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14/02/2010

HAINE SANS FRONTIERES

Est-ce qu’il n’y a que moi le batard le métis pour me rendre compte du danger que court la France par la faute de la bonté imbécile des Céfrans eux-mêmes ?


C'est sale, ultraviolent, dépouillé, archiconcentré en colère, parfaitement au clair sur notre extinction programmée. Comme si ça ne suffisait pas, c'est écrit par un type qui aurait pu profiter de son hérédité chargée pour se proclamer demi-dieu des mixolâtres, mais qui leur dégueule sang et bile à la face. Il a tout pompé stylistiquement à Céline et ne s'en cache absolument pas. Bref c'est du brutal et vous DEVEZ le lire, même si sa mise en page vous file la migraine.

http://lounesdarboisbeaumont.hautetfort.com/

12/02/2010

PAIE ET CREVE

« Le progrès de l’Etat – de la guerre – finit par poser la question du service militaire obligatoire. Pour vaincre, il fallait augmenter l’armée et faute d’argent, faute de volontaires, le moment vint où le roi ne put plus recruter. C’est alors qu’il posa en principe que tous lui devaient le service. Innovation terrible qui, si invraisemblable que cela puisse paraître à nous qui avons tout accepté, fut instinctivement ressentie comme telle par les peuples. Par les peuples, car presque toujours ce fut l’instinct, et non la philosophie qui répondit aux prétentions du Prince. Un peu partout la tentative du Roi se heurta à une opposition passive. Le sujet pouvait se prosterner devant le monarque, il savait crier « Pas de milice ! » Jusque là, dans l’esprit des hommes, l’impôt et le service militaire s’excluaient. Ne pas se battre était le privilège du serf, être exempt de taille celui du noble ; ce qui donne la mesure exacte de l’importance qu’ils accordaient à l’Etat. Le jour où les hommes ont accepté de verser leurs sang pour un souverain à qui ils reconnaissaient déjà des droits sur leurs biens, ils se sont donnés à un nouveau dieu : corps et âme. »

 

Charbonneau, L'Etat, Economica, 1987, p.48

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09/02/2010

OBSCURANTISME ECLAIRE

Il vaut mieux être un peu scato pour prendre un certain plaisir intellectuel à disséquer le mental des progressistes. Allez vous y retrouver dans tant de variété Diversité dans l’ordure et la dégénérescence programmée. Ceux qui ont bu ou mangé dans mes parages savent que les histoires à base de merde me font toujours rire ; étudions aujourd’hui une particule de crotte bien gauchiste : l’illusion de la Libération moderne.

 

Quand il parle du passé (sauf en évoquant la Terreur, la Commune ou l’Epuration), Monsieur Progrès ne réprime pas un frisson où s’entremêlent mépris dégoûté et soulagement d’être né si tard. Il est reconnaissant au Hasard de l’avoir pondu à la « bonne » époque – pas qu’elle soit intrinsèquement bonne, le chantier est encore immense jusqu’au paradis socialiste, mais au moins l’on a pu poser les échafaudages. Tandis qu’Avant, purée ! Avant !  Pouerque ! Contraintes, arbitraire, droits bafoués voire niés, positions sexuelles obligatoires doublant l'interdiction du ramonage culier, et surtout, surtout, obscurantisme, croyances saugrenues, superstitions révoltantes d’imbécillité, outils à la disposition de tyrans cyniques ou illuminés.

 

Tout ça est heureusement derrière nous, déclame Monsieur Progrès. Des poches de gros cons refusent encore à se laisser résorber ; le monde regorge toujours de matchystes, ouacistes, ennemis de l’égalité salariale entre chiennes à moule et lopes à bite. Mais ce ne sont là que débris, résidus, scories d’un règne noir abattu par le Peuple, un peu, et l’élite de ses Représentants Démocratiques, surtout. Le malade est un peu faible, mais le traitement a amplement fait son effet. A présent, plus personne de raisonnable, ni aucune autorité respectable et légitime ne peut contester la Vérité et la Science. La Vérité et la Science nous ont rendus tous libres. Nous ne croyons plus à des conneries néfastes et abstraites qui servent des intérêts contraires à ceux de la majorité.

