennemi clairement défini, un choix possible entre collaboration et refus du compromis. La situation était claire aux heures glorieuses du maoïsme halluciné, quand il fallait être de gauche pour avoir des convictions de gauche. Mais maintenant ? Ces convictions relèvent du « domaine public », elles sont enseignées dès les classes primaires, elles sont reconnues même par de prétendus fachos comme allant de soi. Fut un temps où pour bichonner les Minorités, piorner sur le malheur d’autres peuples que le sien et se palucher sur la partouze multiethnique, il fallait avoir le gauchisme chevillé au corps. A présent, il suffit d’être mainstream.
C’est sans doute ce que l’ami Rat Noir entendait, quand il m’expliquait, il y a peu, qu’il ne voyait plus l’intérêt de militer tant qu’il ne s’était pas trouvé un véritable ennemi. L’ennemi, c’est Monsieur Moyen, c’est la civilisation qui se fait quotidiennement seppuku, c’est notre propre épuisement à force de résister à une décadence trop séduisante, trop envahissante, trop corrosive. L’ennemi, c’est tout le monde, donc c’est personne. L’homme belliqueux, comme l’écrivait Nietzche, n’a plus qu’à se faire la guerre à lui-même, et c’est précisément ce que fait la plupart d’entre nous. Le divorce entre activisme et autodestruction n’est donc pas pour le prochain week-end.
La réaction active suppose aussi une capacité d’indignation et de colère absente chez la plupart de nos contemporains. Nous sommes les enfants d’une génération élevée dans du coton, certaine de trouver sa place dans la société sans se fouler, et qui réservait aux sociopathes le droit de bousculer impunément toutes les normes.
En ce sens, les soixante-huitards n’ont pas fait que bétonner la tombe de leurs ancêtres, ils ont aussi canalisé à l’avance le parcours de leur progéniture. Ils sont les derniers Visages Pâles à avoir eu la possibilité technique de conquérir leur propre liberté, à commencer par celle de se s’autozigouiller. Notre faute est d’être ainsi nés collectivement post-mortem. Rien ne rattrapera cet avortement manqué, cette hernie historique, qui fait que nous n’avons rien à foutre là et nulle part d’autre où se réfugier.
La Droite réactionnaire parle à cette génération amorphe et déboussolée en un langage que personne ne lui a jamais appris. Elle sait manifester « festivement » quand ses maîtres à ne-pas-penser lui expliquent que ses Droits sont violés (droit à un avenir pépère, à un fonctionnariat de luxe, à un confort inconditionnel, à des loisirs conçus comme un besoin vital). Mais défendre sa culture, son identité, ses racines ? Elle ne sait pas ce que c’est. Elle n’en voit pas la valeur. Elle n’a jamais rien connu de tout cela. Elle a été pondue par des gens qui s’en sont débarrassés bien avant leur naissance. Comment peut-on défendre ce qu’on n’a jamais rencontré ? Comment peut-on aimer ce qui nous est absolument étranger ?
Ce qui fait la longueur d’avance des zaltermondialistes, et qui explique leur pouvoir de séduction chez les Blanchouilles que démangent le besoin d’agitation ? C’est qu’ils ont des raisons présentables de détester l’Europe telle qu’elle est. On peut se permettre les pires déglingues au nom de la Tolérance , de la Justice , de l’Equité, de toutes ces délicieuses branlettes philosophiques.
Pour le journaliste ordinaire, un pavé marxiste dans la gueule fait moins mal qu’une insulte facho dans l’oreille d’un sourd. Nos pisse-copies ont été assez interloqués de découvrir le « Rapport sur la sécurité intérieure de la Suisse » et son insistance sur le danger représentés par les extrémistes… de gauche ! Ces sympathiques jeunes gens qui luttent pour un monde meilleur ? En voilà une surprise ! Comment peut-on être un danger quand on a de si belles idées ? C’est sûrement que l’Etat est noyauté par les capinazitalistes – mais des nazis sacrément égoïstes, parce qu’ils n’ont pas jugé utile d’en avertir leurs petits camarades moins friqués et moins intégrés dans le réseau politico-médiatique.
Vous voyez le quiproquo ? Un vrai vaudeville. Dire que des potes à nous dirigent le régime et qu’on continue à n’y avoir aucun véritable droit de cité, c’est quand même cocasse.
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13/06/2007
VIOLENCE, HIER ET AUJOURD'HUI
La stratégie de communication des ethno-patriotes implique une insistance sur la violence de la racaille – considérée implicitement comme majoritairement allogène – pour avancer la thèse qu’une société multiraciale est fondamentalement multiraciste et qu’il faut donc dégager tous les intrus.
On peut parfaitement soutenir ce dernier élément du programme, mais trouver grotesque autant qu’infondée l’argumentation censée y mener nécessairement.
Un tel discours postule que notre situation n'est qu'une atroce parenthèse historique, suivant un passé idyllique et précédant un nouvel Age d’Or. Ces deux périodes auraient en commun une grande homogénéité culturelle, supposée garante de l’ordre social et de la coopération harmonieuse entre les Blanchouilles.
