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06/10/2009

EMEUTE OU AMENAGEMENT

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Un autre dilemme du prisonnier.

 

Nota Bene: Je viens de relire. C’est long, c’est chiant, c’est alambiqué. J’espère juste que c’est pas prétentieux. Tirez-en ce que vous pourrez. Pour éviter les exemples laborieux, allez direct à la prochaine (*)

 

Partons du principe que nous vivons tous en taule. Notre liberté est illusoire puisque ne pouvons qu’aménager notre cellule – la « sphère privée ». Quant à la sphère publique, bernique pour les choix importants, révolutionnaires. Là encore, on ne nous propose que des aménagements.

 

Un exemple parlant :

 

Prenons le débat sur l’excision (et partant, sur toutes les joyeusetés Issues-De-La-Diversité). Pour les interventionnistes, c’est un truc dégueulasse, contraire à nos valeurs et à nos mœurs, un truc de fachos mais barbus et exotiques. Pour les abstentionnistes, c’est effectivement un souci, mais les coutumes tribales, c’est compliqué m’voyez, en légiférant on risque de donner dans le fascisme sans barbe. Foutu casse-tête. Et puis il y a les places gratuites, tout au fond, dont monte une voix éraillée, graveleuse, chargée d’alcool :

 

-         C’est pourtant simple, nom de Dieu ! Pas d’métèques, pas d’casse-tête ! Zéro bamboula, zéro tracas ! Yaka supprimer la source du problème et les foutre tous dehors ! Fin de l’histoire !

 

Et là, les anticharcuteurs lâchent leur Coran pour les nuls et étreignent les charcutorelativistes dans un grand élan : « Non à l’intolérance ! Non aux zamalgams ! Touche pas à mon muzulpote ! » Œcuménisme chavirant, communion des Démocrasseux réalisant enfin qu’ils ne chipotent que sur des broutilles.

 

ILS sont là et ILS posent problème, mais pas question de les faire dégager. PERSONNE ne veut y réfléchir un instant. Ce n’est pas un discours sérieux. Ce n’est pas même un discours tout court. Que les places gratuites la bouclent et laissent les grandes personnes faire de longs scanners du nœud gordien, nommer des commissions d’enquête et financer des projets d’établissement. Parce que c’est ça, la politique, M’sieurs-Dames : observer les nouveaux problèmes aussi longtemps qu’il faudra pour qu’ils se cristallisent. Une fois qu’ils font partie du paysage, on les donne aux réacs pour qu’ils se cassent les dents dessus, et on passe au microscope suivant.

 

Cette méthode est valable pour toutes les impasses de la Modernité. Un capitalisme plus de droite ou plus de gauche ? Ah ça, mon bon Monsieur, quel passionnant débat ! Et la croassânce, Camarade Citoyen, hein ? La croassânce ? Plus vite, moins vite ? Plutôt Monsanto ou plutôt Nicolahulo ? Quelle exaltante controverse ! Si seulement les petits jeunes des places gratuites pouvaient délirer un peu moins fort ! (Afficher un sourire paternaliste)

 

-         Croassance mes couilles ! Cacapitalisme mon cul ! Loin du bal, tout ça ! Fermeture des bourses ! Embastillement des phynanciers ! Exécution sommaire de tout décisionnaire économique ou politique responsable d’un déficit se chiffrant en millions ! Relocalisation de l’économie ! Vivre et bosser dans le même bled ou la mort ! Moins de flouze, plus de péouses !

 

Mais bon, heureusement, personne ne les écoute. Et puis rien n’empêche de piller un peu dans tout ce charabia utopiste et post-ado, finalement ? Y aura même de quoi mobiliser quelques minutes de cerveau disponible. Allez hop ! Germain et Fatima, couple à dreadlocks, villa huit pièces avé panneaux solaires et recyclage de l’urine : bombardés Objecteurs de Croissance, voui Sergent ! Comme ça, tous bénefs : les vomisseurs du système industriel sont ravalés au rang de bobos ridicules, ça en dégoûtera un maximum, les autres claqueront leur énergie en échouant à se distinguer de tels guignols, et ça saignera un peu plus les partis de gauche traditionnels.

 

Et la police, tiens ? Faut-y qu’elle puisse faire-son-travail et défoncer légalement la gueule aux gens qui ne fruilégument pas quintojournalement, hm ? Ou au contraire, faudrait-y lui payer des cours de raï’n’bite pour qu’elle appréhende mieux les souffrances zoziales de leurs principaux clients ? On se marre un coup en écoutant les enfants du Paradis et après on se fait une petite bataille de statistiques entre gens raisonnables, eukaye ?

 

-         Aux chiottes la police, vive la milice ! Des flingues pour tout le monde ! Une Bavure Pride par jour ! Vais vous instaurer des Zones-De-Mon-Droit, moi ! Trespassers will be shot ! Casquettes ou képis, on dégommera pareil ! Quand les uns vous démontent la gueule à vingt, les autres se font payer à vous décourager de porter plainte ! Z’ont bien raison d’ailleurs, pisque de toute façon Isham Xavier-Denis peut pas aller en taule ! Faudrait qu’y ait de la place dedans ! Et des jugesses qui mouillent pas sur la rédemption des bas-fonds ! Flics et voyous, c’est jamais que deux bouts de la chaîne alimentaire et les pov’cons comme nous, on est coincés au milieu !

 

Ah putain, on s’en lasse pas. Alors, qui veut être trésorier et premier secrétaire de l’Assoce ?

 

*

 

Je digresse, comme d’hab, parce que je suis furax et que je n’ai pas la force de bien ordonner ce que j’écris. Vous avez l’habitude, pour la plupart. Je veux en venir à ceci :

 

Toutes les options de changement sanctifiées par les merdiats, si radicales qu’elles nous soient présentées, ne sont que des accommodements raisonnables avec les problèmes qu’elles prétendent éradiquer. Que l’UDC en vienne à jouer le rôle de la Menace Brune, ou le POP celui de la Menace Rouge (respectivement Le Pen et Baise-en-Vélo pour nos amis frenchies qui nous rejoignent), voilà qui en dit long sur notre décrépitude.

 

Dans cette bâtardise obscène entre supermarché et hospice qu’est devenue l’Europe, nous avons tous droit à notre étiquette nominale personnalisée – et c’est sur elle que chacun est invité à se focaliser, pas sur l’uniforme où elle s’épingle. Sauf que le savoir et le dire, ça change quoi ? Quelle convergence des dissidences à ce jour ? Il y a certes « Le système et les ennemis du Système », merci tovaritch Limonov. Mais ces ennemis-là ne se sont jamais entendus et ne s’entendront jamais, trop occupés à se déchirer la gueule à cause de leur pin’s politisés.

 

En fin de compte, c’est peut-être parce qu’elle s’est toujours voulue politique qu’aucune dissidence n’a débouché sur que dalle à part des tracts et des graffitis. Une révolution qui n’est pas une Jacquerie, c’est un club de jeunes vizirs qui veulent la place du Calife, et puis chier. Nous sommes ainsi quelques-uns à avoir mal au cul rien qu’à la pensée de le poser sur le trône. La trouille des responsabilités, vous me direz. Quand je vois la gueule des différents patrons que j’ai eu, j’y tiens méchamment, à cette trouille, je vous jure. C’est peut-être le meilleur gardien des ruines de mon amour-propre. 

 

Alors on range les rêves de révolution dans l’armoire à pharmacie et on compose comme on peut avec le réel, le présent, le qui-coûte-cher. Ca fait mal au sac mais quoi ? Collectionner les capsules pour se payer la prochaine bière, ça ne va pas être possible tout le temps, et les gamins ne vivent hélas pas que de houblon. L’homme et l’animal tendent naturellement à l’aménagement des pires conditions d’existence, parce que bien souvent, accepter la bassesse, c’est refuser de crever comme un con. C’est pour ça qu’on se met à la colle avec des filles : parce qu’on a besoin de leur répugnant pragmatisme pour, justement, ne pas crever connement trop vite.

 

Et puis ça n’est pas systématiquement si atroce, avouons-le. On vit bien mieux, et bien plus en accord avec soi-même, quand on a fait un ménage brutal dans sa colleque de slogans et de poses avantageuses. Il y a comme ça des accommodements délibérés avec le monde tel qu’il est, qui permettent de respirer un peu plus librement.

 

Mais l’aménagement pourrave auquel on ne fait que se résigner parce qu’on ne voit pas quoi faire d’autre et parce qu’on est fatigué, ça ne libère pas ça rend encore plus malade.

 

Socialement et économiquement, nous sommes dans une impasse. Elle peut durer des décennies encore, qu’on ne se gourre pas sur ce point. Les Etats d’Occident sont en faillite depuis assez longtemps pour qu’ils se fussent effondrés si être en faillite avait la moindre conséquence concrète. Pareil pour les économies dites « parallèles » qu’ils tolèrent, parce qu’il n’y a pas de commerce licite ou illicite : si ça se vend, c’est bon pour le Marché, tôt ou tard.

 

Démonstration : Bob bosse mal parce qu’il est déprimé par sa vie de merde et l’échec de ses efforts pour la rendre moins merdique. Bob se dope à la poudre pour tenir le coup. La dope, c’est pas légal. Mais du coup, Bob bosse mieux, Patron lui content, actionnaire lui satisfait, action de l’entreprise elle bien bander. Alors il faut foutre la pression sur les petits revendeurs et faire des « prises record » tous les semestres, mais mollo. En plus, la dope, ça fout Bob en l’air. C’est mal ? Oui, mais s’il vit plus longtemps, ça nous fera un retraité de moins et donc y a bon pour le déficit de l’AVS ou l’AI.