 

MAIS :

 

° l’Ouverture sur l’Autre a priori est une bonne chose – et quand elle ne donne pas les résultats escomptés, c’est pas grave, c’est la faute à Padchance ou au ouacisme, on ne sait pas, mais persévérons, clystère, saignée.

 

° le Métissage est à la fois inéluctable et très désirable – bon, il y a des peuples qui tiennent à leurs « coutumes ancestrales » et rechignent à ressembler à Feu le Roi de la Peaupe. S’ils habitent ailleurs qu’en Europe de l’Ouest, cette frilosité face au changement est très respectable.

 

° le réchauffement de la planète est exclusivement d’origine anthropique – et même si ce n’est pas vrai, il reste moral de passer son dimanche à la déchetterie. Les dégâts sont à la hauteur de ce que nous disent les plus alarmistes ? La planète est donc condamnée et l'humanité va crever d'ici deux siècles ? Continuez quand même à trier le verre par couleur, c'est la beauté du geste qui compte.

 

° le chauvinisme un peu niais est l’embryon des futurs génocides. Porter un t-shirt Algeri'1 jusqu'à la mort, ça ne compte pas, ça c'est se souvenir de ses racines, c'est cool. Et quand Monsieur Chavez braille Patria O Morte, il faut traduire par La République Laïque Multiculturelle Riche de ses Différences ou le stage de sensibilisation à la souffrance collective des minorités défavorisées. Oui, l’espagnol, c’est plein de faux-amis. Ca a l'air un peu embrouillé, mais ça devient cristallin quand on est un Sitoyen Cynsère : "Tous les blancs sont ouacistes, sauf moi, et je suis pas vraiment blanc parce que ça existe pas." Quelques jours de pratique, vous verrez, on prend le coup sans s'en rendre compte.

 

° l’Europe bruxelloise, malgré son impuissance crasse et sa passion insane de la paperasse, reste un projet exaltant, et une force d’opposition à l’hégémonie yankee. C’est un peu dur à croire en-dehors de Suisse, alors n’en causons pas trop, ou juste entre nous, et pour faire chier l'UDC. On voudrait pas avoir l’air aussi con que Mickael Moore vantant le système de santé d’ex-France à ses compatriotes, hein ?  

 

° l'Europe, d'ailleurs, la Turquie en fait partie, puisque 5% de son territoire a une frontière commune avec la Grèce et la Bulgarie. D’ailleurs, si on l’en exclut, ça va donner du grain à moudre aux extrémistes de ce grand pays laïc où ils n’existent pratiquement pas.

 

° les musulmans sont, dans l’écrasante majorité, des gens sympas, détendus du slip et qui n’ont besoin ni de niqab ni de mines-à-raies pour pratiquer leur foi supercool. Il faut juste éviter de les mettre en colère avec des bandes dessinées danoises, juste au cas où des extrémistes ultraminoritaires et qui ne comprennent rien à l’islam supercool seraient cachés dans une cave. N'allons pas vérifier si la cave est vide, ça pourrait braquer les modérés détendus du slips majoritaires qui ne s'énerveraient pas pour si peu.

 

° depuis qu’un mulâtre a éjecté un Texan de la Maison Blanche, l’Amérique n’est plus une nation de marchands de canons et de ouacistes qui pendent des Militants-des-droits-civiques quand ils ont trop bu de Bud Light. L’espoir, Mon Fwèwe, l’espoir ! Alors bien sûr il y a plein de grincheux rednecks qui comparent Obama à Hitler, mais c’est parce qu’ils aiment Hitler et détestent Obama.

 

Et tout ceci n’est pas une affaire de convictions, c’est la pure réalité objective.

Vous doutez ? C’est un dérapage.