Tout ça ne tient pas :
- Les massacres intereuropéens remontent au minimum à l’Antiquité, durant laquelle des peuples aussi « proches » (selon nos critères) que Romains et Gaulois se sont férocement affrontés pour des questions de territoire. La proximité culturelle ou ethnique ne garantit rien du tout. C’est navrant mais c’est un fait. Seule consolation : exceptée la dernière en date, qu'on nous rabâche tous les jours depuis soixante ans, aucune de ces guerres fratricides n'a jamais empêché notre rayonnement culturel, ni nos avancées technologiques. Plus que le rire, le propre de l'Homme est d'éclater la gueule à son semblable, sans que cela nuise ni à sa bonne humeur, ni à son ingéniosité, ni à son génie artistique.
- Le passé n’a jamais été idyllique et il n’existera jamais aucun Age d’Or. Il est dans la nature humaine de chercher à pourrir la vie de son voisin, de lui piquer sa femme, d’exploiter ses enfants et d’effacer la mémoire de ses propres ancêtres. On crédite Grecs, Romains, Celtes ou Spartiates d’une sainte horreur pour ces choses-là, ce qui aurait fait leur grandeur et leur longévité. Leur foi ne les a pas du tout empêchés de disparaître. Il y a simplement un temps pour tout, y compris les civilisations, et la nôtre ne fait que prolonger son parcours en se plongeant dans un coma artificiel. Ce qui nous rend cette situation extrêmement pénible, c’est que nous ne pouvons pas crever dans le calme et l’harmonie : notre agonie est troublée par les tams-tams et les you-yous de nos successeurs, qui nous extorquent un viager au chantage affectif. Ce qui aggrave le tout, c’est que nous n’avons même pas le culot collectif d’un ultime baroud d’honneur. Nous nous éteignons dans la honte, la crasse et le reniement.
- La violence et la délinquance sont peut-être une prérogative allogène de nos jours, mais l’Europe pas plus qu’un autre continent n’a manqué dans son passé de dégénérés et de déviants A.O.C. Il est d’ailleurs remarquable de constater l'actuelle « glamourisation » du voyou franco-français par les Frenchies qui se plaignent en même temps de la sauvagerie Blaque-Beure. Un emmerdeur reste un emmerdeur, et son taux de mélanine n’est pas vraiment déterminant dans la sympathie qu’il peut nous inspirer. Monsieur Moyen le comprend très bien et c’est pour cela qu’il n’accroche pas aux discours nationalistes. Les Traîtres ont ensuite beau jeu de railler l’équation « bronzé = criminel », avec moult stats à l’appui pour jeter un doute très légitime sur la question. C’est la simple présence massive des allogènes sur nos terres qui pose problème, pas le fait qu’ils y mènent une hypothétique guerre civile, et ce n’est pas le jour où ils se déguiseront en armaillis que la question sera réglée. En insistant si lourdement sur la « guérilla » que mène la racaille, le discours patriotique défend malgré lui l’idée de l’intégration comme solution : Tu aimes l’Europe ou tu dégages. Or le message devrais être : N'y viens pas ou repars-en.
- Cette « guérilla », justement, est pitoyablement inefficace et s’il y avait vraiment un plan concerté de nettoyage ethnique des Culs Blancs, les morts se compteraient par centaines dans chaque métropole continentale. A l’heure actuelle, si abjectes qu’elles nous semblent, on ne peut constater que des nuisances – et elles sont bien loin des émeutes que connaissent les Etats-Unis depuis un demi-siècle. D’une manière générale, il est inepte d’affirmer que l’Occident est toujours plus violent ET que c’est la faute à ses nouveaux occupants. Nous vivons au contraire dans la période la plus tristement calme de notre histoire récente, et quand nous étions « Entre Nous », nous étions très occupés à nous entretuer fraternellement. On s'en rend compte en jetant un oeil à ce tableau des taux d'homicides pour 100'000 personnes en Europe, du XIIIème siècle à nos jours :
Avant de revenir à des taux d’homicides comparables à ceux du XVIIème, il ne faut s’attendre à aucune réaction collective des Européens face au nettoyage culturel. Et avant d'atteindre ces chiffres, il faudra plusieurs décennies, si ce n’est plusieurs siècles. Durant ce laps de temps, le cosmopolitisme et le reniement de soi vont prendre des proportions encore inimaginables à notre époque. Les frontières culturelles entre « eux » et « nous » n’en serons que plus brouillées, et plus démentiel encore l'espoir d'un développement séparé.
C’est ce qui rend si pressés les adeptes d’une Reconquête, qui sentent confusément que le temps travaille à la reconnaissance de leurs analyses, mais contre la simple existence de leur peuple. Bien joli, d'avoir raison quand il est trop tard pour faire quoique ce soit ! Ils feraient bien, au contraire, de prendre leur mal en patience pour plusieurs générations, en se rappelant que la Reconquista espaga qui nourrit leurs espoirs a pris sept siècles et que les séquelles de la Dhimmitude se font encore sentir de nos jours.
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03/05/2007
LA CENSURE COMME ETENDARD
Si on se balade dans les archives d’Alarme Blanche, on trouve ceci à la date du 23 octobre 2006
Kémi Séba bonjour, bienvenue sur NatiOnde, vous deviez être interviewé sur notre média le samedi 14 Octobre 2006, date anniversaire de la création de notre site. Cette interview a été annulée, dû à la censure de notre radio après le passage de Bruno GOLLNISCH délégué général du Front National qui revenait sur son attaque médiatique. Rappelons que NatiOnde avait également été désactivée par les « chiens de garde » du système lors de votre premier passage chez nous au mois de juin 2006. Cette interview aura quand même lieu par écrit sur notre nouveau blog d’information: http://nationde.canalblog.com/ Que vous inspire ces événements ?
