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01/11/2009

BON POUR L'E.M.S

Je vieillis, c’est une évidence. J’ai pris conscience tout récemment que je n’arrive plus à tenir la distance avec certains excès bien particuliers. Prenez tout d’abord les deux ingrédients incontournables d’une goinfrerie digne de sa majuscule : la surabondance de mets gras et la profusion d’alcools variés. Eh bien je n’y arrive plus : me farcir de rillettes à l’apéro, puis griller du lard en même temps que la raclette, arroser le tout de bibine, de vin blanc et rouge et de gnoles sans nombre juste avant d’aller pioncer, c’est terminé pour moi – tôt ou tard, je vais dégueuler à m’en fendre l’âme en quatre. Boire jusqu’à l’aube OU bâfrer, je dois commencer à choisir. Ou alors boire un peu moins longtemps et bouffer un peu moins.

 

La modération est une garce qui se venge sur le long terme ; vous pouvez la snober, l’insulter, promettre tortures chinoises et humiliations brésiliennes à ses chantres, rien n’y fera, parce qu’elle finira par vous rattraper. Vous ne serez toujours pas croyants, mais vous pratiquerez, mes bougres ! vous pratiquerez parce que vous n’avez plus vingt berges, que vous succombez aux assauts conjugués de la gueule de teck, de la dépression sanctionnant la digestions pénible du lendemain, de l’hypertension sexuelle qu’aucune orgie ne pourrait combler même si vous bandiez correctement.. If it’s too loud, you’re too old.

 

Autre signe indiscutable que je passe doucement du statut de jeune con à celui de vieux con précoce : je ne supporte plus les antisémites.

 

Alors entendons-nous bien : les plaisanteries sur les préférences masturbatoires d’Anne Frank ou la température des jacuzzi de Birkenau m’arracheront des esclaffades grasses et vulgaires pour quelques décennies encore. Penchant exagéré pour le blasphème, stade anal mal vécu, parfait mauvais goût, cochez l’explication qui confortera au mieux le mépris que vous portez à ma bruyante insignifiance. « Et pourquoi j’irai pointer au Vélodrome d’Hiver », on n’a pas fait plus drôle ni plus méchant depuis vingt-cinq ans, et ce ne sont pas les bouffonneries exaspérées d’un Dieudonné qui risquent de menacer cette indéboulonnable première place du podium. Mais sorti des déconnades entre mauvais citoyens avinés, je ne SU-PPOR-TE PLUS le moindre discours « sérieux » sur léjuifs.

 

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé, misère de merde ! En ai-je connu assez, de ces judéophages insatiables, monomaniaques, ramenant l’histoire du cosmos à la forme d’un pif ou la longueur d’un prépuce ! Les ai-je assez fréquentés, me découvrant des gisements de tolérance incroyables pour faire l’impasse sur leur obscurantisme, leurs analyses d’hydrocéphales, leurs traducteurs automatiques de patronymes ! Tout ça parce qu’ils semblaient effleurer une question socioculturelle centrale depuis la seconde guerre civile d’Europe, que personne d’autre n’osait même mentionner de peur de passer pour nazebroque. Chaque heure que j’ai gaspillée en compagnie de ces cas sociaux est une pierre de plus pour la pyramide qu’il faudra un jour ériger en l’honneur de ma tragique naïveté.

 

J’ai cru ces hommes libres, insoumis au chantage affectif, alors que leurs convictions n’étaient que des troubles obsessionnels compulsifs. J’ai cru que leur patriotisme était sincère et virulent, alors qu’ils fricotaient avec les pires crouilles pour satisfaire leur dégoûtant besoin de se palucher en appelant au pogrom. J’ai cru rencontrer des chercheurs de vérité qui refusaient l’Histoire officielle des judéolâtres, alors que leur mauvaise foi avait de quoi en remontrer aux pires caricatures de pilpouleur levantin.

 

Le comble, c’est que maintenant, j’ai la même réaction épidermique quand je tombe sur une ENIEME fiction françouaise à base de Povjuifs et de Méchantsnazis, ou sur une théorie qui m’explique que si le monde va mal, c’est la faute à la Diaspora: je gueule une obscénité et je zappe. Il fut un temps où je digérais ça comme un bol de corn-flakes. Y a pas de doute : je suis plus proche de la fin que du début, et je peux aller m’acheter une paire de pantoufles.  

31/10/2009

ATHLETISME TETRAPLEGIQUE

 J’avais loupé ce morceau de bravoure, que dis-je ? d’héroïtude, paru il y a quelques semaines dans le Courrier kalvingradois, indispensable répertoire de tout ce qui peut mériter mépris, dégoût ou détestation à la surface du globe. QUATRE putain de pages A4 pour expliquer que, non, le féminisme ne sert pas à que dalle, contrairement à l’amoncellement des apparences. Ces braves dames, institutionnalisées par l’Etat et dépassées par le marché, ont encore le culot magnifique de pavoiser.  Le ton désespérément volontariste évoque un discours d’encouragement au kolkhoze, deux heures après une invasion de sauterelles.

 

Parmi les perles, on notera : 

 

° La notion d’ « entrée en conjugalité » (ne dites plus « mariage », c’est partiarcapitaliste) ;

 

° La présentation de la récupération totale et de l’immobilisme définitif comme « un assagissement logique », parce que maintenant, n’est-ce pas, il faut « gérer les acquis reconnus » (en clair : conserver ses privilèges et ses entrées auprès des décideurs qu’on gerbait il y a trente ans) ;

 

° La nécessité de parler de féminismeS au pluriel, parce que « utiliser le singulier est presque injurieux pour un mouvement vivant. »

 

 

Et quelle vivacité, camarades ! Voyez comme elle digère bien tout ce que le tube lui envoie dans l’estomac ! Et comme le pouls est admirablement constant ! Et la gravité militante qui se reflète dans ces yeux fixes et vitreux ! Et comme les escarres cicatrisent bien quand on les soigne à temps ! Encore quelques années de rééducation et elle pourra peut-être cligner des yeux pour nous parler de la Lutte contre les Zinégalité(e)s !

 

Sans le financement de l’Etat et l’obligeance dévouée des derniers journaleux qui ne font pas de la presse pipeau-le, le féminisme serait une carcasse nettoyée de toute fibre viandeuse par les asticots. Le capital a sponsorisé ses soldates et en a fait les eunuques de son harem.

 

Je sais pas pour vous, mais l’idée du féminisme en tant que mouvement qui a perdu ses couilles me met d’humeur particulièrement frétillante.

 

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In hoc signo dans l'cul

 

29/10/2009

TAPER DU CUL SUR LA TABLE

L’aplaventrisme, spécialité helvète.

 

Ne loupez pas, tant qu’elle est en ligne, cette savoureuse collection de platitudes et de salamalecs au plein sens du terme. Dire qu’on a étrillé ce pauvre Hans-Ruedy pour sa déculotée… Quelle traitement méritent alors, en comparaison, ces flagorneurs bouffis de moraline démocrasseuse et d’obséquiosité ? La fine limite entre diplomatie et taillage de pipe est explosée à coups de maillets.

 

« Bien cher Colonel ! Glorieux Bédouin ! Grand Babu qui sent l’eau d’Cologne ! Si vous pouviez nous rendre nos otages ! Que ça serait magnanime et bien digne de votre noble et belle personne ! Contemplez les abysses d’avilissement où nous nous vautrons pour vous attendrir ! Le spectacle est gratuit mais pensez au chapeau à la sortie du chapiteau ! Allah et Muhammad (Mille jonquilles fleurissent leur beaux orteils!) vous le rendront ! »

 

 

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La lettre de Levrat ? De la prose de pasteur ivre de piquette bénie ! Celle de Savary ? Un ton de stagiaire de jardin d’enfants avant son premier café ! Celle de Perrin ?  Une dissertation de gymnasien distrait ! Il n’y a qu’avec Romain qu’on se réveille un peu et encore ! Il sauve l’honneur en s’abstenant de toute formule de politesse alambiquée mais on rêverait que sa bafouille vite torchée soit au contraire la plus mesurée de toutes ! Quant à Warluzel, il s’écoute tellement écrire qu’il en oublie d’adresser un message clair, qui aurait dû se résumer à : Va te mettre un chameau, maquereau pouilleux des dunes.

 

Pour un joyeux contraste, pensez à jeter un œil aux réactions des lecteurs, dont on présume que les plus virulentes ont passé à la trappe – à moins que, là aussi, l’obsession bien chuiche de ne jamais se fâcher avec personne l’ait emporté une fois de plus.