Vous ricanez ? C’est nauséabond.

Vous crachez dessus ? Il vous faut un exorciste agrée par le Mrap, sinon ils vont devoir faire une nouvelle mise à jour de leur rapport avec votre page myspace dessus.

 

Il y a la manière optimiste et la manière pessimiste de voir la chose.

 

Côté J, on se dit que les gauchistes sont des humains comme les autres, et que l’humain éprouve de naissance le besoin de croire à d’insoutenables conneries. On ne sait pas exactement pourquoi, mais on le constate tous les jours : non, Untel ne me tromperait jamais. Non

 

Côté L, on se dit que les gauchistes sont des humains comme les autres, et que l’humain éprouve de naissance le besoin de faire semblant qu’il croit à d’insoutenables conneries. Tout le monde sait, sent, voit que le vivrensemble est un échec avilissant, que le parlementarisme laisse le citoyen démuni face au pouvoir du fric et de la com’, que toutes les ethnies n’ont pas le même nombre de lumières à tous les étages, que changer d’ampoules et ne pas tirer la chasse ne fera qu’enlaidir nos conditions de vie sans bénéfice pour l’environnement tant qu’il ne sera pas décidé de sortir massivement du système industriel.

 

Mais en attendant, mieux vaut faire semblant. Le voisin a l’air d’y croire. La patron préfère qu’on surjoue, parce que les soupçons d’hérésie à notre encontre pourraient bien lui retomber dessus. Les gamins, dressés par ces ennemis de l’humanité que sont les maîtresses d’école et la télévision, sont là pour harceler leurs parents en cas de légère déviance. Et Josiane aimerait assez qu’on cesse de foutre en l’air chaque soirée avec ces discours qui mettent tout le monde mal à l’aise.

08/02/2010

DU GRAND JOURNALISME

2001 - 2009 : de nombreux citoyens américains n'aiment pas le Président des Etats-Unis. Ils l'accablent d'insultes, le comparent à Hitler, s'opposent avec virulence à ses décisions politiques ou son programme économique. Des manifestations gigantesques sont organisées, menant parfois à des affrontements avec la police et des destructions de biens publics. C'est très compréhensible, le Président des Etats-Unis est vraiment un sale con. Non, ça n'est pas de la " bushophobie".

2009 - 2010 : de nombreux citoyens américains n'aiment pas le Président des Etats-Unis. Ils l'accablent d'insultes, le comparent à Hitler, s'opposent avec virulence à ses décisions politiques ou son programme économique. Des manifestations gigantesques sont organisées, rassemblant d'abominables réactionnaires, dont beaucoup doivent être de gros ouacistes. C'est très choquant et attristant, parce que le Président des Etats-Unis est vraiment un type formidable. Oui, c'est de l' "obamaphobie".

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ÊTRE UN GROS LOURDEAU EN TROIS ETAPES SIMPLES

Premier degré de la goujaterie : applaudir à ce genre de connerie érotico-militante, et se réjouir bruyamment que des vaginocrates puissent avoir ce genre d'idées.
Second degré de la goujaterie : recommander aux féministes d'Europe de l'Ouest de faire pareil.
Troisième degré de la goujaterie : bien préciser que les moches peuvent s'abstenir et déléguer les moins imbaisables de leurs camaradEs.

 

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Etre humaine en lutte (XXIè)

06/02/2010

VOUS N'EN FEREZ JAMAIS ASSEZ

Je l’ai déjà expliqué, mais comme le vin m’a rendu précocement sénile, je répète : le néo-puritain conçoit le ouacisme avant tout comme une bête tapie dans l’ombre. Elle sort parfois du bois, ce qui permet d’organiser des manifs ou des concerts de arenbi pour la tolérance, mais le reste du temps elle se planque. Il faut donc la pister, la traquer, la débusquer, et pour cela suivre les marques qu’elle laisse sur son passage.