Kémi Séba : Cela ne peut m'inspirer que de la joie lorsque l'on sait que ce système cancérigène ne tente d'empêcher de parler que ceux qui dérangent ses intérêts. Cela doit être considérer comme un gage de valeur vous concernant, et doit donc vous pousser à continuer vôtre lutte.
L'ami Rat Noir, que vous pouviez lire il y a encore quelques mois sur H&F, remarque que la Tribu K constitue à elle seule « un catalogue de tout ce qu’il ne faut pas faire en activisme métapo ». Mais c’est une autre histoire et pour une fois, putain, tâchons de digresser aussi peu que faisable.
L’analyse du Séba, sur la valeur que confère l'hostilité du Système, peut sembler valable dans la mesure où elle est extrêmement séduisante pour les dissidents d’Occident. On nous en veut, on nous censure et on nous combat quotidiennement, alors que des individus bien plus violents et dangereux gardent leur pleine liberté d’ouvrir leur claque-merde et de faire chier le monde. Conclusion logique et masturbatoire : eux ne sont pas dangereux, nous seuls sommes considérés comme tels par le pouvoir. Son inquiétude serait un gage de notre poids politique, parce qu’on voit mal l’Ennemi se mobiliser face à une menace dérisoire.
Ca risque malheureusement d’être le cas.
De nos jours, la censure directe, brutale, volontariste, n’existe pratiquement plus. Nos coaches de vie lui préfèrent largement le silence organisé et le brouillage par surinformation. Pourquoi faire taire des objecteurs par la violence, alors qu’il suffit de les laisser s’égosiller dans le brouhaha ambiant ? La répression Old School est réservée pour injecter de l’adrénaline aux nouvelles espèces d’Agités Utiles. Ca leur donne un coup de fouet ça et là, et ça les convainc qu’ils constituent une menace véritable pour l’Etablissement. Le fait est qu’ils sont surtout dangereux pour eux-mêmes et pour les jeunes recrues qui leur font confiance. Pour les ennemis qu'ils se sont reconnus, bernique. Même Monsieur Moyen les craint moins qu'il les ignore - il sait que leurs idées font désordre mais qui sont ceux qui les prônent, en fait ? Va savoir, on ne les voit jamais...
Socialement, nous ne représentons rien. Tout juste une cristallisation vaguement hiérarchisée des pulsions xénophobes de Monsieur Moyen, rattachée à une Weltanschaung souple et variable selon les époques durant ces dernières vingt-cinq années. Les seules actions vraiment mises à sac par la flicaille ont été les Soupes au Cochon du Bloc Identitaire. Le reste relève d'un harcèlement judiciaire classique, relativement comparable à celui qu’endurent les bolchos les plus conséquents et jusqu’au-boutistes.
Nous avons droit à un traitement plus spécifique, dans la mesure où les pisse-copie font toujours montre d’une grande mansuétude pour lesdits bolches, du moment qu’ils planquent les molotovs derrière les banderoles humanistes de papa. Pour nous, comme on l’a tous constaté, c’est une autre paire de burnes. La chasse au faf est ouverte tous les jours de l’année, dans les conseils de rédaction, sur le zinc des mafias métisseuses et dans les cagibis de toutes les boniches de la Zone Grise.
Ces petites attentions sont juste suffisantes pour nous maintenir la pression et nous convaincre qu’on est vraiment des brutes néovikings ; mais chacun voit bien qu’elles ne suffisent absolument pas pour nous inciter à une révolte plus explosive. C’est la différence entre une agression franche et un mobbing planifié sur le très long terme. Il s’agit de saper les résistances individu par individu, en les poussant à l’autodestruction ou au renoncement. L’absence de réelle solidarité entre prétendus camarades et de tout ancrage social durable fait le reste.
Résultat : une armée de fantômes en dislocation, à qui l’on fait croire qu’ils sont encore vivants.
Nous sommes impuissants, paralysés par nos propres travers, nos hiérarchies ineptes, nos concurrences dérisoires entre sous-chefs de rayon. Et voilà qu'on vient nous dire que nous sommes dangereux dans cet état lamentable.
Continuez ! qu’ils nous gueulent ! Ne changez surtout pas ! Vous êtes vraiment un danger pour la Démocratie avec vos routines imbéciles, vos guerres de sous-chefs, vos clowneries mythos, votre absence de tout projet de société viable ! Pouvez pas faire mieux ! Le top du top de la Bête Immonde !
Pour un jeune faf avide d’action et avec un retard colossal de reconnaissance, le croche-patte est mortel. Le monde qui l’entoure le remplit à bloc de dégoût, frigorifiant sa capacité de réflexion à long terme, surchargeant sa rage de se bouger, d’être utile ne serait-ce qu’une minute, de balancer à la gueule des lâches, des cyniques et des collabos les wagons de bile qui implosent en lui à force de trop de retenue. Il n’en adopte que plus facilement le rôle d’épouvantail qui lui est tricoté sur mesure, presque avec une sorte de gratitude trouble pour un ennemi si accommodant, si compréhensif vis-à-vis de son besoin de nuire. Il lui permet de ne plus se retenir, d’être aussi bestialement intransigeant que ce que lui dictent ses instincts écorchés. Le suicide politique pur et simple lui apparaît alors comme un véritable modèle à suivre, à imiter, à prôner aux tièdes et aux hésitants.