 

Ce n'est pas tous les jours qu'on tombe sur une salope prête à subir les pires outrages avec le sourire, alors il faut en profiter jusqu'au bout, au-delà du raisonnable. J'espère donc que Kouillafi lit effectivement notre misérable presse, et qu'il va se payer dans tous les grand quotidiens un encart publicitaire montrant son cul torché sur le drapeau national.

27/10/2009

GROGNEMENTS DE FOND DE BISTROT, VOL. 54

alcoholism.jpgTchac !
On remarquera qu'il est possible de proposer sereinement de couper les couilles à un violeur compulsif, mais que personne de "respectable" ne semble suggérer le rétablissement de la peine de mort pour des fils de pute manifestement incurables. Il y a une certaine cohérence là-dedans. Laisser vivre des gosses affligés dès la naissance de malformations immondes ou de maladies effarantes. Maintenir sous perf' ad aeternam des vieillards ou des gens légumisés par un accident qui ne demandent qu'à ce qu'on tire la prise. Nourrir le Tiers-Monde (avé des cochonneries manipulées génétiquement, de préférence) pour faire prospérer des nouvelles générations qui, elles non plus, n'auront pas les moyens de bouffer toutes seules. Et bien sûr, castrer plutôt qu'exécuter. La vie avant tout, sans considétaion de la valeur que lui accordent les principaux concernés, des chances d'atteindre l'âge adulte sans changer de continent, ou d'actes ayant entraîné l'exclusion définitive de la société. Tout ce qui pense et décide en Occident nous oriente systématiquement vers plus de bassesse, de renoncement et de mutilation.
 
Concision
Lizzy L. se fend d'un assez long papier sur l'expulsion de trois Afghans. Un mot par tête de pipe aurait largement suffi : Ouste ! Au suivant !  

MARCHE ET CREVE

J’aime l’Occident. Malgré ses vices et ses crimes. J’aime la vision des prophètes et la grâce du Parthénon, j’aime l’ordre romain et les cathédrales, j’aime la raison et la passion de la liberté, j’aime la perfection de ses campagnes, la mesure de ses produits et la grandeur de son projet, j’aime l’Occident… Je sais, je sais, les mines du Laurion et les crucifixion d’esclaves, je sais les massacres des Aztèques et les bûchers de l’Inquisition, mais malgré tout, le crime n’est pas l’histoire de l’Occident, et ce qu’il a porté dans le monde dépasse infiniment ce qu’il a fait contre des sociétés ou des individus.

 

Mais il est vain de parler. Et ce livre une fois de plus me donne le sentiment de l’acte parfaitement inutile, car personne ne pourra l’accueillir, personne ne peut plus dans ce monde occidental croire à cette vocation ni à cette grandeur. Nous sommes pris dans une sorte de fatalité que rien, semble-t-il, ne peut plus dénouer, puisque les adeptes du Christ eux-mêmes se ruent dans la fatalité de cette destruction. Seule la négation de tout ce qui est occidental, de tout ce que l’Occident a produit peut aujourd’hui satisfaire les hommes de ce même Occident. Nous assistons dans toute l’Europe et l’Amérique à une sorte de mystère, nous sommes pris dans une procession gigantesque de flagellants qui se déchirent mutuellement, et eux-mêmes, avec les pires fouets.

 

Nous nous sommes déguisés, pour que personne ne puisse reconnaître ce que furent les vertus des hommes de notre monde, nous nous sommes barbouillés de peinture et de sang pour manifester notre mépris envers tout ce qui a fait la grandeur qui nous a faits. Nous assistons avec joie, enthousiasme uniquement à ce qui nie, détruit, dénature, ce qui fut l’œuvre de l’Occident. Nous trépignons sur son corps et crachons à son visage. Si le XIXe siècle a trahi par la conne conscience (ce qui ne fut jamais la vérité de l’Occident), nous, nous trahissons par la mauvaise conscience, qui devient à la limite pur délire. Quand on voit le cinéma des vingt dernières années, on est confondu de se rendre compte que seuls les films qui ont diffusé le mépris, l’ordure, la flagellation ont réussi. Et nul argument ne peut servir en face de ces évidences, de ces lieux communs totalement acceptés (…)

 

Je vois l’Europe marcher à grands pas vers sa fin. Non pour des raisons économiques ni techniques ni politiques, non qu’elle soit submergée par un tiers monde, en réalité impuissant, non qu’elle soit aussi mise en question par la Chine, mais parce qu’elle est partie pour son suicide. Toutes les conduites (je dis bien toutes) des Techniciens, des Bureaucrates, des Politiciens, et en plein accord fondamental, malgré la contradiction apparente, les discours des philosophes, des cinéastes, des scientifiques sont toutes des conduites suicidaires. Tout facteur positif qui peut apparaître est aussitôt retourné, déformé, inverti, pour devenir un nouveau chef d’accusation ou un moyen de destruction. La Gauche a triomphalement rejoint la Droite dans cette course à la mort, et le christianisme célèbre ses noces avec le marxisme pour procéder à la mise à mort de la vieille carne impuissante qui fut la gloire du monde.

 

Jacques Ellul, Trahison de l’Occident, 1975.

26/10/2009

DEMANDEZ A VOS VIOLEURS SI VOUS ETES DES VICTIMES

Pendant que les flicocentristes de Chuiche se demandent si l'on va se laisser islamiser avec ou sans muezzins, la drouate d’ex-Hagone en remet une couche avec l’identité nationale. C’était déjà gros la première fois, ça devient carrément soporifique. On ne peut même pas soupirer que l’Histoire se répète : elle est finie, l’Histoire, et on l’a remplacée par un vaudeville qui tourne en boucle. Aux républicains de centre dur qui veulent un peu plus de Marseillaise répondront les républicains de centre mou qui en voudraient un chouïa moins. Mixocrates et archéobolches brailleront à la résurrection de Saint Maréchal, sans l’invocation perpétuelle duquel plus personne ne sauraient même qui ils sont.

 

Ca va peut-être donner lieu à un, deux télébastringues où les noms d’oiseau voleront au-dessus de la stratosphère, parce qu’on sera entre gens bien éduqués. Entre gens qui ont tous participé, depuis un demi-siècle, à l’assassinat de la nation et qui se disputent son cuir devant un parterre de crevards qui vont aux urnes comme d’autres à la soupe populaire. Quant aux Huns, ils ne brûleront pas dix bagnoles de plus que d’habitude : la manière dont les toubabs organisent leurs funérailles les intéressent assez moyennement, je présume. 

 

 

Ceux qui en ont un peu sous la capuche doivent même franchement se marrer. Est-ce que vous imaginez un seul Néofrankaoui se demander une seule seconde qui il est, et ce qu'est sa Nation ou sa Patrie ? Demander à ses caïds, imams et grossistes en viande de singe de faire des conférences sur le sujet, des fois qu'on puisse y intégrer des souchards, du moment qu'ils savent correctement chanter le raï ?

 

Qui suis-je, où vais-je en Mobilité Douce, dans quelle étagère de la morgue ? Comment peut-on même consentir à haïr virilement un peuple qui descend si bas dans le relativisme et l'écrabouillement volontaire de ses instincts les plus basiques ? Les blanchouilles ne méritent vraiment que le mépris et l'ignorance.

  

Mais on trouvera malgré tout des réacs qui votent pour se satisfaire de cette goutte de vaseline, si contents qu’on leur vole une fois de plus leur discours qu’ils en oublieront qu’ils se sont faits emmancher jusqu’au crâne. Ceux qui bloguent y verront l’espoir de faire grimper leurs stats ou de pousser un paquet de tract supplémentaire, pas même heurtés par le fait que ledit débat n’aura lieu qu’entre « parlementaires, députés et sénateurs », ce que 99% d’entre eux ne sont pas.

 

A ce jour, je n’avais pas compris l’allusion d’Abelikov au « susucre à chercher du côté de l’UMP » ; à présent, elle est limpide. La droite a éviscéré et momifié l’extrême droite et l’a déposée dans un sarkophage qui défiera les siècles. Etre post-faf, c’était déjà être naturellement porté au culte des morts ; désormais, même les grandes gueules et les représentants de la fafitude sont traités comme des cadavres.

 

Si se suspendre à une poutre ou se diluer dans le cognac vous paraît une réaction insuffisante, le seul choix décent qu’il vous reste, poteaux Gaulois désireux de faire entendre votre voix dans ce cirque dégradant, est de dépoussiérer vos cagoules et de rejoindre les éventuels Black Blocks qui iront festivandaliser les rues quand le vomi collecté des débatteurs sera distribué au bétail citoyen.