 

Tout retombe sur ses pattes.

 

Sauf nous autres, qui ne sommes ni fourgueurs, ni consommateurs, ni flics, ni élus-du-peuple, ni banksters, ni publicitaires, ce qui nous fait quand même un paquet de conneauds placides, insatisfaits, attentistes et bougons. Nous, le deal ne nous convient pas du tout. On ne veut pas crever de stress et d’ennui au boulot. Nous ne voulons pas prendre de la dope pour tenir le choc. Nous ne voulons pas tolérer nos Frères Humains qui vivent de son trafic – ni leurs centaines de cousins, d’ailleurs, parce que leur spectacle nous fait mal aux yeux, point barre. Nous ne voulons pas supporter de voir la flicaille encadrer tout ce joli monde et nous broyer les balles pour un feu rouge grillé ou des impôts en retard.

 

Nous avons foutrement envie de foutre en l’air tout l’édifice, parce que nous savons qu’il ne tient que grâce à notre lâcheté, notre goût immodéré de la routine, notre trouille d’avoir une réputation encore pire, la perspective de devoir coucher chaque soir dans un autre endroit.

 

Il ne se passe pas un seul putain de jour sans qu’une énième humiliation ne vienne nous le rappeler. Chaque crachat dans la gueule, chaque fuite à travers nuit poursuivi par quinze macaques hurlants, chaque rappel de facture pour des choses que nous n’avons pas demandées, chaque fois que l’hyperclasse nous défonce le cul au nom du Peuple et de la Démocratie, nous nous pensons à Colubmine, à Erfurt, à Kauhajoki, à Winnenden.

 

Et à des cibles autrement mieux choisies que parmi des camarades de classe.

27/09/2009

OFFENSIVE BISOUNOURS

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Lausanne-Cités, numéro du 23 septembre.

 

Page 5 : La police de Lausanne lance une action de prévention du tapage nocturne, suite à l’entrée en vigueur de l’interdiction de fumer dans les lieux publics (…) Afin de sensibiliser les noctambules à la problématique du bruit aux alentours des établissements publics, les aspirants du corps de police de Lausanne distribueront des tampons auriculaires « Merci de penser au voisinage ».

 

Même page : Afin de prévenir les accidents et les incivilités, les CFF et les [Transports Lausannois] lancent une grande opération de communication destinée aux écoliers. (…) But poursuivi : favoriser les échanges et le dialogue entre les animateurs scolaires, les policiers ferroviaires et les élèves, grâce à des moyens didactiques modernes et adaptés.. Et ça s’appelle « Fair-Play, c’est sûr. »

 

Page 7 : Du 20 septembre au 2 octobre, à Lausanne comme à Genève, de multiples activités seront proposées gratuitement au public par le Collectif Paix et Non-violence. La première du genre en Romandie ! Une vingtaine d’associations actives en Suisse romande organiseront une série d’événements pour sensibiliser le grand public à la promotion de la paix et de la non-violence. Au programme : débats, ateliers-rencontre, films et conférence.

 

Page 9 : Dans le cadre de la « Journée sans voitures », une petite centaine de personnes ont parcouru les rues du centre-ville à vélo, trottinette ou encore skate. Leur slogan s’adressait aux automobilistes : « Si vous aimez le vélo, klaxonnez. »

 

 

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26/09/2009

LES MALHEURS DU JEUNE DIVERS

Comme tout le monde, j'ai lu avec intérêt les histoires tristes de Moustafa J'ai-Mal, journaleux Mondain et néanmoins discriminé. Je me suis même infligé les interminables arguties qui ont suivi cette analyse. Une évidence s'impose : je m'en fous. Impérialement.

Pas attristé, faut-il le dire ? Mais pas réjoui non plus, dans le sens où se sentir blackboulé dans tous les milieux n'est souhaitable à personne. Un traître qui s'en prend plein la gueule, c'est toujours bandant. Voilà pourquoi il est jouissif de voir un Julien Dray roulé dans la fange. Tous les coups sont permis contre les pourrisseurs. Mais on ne peut pas souhaiter du mal à un Divers. On peut désirer qu'il se casse ou qu'il ne soit jamais venu, mais se réjouir de sa souffrance, outre que c'est mesquin, n'est même pas agréable.

On ne peut que s'en foutre. Et, c'est là où ça devient intéressant, je ne crois de loin pas être le seul à ressentir cette indifférence sereine.

Je présume que le but visé était de mettre sur le tapis un problème perçu comme tabou et récurrent, à savoir le refus de la société française d'intégrer des gens reconnus comme citoyens légitimes par l'Etat. Mettre en lumière un phénomène de société, histoire de shooter dans la termitière, de provoquer le débat. Un peu comme ce droitsciviquiste afroyanqui dont je causais l'autre jour, et qui voudrait forcer les toubabs à causer tensions raciales. Les animateurs socio-culs aiment bien ce genre de choses, ils appellent ça verbaliser, je crois, mettre des mots sur les maux pour les soigner, blah blah....

Et puis après ?

Il se passe quoi si ça fait un bide, si tout le monde hausse les épaules, en vous disant que c'est comme ça et qu'il n'y a rien à faire ?

Exclusion bien concrète ou délire de persécution, qu'importe ? Le débat n'est pas là. Si M. Kessous avait en tête de faire admettre à l'ex-France qu'elle ne traite pas tous ses enfants de la même manière, il a peut-être atteint son but. Même yours truly, pas porté sur la compassion pour les malheurs des Autres, admet volontiers qu'on puisse se sentir enfermé dans sa couleur de peau comme dans une taule portative.

Mais s'il pense que ça va changer quoique ce soit, il se prépare un méchante gueule de bois, et s'il n'est pas trop con il doit déjà commencer à avoir mal aux cheveux. Que L'Immonde publie des papiers dénonçant la xénophobie latente des Frouziens, c'est banal comme un four. Qu'il fasse signer un tel article par un Divers directement concerné, c'est déjà plus révélateur. C'est peut-être un signe que les relations intercommunautaires sont tellement pourries que même les mixolâtres se sentent fondés à en parler ouvertement, au lieu de camoufler le tout sous du sirop humaniste et convivial.

En gros, ça sent la panique face à un problème que des décennies de propagande n'ont pas pu régler, ni même faire reculer. La société se tiers-mondise à mille à l'heure, et pourtant le ouacisme n'est toujours pas un lointain souvenir honteux. Betty Monde n'arrête pas de se faire sauter à tous les coins de rue et de pondre par rations de quintuplés. La méthode Clystère-Saignée des docteurs républicains épuise le malade sans le guérir. J'imagine mal l'impuissance et le désespoir qu'on doit ressentir quand on s'en rend compte.

"Vous ne m'aimez pas parce que vous me voyez différent, alors que je me sens l'un des vôtres." Quintessence du message. Il se passe quoi si l'on répond : "Ouaip mon gars, et c'est pas près de changer" ?

Rester et se battre ? Ca paraît noble et plutôt burné. Mais l'exemple états-unien devrait inciter à la prudence. Presque un demi-siècle après la mixité imposée par l'armée, les Noirs restent majoritaires en cabane, sont plus fauchés que la moyenne et cultivent soigneusement leur ressentiment envers une société bâtarde toujours considérée comme Whites Only dans ses structures.

Foutre le camp à Dubaï ? Se retrouver aillleurs entre semblables, ça paraît une bonne idée. Comme au Libéria, avec le succès que l'on sait... En outre, s'en aller serait un aveu d'échec. Vous n'avez pas voulu de moi, je m'en vais, vaincu. C'est dur pour n'importe qui, mais encore plus pour quelqu'un qui se sent chez lui en Europe parce qu'il n'a jamais vécu ailleurs.

Rester, relativiser, fermer sa gueule ? C'est ce que fait une majorité, j'imagine. La blessure d'orgueil doit être mortelle, sans compter qu'elle flingue tout espoir d'intégration harmonieuse par la suite. Puisqu'on rencontre la lâcheté et l'exclusion partout où l'on se présente, mieux vaut rester entre nous. Bye-bye la reconnaissance en tant que citoyen ordinaire, bienvenue dans votre coin de ghetto volontaire. Ne reste plus qu'à revendiquer l'étiquette d' Arabe de service et se conformer autant que possible aux clichés, pour se les approprier au lieu de les subir.

Trois choix qui n'en sont pas pour quelqu'un qui veut être perçu pour ce qu'il fait et non ce qu'il est.

Le constat que fait M. Kessous, inconsciemment si ça se trouve, c'est qu'on peut bâillonner le ouacisme, mais pas le déraciner. Tout le monde sourit, tout le monde est poli, tout le monde proteste de son Ouverture et de son dégoût des lignées homogènes, mais comment savoir qui est sincère ? Comment être certain que si on nous refuse une entrée, un appart', une proposition sexuelle, c'est parce qu'on est pris pour un sale con et non pour un être inférieur ? C'est matériellement impossible. Porte ouverte à la parano. C'est un mouvement perpétuel :

- je crois qu'on me discrimine, alors je suis sur la défensive

- ça crispe mon interlocuteur, qui me prend avec des gants et s'exaspère d'être suspecté

- je sans qu'il est mal à l'aise, ça m'agace, j'en rajoute une couche

- ça le crispe encore plus, et de méfiant il en devient carrément hostile, ce qui vient confirmer ma crainte initiale, etc.

Le pilonnage antiraciste n'a pas fait évoluer les mentalités, il n'a fait que consacrer le règne de l'hypocrisie. Même des leucos qui se mettent à la colle avec des antillaises ne perdent pas leurs réflexes colonialistes et se laissent parfois aller à un mépris stupéfiant. Même ces blondes dégénérées qui se vantent de ne se laisser troncher que par du Divers cherchent explicitement cette Diversité - alors que le rêve ultime des métisseurs serait précisément qu'elles n'en soient plus conscientes.