La légitimation d’un discours ou d’un mouvement dissident par le Système est un signe clair de son innocuité. Mais sa dénonciation hystérique et sa réduction à ses aspects les plus caricaturaux ne sont pas non plus un gage d’intégrité, ni d’efficacité. On a assez vu les ravages sur les jeunes fafs du modèle bonehead, toujours mis en avant par la presse, et qui a fini par s’auréoler d’un prestige noir qui fait ressortir, chez qui l’adopte tel quel, tout ce qui effraie Monsieur Moyen, et tout ce contre quoi nous devons lutter chaque jour pour ne pas se laisser sombrer dans le tsunami de chiasse où pataugent nos semblables.
Cette Troisième Voie que nous cherchons désespérément avec des GPS en carton et des boussoles déréglées depuis des décennies, elle ressemble finalement à un sentier terriblement étroit, une frêle passerelle entre deux précipices. Notre route oscille entre la récupération par la cooptation et la neutralisation par l’incitation au pétage de plombs. En fin de compte, il n’y a guère que le silence de l’ennemi qui soit un réel hommage à notre opposition.
06:00 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Agités utiles, épouvantails sponsorisés, le suicide politique comme idéal
05/04/2007
"REVOLUTION IS OFFLINE - YOU CAN LEAVE HER A MESSAGE "
Les changements que nous espérons n’obéissent pas à une logique militante. La Révolution est un cycle historique qui mobilise des masses d’hommes et certaines élites agissantes, mais qui ne se laisse pas mobiliser par elles. Une émeute est spontanée ou alors elle n’est qu’un show, une opération paramilitaire déguisée en mouvement populaire pour lui conférer de la légitimité « démocratique ».
C’est ce qui fait notre désespoir, notre paralysie et nos échecs répétés : nous tentons d’organiser ce qui ne peut pas l’être, de préparer ce qui se fait tout seul. Le salut de l’Europe, ce n’est pas la victoire électorale d’un parti natio, ce n’est pas non plus le triomphe d’une armée identitaire de libération, ce n’est toujours pas une opération de rétablissement de l’ordre où les traîtres seraient déportés et les allogènes rapatriés manu militari. La Reconquête, si elle se produit jamais, sera un mouvement spontané, bordélique, aléatoire, de communautés apolitiques qui si ça se trouve ne nous connaissent pas et/ou n’ont pour nous aucune sympathie particulière.
Nous prions et agissons dans l’espoir d’un « réveil » de nos semblables, mais planifier ce réveil est une chimère absolue. Autant essayer d'accélérer la vitesse de l'orbite terrestre. Voilà pourquoi tous nos groupements sombrent dans la rente militante et une routine sectaire débilitante : c’est tout simplement qu’il n’y a rien d’autre à faire. Nous sommes des hyperactifs qui doivent absolument dépenser de l’énergie en croyant agir pour le plus grand nombre, mais nous sommes réduits à attendre que ce plus grand nombre agisse de lui-même – ou choisisse de mourir. Toute ingénierie sociale pseudo-révolutionnaire débouche fatalement sur la persécution massive, l’endoctrinement absurde, le bonheur collectif imposé par le tonfa et le clystère mental.
Tout ce qu’il nous reste est un pari sur le destin de notre civilisation, et le choix de nous préparer physiquement, culturellement et moralement pour être à la disposition du hasard des événements. Espérer les organiser, les faire apparaître ex nihilo ou les précipiter, c’est l’erreur fondamentale de tous les révolutionnaires. Je ne sais plus si c’est Benoist-Méchin ou Gripari qui l’a écrit, mais il est absolument correct d’affirmer qu’ils sont les avorteurs de l’Histoire, trop pressés d’exprimer leurs propres angoisses et leurs tentations de démiurges pour laisser le Temps faire son œuvre à son rythme.
Nous ne ferons pas la Révolution. Elle nous fera, nous brisera ou nous laissera sur le bas-côté, c’est tout. Même un révolutionnaire « professionnel » n’est utile à rien ni personne dans le cadre d’une société stable, avachie, confite dans sa honte, sa routine ou son impudence. C’est ce qui a fait s’envoler les bolchos les plus couillus des années septante vers l’Amérique du Sud ou l’Afrique, là où il y avait une possibilité d’action. Dans notre Grand Hospice, la seule action possible est le combat de rue mongolien ou telle forme stérile ou symbolique de terrorisme. Les bonnes vieilles conditions objectives ne sont pas présentes, et dépenser trop d’énergie durant cet interminable intervalle revient à épuiser nos forces vives, alors que la sagesse nous inciterait plutôt à les économiser pour tout ce qui n’est pas entraînement au combat à mains nues et résistance aux pressions sociales, psychologiques ou économiques.