25/10/2009

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CAU

De cette résignation à ce qui n’est que possible, nos sociétés sont en train de mourir. Le Maître et le Héros sont devenus, à nos yeux, des hommes dangereux et nous souhaitons, par bassesse et démission, être des esclaves endormis aux traits singuliers effacés par une générale ressemblance. Qu’un Maître apparaisse et il serait celui par qui le scandale de nos lâchetés arriverait. Et nous le lapiderions. Et nous l’accuserions de nous déranger parce que nous préférons, tassés au fond de la caverne, nous mélanger confusément et perdre tout souvenir de la lumière de la vie. L’Occident ne comprend ni son angoisse ni sa décadence et bredouille des milliards d’explications. Il n’en est qu’une : le triomphe de la moralité de l’esclave sans maître. Refuser d’entendre cela, c’est se boucher les oreilles en croyant que le tonnerre ne gronde plus dans le ciel.

 

-          La foudre vous détruira !

-          Non, je n’entends pas le tonnerre !

-          Si seulement vous étiez sourds !

 

Hélas, c’est plus méprisable : vous avez peur.

 

Cau, dans Le Temps des esclaves, décrit avec consternation ce qu’il voit advenir ; nous, qui sommes nés bien après l’Effondrement et n’avons connu que des décombres de culture, n’avons pas le luxe de cette consternation. Dès notre enfance, nous avons été stupéfaits ; nous nous sommes frottés un cuir encore souple à des immondices qui nous ont dégueulassés, et faits grandir tordus sans espoir de redressement. Cau appelait à une réaction de dernière minute ; notre existence est la preuve atroce et quotidienne qu’il n’a pas été entendu. C’est pour empêcher l’avènement de notre génération que des hommes tels que lui ont gueulé une vie durant, pour éviter que l’Occident devienne ce que nous sommes. Bien essayé, perdu.

 

On voudrait trouver quelque réconfort cathartique dans ces crachats qui sonnent déjà si vieux. Mais c’est une caféine légère pour nos besoins d’électrochocs. Le ton est cinglant, mais quand on voit ce qui le motive, tout l’avilissement de notre condition nous saute à la gueule avec une rage renouvelée. L’homme s’efface en se conchiant, écrivait Cau il y a quarante ans, parce que la Bombe rend la guerre impossible. Pour nous aussi elle semble impossible, mais nous n’avons même plus de nucléocauste à redouter pour nous justifier. Nous fonctionnons sans cette menace originelle; nous l'avons assimilée.

 

Cette Peur et cette Raison dont les vapeurs amollissaient les contemporains de Cau, nous les avons respirées dès la naissance à nous en faire péter les poumons.  Ses prophéties frénétiques se voulaient peut-être des baffes dans la gueule des indécis ; elles sont notre banalité, des choses auxquelles plus personne ne fait vraiment attention :

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Demain, la race. Il y a eu la horde, le clan, la tribu, la province, le royaume, la patrie, la nation, l’Etat. Demain, la race. Blancs contre Jaunes. Noirs contre Blancs. Imaginons le Blanc vaincu et, à son tour, devenant « homme de couleur » ! Après tout, le blanc en est une. (…) Nous avons vu monter les tolérances. Nous voyons chaque jour que nos sociétés reculent un peu plus la cote d’alerte. Faute de guerre qui lancerait un appel au secours aux valeurs. Du coup, la notion d’opprimé s’élargit à tout : hier aux prolétaires ou aux colonisés ; aujourd’hui aux noirs, aux femmes, aux enfants, aux étudiants, aux prêtres (qui se disent opprimés par l’Eglise !). Demain à la condition humaine, toute entière. « Nous sommes hommes ; donc opprimés ! » Mais par qui ? Par Dieu ! soit, liquidons-le. Alors par qui ? Par les « tabous » ! soit liquidons-les ! Et demain la société parfaite. L’Eden. On mesure l’étendue proprement folle de cette sottise. Ses thuriféraires la croient universalisable et ignorent que, comme la « liquidation des tabous » ne sera pas générale, ce seront les mainteneurs de tabou (les Chinois, par exemple, ou n’importe qui) qui dès lors seront les maîtres.

 

Les utopistes sont condamnés à être opprimés.

Les chantres de la liberté absolue sont condamnés à la servitude.

23/10/2009

DEVENIR DES HOMMES

Quand je veux un fix de mauvaise conscience quant à cet avachissement qui me suffoque depuis quelques mois, je remâte des documentaires sur telles ou telles forces spéciales. C'est de la bonne télé-poubelle utile, qui peut parfois provoquer des sursauts salutaires (je confesse sans honte avoir cessé de me goinfrer comme un porc après avoir fauché l'écoeurant, stupide et malhonnête Supersize Me sur la mule, on se motive comme on peut).

Cette fois-ci, c'était l'archiconnu Les Recrues de la Dernière Chance. Quelques exemples appréciables de détermination et de mépris du corps. Mais ce n'est pas ce qui frappe le plus violemment. Il y a ce jeune type, durant les premières séquences, au moment de la sélection.

Elocution boîteuse, cet accent "arabanlieusard" qui donne à chaque syllabe des accents de mol aboiement. Mais le ton est à la fois servile et déchirant, tremblant d'un espoir fragile de sortir la gueule de l'égout. Les quelques secondes de sa présence à l'écran donnent tout son sens à cette notion de dernière chance - le képi blanc pour quelques ans ou la merde noire à vie. Derrière cet amer quitte ou double, on sent la puanteur aigre d'une existence qui fonce dans les parpaings avant d'avoir vraiment commencé.

Si vous faites de moi un homme... je vous jure que, etc. L'appel au secours fait mal aux tripes. Le gars sent obscurément qu'il lui manque quelque chose pour être debout et droit. Il aura beau faire le caïd pour se tailler un bout de trottoir, c'est dans la vie même qu'il ne trouve pas sa place. Il peut surjouer le babouin Alpha, écraser les chacals concurrents, collectionner les pouffiasses au ventre sec, se prendre un lumbago à force de niquer trop puissamment le Toubabland tout entier, rien n'y fera. Mâle de naissance, mais pas homme parce que personne ne l'a adoubé.

Voilà un point commun aux hordes à capuches et aux groupuscules à poils ras : n'ayant pas pu avoir de respect ni d'admiration pour la génération de leurs pères (écrasés par leurs femmes ou esclaves invisibles des Trente Glorieuses), ils ont dû s'inventer une masculinité qui ne tient que par des bouts de scotchs. Leurs transgressions systématiques ne leur permettent pas de se positionner au sein de leur clan, ni même d'en risquer l'exclusion : ils y ont toujours vécu dans les marges, invités surprises dans des familles qui tenaient ensemble grâce aux horaires des plateaux-repas et des émissions de Sabatier. Tous ont grandi sans rites de passages, sans épreuves reconnues clairement par leurs aînés. Ce qui leur en a tenu lieu étaient les examens d'entrée ou de sortie des abattoirs spirituels scolaires, les entretiens d'embauche devenus si rares qu'ils en sont devenus autant de ternes petits Graals, et la chasse aux objets de luxe à crédit.

Des papiers, des breloques, et des horloges pointeuses. Voilà les professeurs qui nous enseignent l'art de devenir des pères dont leurs fils n'auront pas honte.

21/10/2009

FAIRE NAÎTRE UNE GENERATION D'EGORGEURS

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La mémoire associative, ça fonctionne un peu comme ça veut. Tu piétines peinard ton coin ordinaire de bitume et un étron de clebs te rappelle ta propre digestion difficile, et la nature du repas qui en fut la cause – et voilà comment on en vient à penser bouffe en mâtant de la merde.

 

Ceci pour dire (n’importe quel sacrifice pour placer une allusion scato) que je ne me sais plus ce qui m’a rappelé cette phrase de l’ami LBDD : « Nous ne voulons plus mourir ». N’empêche : c’est un bon échauffement synaptique matinal.

 

J’objecterai donc, tardivement certes, deux ou trois choses. Pur soliloque qui n’intéresse que moi. Vous avez l’habitude.

 

D’abord, une bonne grosse platitude : qu’on le veuille ou pas, hein… S’ajoute à ça qu’avec tout le gras et le picrate qu’on s’enfourne quotidiennement, on est plus faits pour la course de vitesse que pour le marathon. Bien entendu, ceux qui parlent de mourir jeunes sont toujours ceux qui enterrent les optimistes ; on en reparle dans un demi-siècle.

 

Ensuite, pour jouer sur les mots : crever n’est pas un problème, c’est disparaître que nous ne voulons pas. Et c’est précisément cela qui nous a fait vaincre l’horreur originelle qu’on ressentait à l’idée de pondre des mouflets à notre tour. C’est parce que nous n’avons plus rien à foutre de crever (et que certaines nuits trop longues, on en vient à s'en réjouir comme d'autres rêvent de la retraite ou de l'Euromillion) que nous voulons ainsi laisser sur le globe la seule marque à notre portée. Construire des cathédrales n’est plus de saison, écrire des livres bouillonnants de rage n’a plus aucun impact, notre ultime mission est donc de fabriquer les soldats des micro-conflits à venir.

