27/12/2008
VOTE ET CREVE (D'ENNUI)
C'est l'histoire de deux chifonniers qui en ont marre de passer leur temps à cracher dans la brouette de l'autre. Alors ils se disent qu'ils feraient mieux de s'entendre pour lutter contre la concurrence déloyale des grandes surfaces. C'est une histoire vraie, qui se passe chez nos voisins frocards.
"Je vois par exemple tous les jours sur Dailymotion ou sur des blogs des partisans de Ségolène Royal mettre en ligne des films, des podcasts ou de simples commentaires juste pour nous taper dessus! Leur rage se focalise contre nous et pas du tout contre la droite", déplore-t-il.
"Pour éteindre cet incendie à l'intérieur du PS, j'estime qu'il faut redonner ses lettres de noblesse au combat droite-gauche et choisir les terrains de ce combat. En particulier celui des conflits sociaux", insiste Benoît Hamon.
En Suisse, c'est plus pragmatique ; tous les partis ont décidé qu'ils devaient avant tout se battre pour que tout le monde soit toujours d'accord et gentil avec tout le monde. La différence avec l'ex-France, c'est que les Helvètes ont carrément choisi de supprimer le Tthéâtre Guignol et de payer pour un spectacle de marionnettiste sans marionnettes. C'est notre version bien chuiche de la grisaille, notre Sonderweg de l'asphyxie.
Des gens qui me veulent du bien me jurent qu'on trouve encore, des deux côtés de la frontière entre ces deux pays, des gens qui votent en ayant l'impression d'accomplir un geste utile, nécessaire, productif, voire citoyennement sexy.
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23/12/2008
ANIMISME ORDINAIRE
Neuf heures du mat. Congé (oui, non, parce que là, ces temps, je bosse, tu vois? Je sais que ça fait bizarre.) Le soleil fait une grève toute higelinienne. Enfin c'est la brume qui le prend en otage, on ignore encore ses revendications. Les "fêtes" ne sont pas encore passées et j'ai déjà pris beaucoup trop de gras, un ou deux frocs me l'ont fait comprendre sans pitié aucune. Il est temps de reprendre des doses régulières de bois et de boue. En route pour la forêt la plus proche, et du jarret, putain de merde!
Le long du parcours, diverses idoles néopaïennes, oeuvres de bûcherons facétieux. Il y en a une qui me plaît tout particulièrement, du fait de son caractère maladroit, enfantin. Elle exhale quelque chose d'à la fois primitif et malsain, c'est difficile à décrire - c'est un peu ce qu'on ressent la première fois qu'on visite certaines sections de la Collection de l'Art Brut. Elle est souvent décorée de branchages, de petits cailloux. Cette fois-ci, quelqu'un s'est donné la peine de lui confectionner un petit bouquet. Vu qu'on est fin décembre, ça ne devrait pas me surprendre.
Ce sont plutôt les modestes offrandes apparaissant le reste de l'année qui sont touchantes, et parlantes surtout. Elles ne sentent pas le gros mytho, ni le bricolage sectaire. Il y a derrière ces mises en scène élémentaires quelque chose de plus simple et plus fort qu'un ex voto : chercher à créer de la beauté avec peu de choses, au hasard des éléments rencontrés et de la lumière toujours changeante qui filtre à travers les troncs noirs.
Un catho conséquent autant qu'un ethnologue sérieux (je sais qu'il y en a encore) pourront démonter vite fait ces petits gestes, y voir un signe de la misère spirituelle du leuco Citoyennifié qui se paluche au New Age pour mettre un peu de baume sur son sentiment de n'être plus qu'une marchandise. A l'inverse, les paganos croyants-pratiquants-pontifiants seraient avisés de ne pas déceler la main de Wotan dans ces actes sans grande portée mystique. Dans ma famille, le seul Yule qu'on connaisse, c'est celui-ci; et pourtant Dieu Thor Le Grand Architecte Qui Vous Voulez sait si l'on y pratique, sans manuels ni rites, une forme d'animisme décontracté. Ca commence tout bêtement par imprégner les tout jeunes morveux de l'odeur des pins, de la musique des ruisseaux et de l'enivrant isolement des altitudes sans téléskis. On ne m'enlèvera pas l'idée que la mauvaise pente que je suis depuis quinze ans a son origine dans cette initiation muette. Pour vivre semi-heureux dans du béton, il faut n'avoir jamais entendu le silence olympien de la montagne, une nuit d'été. Ou alors pas avant 11-12 ans. Plus tard, on a encore une chance d'intégration socio-spectaculaire acceptable.