Ce que nous voulons, ce n’est pas de prendre la tête des mécontents réacs ou sécuritaires pour assouvir une imbécile soif de pouvoir. C’est contribuer à aiguiser et canaliser au mieux une révolte populaire qui n’aura de sens et de sincérité que si elle n’est PAS provoquée par nous. Nous attendons l’Emeute Blanche, pas l’enrégimentement des antiracailles et des xénophobes. Nous sommes des éveilleurs de peuples et de conscience, pas des généraux de brigade ni des recruteurs de mercenaires. Nous ne sommes rien seuls. Or c’est ce que nous sommes actuellement : dramatiquement isolés – et aucun slogan guerrier n’y changera quelque chose.
16:40 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Clystère mental, avorteurs de l'Histoire, va falloir être patients
04/04/2007
LES LEGIONS PERDUES
Un acolyte qui se reconnaîtra me fait une remarque pertinente, l’autre jour. Comment peut-on à la fois se dire patriote et afficher un dégoût brutal pour ses contemporains ? Il y a là une contradiction flagrante, qui peut cacher un engagement biaisé, voire une complète hypocrisie. Soit l’on est solidaire de son peuple, soit on lui crache à la gueule. Chauvins et apatrides se retrouvent, en toute logique, chacun dans leur tiroir et le lance-pierre dirigé vers l’autre camp.
Franchement, je donnerais cinq ans d’espérance de vie pour que les choses soient aussi simples.
La consolation des ratés
Première nuance à souligner, pour clarifier l’affaire : la différence fondamentale entre l’élitisme militant, et le dépit pur et simple.
L’élitisme militant, c’est cette attitude qui envisage tout groupe humain comme naturellement suiviste et inculte. La foule est alors perçue, toujours et partout, comme un animal collectif à la tête creuse et au ventre sans fond. En temps de guerre, elle fonce à l’abattoir comme un seul homme, heureuse de crever parce qu’on le lui ordonne ; en temps de paix, elle sourit aux mouches, le cul dans ses excréments. Elle exige d’être dominée, guidée, éduquée par une élite éclairée, dans un rapport de type berger-cheptel. Plus cette élite se croira investie d’une Connaissance supérieure, plus elle méprisera « la masse ignorante », inapte à la liberté et trop conne pour apprendre quoique ce soit par elle-même. La recette est inchangée depuis Platon et sa caverne.
Ennemis jurés les uns des autres, marxistes, libéraux et fafs se retrouvent miraculeusement unis par cette suffisance aristo et sectaire. Tous se sont crus dépositaires d’une Vérité suprême, à imposer aux masses primitives. Tous se sont sentis investis d’un devoir de faire le bonheur du peuple malgré lui, de lui faire violence pour son bien. C’est une même logique qui préside aux déportations massives et aux délocalisations d’entreprises, à l’endoctrinement de pays entiers et à la promotion des pires perversions rentables.
Il n’y a aucune passion fondant cette vision du peuple, si ce n’est celle du contrôle et de la gloriole. Elle s’adapte à la pensée de gauche, parce qu’elle fait des nations un matériau neutre, qu’on peut tripoter à volonté pour en éliminer les impuretés (racisme, chasse au profit, patriarcat). Elle s’adapte à la pensée de droite, parce qu’elle sanctifie les divisions de classes et la hiérarchie des coaches de vie. Elle réconforte tous les arrivistes aigris, tous les prophètes frustrés, qui se consolent de leur isolement en rejetant la faute sur la majorité, « trop conne pour comprendre » qu’eux seuls sont à même de lui botter le cul pour son salut.
La rage des soupirants éconduits
Si les effets sont assez semblables, les causes du dépit activiste sont bien différentes. Elles sont la conséquence non pas d’une vision ingénieriste de la société, mais au contraire d’un amour irrationnel, excessif, destructeur. La gauche n’y entend rien, parce qu’à ses yeux un allogène pauvre fait plus partie du peuple qu’un autochtone à peine moins dans la dèche. La droite s’y essaie maladroitement, en appelant patriotisme son attachement au respect de la Loi et son culte de la routine parlementaire.
Etre patriote, ce n’est pas seulement être attaché à notre coin de continent et lié aux gens qui le peuplent. C’est vouloir le meilleur pour eux, c’est aussi craindre le pire, c’est encore estimer qu’il y a des choses qui ne sont pas dignes d’eux et de l’image qu’on s’en fait. Aimer sa famille n’oblige personne à accepter l’alcoolisme de son père, les troubles obsessionnels de sa mère ou la manie qu’a son frère de couper la coke avec de la mort-aux-rats. On aime les gens pour ce qu’ils sont, pas pour ce qu’ils font. Et bien souvent malgré ce qu’ils font, comme le confirmera toute femme battue, tout mari humilié, tout enfant abusé.
Le patriote lucide agit de même, mais il fait l’impasse sur le « malgré ». Il exige beaucoup de lui-même et attend aussi beaucoup de son peuple. Trop sans doute. Normal : c’est une relation donnant-donnant. Je te protège à ma mesure parce que tu me protèges collectivement. Si je me bats pour toi et que tu n’as rien à foutre de ma gueule, non seulement je risque de l’avoir mauvaise mais en plus je ne suis pas en sécurité. Une patrie, c’est un bunker à ciel ouvert ; on ne fait pas qu’y vivre et y avoir ses marques, on s’y sent culturellement protégé. Si le bunker devient un centre d’hébergement ouvert à n’importe qui, ciao la sécurité. Si la racaille, les pollueurs, les apatrides militants y sont accueillis fraternellement, le bunker devient un champ de bataille comme les autres.