 

Sur un plan collectif, historique, les coups ne se donnent et ne se rendent que chaque génération à son tour. La plupart d’entre nous prendra sous terre avec lui sa parfaite lucidité quant aux objectifs à atteindre, mais sans avoir rien accompli de décisif. Nous n’avons pas les moyens de nos ambitions, c’est tout simple. Nous avons été à la fois trop longtemps protégés contre la Marée Noire qui submerge tranquillement le continent, et amputés avant l’âge de ces réflexes animaux qui seuls auraient pu nous aider à y résister tous ensemble. Pères effacés, mères castratrices, potes déglingués, profs corrupteurs, médias pourrisseurs, cette conjuration universelle de lâches, de fous, de traîtres et de dégueulasses nous ont coupés bras et couilles, sans nous crever les yeux ni les oreilles. Nous voilà politiquement et culturellement tétraplégiques, éventrés par la honte de nos manquements et de notre trouille de passer à l’acte.

 

Si jamais nous franchissons le pas, ce sera seul, de manière erratique et plus façon drive-by-shooting que snipers bien organisés. Ce qui nous tient lieu d’espoir et qui nous fait nous traîner chaque jour un mètre de plus, c’est la pensée que la vague suivante sera plus forte que la nôtre et qu’en s’écrasant contre la muraille, elle arrivera à lui en arracher quelques moellons.

 

L’autre soir, en pratiquant ma séance de zapping quotidien, je tombe sur quelques secondes d’un reportage effectué par deux journaleux Divers au Britanistan, en train de se prendre des mandales par des toubabs ouacistes (oh le vilain pléonasme). Une image qui reste : celle de ce minuscule blondinet en train de menacer de sa navaja deux adultes pesant huit fois son poids.

 

Je crois que je vais m’abstenir de mentionner à mon entourage le sourire maladif que son attitude m’a scotché sur la gueule.

20/10/2009

LA DEMOCRATIE EST UNE CHOSE ASSEZ CONNE POUR QU'ON LA CONFIE A DES DEMOCRATES

Face au mépris affiché du premier adjoint au maire, qui déclare que l’insécurité locale  « fait doucement sourire le préfet », un habitant excédé répond de manière cinglante : « Les électeurs victimes des incivilités apprécieront le sens de la relativité de leur élu. (…)

 

Eh bien non, justement, ils « n’apprécieront » pas. Ils continueront d’aller voter, encore et toujours, tantôt pour des lopes de droite, tantôt pour des forts en gueule de gauche. « Peuple, troupeau, femme, pharisien, électeur », merci Frédo de nous rappeler constamment ces quelques évidentes similitudes. Notons que, sur ces z’entrefaits, les Zids se lancent eux aussi dans le racolage des suffragets et suffragettes, façon Front National 2.0, comme le dit un commentateur. Si ça peut achever le Front 1.0, pourquoi pas ? Ca fait depuis 2002 qu’il ne fait plus marrer personne, ni peur à grand-monde.

 

*

 

Nos zélus à nous, en Chuiche, s’envoient des boulettes de papier à la figure pour savoir s’il faut rénover la force de frappe aérienne de suite ou un chouïa plus tard. Au TJ, un ancien pilote lourdement galonné explique que c’est nécessaire pour faire la police parmi le trafic aérien civil (le plus dense de ce coin de planète, ma bonne dame), exactement comme la flicaille se permet de faire des contrôles sur la route pour traquer les ceintures mal bouclées ou l’irrespect des zones 30 par les nazis de la route. J’ai zappé à ce moment de sa démonstration, j’ignore donc s’il y a des arguments encore plus cons, ou s’il a proposé au contraire d’utiliser les futurs avions de chasse pour aller bombarder Tripoli.

 

*

 

En Chuiche toujours, ça discutaille ferme autour de l’inepte initiative visant à permettre aux mosquées de proliférer en échange de leur renoncement solennel à leurs clochers à cloche humaine. Les coincés du cul moralistes tentent de faire interdire l’affiche bouffonne des initiants, lesquels s’emballent la bite dans le linceul de la Liberté de Parole Bafouée. L’islam religion-sympa contre l’islam religion-méchante-mais-si-les-intégristes-font-un-effort-y-a-pas-de-lézard. Voilà où nous en sommes, voilà le brutal clivage idéologique du moment.

 

 

L’initiative, bien sûr, finira aux cagoinces, avec une participation légèrement au-dessus de la moyenne (c’est pas tous les jours que Monsieur Bolomey va voter sur un truc plus pimenté qu’un nouvel arrêté d’imposition), et sur un score négatif à quelques poils de cul près. Grâce à ces quelques pourcents, nos journachiennes pourront présenter le résultat du scrutin comme « une gifle pour l’UDC », celle qu’ils n’auraient jamais les couilles de balancer à la gueule d’un électeur réac pesant plus de quarante kilos.

 

 

Tout cela est d’un ennui si écrabouillant que même picoler à l’Amarone ne suffit pas à combattre l’écoeurement. Ne demeure que l’envie d’un éternel coma, dont on ne voudrait se réveiller qu’au bruit d’immeubles qui s’effondrent. Ca tombe bien, l’hiver approche. Depuis que les températures ont changé, je subis la rage d’une fringale furieuse, instincts fouettés du plantigrade inquiet de s’empiffrer un maximum avant d’aller se rouler en boule au fond d’une grotte.

 

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13/10/2009

RETOUR A LA GUERRE DU FEU

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Pour rebondir sur ceci, chez Ilys.

 

Note à l’intention de mes couilles : Rebondir, c’est sympa. C’est une manière de donner l’avis que personne n’a demandé sur une question déjà traitée par d’autres. Ca permet aisément d’atteindre des sommets de vanité et de littérature autiste. Ca correspond parfaitement à mon humeur. La seule nuance, si je pouvais choisir, c’est que je préférerais que tout le monde se foute de mon avis parce qu’il y a une guerre à laquelle survivre et des détonations quotidiennes qui perturbent le confort de lecture. Ca va, c’est assez con et chiant comme intro ? Parce que je ferai pire si on me demande poliment.

 

L’argumentation de MSD est cohérente et solide, malgré une phrase que je ne comprends pas au troisième gros paragraphe. Le point qui m’intéresse, toutefois, n’est pas développé. Il concerne la répulsion que devrait ressentir l’intello droit dans ses mocassins vis-à-vis dudit phénomène de meute, de lynchage et de haine collective aveugle. (Pour la clarté de la démonstration, je me colle provisoirement l’étiquette d’intello à rangeos, okay ?)

 

Je suis désolé, mais tout dépend de quelle meute on parle.

 

Des parents et quelques oncles qui tuent le violeur de leur gamin à coups de pompe dans la gueule, j’aime. Tous les locataires d’un immeuble qui s’arment de tessons et descendent dans le hall pour en tapisser les murs avec les restes de la racaille qui l’occupe, c’est beau comme du Bruckner. Les électeurs trahis qui gravent leurs doléances à leurs élus sur des boules de pétanque, c’est plus fort qu’un rencard avec deux jumelles rousses, de l’Amarone et des poppers.

 

Hurler avec les loups, quand on a toujours dû se la jouer solitaire, ça fait un bien dingue, qu’il faut admettre sans pudeur ni retenue.

 

La colère qui passe des mots isolés aux poings innombrables, ça n’est jamais qu’un outil. La violence est une solution, suffit de la coller aux problèmes pertinents. Je sais pas si ça vous a tapé dans l’œil avec la même brutalité que moi, mais j’ai la sensation que les solutions pacifiques, les arrangements à l’amiable et les voies de recours légales, depuis un gros demi-siècle, ça a marché moyen contre les ennuis qui nous préoccupent.

 

Derrière cette condamnation de la foule hystérique, il y a peut-être le refus d’infliger à autrui ce qu’on n’aimerait pas encaisser de sa part – l’une des bases de la civilisation occidentale, en somme. Je veux bien. Mais bien seulement, et en faisant un gros effort. D’abord, pour que ça marche, il faudrait qu’autrui ait de telles prévenances. Pas comme les antiracistes qui bandent pour le Black Power, les tricheurs de haut vol qui criminalisent le peer-to-peer, les mafias ethnocentristes qui nous prônent le métissage, les capteurs de rente qui conseillent de travailler plus pour gagner plus, les monomaniaques de la sourate et leur deal « tu-me-tolères-et-je-te-pisse-contre » ou les adorateurs du mérite qui distribuent les postes aux copains et aux cousins.