Nous ne sauverons pas la planète, qui survivra au contraire très bien sans nous. Nous n'allons pas non plus la saccager, puisqu'en l'inondant de pétrole ou d'uranium nous ne ferons jamais que hâter notre disparition - ce qui rejoint le point précédent. Par contre, ce que nous pouvons faire, c'est rendre le monde qui nous entoure un peu moins moche.
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ETRE PRIS AU SERIEUX
Je bosse depuis trois ou quatre jours sur un texte assez épais, sans doute l'un de mes plus mauvais et brouillons, qui donne dans le proudhonisme adulescent et la sociologie de carnotzet. L'effet Comité Invisible, je conjecture. Ca ne servira à rien, mais pour le même prix ça sera pénible à lire. Je le balancerai en pdf, comme ça ne s'y risqueront que ceux qui le voudront vraiment.
Je relis plusieurs fois la longue esquisse du truc et, grand classique, après l'ivresse originelle d'avoir pu mettre en forme des intuitions animales, c'est l'attaque radicale de lassitude, la déception, l'envie de tout foutre aux cagoinces. J'ai le dégoût qui fertilise la gamberge, comme bien des grands malades. Débarquent des considérations sur la rage d'être entendu, compris, légitimé dans ce qu'on dit, pense ou fait, si maladroit et inabouti que ce soit.
Etre pris au sérieux. Drôle de besoin, tout de même. J’entends : être pris au sérieux par quiconque condescend à nous lire ou nous écouter. Comme si on respectait tous les gens que l’on croise dans une journée ! Mépriser tout individu a priori, et s’attendre à ce qu’il prête attention à nos délires, qu’il en savoure les raffinements, qu’il en reconnaisse la cohérence ou la pertinence ? {X est un clown, X ne comprend rien à rien, X n’a aucune idée de quoi il cause} – ça devrait être vexant ? Si on commençait par bosser un peu sur nos carences en matière de reconnaissance, pour voir si, des fois, l’essentiel de notre sociopathie ne commençait pas par là ?
Bander pour le vedettariat, s’échiner à être un poète-maudit, et même se complaire dans sa propre abjection, autant de postures qui relèvent du même pipeau. Notice me !, pour la chanter comme Justin Sullivan. C’est navrant tant que ce n’est pas pleinement assumé. En pleine connaissance de cause, c’est juste insignifiant. Et c’est très bien, l’insignifiance, c’est l’essence même de la condition humaine, tout particulièrement sous nos actuelles latitudes. Et d’autant plus, ô combien plus, quand on est un toubab à grande gueule et qui n’a pas envie de trinquer à la disparition de son espèce. Passe encore, vois-tu, si on la jouait tabula rasa, terre brûlée, après nous le déluge. Mais il n’y a pas qu’auto-génocide, il y a substitution et müeslification. Va pour crever sans laisser de trace. Se transformer en doqueginéco, par contre, c’est tout simplement insupportable, comme perspective.
Vous vous rappelez Highlander ? Le Kurgan ? « Il vaut mieux mourir que disparaître » ? Voilà de quoi méditer pendant d’interminables insomnies, les petits gars. Ca a encore plus d’impact en VO : « It’s better to burn out than to fade away » (on me chuchote que Neil Young a chansonné sur le même thème, ce qui fait quand même moins vulgaire comme référence littéraire). J’en causais récemment avec un cryptobolcho, pour qui le suicide kamikaze relevait immanquablement du désespoir absolu. J’estime pour ma part qu’on est désespéré quand on accepte l’indignité, quand se débattre en pleine merde paraît pire qu’épuisant : vain, creux, voire ridicule. Se foutre en l’air peut être l’ultime acte noble d’un homme qui a perdu toute estime de soi. Et ce paragraphe n’a rien à voir avec ce qui précède.
Etre pris au sérieux, donc. Vouloir à toute force être compris, bien plus que soutenu. Quelle erreur. C’est de soutien, et de rien d’autre, dont on a besoin. Un soutien inconditionnel, aveugle, primitif, et surtout pas de compréhension.
Un bon début pour l’obtenir, c’est peut-être de ne pas se prendre soi-même au sérieux. Parler gravement de sujets gravissimes, mais ne s’accorder que l’importance que l’on mérite quand on n’est ni chef de guerre, ni patriarche, en un temps d'implosion culturelle qui exigerait que l'on soit l'un, l'autre, ou rien du tout. Si je claque cette nuit, ça sera rien du tout. Il est urgent que je mette des moutards en route, nom de dieu. Ou que j'aille saboter des rails. Ca doit être presque aussi agréable, c'est plus vite fait, et quand les emmerdes se pointent, au moins, on n'est pas trop surpris.