La route et le portail
Ceux qui habitent à la cambrousse ont sûrement remarqué, ici et là, des maisons de maître dont le domaine originel est désormais traversé par une route cantonale. Les hasards du terrain et les impératifs des semeurs de bitume ont parfois tranché dans le vif de ces domaines, histoire de s’épargner des virages inutiles. On croise ainsi, sur le bord du chemin, des portails massifs en pleine verdure, ne menant plus nulle part, vestiges presque surréalistes de frontières oubliées de tous. Les propriétaires les ont peut-être conservé par nostalgie, par humour, par sens artistique. Reste que cette pierre polie et ce fer forgé ne servent plus à rien. Et hop ! une belle métaphore en perspective.
Les patriotes d’Europe, ceux qui n’ont pas mis l’Etat au-dessus de la Civilisation , ni l’Ouverture sur l’Autre au-dessus de l’Amour des Nôtres, sont tous dans cette situation absurde et dérisoire. Ils sont les gardiens incorruptibles d’un domaine ouvert à tous les vents. Ils se sentent trahis par ce qui donnait un sens à leur existence. Il ne leur reste que des disciplines activistes, mais plus aucune raison valable de les entretenir. Les patriotes veulent se battre, mais les patries veulent crever.
Les anticorps au chômage
Pour le militant ordinaire, maîtriser son besoin de reconnaissance était déjà un boulot épuisant, ne serait-ce que du fait de la clandestinité relative qu’implique tout activisme radical. Il lui fallait accepter de se mobiliser sans garantie de résultats, sans manifestation claire des effets de son action dans la société civile. Or, voilà qu’en plus de l’hostilité ouverte des médiats, des mafias moralistes et des services de l’Etat, il doit se manger l’indifférence de ses compatriotes, voire leur franc mépris.
Il voit Monsieur Moyen se délecter de tout ce qu’il dénonçait, se vautrer dans la bourbe la plus vomitive, accepter stoïquement de se prosterner devant les nouveaux barbares, se couvrir la tête de cendre, maudire ses ancêtres et condamner ses descendants à mener une demi-vie d’errance entre bidonville et supermarché de luxe. Il voit sa sœur recruter le père de ses enfants dans la brousse et son frère faire son marché sexuel dans les rizières. Il voit tout ce qui insulte son identité banalisé, avalisé, officialisé par l’apathie soumise de ses semblables.
Et on voudrait qu’il reste un inconditionnel de son propre Clan ? Un soldat menant jusqu’au bout une mission de plus en plus délirante et illogique ? On espère qu’il ne songera pas à sauver son propre cul plutôt que tenter de restaurer la grandeur perdue de sa patrie et de secouer la léthargie volontaire de tant de ses semblables ? L’Europe est en pleine restructuration et elle commence le dégraissage par ceux qui s’y opposent le plus : ses anticorps. La plupart s’évanouissent dans le marécage général, reprenant un train de vie ordinaire.
Ceux qui ont réussi à se faire une place sur la scène du théâtre militant s’enkystent dans la rente militante et la défense de leurs navrants privilèges. Le reste des acteurs et des figurants se font submerger par la fureur paralysante des miliciens vendus à l’ennemi par leurs propres chefs. Ils rejoignent les rangs discrets des enfants perdus de la Zone Grise.
06:45 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (0)
02/04/2007
INCIVILITES, MON CUL
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Avec les récentes guignolades des djeunzes à la Gare du Nord, à Pawis, la délinquance des allogènes va rester au centre du discours réac et nationaliste pour encore un bout de temps. Sauf qu'elle n’est pas en cause directement dans notre principal problème, à savoir le coma profond de la civilisation européenne. Pas plus elle que la prétendue « montée » de la violence toutes ethnies confondues, qui inquiète tant de scribouillards, d’animateurs socio-inculturels ou de parents semi-absents.
Le problème, c’est que l’Europe meurt de vieillesse, d’ennui, de renoncement, comme une mégère qui a fait son temps et qui fait sous elle en se laissant abuser. Nous sommes devenus trop mous pour réagir aux problèmes graves et pour encaisser tranquillement des phénomènes sans réelle importance. Pas plus que le reste de l'échiquier politique, les fafs n’échappent pas à cette évolution. On s’offusque et on s’étrangle face à de la petite délinquance qui a toujours existé et existera toujours, et nous sommes paralysés face aux violences véritables et massives, mais qui prennent des formes autrement plus sournoises, plus tolérées par le leucoderme apprivoisé.
Une société jeune, saine et sûre de son bon droit peut tolérer les explosions d’une certaine jeunesse déboussolée, qu'elle soit d'ici ou d'ailleurs. Elle peut la laisser se faire et se passer, tout en se montrant sans pitié face à ceux qui n’en méritent aucune. Mais le continent est devenu incontinent, comme un vieux qui frissonne plus devant des punks inoffensifs que devant la racaille "hors-sol". En tant que collectivité, les incivilités nous terrorisent, mais la mort de tout civisme nous indiffère.