 

Des hordes aveugles de rage qui donnent la chasse à ces gens-là, je les dénonce quand vous voulez, et avec ma plus tétanique indignation. Mais en échange, va falloir me saouler à vie, me prescrire une ordonnance renouvelable pour les psychotropes les plus puissants du marché et me loger à perpète dans un palace de Gstaad ou Verbier. Tout le monde a son prix, voilà le mien, non négociable et définitif, pour renoncer à la fureur.

 

Celui qui ne peut abrutir sa rage dans une overdose de décadence n’a pas beaucoup de choix : il se flingue jeune, ou il se résout à devoir tôt ou tard mettre en mode veille ce qu’il pensait être son sens critique et son indépendance d’esprit. Pour être individualiste, dans l’Europe-d’Après-les-Européens, il va falloir des masses de pognon et/ou un carnet d’adresses épais comme une brique. La communautarisation des Nations anciennement homogènes va les doter de structures officieuses calquées sur le modèle des meilleures taules américaines – chacun son gang et son quartier, la cour étant le seul Lieu de Rencontre Citoyen sous la supervision de l’Etat-Maton.

 

Ceux qui ne se feront ni gangster, ni franc-mac, ni sectaire, ni pute de luxe sont condamnés à voir leur territoire se réduire d’année en année jusqu’à la bolossitude la plus avilissante. Les autres doivent accepter de suite de devenir chaque jour plus durs, plus cons, plus bornés, plus stupidement repliés sur leur groupe de référence, plus absurdement xénophobes dans l’acception la plus littérale du terme. Nous ici, Eux partout ailleurs. Ne rien savoir d'autre, ne rien vouloir comprendre en-dehors de ça.

 

Le déracinement des collectivités humaines par la technologie poussée jusqu’à provoquer la renaissance inattendue de Néanderthal. C’est tellement idiot et paradoxal que c’est presque bluffant.

11/10/2009

MERCENAIRE

Notre vie n’est pas toute dans ce que j’ai écrit (il y a des choses que le moins honteux ne peut répéter de sang-froid) ; mais ce que j’ai écrit fut dans notre vie, fait de notre vie. Plaise à Dieu que les hommes ayant lu cette histoire n’aillent pas, par amour de l’étrange et de son flamboiement, prostituer au service d’une autre race leurs talents et leur être même.

L’homme qui accepte d’être possédé par des étrangers mène la pire vie d’esclave parce qu’il a vendu son âme à une brute. Lui-même n’est pas l’un de ces étrangers. Il peut donc s’opposer à eux, croire à sa mission, tordre et forger cette matière humaine, lui donner une forme qu’elle n’eût jamais prise seule : dans ce cas il se sert des forces de son propre milieu naturel pour faire sortir du leur ces étrangers. Ou bien il peut, comme je l’ai fait, les imiter si bien qu’à leur tour ils l’imitent. L’homme qui agit ainsi abandonne son propre milieu : il prétend à celui d’autrui ; et les prétentions sont vaines. Mais ni dans un cas ni dans un autre il ne fait quelque chose de lui-même ; il ne crée pas non plus une œuvre assez nette pour être sienne (sans souci de conversion), laissant l’étranger agir ou réagir à son gré devant cet exemple silencieux.

Dans mon cas particulier, un effort, prolongé pendant des années, pour vivre dans le costume des Arabes et me plier à leur moule mental m’a dépouillé de ma personnalité anglaise : j’ai pu ainsi considérer l’Occident et ses conventions avec des yeux neufs – en fait, cesser d’y croire. Mais comment se faire une peau d’Arabe ? Ce fut, de ma part, affectation pure. Il est aisé de faire perdre sa foi à un homme, mais il est difficile, ensuite, de le convertir à une autre. Ayant dépouillé une forme sans en acquérir de nouvelle, j’étais devenu semblable au légendaire cercueil de Mohammed. Le résultat devait être un sentiment d’intense solitude accompagné de mépris non pour les autres, mais pour tout ce qu’ils font.

Epuisé par un effort physique et un isolement également prolongés, un homme a connu ce détachement suprême. Pendant que son corps avançait comme une machine, son esprit raisonnable l’abandonnait pour jeter sur lui un regard critique en demandant le but et la raison d’un tel fatras. Parfois même ces personnages engageaient une conversation dans le vide : la folie, alors, était proche. Elle est proche, je crois, de tout homme qui peut voir simultanément l’univers à travers les voiles de deux coutumes, de deux éducations, de deux milieux.

T.T. Lawrence, Les sept piliers de la sagesse, p. 42-43

06/10/2009

EMEUTE OU AMENAGEMENT

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Un autre dilemme du prisonnier.

 

Nota Bene: Je viens de relire. C’est long, c’est chiant, c’est alambiqué. J’espère juste que c’est pas prétentieux. Tirez-en ce que vous pourrez. Pour éviter les exemples laborieux, allez direct à la prochaine (*)

 

Partons du principe que nous vivons tous en taule. Notre liberté est illusoire puisque ne pouvons qu’aménager notre cellule – la « sphère privée ». Quant à la sphère publique, bernique pour les choix importants, révolutionnaires. Là encore, on ne nous propose que des aménagements.

 

Un exemple parlant :

 

Prenons le débat sur l’excision (et partant, sur toutes les joyeusetés Issues-De-La-Diversité). Pour les interventionnistes, c’est un truc dégueulasse, contraire à nos valeurs et à nos mœurs, un truc de fachos mais barbus et exotiques. Pour les abstentionnistes, c’est effectivement un souci, mais les coutumes tribales, c’est compliqué m’voyez, en légiférant on risque de donner dans le fascisme sans barbe. Foutu casse-tête. Et puis il y a les places gratuites, tout au fond, dont monte une voix éraillée, graveleuse, chargée d’alcool :

 

-         C’est pourtant simple, nom de Dieu ! Pas d’métèques, pas d’casse-tête ! Zéro bamboula, zéro tracas ! Yaka supprimer la source du problème et les foutre tous dehors ! Fin de l’histoire !

 

Et là, les anticharcuteurs lâchent leur Coran pour les nuls et étreignent les charcutorelativistes dans un grand élan : « Non à l’intolérance ! Non aux zamalgams ! Touche pas à mon muzulpote ! » Œcuménisme chavirant, communion des Démocrasseux réalisant enfin qu’ils ne chipotent que sur des broutilles.

 

ILS sont là et ILS posent problème, mais pas question de les faire dégager. PERSONNE ne veut y réfléchir un instant. Ce n’est pas un discours sérieux. Ce n’est pas même un discours tout court. Que les places gratuites la bouclent et laissent les grandes personnes faire de longs scanners du nœud gordien, nommer des commissions d’enquête et financer des projets d’établissement. Parce que c’est ça, la politique, M’sieurs-Dames : observer les nouveaux problèmes aussi longtemps qu’il faudra pour qu’ils se cristallisent. Une fois qu’ils font partie du paysage, on les donne aux réacs pour qu’ils se cassent les dents dessus, et on passe au microscope suivant.

 

Cette méthode est valable pour toutes les impasses de la Modernité. Un capitalisme plus de droite ou plus de gauche ? Ah ça, mon bon Monsieur, quel passionnant débat ! Et la croassânce, Camarade Citoyen, hein ? La croassânce ? Plus vite, moins vite ? Plutôt Monsanto ou plutôt Nicolahulo ? Quelle exaltante controverse ! Si seulement les petits jeunes des places gratuites pouvaient délirer un peu moins fort ! (Afficher un sourire paternaliste)

 

-         Croassance mes couilles ! Cacapitalisme mon cul ! Loin du bal, tout ça ! Fermeture des bourses ! Embastillement des phynanciers ! Exécution sommaire de tout décisionnaire économique ou politique responsable d’un déficit se chiffrant en millions ! Relocalisation de l’économie ! Vivre et bosser dans le même bled ou la mort ! Moins de flouze, plus de péouses !

 

Mais bon, heureusement, personne ne les écoute. Et puis rien n’empêche de piller un peu dans tout ce charabia utopiste et post-ado, finalement ? Y aura même de quoi mobiliser quelques minutes de cerveau disponible. Allez hop ! Germain et Fatima, couple à dreadlocks, villa huit pièces avé panneaux solaires et recyclage de l’urine : bombardés Objecteurs de Croissance, voui Sergent ! Comme ça, tous bénefs : les vomisseurs du système industriel sont ravalés au rang de bobos ridicules, ça en dégoûtera un maximum, les autres claqueront leur énergie en échouant à se distinguer de tels guignols, et ça saignera un peu plus les partis de gauche traditionnels.