L'Autre reste l'Autre, tiraillé entre tentation ethnocentriste et désir de se fondre dans la masse. En bien comme en mal, c'est sa différence qui lui revient toujours dans la gueule.

Et à force, tout le monde s'en contrefout. Les Malheurs du Jeune Divers ne font plus chialer personne. Il reste avec sa souffrance, encore plus seul et dégoûté qu'avant.

Tout ça pour ça.

17/09/2009

WACISME PARTOUT, WACISTES NULLE PART

On ne peut que se réjouir des procès bidons intentés à l'oeuvre d'Hergé, de l'ouverture de la chasse au Brice, ou des critiques adressées à la Suisse pour son manque d'enthousiasme à châtrer publiquement les membres de l'UDC. C'est le signe que les tensions s'accroissent et que l'air va devenir toujours plus irrespirable. Ca ne rigole plus. Rire contre le ouacisme ? Un vieux réflexe, une routine qu'on sait inefficace, un happening pour baudruches télévisuelles. On veut du sérieux, des excommunications, des bannissements, des attritions. L'atmosphère est au délire mystique. Il faut sauver Mama Gaïa de l'overdose de CO2, et purger nos âmes de leurs réflexes génocidaires ataviques. Ambiance millénariste à fond les ballons.

Dénoncer la dangereuse séduction de l'estremdrouate, c'est bien mais insuffisant. C'est comme pour la came : il y aura toujours un dealer tant qu'il y aura un consommateur. C'est lui la cible prioritaire. Il faut immuniser le Citoyen contre tout dérapage, et ne plus se concentrer exclusivement contre ces salauds qui, de toute manière, ont renoncé à leur humanité en s'adolfisant le coeur et l'âme. Campagne de désensibilisation massive en vue. Votre meilleur pote est Divers ? Vous forniquez avec tout ce qui est bipède sans distinction d'odeur de couleur ? Vous avez vendu un testicule pour financer les 88 villes (on ne ricane pas, les rasés du fond !) de la Coalition internationale contre le ouacisme ? Tant pis pour vos gueules : vous êtes suspect quand même. A l'instar du pet, le ouacisme est un phénomène naturel, dégoûtant, difficile à maîtriser, douloureux s'il est réprimé mais qui vous transforme en gros porc si vous y cédez.

Je répète pour les distraits : vous êtes TOUS suspects.

Quand on se met à traquer le ouacisme partout, c'est que les ouacistes AOC ne sont plus nulle part. Ah putain c'était plus simple du temps où les têtes-de-peau paradaient dans les rues, se confiaient aux caméras, acceptaient les caisses de bière des journaleux avides de slogans sanguinaires et de ratonnades improvisées. Vous avez remarqué comme ils se font discrets depuis quelques années ? Ces Blancs, ils sont vraiment tous pareils ! Ils ne veulent plus faire les boulots dégradants, ils les laissent aux immigrés, bien contents de garder les mains propres. L'antisémitisme à la papa, pâlichon, catho et coincé du cul ? Kaputt ! Faut que des nazislamistes et des chacals de banlieue s'en chargent, maintenant ! Si c'est pas une pitié... Et les droitards enragés, dictatoriaux, l'insulte et la bave perlant jour et nuit aux commissures ? On a cassé le moule ! Faut se démerder avec des centristes proprets, des libéraux cyniques, des législateurs inquiets, des obsédés de l'enfliquement. Où est le sport avec des adversaires aussi spongieux de la rotule ? On se fait chier ! C'est trop fastoche... Résultat, on réalise un gigantesque tir groupé - et on loupe complètement le gibier qu'on pensait occire.

Dans l'hystérie collective qui s'annonce, et qui est bien partie pour durer, les Discriminants pur jus seront les seuls à ne pas être vraiment inquiétés. A quoi bon vacciner, désinfecter et examiner tous les pores d'un malade officiellement diagnostiqué comme tel ? Il est foutu, il n'y a qu'à le mettre en quarantaine, faute de pouvoir l'abattre dans le respect des Droits Zumains. Ce sont les bien-portants qu'il faut surveiller de près, dépister, traiter, préventionner, farcir de vitamines et de jus de citron.

C'est dangereux, de harceler et culpabiliser des gens ordinaires qui n'ont pas mauvaise conscience. Ca les braque. Ca les fatigue. Ca en rend certains méfiants. Ca en fait carrément basculer d'autres du côté de la Force Obscure. Je sais foutrement de quoi je cause. Et ça me fait un plaisir, mais un plaisir ! de voir que les hygiénistes de la pensée ne l'ont toujours pas compris. La Bête Immonde ? Ce sont eux qui lui font ses plus beaux moutards !

L'univers de l'antiouaciste militant, c'est un film de zombie. On peut s'amuser à tirer sur les morts-vivants qui encerclent le supermarché, ça ne coûte rien et ça délasse mais autant chier dans un Steinway. Par contre, il faut scruter les égratignures de ceux qui viennent se planquer sur le toit : au moindre signe d'infection, c'est une balle dans le crâne et le largage du corps dans la foule de ses nouveaux semblables. Et plus le temps passe, moins on est nombreux, plus les vivres manquent, plus le courage s'érode. L'angoisse de rejoindre les rangs des monstres rend presque désirable la perspective de se faire bouffer par eux.

Tout bien réfléchi, je crois que je préfère largement mon sort d'antisocial déshumanisé. Dans ma lorgnette aussi tout est presque foutu et rien ne va en s'améliorant. Mais contrairement aux caméristes de la Grisaille, je n'ai pas à me méfier de tout le monde. Les collabos avancent sans masque, gueulant sur tous les toits leur orgueil de saloper encore un peu plus la dépouille de l'Europe.

25/08/2009

L'EFFONDREMENT QUI VIENT OU QUI EST DEJA VENU

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"... la certitude que cette civilisation va s'effondrer..."


(Si ce n'est pas déjà fait, sacrifiez votre prochain apéro pour aller voir ce petit docu en forme de chouette rappel de quelques évidences concernant l'humiliation insoutenable de nos vies d'esclaves volontaires. Sauf qu'à la fin, ça tourne imbuvable : on est plus nombreux qu'eux, organisons-nous,tout ça sur fond de RATM et d'images de hools à tracts... C'est comme les films catastrophe olivoudiens : ça finit tristement bien et ça laisse sur sa faim de destruction massive.)

D'abord, est-on sûr que ce n'est pas déjà fait ? Une relecture s'impose. Bien sûr il faudrait s'entendre une fois pour toutes sur comment l'on définit une civilisation et, par conséquent, quelles bases d'une telle construction sociale doivent être sapées pour qu'elle dégringole.

Si l'Occident est ce qu'il semble être (le porno, la cocaïnomanie généralisée, le désespoir bâillonné chimiquement, le relativisme poussé jusqu'à l'autisme volontaire, des existences mornes voués à l'empilement de gadgets technologiques et de "vacances" qui ne reposent de rien), alors mauvaise nouvelle : l'Occident va durer au-delà de nos misérables vies. Ces choses-là font appel aux instincts à la fois les plus bas et les moins extirpables de la saloperie humaine. Les parlements fermeront avant les conseils d'administration, qui fermeront avant les hypermarchés.

"Chers clients ! Durant la guerre civile, votre macdrive reste ouvert toute la nuit !"

Et si tout cela n'est pas l'Occident, mais son obscène caricature, guère plus de raisons de sabler le mousseux. Cela veut dire qu'une civilisation peut survivre à un total effondrement de ses valeurs les plus anciennes et les plus nobles. Cela confirme tout le mal que l'on peut penser de l'homme, qui peut fort bien ne vivre que de vinasse et de pain mou, du moment qu'on l'a convaincu de se comporter pire qu'un porc de batterie.

Combien de temps encore pourra-t-on tenir avec cet argument usé des "masses apathiques", droguées de marchandises, et qui donc n'attendraient plus qu'une paire de baffes avant la salutaire désintox' ? Crachez le morceau, propagandistes réacs. Monsieur Moyen n'est pas plus un zombi que vous ne l'êtes, que nous le le sommes tous. Il croit sincèrement avoir des amis, comme vous croyez avoir des camarades. Il espère encore que, lui, il ne ratera pas sa famille, malgré toutes les preuves quotidiennes que le temps du clan est révolu sur cette terre. Il sait fort bien faire la différence entre un "jeune" et un allogène, ne serait-ce que pour choisir prudemment les mots et les attitudes qui lui éviteront un pain ou une amende. Vos tracts, vos blogs, vos happenings militants, votre numéro occasionnel sur la sciure du Démocratic Circus, rien de cela ne le "réveillera": lui non plus ne dort pas, lui aussi en a plein la fente - lui non plus n'a aucune idée de quoi faire.

Et, à l'instar des moins malhonnêtes d'entre nous, il se doute que, s'il y avait encore quelque chose à faire, quelque chose d'efficace, quelqu'un l'aurait déjà fait. En Histoire comme en politique, il n'y a pas de quadrature du cercle. On s'incline devant le noeud gordien (votations, manifs, attaque de macdos) ou on le défait à la macédonienne.

Nous SAVONS qu'il faut tout casser. Nous SAVONS que nous ne casserons jamais rien de décisif et que personne ne le fera à notre place. Fin de l'histoire.