00:18 Publié dans De quoi j'me merde ? | Lien permanent | Commentaires (10)
09/12/2008
NOYEZ JOËLLE
Noël, Hallovouine, pareil. C’est la première année où ça me frappe avec autant de clarté.
Zappons vite fait les considérations sur l’orgie consommatoire, l’évacuation du sacré, ce genre de trucs, on sait tout ça. C’est la réduction du bastringue à quelques gadgets obligatoires qui est étouffant.
Il y a quelques semaines, c’était le masque de Scream et la citrouille en plastoque sur le pas de porte, dans quelques jours ce sera le bonnet rouge et le Santaclosse pendu au balcon.
Au niveau des gamins, la similitude est aussi étonnante. A la Toussaint , c’est le triste racket de bombecs : sonner à toutes les portes en petite meute, en tirant à moitié la gueule, en tendant mollement un cornet déjà bien rempli, et en attendant que le glucose tombe dedans, comme un dû, une banale collecte de messe laïque pour mineurs sous-développés.
Le 24 décembre (ou le 22, ou le 26, ça dépend des agendas de chacune des miettes de la famille atomisée), même ambiance de jour de paye. Le plus petit morveux sait déjà ce qu’il va recevoir, il l’a commandé expressément, et c’est tout juste s’il se réjouit tant c’est convenu. Ambiance RMI, droit opposable à la Wii avec bon d’échange.
Vingt-quatre heures plus tard à peine, l’atmosphère de distribution de rations de survie va se transformer en frénésie boursière, « revendez vos cadeaux décevants », embouteillages humains aux guichets des supermarchés pour échanger les petites attentions bâclées ou négocier le cash des bons d’achats dans tel ou tel outlet résonnant encore des hymnes de crooners yanquis en l’honneur de ce qu’une entreprise bien suisse ose appeler « la Fête Magique »…
Tout ça est plus que déprimant, ça donne envie de se rouler en boule sous une table et de n’en ressortir qu’une fois retombée l’exubérance synthétique de Nouvel An. Ca tombe assez bien parce que c'est précisément mon humeur depuis dimanche passé. Tellement bu fort et bouffé gras que j'ai renoué avec les plaisirs oubliés de la crise de foie. Même une tasse de thé fait gerber. Rien bouffé depuis bientôt 36 heures et envie de que dalle à part roupiller.
18:43 Publié dans La Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (12)
04/12/2008
THE DISTILLERS
Ca existe depuis 1998. Ca fait un boucan pas possible. Je découvre il y a pas deux mois. J'ai honte.
22:46 Publié dans Survie musicale zonarde | Lien permanent | Commentaires (5)
LE MIRACLE DE LA HAINE
Il y a les ceusses qui font des chiards parce que "ça se fait", impératifs biologiques et intégration sociale s'associant pour le meilleur et le pire.
Il y a les ceusses qui en font par amûr, ce truc qui dure environ deux ans jusqu'à la garde inégalement alternée.
Et puis il y a les ceusses, plus minoritaires mais largement moins récupérables, qui pondront des mouflets par haine pure.
Un puissant argument contre la reproduction, paradoxalement, est l'altruisme, dans sa version "souci de ne pas infliger à autrui ce qui nous a fortement déplu". Un élan aussi noble qu'infantile, l'un n'allant évidemment pas sans l'autre. ll faut une tripe romantique pour donner un sens esthétique à la vie, et les romantiques ne vivent pas vieux, soit parce qu'ils se flinguent, soit parce qu'ils finissent par mûrir et transiger beaucoup plus ouvertement, sereinement. C'est justement ça qui permet d'envisager la mise en route d'une famille sous un angle qu'on pensait inimaginable.
L'ultime acte militant. Le summum du terrorisme à long terme. La rencontre de l'amour et de la haine sur leur seul terrain d'entente possible.
Il faut bien admettre, un jour, un horrible jour, que l'action directe et la dissertation savante sur les racines ethnophilosophiques de l'Europe débouchent sur le même collecteur d'égouts. Vaine agitation. Nous ne changerons pas le cours de l'histoire, personne ne l'a jamais changé, il n'a jamais existé que dans l'esprit malsain des chroniqueurs. Coups de batte ou traits de plume, c'est pareil. Du Bruit Blanc en guise d'épitaphe commune, et rien d'autre.
Que faire alors de cette fureur de vivre qui ne nous est plus utile, puisque vivre dans notre Grand Hospice Occidental mène à tant de laideur et d'empilements de trahisons minuscules ?
Passer l'immonde témoin. Exactement ce qu'on se jurait, à mi-parcours, de ne jamais faire, par dignité, par esprit de revanche et de contradiction.
Transmettre la sainte flamme de la Colère à la génération suivante, en payant de sa personne, dans la discrétion totale et pour au moins un quart de siècle à plein temps.