 

Et la police, tiens ? Faut-y qu’elle puisse faire-son-travail et défoncer légalement la gueule aux gens qui ne fruilégument pas quintojournalement, hm ? Ou au contraire, faudrait-y lui payer des cours de raï’n’bite pour qu’elle appréhende mieux les souffrances zoziales de leurs principaux clients ? On se marre un coup en écoutant les enfants du Paradis et après on se fait une petite bataille de statistiques entre gens raisonnables, eukaye ?

 

-         Aux chiottes la police, vive la milice ! Des flingues pour tout le monde ! Une Bavure Pride par jour ! Vais vous instaurer des Zones-De-Mon-Droit, moi ! Trespassers will be shot ! Casquettes ou képis, on dégommera pareil ! Quand les uns vous démontent la gueule à vingt, les autres se font payer à vous décourager de porter plainte ! Z’ont bien raison d’ailleurs, pisque de toute façon Isham Xavier-Denis peut pas aller en taule ! Faudrait qu’y ait de la place dedans ! Et des jugesses qui mouillent pas sur la rédemption des bas-fonds ! Flics et voyous, c’est jamais que deux bouts de la chaîne alimentaire et les pov’cons comme nous, on est coincés au milieu !

 

Ah putain, on s’en lasse pas. Alors, qui veut être trésorier et premier secrétaire de l’Assoce ?

 

*

 

Je digresse, comme d’hab, parce que je suis furax et que je n’ai pas la force de bien ordonner ce que j’écris. Vous avez l’habitude, pour la plupart. Je veux en venir à ceci :

 

Toutes les options de changement sanctifiées par les merdiats, si radicales qu’elles nous soient présentées, ne sont que des accommodements raisonnables avec les problèmes qu’elles prétendent éradiquer. Que l’UDC en vienne à jouer le rôle de la Menace Brune, ou le POP celui de la Menace Rouge (respectivement Le Pen et Baise-en-Vélo pour nos amis frenchies qui nous rejoignent), voilà qui en dit long sur notre décrépitude.

 

Dans cette bâtardise obscène entre supermarché et hospice qu’est devenue l’Europe, nous avons tous droit à notre étiquette nominale personnalisée – et c’est sur elle que chacun est invité à se focaliser, pas sur l’uniforme où elle s’épingle. Sauf que le savoir et le dire, ça change quoi ? Quelle convergence des dissidences à ce jour ? Il y a certes « Le système et les ennemis du Système », merci tovaritch Limonov. Mais ces ennemis-là ne se sont jamais entendus et ne s’entendront jamais, trop occupés à se déchirer la gueule à cause de leur pin’s politisés.

 

En fin de compte, c’est peut-être parce qu’elle s’est toujours voulue politique qu’aucune dissidence n’a débouché sur que dalle à part des tracts et des graffitis. Une révolution qui n’est pas une Jacquerie, c’est un club de jeunes vizirs qui veulent la place du Calife, et puis chier. Nous sommes ainsi quelques-uns à avoir mal au cul rien qu’à la pensée de le poser sur le trône. La trouille des responsabilités, vous me direz. Quand je vois la gueule des différents patrons que j’ai eu, j’y tiens méchamment, à cette trouille, je vous jure. C’est peut-être le meilleur gardien des ruines de mon amour-propre. 

 

Alors on range les rêves de révolution dans l’armoire à pharmacie et on compose comme on peut avec le réel, le présent, le qui-coûte-cher. Ca fait mal au sac mais quoi ? Collectionner les capsules pour se payer la prochaine bière, ça ne va pas être possible tout le temps, et les gamins ne vivent hélas pas que de houblon. L’homme et l’animal tendent naturellement à l’aménagement des pires conditions d’existence, parce que bien souvent, accepter la bassesse, c’est refuser de crever comme un con. C’est pour ça qu’on se met à la colle avec des filles : parce qu’on a besoin de leur répugnant pragmatisme pour, justement, ne pas crever connement trop vite.

 

Et puis ça n’est pas systématiquement si atroce, avouons-le. On vit bien mieux, et bien plus en accord avec soi-même, quand on a fait un ménage brutal dans sa colleque de slogans et de poses avantageuses. Il y a comme ça des accommodements délibérés avec le monde tel qu’il est, qui permettent de respirer un peu plus librement.

 

Mais l’aménagement pourrave auquel on ne fait que se résigner parce qu’on ne voit pas quoi faire d’autre et parce qu’on est fatigué, ça ne libère pas ça rend encore plus malade.

 

Socialement et économiquement, nous sommes dans une impasse. Elle peut durer des décennies encore, qu’on ne se gourre pas sur ce point. Les Etats d’Occident sont en faillite depuis assez longtemps pour qu’ils se fussent effondrés si être en faillite avait la moindre conséquence concrète. Pareil pour les économies dites « parallèles » qu’ils tolèrent, parce qu’il n’y a pas de commerce licite ou illicite : si ça se vend, c’est bon pour le Marché, tôt ou tard.

 

Démonstration : Bob bosse mal parce qu’il est déprimé par sa vie de merde et l’échec de ses efforts pour la rendre moins merdique. Bob se dope à la poudre pour tenir le coup. La dope, c’est pas légal. Mais du coup, Bob bosse mieux, Patron lui content, actionnaire lui satisfait, action de l’entreprise elle bien bander. Alors il faut foutre la pression sur les petits revendeurs et faire des « prises record » tous les semestres, mais mollo. En plus, la dope, ça fout Bob en l’air. C’est mal ? Oui, mais s’il vit plus longtemps, ça nous fera un retraité de moins et donc y a bon pour le déficit de l’AVS ou l’AI.

 

Tout retombe sur ses pattes.

 

Sauf nous autres, qui ne sommes ni fourgueurs, ni consommateurs, ni flics, ni élus-du-peuple, ni banksters, ni publicitaires, ce qui nous fait quand même un paquet de conneauds placides, insatisfaits, attentistes et bougons. Nous, le deal ne nous convient pas du tout. On ne veut pas crever de stress et d’ennui au boulot. Nous ne voulons pas prendre de la dope pour tenir le choc. Nous ne voulons pas tolérer nos Frères Humains qui vivent de son trafic – ni leurs centaines de cousins, d’ailleurs, parce que leur spectacle nous fait mal aux yeux, point barre. Nous ne voulons pas supporter de voir la flicaille encadrer tout ce joli monde et nous broyer les balles pour un feu rouge grillé ou des impôts en retard.

 

Nous avons foutrement envie de foutre en l’air tout l’édifice, parce que nous savons qu’il ne tient que grâce à notre lâcheté, notre goût immodéré de la routine, notre trouille d’avoir une réputation encore pire, la perspective de devoir coucher chaque soir dans un autre endroit.

 

Il ne se passe pas un seul putain de jour sans qu’une énième humiliation ne vienne nous le rappeler. Chaque crachat dans la gueule, chaque fuite à travers nuit poursuivi par quinze macaques hurlants, chaque rappel de facture pour des choses que nous n’avons pas demandées, chaque fois que l’hyperclasse nous défonce le cul au nom du Peuple et de la Démocratie, nous nous pensons à Colubmine, à Erfurt, à Kauhajoki, à Winnenden.

 

Et à des cibles autrement mieux choisies que parmi des camarades de classe.

30/09/2009

REGRESSISME

Il faudra bien que les Boniches cessent de parler de ouacisme, parce que les choses sont beaucoup plus simples.

Nous retournons au stade de NOUS et EUX.

Les théories sur la supériorité des uns ou l'infériorité des autres ont doucement rejoint les débats sur le sexe des anges. Elles avaient leur légitimité tant que NOUS vivions entre semblables, selon nos moeurs historiques (qui évoluent à chaque siècle, je sais, lâchez-moi), et que la question se posait de savoir quoi faire des Indigènes, sur les terres où débarquaient nos missionnaires.

Maitenant qu'EUX sont massivement présents parmi nous, qu'ils font des gosses et pas nous, qu'ils projettent leur identité à la face du monde tandis que nous conchions la nôtre dans sa tombe, la donne est foutrement différente.

En combat, la tête se branche sur mode automatique. On ne se comporte plus comme on le fait d'ordinaire. Je ne l'ai pas vécu souvent, mais c'était assez violent pour que je m'en souvienne. Ce qui demeure de soi, c'est un concentré, un Réduit National, un résumé grossier : viande, adrénaline, fureur et bruit. Pas de place pour la  réflexion, ce sont les réflexes qui sont aux commandes, bons ou mauvais, bien canalisés ou la bride sur le col.