21/08/2009

PASSAGER CLANDESTIN

Chaque jour, du réveil glauque au sommeil qui ne vient pas, des heures interminables qui passent, à vagabonder parmi les vivants. A mener une vie à double fond. En surface, le type convenable, légèrement excentrique, un peu impressionnant quand il a un verre dans le nez, qui parle fort, assez grand et lourd pour qu'on ne le cherche qu'à plusieurs, mais finalement pas dangereux pour un sou. Des goûts bizarres, des manies saillantes, un dingo sans rien de bien méchant une fois qu'on s'est fait à son style.

Et puis dans les eaux plus basses, là où ça se mélange à la vase, des grouillements ignobles, des visions cradingues, des élans de massacres légitimés par toute une rhétorique huilée comme un moteur, contre laquelle la plupart des gens ne peuvent que fuir, insulter ou cogner. Une possession discrète, L'Exorciste avec la bave et les hurlements remplacés par quelques mauvaises manières.

Tout le monde a ses petits secrets dégueulasses. Tel père de famille qui paie pour pouvoir sucer une bite anonyme. Telle responsable marketing dont la façade ne tient que grâce à deux doses quotidiennes de sertraline. Cette famille dont on ne voit qu'un membre à la fois dans le hall, fantômatiques durant la journée, hurlants et cassant tout la nuit quand ils se croient dans le secret de leur quatre-pièces. Peut-être bien qu'après tout il n'y a pas tant de gens normaux que ça. (De toute manière les débats sur la normalité n'intéressent que les tordus.)

Et puis il y a cet alien particulier, qui  s'invite dans les yeux de son hôte et contemple les rues, les visages, aussi indécelable qu'une grossesse à peine entamée. Toujours là. Toujours vigilant. Parcouru de crampes, pourri d'ulcères palpitants. Assez bien élevé, il ne pète jamais la cage thoracique. Enkysté. Consubstantiel à force d'acharnement à repousser le dérapage sans retour, la seule forme de procrastination qui sauve la vie au lieu de la rendre impossible.

C'est quand même drôle de se dire que peu de choses en transparaissent. Te voilà naviguant au milieu de ces Autres si ordinaires, si convenus, si désinfectés. Tisser des liens de diverse force avec eux. Accorder sa confiance et en recevoir de leur part. Tout ça avec le discret parasite qui surveille le tout, dont la plupart ne sentent qu'à peine l'odeur, mais qui te murmure en permanence des abominations.

Untel est un traître. Untelle est une pouffiasse. Ce groupe qui bavarde sur la terrasse aurait plutôt sa place sous les roues d'un train. Ces lampadaires seraient plus élégants si on y pendait trois ou quatre corps par les pieds. Tu vas laisser longtemps rouiller cet arsenal avant de lui faire faire un peu de musique dans la rue ? C'est pas trop humiliant de prêcher la destruction sans rien jamais casser, Ducon ? Ca fait quel effet, de tenir le rôle de la grande peluche nihiliste dans le vaudeville familial ?

Avoir sa vie sociale qui tient à un fil et jouer avec des ciseaux.

Tous les jours, se battre contre l'avachissement et l'addiction au désespoir.

Tous les autres ennemis sont secondaires. Il n'existe, en fin de compte, aucun ennemi politique qui ne puisse être retourné ou neutralisé, ce n'est jamais qu'une question de détermination, d'opportunité, de moyens, de couilles au cul, de pure folie enfin assumée. Mais que peut-on faire contre soi-même, si l'on refuse de crever trop tôt ? Aucune négociation possible avec nos manquements, nos faiblesses, nos conneries, nos langueurs, nos coups tordus, nos sensualités vénales.

Ces ennemis-là, ces horreurs qui se promènent autour de nous avec notre visage scotché au groin, ne mourront qu'en même temps que nous, et encore ! beaucoup laisseront des traces immondes qui nous survivront. Ils exigent qu'on leur mène une guerre totale, quotidienne, avec des armes pitoyables, des victoires dérisoires, et des défaites qui, pour minuscules et secrètes qu'elles soient, n'en déchirent pas moins nos entrailles quand on en fait le compte.

Le sort de la patrie, de la nation, du continent, de la race toute entière, voire de toute la putain  de planète, voilà des abstractions dont il est doux de se saouler tant qu'on en a la force, mais qui n'ont pas vraiment d'effet tangible dans notre triste réalité. Autrement plus dur et plus concret est le combat pour regagner chaque matin ce respect de soi-même qu'on croit avoir perdu un peu plus chaque soir.

Celui qui s'endort en se  sachant un peu moins con, moins mou, moins lâche, moins sale, celui-là seul est une brave. Tous les autres, à un degré ou à un autre, agissent comme des arrivistes.

26/07/2009

" TU VEUX LA VOIR, MA MORALE ? "

11/04/2009

BANALITES FOUDROYANTES A PROPOS DE LA BASTON RATP

Banalité n° 1 

 

La fafosphère s’est effectivement jetée sur le corps du délit, avec une jubilation pas même cachée. Dans l’essentiel, son mot d’ordre aura été : « On vous l’avait bien dit, que les Culs-Blancs étaient des victimes ! » Elle a ainsi démontré, une fois de plus, qu’elle vit au rythme des médiats officiels, qu’elle subit les rumeurs et les tendances comme n’importe quel collectif de blaireaux démocrates, et qu’elle n’est donc jamais que réactionnaire. Son discours, dans le meilleur des cas, peut mener un jour à la constitution de milices civiles autochtones, et dans le pire des cas à l’acceptation de l’enflicage définitif de la société. Mais on ne se fabrique pas de camarades ni de compatriotes avec des confrères blogueurs ou des commentateurs compulsifs de ce que d’autres écrivent. Les divers cercles concentriques de la fafosphère ne constituent pas, et ne constitueront jamais une communauté solide, apte à s’organiser pour assurer sa survie culturelle et physique. Sa visibilité médiatique n’est donc pas un « bon » signe ; elle démontre simplement son intégration relativement harmonieuse dans les rouages du Grand Guignol spectaculaire contemporain. Monsieur Faf, au même titre que Monsieur Moyen, a surtout besoin de gueuler un bon coup au bistrot, et se sent en paix avec lui-même quand il l’a fait. Nos sites, nos commentaires, nos listes de diffusion, tout ça n’a aucune importance concrète ; c’est notre Second Life à nous, notre World of Warcraft Whites Only. Quiconque y cherche autre chose qu’un moyen de repousser de quelques années les ulcères, l’alcoolisme, la démence ou les coups d’éclat désespérés ne fera que hâter leur avènement.

 

Banalité n° 2

 

Qquand on préfère conserver son pognon, ses fringues et son intégrité physique, dans une métropole de l’Occident post-toubabs, mieux vaut ne pas s’attifer comme une groupie de Téléphone, ni tourner le dos à un groupe d’agresseurs. Si l’on est costaud comme une baguette de la veille, il est préférable de soulever régulièrement de la fonte, une bonne carrure constituant toujours une dissuasion à l’encontre de beaucoup d’enculés hostiles ; ceux qui attaquent en bande sont lâches et attaquent par surprise de peur de se prendre un pain. Plus on a l’air d’être en mesure de leur défoncer la gueule sans efforts, plus ils hésiteront à passer à l’acte. Ensuite, et c’est valable pour les fluets comme pour les gras-double, il existe sur le marché quantité de méthode de baston qui sont encore parfaitement légales. On optera pour quelque chose de simple, sans apprentissage de clés ni d’utilisation de la force de l’adversaire ; il faut apprendre à faire très mal, très vite, sans trop réfléchir, et sans besoin d’une extraordinaire souplesse ou d’une technique nécessitant des décennies d’entraînement quotidien. On garder enfin à l’esprit que le combattant le plus aguerri n’est jamais à l’abri d’un coup de pute et que la récompense d’un entraînement sérieux peut très bien être un démontage de gueule en règle avec séquelles durables.

 

 

Banalité n° 3

 

Le jeune qui s’est fait défoncer la tronche n’est pas un de nos semblables. Il est l’équivalent leucoderme du Bounty pour les suprémacistes afros. Sa passivité face à l’agression était déjà mauvais signe, même si tout le monde peut être tétanisé la première fois qu’il se fait molester, particulièrement chez les générations qui ont grandi sans figure paternelle respectable. Mais aucun doute n’est plus permis depuis qu’il a refusé toute colère et toute stigmatisation collective de ses agresseurs. Se faire humilier, insulter et cogner ne lui a pas enseigné qu’il existe un « Nous » et un « Eux », avec tout ce que ça compte de traîtres, de transfuges et d’agents doubles. Son sort ne doit pas faire sourire, parce que personne n’aimerait vivre ce qu’il a vécu (on notera pourtant qu’il ne s’est pas pris de coups de lame ni de barre de fer, qu’il n’a pas fini à poil, qu’il n’a pas été violé en réunion, et qu’il s’en tire somme toute à bon compte par rapport à d’autres). Mais son cas illustre LE dilemme fondamental du patriote contemporain : il ne peut compter sur personne, personne ne compte sur lui, et les gens qu’ils pensaient ses semblables, ses compatriotes, préfèrent subir honte et blessures plutôt d’accepter sa sympathie. A leur décharge, il faut admettre que le « milieu » est un beau ramassis de sociopathes, de larves conformistes, de perdus en quête d’une famille de substitution, de grandes gueules à bras courts, de manipulateurs connus de la police et de bourrins mégalos. Qui voudrait d’une telle protection ?