Qui parle encore de civisme, d’ailleurs ? Il n’est plus question que de « citoyenneté. » Encore un effort, pourrisseurs du langage ! Monsieur Moyen est prêt à accepter sans broncher des néologismes encore plus insultants de connerie. La Jacklangisation des esprits ne doit pas s’arrêter en si bon chemin. J’attends avec impatience le gauchiste qui proposera en premier de remplacer l’idée de « jeunes en rupture » par celle de « jeunes décitoyenniséEs », beaucoup plus sexy. A la réflexion, ça doit sûrement déjà exister mais je n'ai pas le courage d'éplucher la littérature collabo.
Les avortés post-partum
L’ensemble est symptomatique d’un univers d’où la jeunesse et l’agitation qui lui est propre sont bannies, parce que contre-productives, inutiles, non rentables. Tout au plus, les cyniques y verront un facteur créateur d’emploi dans les domaines de la sécurité, de l’animation socioculturelle et de l’encadrement pénitentiaire. Nous ne vivons donc pas seulement dans un Grand Hospice : il faut plutôt y voir un abominable hybride entre l’EMS, le supermarché et la prison. L’homme qui ne trouve sa place ni dans le premier ni dans le second est condamné à la troisième.
Une explication possible à ce fait ? La génération qui nous a pondu a refusé de vieillir sans pour autant renoncer à faire des gamins. Elle nous a volé notre jeunesse et nous a interdit de faire le quart des conneries qu’elle s’est permise il y a trente ans. En devenant gestionnaire de l’effondrement, elle a réalisé qu’une reproduction de ses mœurs les plus violemment organisées la réduirait à une « misère » comparable à celle de ses propres grands-parents – une régression dans l’échelle sociale qu’elle a refusé, en nous en faisant payer l’addition.
Ils sont restés Jeunes jusque dans la soixantaine, nous ont traités en partenaires économiques durant notre enfance, puis en moutards éternels une fois ados. Résultat, nous n’avons plus notre place ici-bas. Nous ne servons à rien si nous ne voulons pas d’une carrière de représentants, de parasites jet-set, de flics ou de racaillons. Notre quotidien oscille entre un besoin de révolte écrabouillé par une société qui n’a plus la force de l’encadrer (comme tant de parents « débordés » par des gosses « hyperactifs ») et une lassitude exténuée qui ne devrait être le propre que de nos vieux pondeurs.
"Kill all the white people... then we'll be free" (Type O Negative)
Eux et nous allons être balayés par les nouveaux colons, qui sont restés vigousses et qui n’acceptent pas ce formatage utilitaire. En un sens, c’est tant mieux. Si la vieillesse est un naufrage, le crépuscule des civilisations est un spectacle gerbatoire de renoncement et de reniement. Il y a des moments de honte qui ne passent pas vite du tout et qui laissent des traces profondes comme des entailles au rasoir. Si le changement de propriétaires de l’Europe est vraiment inéluctable, alors il serait préférable qu’il se fasse le plus rapidement possible, par égard pour nos siècles de gloire et de domination culturelle. On refermerait enfin le couvercle du cercueil sur les miasmes qu’il exhale depuis un demi-siècle et on passerait enfin à autre chose. Si on en croit ce que dégobille Jean-Louis Costes dans « Sous-Blanc », ça ne sera même pas forcément désagréable :
Et je m’allonge dans la boue sur les cadavres de ma famille
Et j’me laisse aller
Et j’me dis : Putain quelle détente
De plus être le chef paranoïaque !
Maintenant qu’j’suis esclave, j’suis tranquille
A eux d’se faire chier avec le pouvoir
Et à moi, putain, d’me laisser aller dans la fosse commune à rêver
A rien branler, à subir, à passer mon temps à m’plaindre et à injurier les maîtres (...)
Putain quand on était les Surhommes fallait toujours assurer
Fallait assurer comme des bêtes, merde
Fallait être les meilleurs à l’école
Fallait être les plus intelligents
Fallait être les meilleurs en karaté
Fallait faire les plus grosses bombes atomiques
Eh ben maint’nant on est tranquilles, c’est fini c’temps-là
Maintenant qu’on est des sous-hommes, des sous-blancs de merde
On est cools ! On a l’droit d’rien foutre !
On s’fout au RMI dans la banlieue nord de Paris
Et putain on branle rien d’la journée devant la télé
Et maintenant c’est aux nègres de trimer pour nous!
C’est à la petite bourgeoisie Noire de payer pour ces Rmistes Blancs !