Revenir aux basiques, stupidement, animalement, et plus conformiste tu claques.
Faire de notre haine folle un héritage.
Fabriquer les mines antipersonnel de demain avec notre propre chair. Avec le risque considérable qu'elles nous pètent à la gueule ou qu'elles fassent long feu, sans qu'on sache trop laquelle de ces options justifie le plus efficacement la vasectomie.
Faire comme tout le monde, en fait. C'est une expérience hallucinante, mine de rien, pour nous autres Perdants de l'Histoire (pour reprendre un sobriquet qui me plaît énormément, de même que Lumpen-Nationalistes; pas sûr que son auteur, qui se reconnaîtra, ait conçu ça comme un compliment, mais c'est le résultat qui compte et cette digression est vraiment merdique).
Bien sûr, tout ça, ne le dites pas à vos gonzesses. Elles balisent suffisamment comme ça. Faites comme d'habitude : ne dites rien. Continuez de passer pour renfermés, handicapés des émotions, égocentriques, vulgaires, et toutes ces chouettes travers sans lesquels leur besoin viscéral de se plaindre ne serait pas satisfait. Tout est bien mieux ainsi. Au sein du couple comme de l'entreprise - la similitude est assez frappante sur ce chapitre précis - une réputation solide de médiocrité accroît le confort de vie (do you speak moderne?).
"Faire comme tout le monde", putain. Dix-huit ans à s'engueuler avec tout le monde et à foutre en l'air toute chance de réussite sociale pour finir par un tel slogan. Ca fout le vertige. C'est digne d'un prodigieux connard. C'est génial.
19:19 Publié dans Marées Noires | Lien permanent | Commentaires (8)
10/11/2008
GRANDS ANCIENS
Suite à la lecture de ceci, je retombe, en fouillant longtemps dans mes carnets à conneries, sur cette citation, qui remonte à perpète, et démontre que les grands problèmes, somme toute, reviennent de manière cyclique:
Mon ami, es-tu un homme ou une femme ? Si tu es un homme, orne-toi donc comme un homme et ne nous fais pas voir un prodige, un onstre. Que voulait-dire Socrate quand il disait à Alcibiade de se rendre plus beau ? Il lui conseillait de négliger la beauté du corps pour ne travailler qu'à la beauté de l'âme.
- Il faut donc que je sois sale et malpropre ?
Point du tout. Mais il faut que ta propreté soit mâle et digne de l'homme.
Epictète, Manuel, III.
A part ça, un énième signe que nous à mille lieues sous la merde, c'est que le Fémina de ce vouiquainde publie ce genre d'articles - passez outre l'exaspération qui transpire des questions de la feniaule. Même les clitocrates à sex-toy commencent à se dire qu'une société sans pères craint sérieusement du cul. Ca veut clairement dire qu'il est trop tard pour y changer quelque chose. Pareil que pour l'irruption du mot race dans la symphonie de râles orgasmiques qui a salué l'élection du premier Pas-Blanc à Vachinguetonne : on laisse les chiens aboyer parce que la caravane est hors de portée de leurs pauvres crocs.
Amusant de se dire que l'individu en question lui aussi semble ne pas avoir vraiment connu son donneur-de-sperme. Moderne jusque dans les moindres détails.
22:41 | Lien permanent | Commentaires (16)
09/11/2008
REQUIEM POUR LES GENERATIONS A VENIR
12:09 Publié dans Survie musicale zonarde | Lien permanent | Commentaires (6)
07/11/2008
PROJO
Ne manquez pas d'aller lire le petit nouveau de la Dead-White-Malesosphère.
23:39 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (0)
06/11/2008
SAGESSE UNIVERSELLE
L'élection de Barack Obama à la présidence des Etats- Unis est le «choix de l'avenir».
Pascal Couchepin
L'avenir appartient à la banlieue du globe.
Louis-Ferdinand Céline.
A part ça, chill out, Madame la Marquise. L'essentiel, c'est que les investisseurs reprennent confiance et que le moral des ménages remonte, histoire qu'ils achètent plein de sous-merdes jetables à X-Mas prochain.
10:34 Publié dans Chez les boniches de la Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (7)
05/11/2008
TU SAIS CE QU'ELLE TE DIT, L'HISTOIRE ?
Si je dis que je me suis sincèrement marré en apprenant la Nouvelle Historique ce matin, est-ce que je suis crédible ? Pas des masses sans doute. C'est tout l'avantage d'être un blogueur isolé et aigri, plutôt qu'un éditorialiste avec des responsabilités dans un journal qui coûte des sous : la crédibilité et le respect, pas grand-chose à secouer, en fin de compte, puisqu'on végète aux marges extrêmes de la cyberbanlieue. Donc oui, j'étais vraiment content ce matin. Content de savoir que notre zone grise mondiale s'était dotée d'un adjudant à sa mesure et à son image. Le monde ressemble de plus en plus à une série policière, et cette fois personne ne fait semblant de rien. Au contraire. Et c'est une excellente nouvelle.