 

Demeure une évidence pénible : l’Europe est morte et ceux qui se voulaient ses défenseurs ne sont plus que les gardiens d’un musée en flammes, sans autre choix que d’emporter ce qu’ils peuvent dans leur fuite. Nous n’avons plus rien à défendre, et claironner que désormais seul notre clan nucléaire compte pour nous n’y change rien. Nous restons malgré tout remplis de tristesse et de dégoût de n’avoir rien pu faire pour limiter la casse et nous montrer à la hauteur de nos idéaux. Même les antifas agressés par les envahisseurs qu’ils voulaient chérir, même les humanitaires pris en otages par les primates qu’ils voulaient sauver de leur propre stupidité ne ressentiront pas cet abandon indicible. Leur doctrine abstraite d’une Humanité unie les met à l’abri de l’horreur du vide philosophique qui nous saisit quand nous contemplons nos nations crever avec le sourire.

25/03/2009

ON PROGRESSE

Bonne nouvelle pour les droitards, et plus largement tous ceux pour qui l'immigration n'est à envisager que sous l'angle de la sécurité. Le 24Heures du 25 mars, p.27, annonce qu'à Lausanne, une escouade de commerçants se mobilisent contre les nuisances provoquées par le trafic de came, dont nous savons tous très bien qui sont les principaux acteurs (clin d'oeil entendu, sourire égrillard, petit frisson de provocation filtrant entre les omoplates). Enfin des citoyens qui prennent les devants et qui ne s'en laissent plus compter par la passivité et l'incompétence des élus et de la police ! L'ère des milices d'autodéfense n'est pas loin! Aux armes etc. !

 

Pour info, lesdits commerçants répondent aux doux prénoms de Thinh, Ibrahim, Jacques, Amaravathy, Pardeep, Ahmed, et Ali.

 

Attention, il y a un intrus, soyez attentifs.

 saucer_landing.jpg

 

Sinon, ça n'a presque rien à voir, mais il semblerait que le nouveau cri de guerre des joueurs du Lausanne Hockey Club soit "Yes we can".

 

 

09/03/2009

SUR NOS BANQUES QUAND LE SOLEIL

swiss-bank-account-bank.jpgA en croire le tailaijouwnal fwancé de l'autre soir (Fwance 2, je crois) le Chitoyen Chuiche vit fort mal les attaques des Loques Amères et de Blingözy contre le secret bancaire. C'est que ça fait partie de nos traditions, voire de notre identité nationale, voyez ? Un truc balaise, fondateur, qui nous structure des poils pubiens aux synapses. On ne déconne pas avec des trucs pareils.

 

Si le Frouze a une mentalité d’esclave (le récent carnaval guadeloupéen n’est jamais qu’une exagération de la routine gréviste hexagonale), le Chuiche, lui, a plutôt une âme de larbin. Sa santé, son bonheur, son équilibre, son indépendance, tout cela lui importe beaucoup moins que le respect des bonnes manières, des instances gouvernementales et des richissimes entreprises. Le Chuiche ne s’indigne pas qu’on puisse juger la réussite d’une vie à la possession d’une Rolex : ce qui le choque, c’est qu’on puisse refuser d’aider son patron à orner son poignet d’un tel galon cliquetant.

 

La substitution ethnique ? Le concassage culturel scolaire ? La généralisation de l’endettement de consommation ? Tout cela lui en souffle une sans décoiffer l’autre. Tout peut être sacrifié à la courtoisie, à l’obsession de ne se fâcher avec personne, et à la défense du pouvoir des usuriers et de ces intermittents du Spectacle que l’on nomme, par pudeur et délicatesse, Nos Représentants.

 

Je dois avoir du sang bantou, c’est pas possible d’expliquer autrement l’indifférence que m’inspirent ces événements.

 

Quand vous regardez Planète et que vous tombez sur un documentaire animalier qui montre un buffle aux prises avec un alligator, ça vous fout de bonne humeur ou ça vous titille la lacrymale ? Normalement, ni l’un ni l’autre : vous regardez les deux monstres s’entredéchirer cuir et écailles, et quand la baston est terminée vous rejouez de la zapette pour voir s’il n’y a pas un clip d’Alizée sans le son ou un match de catch sur un autre canal.

 

Et il en serait autrement dans la vie non-cathodique ? Si vous êtes banquier yanqui ou banquier chuiche, la réponse peut être oui. Pour tous les autres cas de figure professionnels, it’s zapette-time.

 

Les choses n’ont guère changé depuis la dernière rigolade du genre, concernant les fonds chouifs. Hululements amerloques contre l’antisémitisme vénal des zales kollabos helvètes, collectionnant les dents molaires dorées expédiées par la poste allemande depuis les camps de la mort (qui tue). Hennissements chauvins des droitards autochtones contre cette lâche et misérable tentative de « déstabiliser la place phynancière seuche » à coups d’antinazisme anachronique. Dans ce concert bestial, nous étions déjà quelques-uns à nous dire que tout le pognon en jeu ne nous reviendrait de toute façons pas, à nous autres qui n’étions ni spéculateurs ashkénazes ni aristocrates zurichois. Cette mémoire suisse bafouée n’était pas la nôtre et qu’on nous fasse passer pour des petits-fils de fiduciaire d’Adolf gâchait relativement peu nos apéros. C’est dire notre honte de vivre dans un Paradis Fiscal où notre avenir se résume à un aller-retour permanent entre shop de station-essence et Office Régional de Placement.

 

C’est dire, surtout, notre relatif amusement de voir des journaleux dénoncer le déculottage du Conseil Fédéral, eux qui ne rampent jamais assez bas devant tout ce qui peut miner, insulter, salir ou massacrer le peu d’identité collective qu’il reste à cette triste Confédération.

 

Le secret bancaire ? Cassez-le, on s’en fout. Cassez aussi la place phynancière suisse, on sablera l’ambroisie. Forcez le Conseil Fédéral et National à parader dans les rues de Berne avec des aubergines texanes dans l’anus, on viendra prendre des photos. Envoyez les bombardiers de l’OTAN ramener tout le putain de pays à l’âge de pierre, on passera les restes au lance-flammes.

 

 

04/03/2009

INCURABLE CANDEUR

La naïveté, c'est un truc incurable. Tu nais avec et tu te bats contre toute ta vie, sans espoir de guérison.

 

A. traîne souvent au bistrot, comme quelques autres souris appétissantes. Une grande jigue, avec des bras fins comme des baguettes, une maigreur qui pourrait être assez effrayante si elle ne se cachait pas derrière une impressionnante rage de vivre. C'est surtout dans son regard qu'elle apparaît, comme une famine perpétuelle. Son sourire est un rictus de carnassier, prêt à déchirer tout ce qu'elle rencontre, bon ou mauvais. La fragilité de sa stature n'est apparente. Qui se rapproche un peu sent très vite cette radiation vorace, qui semble prête à lui craquer la peau dès qu'elle parle de cinéma, de musique, de bastringue. Elle exhale une sensualité d'ado, toute de candeur et de brutalité mal contenue, pas contenue du tout en fait.

 

C'est à la fois rafraîchissant et choquant, parce qu'on ne rencontre guère tant de passion chez une jeunette, une telle force vitale frémissante et assumée. Ca redonne de l'espoir en la capacité de nos semblables de tenir la mer en pleine tempête et on la quitte toujours avec un peu de bonne humeur en plus.

 

En fait, j'apprends hier que c'est la coke qui lui fait ça.

 

junkie1.jpg

01/03/2009

AH FRIC, ADIEU

Monsieur Moyen, et Monsieur Gauchiste encore plus, s'indigne avec force moulinets des bras de tout le peaugneon consacré par nos gouvernements démocratiques pour sauver les méchantes banques spéculatrices. Tout ce gaspillage pour renflouer les traders, alors que le citoyen ordinaire doit se serrer la ceinture pour partir une semaine à Verbier ou payer ses dettes de tuning ! Quelle indécence ! Quel retour à la moyenâgitude et ses grossières disparités entre nobles et manants ! Merde à la fin !

Heureusement, il reste de l'espoir. Non, sales défaitistes que vous êtes, tous les Etats d'Occident ne sont pas devenus des sarközistes effrénés, des soubrettes du capitalisme à la gorge sans fond et aux genoux calleux. On trouve encore des exemples d'altruisme, de responsabilité, d'inquiétude admirable pour l'avenir de nos enfants, de volonté farouches de lutter contre les inégalités. Faites du bruit pour le Département anglais du Développement International, qui va consacrer quinze millions de Livres sterling (254'6924.82 francs suisses) pour promouvoir l'égalité des sexes en Ouganda. (Transmis par les putain-mais-lisez-les de Corrupt.)

 

Ouganda.jpg
On dit boujour à la dame... On ne mutile pas les organes
sexuels de la dame... Mieux que ça... Voilà, c'est bien...

03/02/2009

FLIC-HOP

On dirait que j’ai loupé l’événement culturel de la saison : Casino de Montbenon, le vouiquainde passé, festival Au-delà des préjugés, hip-hop à tous les étages et pour tous les goûts. Raphaël Ebinger, couvrant la chose pour le 24heures, nous apprend même que le public délicat, raffiné et divers accouru sur place a pu jouir d’une bien belle ambiance « rythmée par les BITS puissants distillés par les DJ ». Voilà voilà. Il aurait pu parler de concours de longueur de beats que ça aurait pas été moins juste.

 

Mais la pétole sur le purin, c’est quand même la présence sur place de deux représentants de la police municipale, venus histoire de bousculer leurs vilains préjugés. « Ce monde est beaucoup plus ouvert qu’il ne l’était, admet Jean-Marc Granger, qui a participé à la table ronde en sa qualité de chef de la brigade de la jeunesse. Il y a cinq ans, je ne sais pas si je serais venu, de peur d’être mal accepté. » Le même, s’adressant à ces malheureux abonnés des brutalités flicardières, s’est dit convaincu que « Si certains policiers qui ont toujours une image négative de votre culture étaient présents, ils changeraient d’avis. » Ou de métier ? Après une humiliation pareille, ça serait légitime de rendre son uniforme avant qu’on vous en prive pour trop faible taux d’ouverture sur la racaille différence.