 

Un antifa, c’est d’abord un type qui s’amuse à renifler le caniveau pour voir si ça sent la pisse nazie. S’il se plaît tant à user de l’adjectif « nauséabond », c’est parce qu’il s’y connaît particulièrement bien, il a le groin aiguisé. Ce qui le rapproche du journaliste, autre espèce nuisible, c’est son addiction incontrôlable au scoop. Tous deux se sentent investis d’une mission de Révélation aux masses, qui vivent dans l’ignorance de grandes et abjectes manœuvres antidémocrasseuses en coulisse.

 

Le besoin de reconnaissance du bouffeur de fafs est comblé lorsqu’il arrive à démontrer qu’un individu, un groupe, un parti, une entreprise, d’apparence très respectable, est en fait complètement nazebroque sous son vernis civilisé. Dénoncer les skins ou les révisos assumés, c’est du gibier trop facile, trop « grand public » ; leur panard, c’est le fauve discret, silencieux, planqué dans les hautes herbes ou dans la vase de l’Amazone, que seul un œil expert peut repérer.

 

Sauf que ça ne marche pas toujours. Nous avons ici un cas d’école, une illustration d’une rare perfection. Jojo se dit qu’il va bouffer du ouaciste et du redneck en même temps, en s’attaquant au fantôme du père Walt. Les studios Disney sortent un nouveau ratage afrolâtre, encore plus putassier que le Roi Lion, et qui va faire passer Kirikou pour un pamphlet esclavagiste de Kipling ? Chiche que je te démontre que c’est du pur jus de kukluxklan ! Ca sent le pari au bar de la presse après le cinquième pastis sans cacahuètes… Pari tenu ! Jojo se lance sur la piste ! Et ça nous fait un flop, comme le démontrent les commentaires, presque unanimes, de lecteurs qui n’y comprennent rien, et qui semblent très largement moins Féconds du Ventre Immonde que vous et moi…

 

C’est d’autant plus triste que le produit était vraiment ficelé à l’ancienne, avec tous les bons ingrédients : parallèle entre le ouacisme du fondateur et maladresses de l’entreprise moderne, décompte des personnages à la fois noirs et ridicules, caution intégrale et sans la moindre nuance des réactions épidermiques des suprémacistes Afroyanquis, un numéro de dénonciation exemplaire, avec un petit fumet de scandale inattendu pour corser le tout, Walt enseigne la haine des enfants du soleil aux enfants de l’apartheid, danger ! danger ! et gna et gna.

 

Et ça tombe à plat. Un four (pas d’allusions, s’il vous plaît, c’est pas très catholique). Le public est peut-être un peu fatigué qu’on lui vende des yorquecheures dans un pelage d’amstaff ? Frustré comme un gamin qui pense que RTL9 va passer un VRAI film de boules à 22h30 sans cryptage, et qui s’emmerde devant trois pauvres paires de loches ?

 

Avec la progression de l’abâtardissement et la glorification du suicide culturel collectif, tous les Jojos d’Occident se disent peut-être, pour digérer ce genre de flops, que le ouacisme sera enterré dans le même caveau que l’homogénéité ethnique. Que ce n’est qu’une question de patience avant que la disparition de l’homme blanc lave l’honneur bafoué de l’homme brun. Et qu’en attendant, on peut se racheter une conscience cosmopolite avec ce genre de prose, histoire d’être à l’avant-garde, de devancer l’Histoire, et de pouvoir un jour se payer une auréole de Pionnier.