Bien sûr, les prochaines semaines risquent d'être un peu pénibles. Il va falloir se fader Michael Jackson Barack Obama à des doses encore plus massives que celles de sa campagne, avec des éjacs journalistiques qui vont empoisser tous les écrans. Le moindre Citoyen-du-Monde va descendre dans la rue avec son plus beau gant noir et chanter We shall overcome. Le mot "Espoir" va être hurlé du matin au soir, quand l'adjectif "historique" commencera à débander.
Bref la Grey Pride planétaire va encore traîner ses chars un moment. C'est quand il s'agira de balayer les confetti, essuyer le vomi et d'observer le demi-dieu demi-noir à l'oeuvre que le cirque méritera qu'on sorte du coma. Soutien sans faille à Israël, détermination à cogner sur l'Iran, stagnation de la situation politique et militaire en Irak, poids des espoirs démentiels de la communauté afro-américaine, l'hercule hawaïen va se ramasser un joli paquet sur ses maigres épaules.
J'ai l'air de me réjouir qu'il se casse son éclatant sourire de gendre idéal des tropiques. Mais c'est une erreur. Monsieur Obama ne mérite pas plus d'aiguilles vaudou dans le cul que le ptérodactyle tremblotant qu'il a battu. C'est un peu comme dans une course de chevaux, vous voyez ? Rien à foutre que tel ou tel canasson l'emporte - ce qui importe, c'est que certains parieurs en soient pour leurs frais, histoire qu'on puisse savourer leurs larmes comme un précieux armagnac. De fait, c'est plutôt une rarissime cuvée de bile qui est en train d'être mise en cuve actuellement. Les désillusions qui s'annoncent, les compromis, les trahisons, la continuité d'une politique jusqu'alors symbolisée par Bush seul, vont gâcher la fête bien plus efficacement que tous les sarcasmes des paumés post-fafs que nous sommes.
En fait, quatre ans d'attente supplémentaire auraient été intenables. Les traîtres d'Occident, depuis quelques décades, ont pris la sale habitude de se grandir dans l'échec : la faute à leur amour des parasites et des poses de contestataires perpétuels. Qu'est-ce qu'on aurait entendu, si leur champion avait été recalé ! Coqueluche Klan ! Vieux démons ! Heures sombres ! Sainte Rosa Parks, pourquoi nous as-tu abandonné ! Je crois que du Claude Lanzmann passé en boucle tous les soirs aurait été plus supportable (ça doit être son côté vintage).
La victoire leur sied moins, à nos boniches mondialistes, comme une redingote d'académicien enfilée par un beatnik. Mais c'est désormais dans l'uniforme très officiel du Gendarme Mondial qu'ils vont devoir faire la chenille qui redémarre, sur l'air de "A mort Washington, sauf si c'est un Nouâre à la Maison Blanche". Ils ont fait un rêve, n'est-ce pas, et maintenant ils vont être obligés de vivre ce rêve, de le voir trébucher contre la réalité, d'en assumer les ratés après s'en être fait les hérauts et les putes bénévoles. L'Histoire leur a dit Chiche, on se réjouit de voir la suite.
10:09 Publié dans La Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (9)
03/11/2008
RATEAU MEDIATIQUE
L'auront-ils sucé de haut en bas, Barack Hussain, les journaleux d'Europe ! Qu'est-ce qu'ils auront dépensé comme salive pour lui faire reluire son beau cuir brun ! Tout ça pour quoi ? Se faire snober. Ca doit faire un peu mal aux amygdales (pour ce qui est de l'amour-propre, pas d'inquiétude pour eux). Quoique chez certains, le charme vaudou commence déjà à perdre de sa force, prélude à de bien belles gueules de bois:
« Le soir du 4 novembre, par exemple, sera un cauchemar absolu pour les télés étrangères. Aucune d’entre elle n’a eu l’autorisation de s’installer à côté de la scène où se situera Obama. 48 positions ont été réservées uniquement pour les télés américaines. Les conseillers de la campagne démocrate estiment que le reste du monde lui est acquis. Et que cela ne sert à rien de perdre du temps à délivrer un message qu’ils pensent, peut-être à juste titre, déjà reçu. Cela fait un mois par exemple qu’Obama n’a pas fait de conférence de presse… » (Le reste chez les Obamolâtres modérés de Bakchich)
Salopes et journalopes, même combat : les très-très-gentilles sont celles qui sucent, qui avalent et qui foutent le camp.