 

On se réjouit de voir la police organiser un festival Au-delà de la matraque. Il accueillera des contorsionnistes en survêts’ et des logorrhéiques à micro pour leur permettre de se frotter au métier de flic et casser leurs sales petites idées préconçues de wassisses qui s’ignorent. Au programme : stage d’encaissement de crachats et d’insultes de macaques enragés, et techniques d’évitement du conflit même quand la meute d’en-face veut absolument vous faire la peau, consciente qu’elle ne risque somme toute pas grand-chose. Des flics armés qui reculent face à un seul taré, ça s’est déjà vu ; ils savent qu’ils n’auront droit à aucun soutien de leur hiérarchie en cas de dérapage, même légitime. Qu’on se rappelle, pour les autochtones, le foin invraisemblable provoqué par un coup de flashball à Kalvingrad, il y a quelques années. Ou quand deux purs mongols anti-WEF ont bloqué un pont d’autoroute au risque de claquer et se sont retrouvés à l’hosto parce qu’un flic a fait son boulot.

 

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Je pense au fils de Z, un ado un peu agité fasciné par les commandos d’intervention et qui envisage très sérieusement de faire flic. Je pense aussi à W, vieux pote métaleux qui a coupé sa tignasse il y a quinze ans pour entrer dans la police. Je pense encore à ceux qui m’ont coincé une fois ou deux, et avec qui la conversation devenait tout de suite politique dès les formalités réglées. Tant d’efforts, de discipline et d’abnégation pour que dalle. Pour ne pas pouvoir nettoyer les rues de la crasse humaine qui étouffe nos villes. Pour devoir faire des courbettes à la lie de la société, protégée par l’intelligentsia qui nous pousse au suicide depuis plus d’un demi-siècle. Pour jouer au chat sans griffes avec des souris qui se marrent de leur impunité, de leurs sursis pour cause de prisons pleines, du soutien logistique et juridique que leur apportent les collabos les plus glaireux de l’Histoire des colonisations.

 

J’en entends qui grincent de l’émail depuis au moins un paragraphe. On se calme et on respire. Je parle ici des mêmes flics qui ont collé ma copine pour utilisation de vélo dans une zone piétonne et défaut de vignette. Qui ne sont pas là dans les rues qui chauffent le week-end mais qui collent des bûches aux bagnoles mal garées pendant trois minutes devant les boulangeries. Qui laissent délibérément quinze minutes d’avance aux castagneurs encore mineurs pour éviter d’aller au taquet. Qui sont convaincus que voter UDC constitue le summum de l’engagement politique. Qui haïssent ouvertement les Arabes et se mettent à la colle avec des Thaïlandaises, en se plaignant en douce qu’elles font la loi à la maison. L ’affaire est entendue, je crois.

 

 

Ca n’empêche pas de ressentir un peu de compassion, passagère mais sincère, pour les jeunes policiers encore idéalistes qui auront lu les propos de leur « représentant », et qui savent à quoi s’en tenir côté respect mutuel de la part des Lumpen à beatbox. Un bref shoot d'humanité sans conséquence, avant de redevenir un enfoiré post-fasciste punkoïde aux tripes froides et à la cervelle en chômage technique.

25/01/2009

I WANNA BE SEDATED

Au boulot, l'autre jour.

 

L., un peu pâle: "Tu as vu, Daniel Albrecht ? C'est impressionnant, putain..."

 

Non, j'ai pas vu Daniel Brecht machin, là. C'est qui, il fait quoi, je suis censé savoir, on va me faire passer un examen, c'est facho si je sais pas, je dois payer une tournée si je confonds avec Andrew Eldritch, est-ce qu'on pourrait me foutre la paix oui ?

 

L., encore un peu plus pâle, les yeux ronds : "Tu sais pas qui est Daniel Albrecht ?"

 

Non. Passons. J'ai envie d'être impressionné, moi aussi, c'est chouette de ressentir autre chose que de la rage homicide impuissante, de temps en temps, balance ton scoop bébé. Un skieur suisse, d'accord. Qui s'est vautré à X milllions de kil' à l'heure, d'accord. Pronostic vital réservé, comme si ça voulait dire quelque chose en français, okaye. Plongé dans un coma artificiel. Ah bien. Putain, bien. L'excellente idée que voilà.

 

Constater que tout est foutu, c'est n'est pas le pire, pas plus que l'atroce conscience de ne rien pouvoir faire contre, de n'avoir qu'une chance sur mille de mettre à l'abri les quelques gens qu'on a encore la faiblesse d'aimer un peu. Ce qui démolit la dignité, c'est la lenteur du processus. C'est trop long. Ca traîne. Les occasions et les moyens de se distraire fugitivement sont encore trop nombreuses. Il faudra encore des décennies, des siècles avant de toucher le fond, d'être exterminés propre en ordre, de bénéficier enfin du label Espèce disparue ou Langue morte. Notre vieillesse s'étire dans le temps comme une guimauve satanique, extensible à l'infini. C'est chiant. Ca liquéfie les hargnes les mieux trempées. Ca oxyde tout.

 

Moi aussi, je prendrais bien un peu de coma, merde. Wake me in a thousand years. Ou un peu moins, disons un quart de siècle. Juste pour voir. Pour contempler l'immense, dégueulasse, interminable banlieue que sera devenu le nord du Léman, bétonnée sans interruption de Montreux à Genève. Pour suivre pendant quelques jours un Master en Sciences Appliquées du Hip-Hop, avec sous-titres en phonétique pour les mentally challenged. Pour croiser des contemporains, passés de la trentaine pétulante, citoyenne, tolérante et modérée à un début de vieillesse désabusée, tétanisés de trouille face aux fils de Divers, écrabouillés de dette pour plusieurs générations, botoxés et grillés aux UV pour conserver leur poste de livreur de kebab-choucroute un mois supplémentaire (question de respect de la clientèle). Pour zapper directement au stade suivant de l'implosion culturelle et de la substitution ethnique, en avance rapide et sans pause pub.

 

Click gauche. Fermer la session. Ne pas télécharger les mises à jour.

 

Mais ça ne marche pas comme ça, évidemment. C'est pour les grands sportifs qui rapportent des sous. Pareil que pour ma guibole ruinée en bécane il y a deux ans. Deux ligaments en moins. Je revois nettement le franc sourire du toubib quand je lui ai demandé combien de temps prendrait la récupération après l'opération. Ca s'opère pas, dixit. Articulation branlante à vie. On s'en remet. C'est juste un peu chiant. Ces temps, par exemple, avec le verglas sur le trottoir et des semelles un peu trop lisses, on a d'excellents souvenirs de douleurs oubliées qui refont surface pratiquement à chaque pas. Si j'avais été footeux millionnaire, j'aurais passé sur le billard directement. Salauds de riches. Indignation et lutte des classes, tout ça. Pour un peu, je m'encarterais à Egalité & Crouillification. C'est dingue les extrémités auxquelles mènent certains désagréments physiques.

 

Reste bien sûr l'option du coma étylique, mais ça paraît hasardeux. Le dernier que j'ai croisé, c'était un type qui s'était chié au froc et dont la tête reposait dans une belle flaque jaune pleine de grumeaux. Guère plus digne qu'une vie de citoyen consomm'acteur, en fin de compte, et plus salissant pour le même prix.

 

23/01/2009

ROCK A PUTES

Vous avez souvent lu des commentaires pertinents sur des sites au contenu légal et respectable ? Moi je ne me fatigue plus que rarement à les lire, tant ça se résume aux insultes ad hominem et aux concours de musculation virtuelle. Ce n'est pas comme ici, où chaque intervenant est d'un raffinement exquis, d'une intelligence foudroyante et d'une pertinence presque érotique, donc à la mesure de ce que je publie même quand je suis fatigué. (Faut que j'arrête de lire Ivane, il est contagieux).

 

Eh bien, j'ai découvert récemment il y a aussi des gens intelligents ailleurs que sur ce blog, et je suis en mesure de le prouver, parfaitement! "Docteur Destouches", de retour parmi les vivants et réagissant à un article du Causeur Marc Cohen sur les singes savants à micro, rappelle que vomir le rap c'est bien, mais que conchier le rock à putes, c'est pas mal non plus.

 

* * *

 

Je me demande toujours pourquoi, dès qu'il s'agit de rap, les journalistes se contentent de lister les groupes les plus navrants, que ce soit pour en faire la promotion (comme Skyrock) ou pour les dénigrer. Toujours cette fascination pour la médiocrité, que l'on trouve aussi bien ici que chez Fogiel.

 

Oui, 99% du rap français est navrant, oui Diam's, Booba, Rhoff ou Grand Corps Malade écrivent avec leurs pieds (et je me refuse à parler de leur "musique") mais n'est-ce pas le cas de 99% de la musique française ?

 

Les rappeurs français sont les néo-yéyés, Booba c'est Johnny, Joey Starr c'est Eddy Mitchel et Sinik n'est rien d'autre que la réincarnation de Dick Rivers. Mais le rock français... Grand dieu ! Vous avez écouté Kyo, les Plasticines, les B.B. Brunes et toute la clique que les marchands du temple nous vendent comme les nouveaux Stooges ? Alors pourquoi pas un papier bien aigrelet sur ces porte-manteaux H&M ?