 

Mais à quoi se raccrochent ceux qui, parmi les traîtres et les tarés utiles de l’ethnocide, sentent confusément qu’ils n’en feront JAMAIS ASSEZ ? Que l’homme brun ne se remettra jamais d’avoir été envahi et soumis ? Que son retard affectif et sa détestable image de soi le rendent insensible à de telles déclarations d’amour multiculti ? Le jour où l’Etat organisera lui-même la livraison d’un quota mensuel de blanches pour chaque ghetto, les chefs de gang et leurs adorateurs gauchistes hurleront que c’est un scandale colonialiste, exigeront qu’elles soient en libre service dans la rue, réclameront les applaudissements de leur famille pendant qu’elles se feront passer dessus à même le trottoir…

 

Même quand il tente de relever la tête et de retrouver un peu d’orgueil, les bravades du Divers sonnent faux, elles puent le ressentiment, la honte soigneusement entretenue comme fondation de son identité. Le vieux Black is beautiful ? Un attentat délibéré et très conscient contre le bon goût, une manière poétique de gueuler « Même pas moche ! »  – si ça allait de soi aux yeux des premiers concernés, si l’échelle retenue était autre qu’occidentale, nul n’aurait ressenti l’urgence de le souligner avec tant de rage désespérée. Les Etoiles Noires de Thuram rejoignent  les bouquins désuets de Cheikh Anta Diop, dans un même mouvement de ravalement d’une façade en ruine. « On est quand même pas complètement cons ! On a des pharaons ! On a Lucy ! On a Aimé Césaire ! On a Obama ! On mérite quand même un tout petit chouïa de respect, merde ! » Senghor et son « l’émotion est nègre », comme une pitoyable excuse de ne pas pouvoir suivre le rythme effrayant de la raison hellène…

 

Et dire qu’on trouve des blanchouilles qui se laissent aussi aller à comptabiliser les cathédrales et les voyages sur la Lune pour démontrer que White is pas total pourrave ! Et d’autres qui se lancent dans des version toubab de ticheurte hip-hop glorifiant la Fwance sur le modèle de « Algerie trop d’la balle kouzin ». Un de ces jours, je vais découvrir, des mois après tout le monde, qu’il existe même des enracinés qui chantent la patrie charnelle en slam, avec du binou pour remplacer l'oud sur fond de bite-boxe…

05/02/2010

RIEN A BATTRE ET RIEN A SECOUER SONT DANS UN BATEAU

Yann Mouaxe se soulage sur mon drapeau et les donneuses du Mrap copicollent mon URL dans leur rapport. Deux raisons légitimes d'être en rogne, théoriquement. Sauf que je m'en fous. Mais d'une force ! Ca doit être la déprime hivernale, l'instinct hibernatoire contrarié, le contre-coup des récents excès oenologiques, mais y réfléchir m'épuise et en parler me gave. Deux observations à la truelle :

° Les motivations du Mouaxe ne peuvent intéresser personne. Des gros malins se piquent de prendre du recul en y voyant une pauvre pêche au buzz. Comme si quoique ce soit en art, en politique, en littérature échappait à l'ebrouffe. Comme s'il y avait encore quelque chose en Occident qui ne soit pas faux à la base ou falsifié pour devenir présentable. Je devine sous cette critique un refus de prendre l'indélicat au sérieux, parce qu'alors il faudrait admettre qu'on est face à un monstre, selon les critères d'évaluation Citoyens. Haïr comme ça une Nation en bloc, même constituée à 99% de banquiers blancs zénofobes qui causent la France avec un accent ridicule ? Pas possible ! Ca DOIT être un canular. En vérité je vous le crache : j'espère que monsieur Mouaxe nous a fait du premier degré basique. Son texte n'a aucun rythme, aucune élégance, il est mièvre dans sa volonté de choquer, mais c'est le choc qui est visé, et ça fait bien plaisir. On commençait à craindre qu'il faille se contenter de dérapages, toujours suivis d'excuses et de protestations de moralité. De la haine bien franche, bien cracra, avec du poil aux pattes, qui s'invite dans la rutilance javelisée des Médiasounours, ça réveille.

Monsieur Mouaxe, bien entendu je vous dis merde en tant que patriote, mais en tant que nazipunk, je vous dis merci et encore.