23:37 Publié dans Chez les boniches de la Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (0)
31/10/2008
SI ON RESUME...
... ça nous fait quelque chose comme ça.
Obama est Noir. Obama n'est pas Noir, il est métis. Obama est un candidat formidable et sa couleur de peau est secondaire. La couleur de peau d'Obama est un symbole fort. La couleur de peau d'Obama n'intéresse que les racistes. D'ailleurs l'Amérique est pleine de racistes qui veulent tuer Obama. Mais en même temps l'Amérique n'est pas un pays raciste puisqu'elle veut voter pour Obama. Quoique l'Amérique est peut-être raciste, on est pas sûr, c'est tellement plein d'hypocrites. Enfin de toute manière Obama va tout changer. Quoique Obama ne va pas retirer les troupes US d'Irak d'un jour à l'autre. Ceci dit Obama va mettre de l'ordre dans le monde de la phynance en crise. Pourtant Wall Street vote pour Obama, et Wall Street c'est plutôt mal.
En fait, le principal semble être de trouver Obama formidable, c'est juste qu'on n'arrive pas à savoir exactement pourquoi.
La couverture médiatique des élections yanquis, c'est un peu comme une discomobile. La musique est à chier, l'ambiance détestable, c'est hideux et aussi productif que de se branler dans une contrebasse, mais il y a le DJ qui hurle "Est-ce que vous êtes tous chauds ce soir", et qui continuera à hurler jusqu'à ce que la foule fasse semblant de passer la meilleure soirée de sa vie. C'est comme ça qu'on fabrique un "franc succès." Il n'en faut pas plus à un démocrate.
23:42 Publié dans Chez les boniches de la Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (2)
30/10/2008
GRÂCE, RAFFINEMENT, FEMINITE
Kittie, What I Always Wanted
11:30 Publié dans Survie musicale zonarde | Lien permanent | Commentaires (11)
29/10/2008
CHOC DES IMAGES
Tomber le même jour sur cette sale claque de PMP, synthèse admirable de brutalité, et sur cette charmante news d'un Camp des Saints plannifié par nos porchers-en-chef (signalé par anarchonation) ça donne un certain piment à une journée qui aurait pu n'être que morne. Pour payer nos futures rentes de grands-pères, il faut accepter dès aujourd'hui d'avoir des petits-enfants directement importés du Tiers-Monde. Je ne sais pas pour vous, mais ça me donne des envies assez confuses et plutôt contradictoires, entre tentation de pondre huit mouflets et investissement dans une vasectomie et des armes chimiques soviétiques. Très franchement, j'hésite. Notez qu'il n'y a pas forcément contradiction, il faudra juste faire les choses dans le bon ordre.
Le plus dur pour un patriote contemporain, ce n'est pas d'être confronté à des forces qui le dépassent au point de paralyser chez lui toute tentative d'analyse rationnelle de l'obscène chaos qui l'entoure. C'est de réaliser qu'il devra mener une guerre très personnelle au nom d'un idéal supposément tribal, donc collectif. Or sa tribu accepte l'idée de l'ethnocide au nom de la conservation des structures économiques et financières. S'agit donc plus de bosser à éviter la catastrophe, mais d'accepter qu'elle s'est déjà produite et qu'il faut se magner de se mettre à l'abri des conséquences, qui deviennent chaque jour plus difficiles à camoufler. Les Rats Noirs doivent quitter le navire après avoir chié dedans et percé des trous dans la coque.
Point de gourrance ici : quitter le continent ne changera rien, puisque partout où il y a du toubab, il y a du suicide culturel de masse. Ce qu'il faut impérativement déserter, trahir, saboter, c'est la machinerie occidentale qui se croit encore Européenne parce qu'elle pense encore pouvoir vivre à crédit et se payer des meubles Ikea pendant ses insomnies. Toujours garder en tête l'exemple des centaines de milliers de cocus, en ex-France, qui ont bandé pour Sarkozy quand il a singé le discours du FN. Il n'y a plus d'option légaliste imaginable. Il n'y a plus de réaction possible. D'où l'imbécilité de taxer l'ennemi de "nihilisme". Bien au contraire, l'ennemi a des valeurs, des valeurs ineptes qui vont tous nous faire crever lentement dans la folie et le renoncement, mais des putain de valeurs quand même. Le véritable nihilisme est nôtre et il n'y a pas à en rougir - nous haïssons, d'une haine folle, incalculable, épileptique, TOUT ce qui fait l'Europe actuelle, y compris cette technologie qui nous offre nos ultimes refuges de parole avant la digestion dans le magma sociétal qui s'annonce ou la retraite stratégique dans l'espoir encore plus fou de faire germer les graines des guerres futures.