 

fags.jpg

 

En France, c'est dans ces déserts de médiocrité qu'apparaissent les oasis de bonheur, dans les années 80, c'est coincé entre les guignols Téléphone (sous Rolling Stones locaux) et Indochine (sous Cure) que sortiront les albums de Metal Urbain. Dans les années 90 alors que la vague néo-metal déferle en France (Mass Hysteria, Enhancer copiant Korn et Limp Bizkit) sort le plus grand groupe de l'histoire du rock français : Virago (vous qui êtes un connaisseur en rock, cherchez dont leur premier album "Introvertu" à mi-chemin entre la noirceur de Joy Division et la violence de Jesus Lizard).

 

Avec le rap, c'est pareil, les stars copient ce qui marche aux States (au passage, les rappeurs sont 1000 fois plus américanisés qu'islamisés, n'en déplaise à Dantec et De Villiers) et les authentitques talents crèvent dans leur coin. Jettez une oreille sur "La Rumeur" ou "La Caution" et vous y trouverez des merveilles lyricales (sic), "le coffre fort ne suivra pas le corbillard" étant un des plus beaux hommages rendus au cinéma d'Audiard ou d'Arletty. Bref, cherchez la beauté au lieu de, sans cesse, pointer la médiocrité, on sait tous que notre époque est laide, mais vous n'êtes ni Bloy ni Bernanos et ce ne sont pas vos invectives qui vous mèneront à leurs niveaux.

22/01/2009

INDIFFERENCE

Peu de choses à rajouter au dernier billet du méchant Xyr, définitif comme souvent.

Au moment où le Vent de l’Histoire soufflait sur l’homme le plus intelligent et le plus sexy du Monde-dit-Libre, j’étais au bistrot, en tête à tête avec de la bibine. La radio éructait un fameux porridge, où se mêlaient caquetages féminins, pop indéfinissable et bulletins météo. Perdue parmi les bouteilles et les percolateurs, une petite téloche transmettait des images muettes d’Oncle Tom Superstar et des millions de lemmings venus chanter son avènement. Vu comme ça, l’investiture avait des airs de pantomime dérisoire, un truc sans importance qu’on laisse scintiller sur l’écran, pareil qu’un match de tennis qui n’intéresse aucun habitué. Ca remettait assez bien la mosquée au milieu du souk : non-événement suivant, please.  

Quand mes descendants métissés et festivocitoyens me demanderont où j’étais et ce que je faisais le premier jour de l’Ere Nouvelle, je leur dirai que je buvais de la bière en me contrefoutant de tout, et surtout de l’investiture d’un type beige. J’espère qu’ils auront honte d’avoir un père aussi con. Selon mon taux d’alcoolémie, je tenterai de leur expliquer les raisons profondes de mon indifférence. D’ici-là, peut-être les aurai-je comprises, parce que pour l’instant elles m’échappent. La politique internationale m’intéresse un peu plus que le sport, dans la mesure où j’en cause volontiers avec les gens – alors que les résultats de tel ou tel match, rien à foutre. Pourtant, quand je vois Gaël Monfils ou Jo-Wilfried Tsonga, ça m’agace alors que la face de Bourrique Obanane, rien, pas le moindre spasme de haine. En cette fin de journée, il y avait des petits culs beaucoup plus intéressants à observer aux alentours.

Une explication pourrait être que je succombe au phénoménal charisme du personnage. Le patriotisme franchement assumé, les drapeaux qui claquent au vent, les foules immenses rassemblées devant une tribune, les slogans simplistes, la Nation qui agite la queue en entendant la voix de son maître, tout ça devrait titiller ma nostalgie des Heures Sombres, logiquement. Mais ça paraît un peu gros, ce doit être autre chose.

 

BlackJesus.jpg

Une autre explication résiderait dans la force du programme du personnage. Mais sauver le capitalisme financier et l’industrie de la bagnole, ça me file pas d’érection notable. Fermer Guantanamo pour recaser ses prisonniers ailleurs, je suis pas sûr de trouver ça très utile. Aggraver les peines pour les « crimes de haine », interdire le port d’armes dissimulées, régulariser les clandestins s’ils paient des impôts et causent anglais, renforcer l’Otan, ça modère sévèrement mon envie de meugler Yes Oui Ken. C’est donc pas ça non plus.  

 Une dernière explication serait que la chose est effectivement un non-événement, et pas que pour moi.

 Pas un mot de la part des gens croisés ces derniers jours. Pour X, les Etats-Unis « ont élu leur grand sorcier » - suite de quoi il m’a parlé des camions de la Route 66 pendant une bonne heure. Y, pendant l’apéro, a surtout parlé de cul, comme à son habitude, spécifiquement d’une ex qui va finir par passer à la casserole si elle ne se calme pas. Z s’inquiète essentiellement de l’avenir de la boîte, dont la santé phynancière ne bénéficie pas encore  - Ô injustice et incompréhension – de l’Effet Obama. Ma feniaule, qui n’aime pas les wacisses sauf moi et encore ça dépend des jours, semble avoir été au courant du happening présidentiel, mais s’est comportée de manière tout-à-fait classique. Mes géniteurs, assez pointus sur l’actu internationale, s’intéressent surtout à Gaza. Malgré la relative froidure de ces derniers jours, aucun Noir-Ou-Presque croisé sur le bitume ne portait de gants noirs fièrement levés face au ciel incrédule. Quant à mon taux de mélanine, il est toujours aussi désespérément stable.

 The world keeps turning.  

07/01/2009

DIEU NE RECONNAITRA PERSONNE

Chers et tendres amis sionistes, délicats frères humains islamistes,

 

Ces temps-ci, comme le reste du temps mais un petit peu plus fort, vous vous écrabouillez la chetron parmi pour la possession d'une bande de gaze.

 

bande de gaze.jpg

 

Ca paraît un peu futile, mais l'Histoire nous enseigne que moult massacres commencent par des bagatelles. Enfin, moi, je ne vous juge pas. Sérieux. Non franchement. C'est vos oignons. Les vôtres. Pas les miens. Je vous explique. A voir ma gueule, je ne suis pas arabe. Pour ce que je sais de mes deux grands-mères, je ne suis pas juif non plus. De toute manière, je mange tant de cochon (avec ou sans pinard) que même en traînant mes basques une fois par semaine dans une mosquogue ou une synaguée, je serai mal barré côté vie-après-la-vie. En outre, mes oranges, je les préfère siciliennes.

 

 

Qui d'entre vous finira par bouffer l'autre et enculer ses restes froids pour en poster des photos sur Fesse-Bouc, m'est en conséquence égal, mais à un point ! que y a pas de mots pour. Je ne me pignole pas en pensant aux massacres des femmes des uns ou des enfants des autres, c'est entendu, mais crachons le morceau : ces femmes et ces enfants ne me sont rien. J'ai spectaculairement bien digéré pendant la boucherie rwandaise ou le dernier tsunami en date, je continue à être le sale petit con égoïste et insensible que mes parents se sont rendus moitié fous à tenter vainement de rééduquer.

 

 

Sauf que ce n'est pas aussi easy. Je ne parle pas des questions géostratégiques, des champs de pétrole, du contrôle des détroits et autres futilités sur lesquelles 99% des terriens n'ont aucune influence concrète. Je parle du fait que, tant les uns que les autres, vous vivez quand même parmi nous, sur nos terres, en nombre relativement conséquent. Du coup, c'est un peu plus difficile de faire comme si on ne voyait pas vos maniffes respectives. Il y a même des patriotes européens qui se sentent obligés de soutenir une équipe contre l'autre.

 

 

Oh les uns et les autres ont des arguments intéressants.

 

 

Par exemple, les palestophiles causent de "résistance à l'envahisseur" et de "lutte à mort contre le sionisme". L'invasion, Monsieur Leuco, il connaît assez bien, depuis quelques décennies, alors forcément ça lui parle. Or, si lui-même n'en parle pas, et ne peut pas faire grand-chose contre, c'est parce qu'il y a des lois qui l'interdisent. Des lois férocement soutenues, en leur temps, par quelques grandes gueules sionistes toujours en activité. On fait des rancunes durables avec moins que ça. Allez vous étonner, ensuite, que des fafs en viennent à trouver du charme à des barbus hirsutes et vociférant, qui haïssent le Montepulciano, les côtelettes et la fellation. C'est surtout ça, le truc ennuyeux avec l'antisionisme : ça fait danser des slows avec des gens que, d'ordinaire, on n'approcherait pas à cent mètres.

 

 

De l'autre côté de l'intifada, on marque aussi des points balaises. On y parle également d'invasion, mais on rajoute dans le brouet d'autres ingrédients pas propres : délinquance systématique, obscurantisme crasse, violence suicidaire au nom de doctrines ahurissantes d'imbécilité... Par opposition, on se réclame du droit à survivre par tous les moyens, d'écraser sans pitié un ennemi aveuglé par la rage homicide, de se foutre les Droits de l'Homme au cul s'il s'agit de protéger le clan. Eh bien ça aussi, Monsieur Leuco, ça le titille quelque part, comme rhétorique. Parce qu'il aimerait bien pouvoir faire pareil avec les chacals de favelas qui lui dégueulassent son quotidien. Alors il peut se dire que mieux vaut encore s'entendre avec des gens qui s'y connaissent un peu en musique classique, qui n'ont pas d'a priori contre le picrate et qui ne vivent pas dans des gourbis sordides. Ca se défend aussi, comme option.

 

 

Mais je le répète : ça ne marche pas comme ça. C'est un jeu perdant-perdant.