EUX n'ont pas du tout conscience d'être ouacistes, impérialistes, obsédés par l'expansion de leurs moeurs communautaires. Ils ne se posent aucune de ces questions byzantines. Il voient le territoire, et les autochtones qui l'occupent. Le premier est à conquérir par grignotage, les seconds à refouler et salir, en leur fauchant toutes les reproductrices qu'ils peuvent, parce qu'ils savent qu'elles seront marquées à vie, comme par une prima nocte.

TOUT tient là-dessus, sur cette trivialité qu'on commence tardivement à pouvoir admettre.

Nous en sommes tous conscients, de manière plus ou moins claire. EUX le savent avec d'autant plus de perfection que, là aussi, ils n'ont besoin d'aucune théorie sur la domination patriarchale. Ils la pratiquent, point barre. Leur avantage décisif ? Leurs bâtards leur appartiennent, même s'ils le confient à la mère et se carapatent du continent.

Pour survivre collectivement, il va falloir redevenir des animaux. Ce n'est pas une transition compliquée ni très douloureuse. Il suffira de se laisser aller, de juger les choses, les gens et les situations en s'en tenant à ce que disent les yeux et les narines. C'est à la portée des plus bouchés des toubabs collabos : quand ils nous disent que les colons sont "chez NOUS chez EUX", leur système limbique voit parfaitement la différence entre les deux groupes et traite séparément les informations qui en viennent.

Comme le disait Val, exprimant peut-être la seule pensée intelligente de son existence, être de gauche suppose un effort sur soi-même, sur sa nature de civilisé. Pour donner à la civilisation une chance de repartir sur des bases saines, tout ce que nous avons à faire, c'est justement arrêter de faire des efforts et filer le guidon à notre part d'ombre. Cesser de protéger les ruines pour écrabouiller la vermine et reconstruire, plus tard, bien plus tard, quand redevenir des gens raisonnables, cultivés et capables de compassion aura à nouveau un sens.

Tout en sachant que si nous avons la grâce divine de voir Le Grand Bordel de notre vivant, et que si nous y survivons, nous aurons sans doute à traîner des souvenirs trop crades pour conserver intacte toute ambition de vivre centenaire.

28/09/2009

PEDOSKI

Qu'avons-nous appris aujourd'hui ?


1) Qu'on peut baiser une gamine de 13 ans et foutre le camp de son pays pour éviter la taule, et se faire soutenir par toute la coterie bien-pensante de la planète quand on se fait extrader vers les USA, histoire de payer ses dettes. Qu'en outre, quand on est une gamine de 13 ans, qu'on se fait saouler et droguer avant de se faire sauter par une enflure de dégénéré, on n'a droit au statut de victime qu'entre des guillemets journalistiques répugnants à gerber du sang.

2) Qu'on ne peut pas dire que Sexy Black God est bronzé, parce que c'est un privilège de la coterie bien-pensante de la planète, qui mouille ouvertement en pensant à son taux de mélanine. Qu'affirmer, en conséquence qu'on risque plus la mort sociale en étant ouaciste que pédomane, n'est vraiment plus une exagération de fou furieux. (Oui, ce vieux porc de Berlu' ne risque pas grand-chose, mais c'est une autre question.)


3) Qu'on ne peut absolument pas me faire confiance, puisque j'avais promis de ne plus parler de Sexy Black God. Je jure pourtant à ceux qui en auraient une de libre à secouer que, n'étant ni pro-yanqui ni anti-yanqui, je ne fais pas de fixette sur Sexy Black God, mais sur la fixette que fait la coterie bien-pensante de la planète sur Sexy Death God.

4) Qu'aujourd'hui, je suis d'humeur stylistiquement redondante. Tant qu'à dire des conneries, autant les dire mal.

27/09/2009

OFFENSIVE BISOUNOURS

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Lausanne-Cités, numéro du 23 septembre.

 

Page 5 : La police de Lausanne lance une action de prévention du tapage nocturne, suite à l’entrée en vigueur de l’interdiction de fumer dans les lieux publics (…) Afin de sensibiliser les noctambules à la problématique du bruit aux alentours des établissements publics, les aspirants du corps de police de Lausanne distribueront des tampons auriculaires « Merci de penser au voisinage ».

 

Même page : Afin de prévenir les accidents et les incivilités, les CFF et les [Transports Lausannois] lancent une grande opération de communication destinée aux écoliers. (…) But poursuivi : favoriser les échanges et le dialogue entre les animateurs scolaires, les policiers ferroviaires et les élèves, grâce à des moyens didactiques modernes et adaptés.. Et ça s’appelle « Fair-Play, c’est sûr. »

 

Page 7 : Du 20 septembre au 2 octobre, à Lausanne comme à Genève, de multiples activités seront proposées gratuitement au public par le Collectif Paix et Non-violence. La première du genre en Romandie ! Une vingtaine d’associations actives en Suisse romande organiseront une série d’événements pour sensibiliser le grand public à la promotion de la paix et de la non-violence. Au programme : débats, ateliers-rencontre, films et conférence.

 

Page 9 : Dans le cadre de la « Journée sans voitures », une petite centaine de personnes ont parcouru les rues du centre-ville à vélo, trottinette ou encore skate. Leur slogan s’adressait aux automobilistes : « Si vous aimez le vélo, klaxonnez. »

 

 

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26/09/2009

LES MALHEURS DU JEUNE DIVERS

Comme tout le monde, j'ai lu avec intérêt les histoires tristes de Moustafa J'ai-Mal, journaleux Mondain et néanmoins discriminé. Je me suis même infligé les interminables arguties qui ont suivi cette analyse. Une évidence s'impose : je m'en fous. Impérialement.

Pas attristé, faut-il le dire ? Mais pas réjoui non plus, dans le sens où se sentir blackboulé dans tous les milieux n'est souhaitable à personne. Un traître qui s'en prend plein la gueule, c'est toujours bandant. Voilà pourquoi il est jouissif de voir un Julien Dray roulé dans la fange. Tous les coups sont permis contre les pourrisseurs. Mais on ne peut pas souhaiter du mal à un Divers. On peut désirer qu'il se casse ou qu'il ne soit jamais venu, mais se réjouir de sa souffrance, outre que c'est mesquin, n'est même pas agréable.

On ne peut que s'en foutre. Et, c'est là où ça devient intéressant, je ne crois de loin pas être le seul à ressentir cette indifférence sereine.

Je présume que le but visé était de mettre sur le tapis un problème perçu comme tabou et récurrent, à savoir le refus de la société française d'intégrer des gens reconnus comme citoyens légitimes par l'Etat. Mettre en lumière un phénomène de société, histoire de shooter dans la termitière, de provoquer le débat. Un peu comme ce droitsciviquiste afroyanqui dont je causais l'autre jour, et qui voudrait forcer les toubabs à causer tensions raciales. Les animateurs socio-culs aiment bien ce genre de choses, ils appellent ça verbaliser, je crois, mettre des mots sur les maux pour les soigner, blah blah....

Et puis après ?

Il se passe quoi si ça fait un bide, si tout le monde hausse les épaules, en vous disant que c'est comme ça et qu'il n'y a rien à faire ?

Exclusion bien concrète ou délire de persécution, qu'importe ? Le débat n'est pas là. Si M. Kessous avait en tête de faire admettre à l'ex-France qu'elle ne traite pas tous ses enfants de la même manière, il a peut-être atteint son but. Même yours truly, pas porté sur la compassion pour les malheurs des Autres, admet volontiers qu'on puisse se sentir enfermé dans sa couleur de peau comme dans une taule portative.

Mais s'il pense que ça va changer quoique ce soit, il se prépare un méchante gueule de bois, et s'il n'est pas trop con il doit déjà commencer à avoir mal aux cheveux. Que L'Immonde publie des papiers dénonçant la xénophobie latente des Frouziens, c'est banal comme un four. Qu'il fasse signer un tel article par un Divers directement concerné, c'est déjà plus révélateur. C'est peut-être un signe que les relations intercommunautaires sont tellement pourries que même les mixolâtres se sentent fondés à en parler ouvertement, au lieu de camoufler le tout sous du sirop humaniste et convivial.

En gros, ça sent la panique face à un problème que des décennies de propagande n'ont pas pu régler, ni même faire reculer. La société se tiers-mondise à mille à l'heure, et pourtant le ouacisme n'est toujours pas un lointain souvenir honteux. Betty Monde n'arrête pas de se faire sauter à tous les coins de rue et de pondre par rations de quintuplés. La méthode Clystère-Saignée des docteurs républicains épuise le malade sans le guérir. J'imagine mal l'impuissance et le désespoir qu'on doit ressentir quand on s'en rend compte.

"Vous ne m'aimez pas parce que vous me voyez différent, alors que je me sens l'un des vôtres." Quintessence du message. Il se passe quoi si l'on répond : "Ouaip mon gars, et c'est pas près de changer" ?