Je comprends, mais alors parfaitement bien, les dissidents pour qui la fixette sur le taux de mélanine des futurs Européens est secondaire par rapport aux questions économiques, à la mise en place d'une nouvelle féodalité qui non seulement n'est pas fragilisée par le bordel qu'elle génère, mais qui au contraire y prospère comme un parasite sur une charogne. Je pige aussi tout à fait l'optique "solidariste" et son rêve d'une internationale de guerriers, capables d'oublier l'ethnie deux minutes pour fracasser la machine à malaxer les peuples. Mais le genre d'infos rapportée plus haut démontre assez l'inanité du fantasme de néo-européens multicolores et 100% adhérents à leur culture d'adoption. Cette dernière est en miettes, en passe d'être remplacée par de la world muzak et des slogans de marchands de café lyophilisé. Le résultat ? Une masse humaine beige, oscillant entre obscurantisme délibéré et inculture crasse, rythmée par les pires déchets des bas-fonds, la même et uniforme dégénérescence pour tout le monde. Pas de massacres, pas de Jihad, pas de guerre civile, mais l'implosion calme et tranquille de tout un peuple qui a perdu toute sa capacité de colère et qui a choisi de se noyer dans la brume pour ne pas déranger ses squatters. Ils ne seront jamais Nous. Nous ne serons jamais Eux. Il y aura, à leur place et à la nôtre, autre chose, quelque chose d'inédit et d'atrocement laid et con.
Nous ne voulons pas de cet autre chose Festif, Citoyen, Divers, androgyne, où les tazers feront danser de force ceux qui n'aimeront pas assez fort le tam-tam Démocrate. Nous n'en serons ni les kapos, ni les victimes, ni les rentiers.
13:07 Publié dans La Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (13)
24/10/2008
DEUX MINUTES DE VOLONTARISME PAR JOUR
Petite tradoche perso d'une des dernières productions des hyperactifs de Corrupt. On voudra bien me tenir responsable des approximations, des adaptations maladroites et des quelques coupures.
* * *
Pendant que nos dirigeants se chamaillent pour conserver l’intérêt du bétail télévisuel jusqu’à ce qu’il arrive aux urnes, l’Occident perd son consensus sur la manière d’appréhender l’avenir politique du monde, comme une famille dont les membres se rendraient compte un jour qu’ils n’ont rien en commun à part le commerce. Ses ennemis les plus intelligents s’en rendent compte et se préparent à en tirer profit.
Sur un site de fans d’Al-Qaeda, un message posté cette semaine explique qu’une attaque terroriste préalable aux élections pourrait être une façon de faciliter l’arrivée de John McCain à la présidence. Ce message, publié sur le site de al-Hesbah, protégé par un mot de passe, expliquait que le candidat républicain constituait le meilleur choix s’il s’agissait d’épuiser la puissance économique et militaire de l’Amérique, parce qu’il était le plus susceptible de poursuivre la guerre en Irak et en Afghanistan.
« Ceci implique la présence d’un leader américain aussi irréfléchi que McCain, qui a juré de continuer la guerre jusqu’au dernier soldat. Al-Qaeda devra soutenir McCain durant les prochaines élections, de manière à ce qu’il continue la marche à l’échec de son prédécesseur, Bush. » (Source)
Allez vous étonner ; d’abord, on les a appelés à l’aide pour combattre le communisme des Soviets, ensuite on a occupé leur pays au nom de la Liberté. Et maintenant, après une attaque contre les Tours jumelles et une guerre foireuse au Moyen-Orient, nous voilà coincés dans un débat sur le nombre de troupes à maintenir sur place, sur quelle entreprise devrait influencer le pouvoir en Irak, et si nous devrions plutôt prendre l’Iran pour cible. Nous sommes comme des marins ivres, qui tentent de prendre dix décisions à la fois, mais qui n’arrivent en fin de compte qu’à blablater.