 

 

Soutenir les sionistes, c'est accepter de vivre encore un siècle de Devoir de Mémoire obligatoire, une Mémoire qui ne concerne pas les souffrances de nos ancêtres à nous. Au contraire, nos ancêtres y jouent un putain de mauvais rôle: le Collabo actif, le lâche qui ne s'est pas interposé, le traditionnaliste qui a pactisé avec la Diable par peur (irrationnelle bien sûr) du bolchévisme. Nos prédécesseurs nous ont transmis le bacille de la judéophobie, et il est encore si virulent en nous que même montrer Faurisson sur une scène constitue un genre de tentative-d'incitation-au-crime-contre-l'humanité, s'pas. Nous sommes donc invités à foutre au chiottes jusqu'à leur souvenir, à nos enfoirés de grands-pères nazis de naissance, puisque l'on nous enseigne depuis soixante ans que c'est le patriotisme, et donc l'ethnocentrisme, qui a permis l'existence d'Auschwitz. A la limite, si on pouvait faire du troc... pourquoi pas... Je veux dire, Moïse, David, Salomon, c'est relativement prestigieux comme généalogie. Mais je n'ai pas souvenance que le judaïsme soit très axé prosélytisme et conversion. C'est un club qui ne recrute pas de membres. Or le boulot de mercenaire, ça nous branche assez peu. Pas du tout en fait.

 

 

Soutenir les islamistes, ce n'est pas plus avantageux. Outre les interdits alimentaires non-négociables, il faudrait se fader des rites exotiques absurdes, des moeurs draconiennes et un universalisme délirant. Or, si on réfléchissait à choisir un camp, c'était justement pour conserver nos rites à nous, notre art particulier de la galipette, une des gastronomies les plus enviables du globe et des spécificités culturelles qui remontent à perpète. Ca fait foutrement cher pour se dispenser du Journal d'Anne Frank et des documentaires d'Arte (ceux qui ne parlent pas de la culture gay, ne mélangeons pas tout).

 

 

En fin de compte, quand Monsieur Leuco gamberge sur quel horde de supporters mérite sa coti dans ce match idiot, il cherche à la fois une source d'inspiration, une méthodologie et des alliés susceptibles de l'aider à vivre en Europe, entre Européens, à l'Européenne (je crois que j'emprunte la formule à SdeB.) Et il se fait mettre quel que soit son choix, parce que c'est lui qui devient l'auxiliaire du camp choisi, et parce que ce camp-là a toujours quelque chose à reprocher au but ultime qu'il vise. S'il réussit à battre un camp, il va se retrouver marié à l'autre. Et les mariages forcés, chez nous autres, ça passe plutôt mal.

 

 

L'interminable baston entre GI Jew et Jihad Joe est une histoire sans héros à admirer ni saligaud à siffler. C'est surtout un jeu de cons où le toubab ordinaire, qui n'aime pas spécialement les uniformes, a tout à perdre : son temps, son fric, sa salive, son indépendance, ses chances de survie autonome. Que tous ces tordus se foutent donc sur la kippa et le keffieh jusqu'à la fin des temps ou à la prochaine vraie crise cataclysmique (celle où des Madoff se feront sauter le caisson, et pas juste assigner à résidence). J'invite donc mes rares camarades natio-lumpen à faire péter les bières et les cahuètes et à profiter du show aussi longtemps qu'il sera distrayant. A la fin, Dieu ne reconnaîtra personne.  

03/01/2009

AMIS ET ENNEMIS IMAGINAIRES

C'est un peu compliqué pour poser le décor mais ensuite, c'est très fastoche. L'amie Benzylpiperazine a posté récemment sur dailymotion, un petit hommage perso aux désormais traditionnels feux de bagnole du Réveillon. Un bricolage maison qui, trois jours après sa publication, n'a encore suscité aucun commentaire. C'est le dénommé Landru, que nous avons déjà croisé en ces tristes lieux (lieues?) a pris les devants, en établissant une typologie des divers mythos, orcs, trolls et parasites prospérant dans les recoins chauds et humides du ouaibe. Haine Joy !

 

 

rage.jpg

 

 

K'rim 9 kub : sissi cé trodlabal jkif leu son , lol Kram trobien la caisse du toubab , nike la FR !!! Couillard en force . LOL

Fatima la boss : Wha j'rkoné , cé enbadchémoi LOL , céki kafilmé , cétoi K'Rim , téchou , Komek Bises .

Jean Amédée de la Tour de Verneuil : Racailles ! Vous allez gouter du Karcher , je vous l'affirme .

Skindead : Gros pédé de K'Rim , tu fais le malin derreire ton écran , hein , gros gnoule , tu vas voir ton cul si on te croise au centre commercial /

Antifa D2R2 : MDR les skins de merde sans couilles qui roulent derriere leur écran bienocho , si on vous croise , moi et mes 212 potes on vous casse le cul , fachos de merde , et toi le bourge là , Jean Amédée , je baise ta mere , ta grand mere , sal mangeur de hamster . je couds la chatte a ta tante , bouffon .

Skindead : Lepen en Force , FN 2O12

Ali la pointe : Heil Hitler !

Paydaymuzo : Je ne comprends pas pourquoi vous insultez les gens , Monsieur Skindead , rien ne prouve que cet incident ait un rapport quelconque avec la diversité . C'est lamentable . Vivement Segolene , on voit où nous amenent les derives securitaires de la droite ;

Ali la pointe : Heil Hitler

Antifa R2D2 : tu vas voir ta gueule, le facho .

Fatima : Rooo l'otre , il se fait appeler ali mé cé un facho tout pourri , je comprends plu la euh .

Eglantine : Vous etes des méchants .

Jean Lefevre : Racailles ! On en a marre de vous . Assez je le confirme . Monsieur de Villiers va vous botter les fesses .

Antifa : Jte Nik ta face de Kraie , bouffon gras ...

K'Rim : sal bouffeur de halouf , t'es au moins feuj toi le faux Ali la , hein !!! JTE KRV

Borat : Où ça probleme avec lé Jouifs ?

etc ....

27/12/2008

VOTE ET CREVE (D'ENNUI)

guignolpolice.jpg

 

C'est l'histoire de deux chifonniers qui en ont marre de passer leur temps à cracher dans la brouette de l'autre. Alors ils se disent qu'ils feraient mieux de s'entendre pour lutter contre la concurrence déloyale des grandes surfaces. C'est une histoire vraie, qui se passe chez nos voisins frocards.

 

"Je vois par exemple tous les jours sur Dailymotion ou sur des blogs des partisans de Ségolène Royal mettre en ligne des films, des podcasts ou de simples commentaires juste pour nous taper dessus! Leur rage se focalise contre nous et pas du tout contre la droite", déplore-t-il.
"Pour éteindre cet incendie à l'intérieur du PS, j'estime qu'il faut redonner ses lettres de noblesse au combat droite-gauche et choisir les terrains de ce combat. En particulier celui des conflits sociaux", insiste Benoît Hamon.

 

En Suisse, c'est plus pragmatique ; tous les partis ont décidé qu'ils devaient avant tout se battre pour que tout le monde soit toujours d'accord et gentil avec tout le monde. La différence avec l'ex-France, c'est que les Helvètes ont carrément choisi de supprimer le Tthéâtre Guignol et de payer pour un spectacle de marionnettiste sans marionnettes. C'est notre version bien chuiche de la grisaille, notre Sonderweg de l'asphyxie.

 

Des gens qui me veulent du bien me jurent qu'on trouve encore, des deux côtés de la frontière entre ces deux pays, des gens qui votent en ayant l'impression d'accomplir un geste utile, nécessaire, productif, voire citoyennement sexy.

09/12/2008

NOYEZ JOËLLE

Joyeux là-didonc.jpg

 

Noël, Hallovouine, pareil. C’est la première année où ça me frappe avec autant de clarté.

 

 

Zappons vite fait les considérations sur l’orgie consommatoire, l’évacuation du sacré, ce genre de trucs, on sait tout ça. C’est la réduction du bastringue à quelques gadgets obligatoires qui est étouffant.

 

 

Il y a quelques semaines, c’était le masque de Scream et la citrouille en plastoque sur le pas de porte, dans quelques jours ce sera le bonnet rouge et le Santaclosse pendu au balcon.

 

 

Au niveau des gamins, la similitude est aussi étonnante. A la Toussaint , c’est le triste racket de bombecs : sonner à toutes les portes en petite meute, en tirant à moitié la gueule, en tendant mollement un cornet déjà bien rempli, et en attendant que le glucose tombe dedans, comme un dû, une banale collecte de messe laïque pour mineurs sous-développés.

 

 

Le 24 décembre (ou le 22, ou le 26, ça dépend des agendas de chacune des miettes de la famille atomisée), même ambiance de jour de paye. Le plus petit morveux sait déjà ce qu’il va recevoir, il l’a commandé expressément, et c’est tout juste s’il se réjouit tant c’est convenu. Ambiance RMI, droit opposable à la Wii avec bon d’échange.

 

 

Vingt-quatre heures plus tard à peine, l’atmosphère de distribution de rations de survie va se transformer en frénésie boursière, « revendez vos cadeaux décevants », embouteillages humains aux guichets des supermarchés pour échanger les petites attentions bâclées ou négocier le cash des bons d’achats dans tel ou tel outlet résonnant encore des hymnes de crooners yanquis en l’honneur de ce qu’une entreprise bien suisse ose appeler « la Fête Magique  »…  

 

 

Tout ça est plus que déprimant, ça donne envie de se rouler en boule sous une table et de n’en ressortir qu’une fois retombée l’exubérance synthétique de Nouvel An. Ca tombe assez bien parce que c'est précisément mon humeur depuis dimanche passé. Tellement bu fort et bouffé gras que j'ai renoué avec les plaisirs oubliés de la crise de foie. Même une tasse de thé fait gerber. Rien bouffé depuis bientôt 36 heures et envie de que dalle à part roupiller.