Rester et se battre ? Ca paraît noble et plutôt burné. Mais l'exemple états-unien devrait inciter à la prudence. Presque un demi-siècle après la mixité imposée par l'armée, les Noirs restent majoritaires en cabane, sont plus fauchés que la moyenne et cultivent soigneusement leur ressentiment envers une société bâtarde toujours considérée comme Whites Only dans ses structures.

Foutre le camp à Dubaï ? Se retrouver aillleurs entre semblables, ça paraît une bonne idée. Comme au Libéria, avec le succès que l'on sait... En outre, s'en aller serait un aveu d'échec. Vous n'avez pas voulu de moi, je m'en vais, vaincu. C'est dur pour n'importe qui, mais encore plus pour quelqu'un qui se sent chez lui en Europe parce qu'il n'a jamais vécu ailleurs.

Rester, relativiser, fermer sa gueule ? C'est ce que fait une majorité, j'imagine. La blessure d'orgueil doit être mortelle, sans compter qu'elle flingue tout espoir d'intégration harmonieuse par la suite. Puisqu'on rencontre la lâcheté et l'exclusion partout où l'on se présente, mieux vaut rester entre nous. Bye-bye la reconnaissance en tant que citoyen ordinaire, bienvenue dans votre coin de ghetto volontaire. Ne reste plus qu'à revendiquer l'étiquette d' Arabe de service et se conformer autant que possible aux clichés, pour se les approprier au lieu de les subir.

Trois choix qui n'en sont pas pour quelqu'un qui veut être perçu pour ce qu'il fait et non ce qu'il est.

Le constat que fait M. Kessous, inconsciemment si ça se trouve, c'est qu'on peut bâillonner le ouacisme, mais pas le déraciner. Tout le monde sourit, tout le monde est poli, tout le monde proteste de son Ouverture et de son dégoût des lignées homogènes, mais comment savoir qui est sincère ? Comment être certain que si on nous refuse une entrée, un appart', une proposition sexuelle, c'est parce qu'on est pris pour un sale con et non pour un être inférieur ? C'est matériellement impossible. Porte ouverte à la parano. C'est un mouvement perpétuel :

- je crois qu'on me discrimine, alors je suis sur la défensive

- ça crispe mon interlocuteur, qui me prend avec des gants et s'exaspère d'être suspecté

- je sans qu'il est mal à l'aise, ça m'agace, j'en rajoute une couche

- ça le crispe encore plus, et de méfiant il en devient carrément hostile, ce qui vient confirmer ma crainte initiale, etc.

Le pilonnage antiraciste n'a pas fait évoluer les mentalités, il n'a fait que consacrer le règne de l'hypocrisie. Même des leucos qui se mettent à la colle avec des antillaises ne perdent pas leurs réflexes colonialistes et se laissent parfois aller à un mépris stupéfiant. Même ces blondes dégénérées qui se vantent de ne se laisser troncher que par du Divers cherchent explicitement cette Diversité - alors que le rêve ultime des métisseurs serait précisément qu'elles n'en soient plus conscientes.

L'Autre reste l'Autre, tiraillé entre tentation ethnocentriste et désir de se fondre dans la masse. En bien comme en mal, c'est sa différence qui lui revient toujours dans la gueule.

Et à force, tout le monde s'en contrefout. Les Malheurs du Jeune Divers ne font plus chialer personne. Il reste avec sa souffrance, encore plus seul et dégoûté qu'avant.

Tout ça pour ça.

23/09/2009

ILS VOULAIENT UN MESSIE...

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... ils auront un martyr.

Même le choix des photos est sublime : exit le sourire étincelant, loin aussi la Gravitas si chère aux yanquis, on tape dans la dignité bafouée, les yeux clos, la tête basse du boxeur qui encaisse un coup vicelard. Obama VICTIME de racisme ! Les Boniches n'en peuvent plus ! Elles s'étaient enivrées de l'Amérique d'après-les-races, mais leur nostalgie d'une Lutte pour les Droits Civiques mythifiée est décidément trop forte. Il leur faut leur morceau d'Histoire, quite à donner dans le jeu de rôle. Savourez le ton de la grognasse, c'est du Beluga : "l’heure où l’Amérique se veut fière de son premier Président noir"... "Fidèle à lui-même, et à son souci de rassembler au-delà des races, Barack Obama..."  Mouille... mouille... Heil have a dream.... (Pour le dessert, si vous avez encore faim, prenez une tranche de cette autre petite merveille)
 
Si les attaques étaient vraiment wacistes, elles critiqueraient non pas la négritude mais la mixitude du Baracké. Un ouaciste, vrai de vrai, pourri complet, ne se contente pas d'une panaché quand il a commandé une bibine, voyez l'esprit ? De manière assez amusante, les mixolâtres du monde entier ont adopté l'outrancière One Drop Rule, poussant encore plus loin la logique racialiste originelle que bien des nazebroques contemporains. 

Et ça ne fait pas le beurre des minorités censées bénéficier de la salissure systématique du passé des Caucasians, minorités dont certaines grandes gueules commencent tout juste à piger qu'on ne se fait pas des potes en crachant sur les gens :

- L’élection d’Obama fait-elle évoluer les relations entre races aux Etats-Unis ?

- Non, on s’est demandé si cette élection marquerait l’avènement d’une Amérique post-raciale. Je pense que non. La race est ancrée dans la culture américaine. L’électorat d’Obama est blanc à 60%. Mais 55% des Blancs ont voté pour Mc Cain, et 45% seulement pour Obama. Les Blancs souvent ne voient pas la dimension raciale, ils ne veulent pas en discuter. Chaque fois qu’on soulève la question de race, les Blancs sentent qu’on les met en accusation, ils ne veulent pas en parler. Mais il faut en parler pour résoudre le problème. (ici)

Ceci dit, oui, parler de l'obamania et des obamaniaques est un exercice fatigant et peu productif. Ca sera donc mon dernier billet sur le thème, jusqu'à l'assassinat du Président par un clodo membre de Nation of Islam ou n'importe quel autre rebondissement méritant qu'on abandonne sa bière trois minutes.

PS : si vous ne pensez pas qu'Obama est un taré nationaliste, vous êtes peut-être homophobe... Demandez conseil à votre spécialiste et ne fumez pas la notice d'emballage. 

22/09/2009

LE BATON POUR SE FAIRE METTRE

C’est toujours meugnon, un journalisse qui prête le dos au fouet de son lectorat – et plus encore si ce dernier lui déchire le cuir sans payer la presse qu’il lit. L’Express se demande donc si les lieuesban ne souffrent pas trop sous la plume des confrères, bien connus pour leur kärscherisme et leur caillophobie. Et la blogosphère lui répond que si, que c’est dégoûtant, et qu’il faut que lesdits confrères fassent un effort pour être moins méchants.  

Avoir si mauvaise conscience, c’est quand même gratiné. C’est un peu comme s’excuser chaque jour de devoir chier ou pisser, et se fendre l’entendement à trouver des moyens de vivre sans digestion.

Le grand panard de l’intello moderne, c’est la confession publique. Ca lui fait escalader les tentures, de se mâter sur la caméra de surveillance et de se prendre en flag’ de cliché. « Regardez ! Là, j’ai été machiste malgré moi ! Et là, xénophobe à mon corps défendant ! Et là, carrément waciste à l’ingré de mon plein su ! » Vieille obsession d’autopurification : la langue est fasciste, l’éducation aussi, la famille encore plus, il faut tout reprogrammer, concasser et réarranger pour être enfin conforme à l’idée qu’on se fait de l’Etr(e) Humain(e).

Ca ne sert à queude, ça rend schizo, mais on continue quand même. On chasse le naturel et il vous revient toujours en pleine gueule. On cravache comme des perdus comme pour obtenir son brevet de Non-Stigmatisant, et on se fait systématiquement recaler à l’examen parce qu’on n’en fait jamais assez aux yeux des examinateurs.

Les pleureuses à ticheurte Mort Pour Rien et les intermittents du jihad à capuche n’ont pas des exigences que la presse peut satisfaire. Pour eux, « les journaux », c’est un truc de Fromages et c’est à traiter comme tel : on ne veut ni de leurs excuses, ni de leurs câlineries, ni même de leur promotion. On veut qu’ils baissent les yeux et qu’ils changent de trottoir, puis de quartier, puis de ville, puis de pays.

En même temps, puisque nous sommes encore une ridicule minorité de Blanchouilles qui discriminons à tout berzingue et avec la meilleure conscience du monde, c'est pas plus mal que des gribouilleurs s'accusent à notre place de crimes qu'ils n'ont pas commis.

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