Ça ne pose pas de problème dans une démocratie, puisque la politique ne tourne qu’autour du blabla, des compromis, des rapports officiels, des statistiques et de la comédie des égos. On a l’habitude de tout ça, un peu comme de ces sitcoms qui ne font rire personne mais qui sont diffusées si souvent que personne ne peut les ignorer. On a l’habitude des leaders verbeux comme des journalistes verbeux, qui veulent passer pour des experts mais qui sont infoutus de mettre en lumière les problèmes de fond et font passer l’évidence pour des scoops :
« Il faut être clair : les morts de civils Afghans ne sont pas des accidents ou des erreurs. Elles résultent de calculs précis des commandants américains et des sous-traitants de l'armée, qui évaluent les bénéfices d’une frappe aérienne et les coûts des vies de civils innocents sacrifiés. Ce sont des morts prévues à l’avance, rendues encore pires quand les attaques sont menées au milieu de la nuit, pendant le sommeil des six ou sept membres d’une famille afghane ordinaire. Est-ce vraiment une surprise si 72% des civils identifiables, tués pendant les huit premiers mois de 2008, sont des femmes et des enfants ? » (Source)
Non, sérieux – y a des gens qui meurent pendant une guerre ? Je croyais que la guerre n’était qu’une question de liberté, de démocratie, de bonheur, de paix mondiale, et tout le toutim. Pas étonnant que le public soit désorienté par le chaos d’informations qui l'entoure. D’un côté, nous avons les fous de guerre qui défendent les intérêts des grosses entreprises et qui tentent de se faire rapidement du fric pendant un conflit à l’étranger, voire de mettre la main sur un peu de pétrole pendant qu’ils y sont. De l’autre côté, nous avons les pacifistes, en plein déni de ce qui fait concrètement la politique mondiale, et qui ignorent délibérément l’occupation chinoise en Afrique ou les dépenses militaires russes. Dans leur optique, nous sommes tous des hippies innocents, aveuglés par tel ou tel Mal symbolique : l’Argent, Satan, le Racisme, le Sexisme.
Nous devons remettre l’Occident en contact avec la réalité, et ça n’arrivera que de deux façons :
1) Soit la Realpolitik de l’Amérique, de la Russie et de la Chine mènent à la guerre. Nous réaliserons alors que nous aurons passé les cinquante dernières années à débattre d’idioties, à bidouiller des programmes politiques ici ou là pour oublier le monde réel. En d’autres termes, il nous faudra un cauchemar pour nous réveiller de notre monde de conte de fées.
2) Soit les leaders indépendants et intelligents d’Occident s’unissent autour de valeurs et de buts communs pour réformer la société, avant qu’elle ne devienne un désastre tiers-mondiste façon Brésil.
13:26 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (3)
20/10/2008
IT'S A BOMBER, IT'S A BOMBER
Quand j'ai appris que les éditions Xénia allaient publier l'oeuvre intégrale de Théo Bombinette, la première phrase qui me soit venue à l'esprit a été "Putain putain putain putain putain". Précipitez-vous, achetez-la, apprenez-la par coeur, bouffez-la, plantez-en des graines dans les bacs à fleurs municipaux, faites quelque chose merde.
En hommage pour cette grande et belle nouvelle, une double piotrerie à tiroir. Comme d'hab, tu connais, faut cliquer dessus pour l'avoir en grand format, sauf que là ça t'en donne une autre pour le même prix de ton abonnement à internaite.
21:12 Publié dans Autopsie de la Dissidence, Pi(o)treries | Lien permanent | Commentaires (3)
19/10/2008
DESESPOIR CITOYEN
Pas de demi-mesures dans la lutte pour l'ouverture des grilles de la Forteresse-Europe et la lutte contre l'exclusion des couples dont rien ne trouble l'harmonie à part des lois fäschzÿistes. Voilà un exemple à méditer pour chaque démocrate sérieux.
17:13 Publié dans Chez les boniches de la Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (1)
VIL FAQUIN
Pour tout savoir sur les ragots et les coulisses du ouaibe rouge-brun-noir-jaune-fuchsia, l'on pensera à rendre visite à Monsieur Couillard sur son bleaugue tout frais tout neuf qui vient de sortir.
05:15 | Lien permanent | Commentaires (0)
17/10/2008
LA CONNE ET LA BÊTE (féconde etc.)
Une belle histoire urbaine signée Hêtre du Nord
L’autre fois une femme vient chez moi (je rentre pas dans les détails) ; je la connais à peine. Elle habite dans le Nord aussi (important pour comprendre la suite).
Elle s’assoit, je lui offre un verre, et là elle regarde derrière moi et sort sans crier gare : « t’es un fan de Ferrari ? ». Sur le coup je suis un peu interloqué : je me bats les bijoux de famille de Ferrari, pour moi une bagnole c’est pour aller d’un point A à un point B. Et pourquoi elle me sort ça d’un coup ? J’suis tombé sur une gonzesse aussi bizarre que mes potes, chui pas sorti de l’auberge…
Me retourne quand même pour connaître sa source d’inspiration. Et là je comprends.
Je lui dit : « nan, c’est pas le logo de Ferrari, c’est le Lion des Flandres… ».
Je dois avouer ici que je n’ai pas eu le courage de lui expliquer …
HDN
12:19 Publié dans La Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (3)