15:35 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (0)
28/03/2007
LE CANCER MILITANT - PREMIER EXTRAIT
Dans la série Deux minutes de lucidité collective par jour :
Alain Fleig, "Lutte de con et piège à classe", Penser/Stock 2, 1977
Le cancer militant, comme la bourgeoisie dont il est un avatar rationaliste et moralisateur, n’aura cesse d’avoir tout dégradé, d’avoir tout falsifié, tout détourné. Seulement, le bonheur, ça ne se contente pas de signes. Tu peux en accumuler tous les symptômes. Bernique ! Tu seras encore plus malheureux. C’est comme la peinture, tout le monde peut bien barbouiller mais il n’empêche qu’on est doué ou pas. Un certain Pascal (Blaise) appelait ça la Grâce , hé hé ! pourquoi pas et si la révolution (la vraie) c’était aussi une forme de grâce ? S’il y avait des doués pour et des pas doués ? (...) Tous ces jeunes gens qui entrent en politique avec leurs angoisses sous le bras se foutent complètement dedans en imaginant que le groupe va se charger de leurs petits problèmes et les résoudre. Les autres ne peuvent rien pour nous, il faut avoir le courage de le dire une bonne fois. Ce que peut le groupe, c’est simplement coller un masque sur ton problème. (...) Ça t’exclut de toi-même en te donnant mauvaise conscience : il y a tellement plus malheureux que toi (le malheur quantifié) ça ne peut que te renvoyer ta propre image que tu représentes très vite en rôle. Milite ! Tu oublieras tes problèmes. Tu n’auras pas le temps d’y penser, d’ailleurs c’est une certitude : la solution est au bout du combat comme le pouvoir au bout du fusil. Si tu te sens seul dans ce monde agressif, viens chez nous il y a du feu, on refera le monde autour de la table, on est bien entre nous.
C’est le genre de rapport affectif démultiplié qui sévissait au début des fronts. Ça baignait dans la pseudo-tendresse, « chouette copain, chouette copine » ; « la révolution par le fait d’amour immodéré », on est tous beaux, on est tous gentils, on porte en nous la flamme de la révolution. Debout les damnés de la terre ! Tout le monde il va s’aimer, vous allez voir ce que vous allez voir. Un bide ! La chaleur elle est en toi ou elle n’est pas. La grande famille elle est glacée comme n’importe quelle structure. Ce que tu attends des autres ne peut être qu’en toi et ce que tu peux faire de mieux pour les autres, cher petit curé, c’est ce que tu peux faire de mieux pour toi.
Un peu de lucidité et d’ironie, que diable ! Cessons de nous complaire aux images d’Epinal. Cessons de répéter sempiternellement les mêmes rôles : le militant exhibant son prétendu savoir rouillé (rouilles encagées !) sa bonne conscience de curé, son obsession du petit chef, son obsession d’agir, sa volonté de jouissance trafiquée en volonté de pouvoir (il faut bien faire semblant d’avoir sur l’extérieur le pouvoir qu’on n’a pas sur soi-même), son éternelle hantise de ne pas être à la hauteur, d’être un bizut dans la hiérarchie de la marchandise révolution (...) qui se transforme en une frime quotidienne, frime du langage, frime du roulage d’épaule, frime de la défonce, chacun son petit personnage.
La volonté de paraître reflète le vide de l’existence. Survivre dans une peau d’emprunt parce qu’on n’arrive pas à vivre dans la sienne, c’est l’expropriation suprême. L’homme image, l’homme marxisé c’est l’individu exproprié de lui-même.
Vivre en squatter sur un groupe, ou une idéologie, se rassurer d’imaginaire, tout cela n’est qu’image de la consommation de rapports humains, consommation de sollicitude et de chaleur, signes extérieurs de la non-solitude, de la reconnaissance par les autres de ton petit personnage, de ta petite place dans le système, c’est au bout du compte subir le despotisme le plus violent, celui de l’anéantissement volontaire de l’individu, la terreur intériorisée.
Il n’y a rien à attendre de personne, flic, député, groupe, parti, famille, robot, idéologie, rien ne peut prendre en main ton destin à ta place. La seule aide qu’on puisse apporter aux autres, c’est d’être soi-même un individu responsable (de soi) et lucide, de refuser les recours et les rôles, les valeurs et les limites. Aucun groupe, aucun « isme » ne détient la « vérité », puisque chaque « isme » est représentation. (...)
L’activité militante ça a pour fonction sociale d’user l’énergie du désir refoulé, de la faire dépenser sans risque pour l’ordre établi, l’ordre de l’imaginaire. En ce sens le militantisme est le stade suprême de l’aliénation, un attrape-con génial qui retourne contre toi ta propre force, ta propre remise en question. Tu t’imagines prendre la parole alors qu’il s’agit en réalité de la confiscation de ta révolte et de ton cri par l’économie politique puisque celui qui résiste ne sait en fait contre quoi il résiste, celui qui conteste ne sais réellement contre quoi il conteste, bien qu’il soit évidemment persuadé du contraire par le discours scientifique, le code auquel il adhère aveuglément. Code d’autant plus efficace qu’il se nourrit de ce qu’il y a de plus authentique en chacun de nous : notre révolte.
Le militant est détenteur de la parole aliénée il est détenteur du « savoir absolu », il sait ce qu’il fait il sait où il va. Tout refus, tout instinct populaire, toute révolte si elle n’est nommée, si quelqu’un ne lui fixe pas un but, n’est qu’une chanson. Si dans ta révolte présente ça n’est pas l’ordre futur, l’Etat à venir qui parle tu es traître à ta classe, tu n’est qu’anarchiste, ou petit-bourgeois, l’ennemi à abattre. Le but seul importe : la prise de pouvoir. Rien au fond n’a changé depuis les jésuites, ça continue à fonctionner exactement sur le même mode : dans l’autorité du savoir, l’important c’est l’autorité, c’est l’efficacité du discours.
00:45 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Thérapie militante, engagez-vous qu'ils disaient, malheur quantifié