° La collection de post-it mrapesque n'a aucune importance. Il faut s'attendre, de toute manière, à ce qu'internet soit pacifié, soc-demisé, épilé, désinfecté à la chinoise. Nous vivons sans doute les dernières années de semi-liberté de parole, et la Liste À Mouloud n'est qu'un symptôme, pas une cause. J'ai lu le truc en Z, et c'est bien parce que en SS je ne sais pas comment faire ! J'y suis répertorié, la belle affaire ! Ni gloriole, ni inquiétude, juste rien à battre. Il va sans dire que l'étiquetage "Extrême Droite" me vexe un peu, mais quoi ? Ils n'allaient pas me tricoter un label sur mesure, non plus. Pourtant, il leur suffisait de trois clicks de plus pour tomber chez Consanguin, qui lui est un orfèvre. Lumpen-nationaliste, bordel ! Il fallait la trouver ! Je m'en régale encore.

Dispensables vermines et flics dilettantes, je ne vous dis pas merde et je ne peux même pas m'engager à penser à vous lorsque j'irai libérer Mandela   régulariser Tata Obama  donner un carton rouge à Thuram   faire la première chose importante de la journée demain matin. Mais pensez à cette AOC consanquinesque pour votre prochain pensum : ça vous défoulera plus, ça sera plus juste et je ferai un effort pour avoir l'air outré.

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02/02/2010

" SI VOUS N'AVEZ RIEN A VOUS REPROCHER "

Serait-il donc possible d’être popiste et pas trop con malgré tout ? Moins con qu’un radical vaudois du moins, ce qui est certes moins méritoire ?  Julien Sansonnens pourrait servir d’illustration, avec sa tribune dans le 24h d’aujourd’hui (edit : enfin, d'il y a quelques jours, je sais plus quand, faisez pas chier) portant sur la vidéosurveillance. Il y répond à Gilles Meystre, secrétaire politique du parti le plus terne du pays. Pas de tags ni de tox dans la nouvelle rame de métro lausannois, qu’il nous chante ! Preuve que les plus graves menaces pesant sur la légendaire hygiène helvète s’évaporent quand on appuie sur le bouton « rec ». Et que je t’explique au passage que la loi est claire, que même les chochialichtes sont emballés par l’idée, baste avec ça.

 

Le bolchevik a beau jeu de démolir ce pitoyable argumentaire. Gourmandise néopuritaine oblige, il ne nous épargne pas un bref accès de verbiage socio-mescouilles (« (…) l’injustice et la misère, matrice de toutes les insécurités ») Il s’offre même le plaisir coupable d’un Godwin bien gras, avec une mention de Pétain qui débarque comme un pet foireux dans un solo de flûte à bec – figure imposée gauchiste qu’on est presque gêné de souligner tant elle est convenue. Pour le reste, si l’on zappe les chatouilles lassantes adressées à la droite bourgeoise, le papelard n’est pas idiot. On y trouve même une référence aux Pères Fondateurs, dont je n’ai pas souvenance qu’ils fassent partie du bréviaire coco.

 

« (…) les caméras de surveillance ne sont pas un dispositif technique, mais un projet de société. Elles portent en elles une idéologie. Loin d’être d’anodines boîtes, elles proposent un futur sécuritaire, une société de la surveillance, où chaque citoyen est un suspect potentiel, le tout sous l’œil omniscient de l’Etat protecteur. (…) Accepter leur installation, c’est accepter leur banalisation, par exemple sur les lieux de travail ; c’est cautionner la déshumanisation de la ville, le quadrillage de l’espace public, le repli vers la sphère privée (…) et le développement de nouvelles technologies plus intrusives (…) »

 

Son raisonnement prête le flanc au canif droitard quand il embraye sur ce thème : « Le pouvoir doit-il savoir d’où je viens, où je vais et avec qui ? »

 

Il y a évidemment l’argument pragmatique, plein de bon sens, qui s’articule comme suit : Si vous n’avez rien à vous reprocher, être surveillé ne devrait pas vous poser de problèmes. De fait, beaucoup de groupes et d’individus sont hostiles à la vidéosurveillance parce qu’hostiles au gouvernement, parfois déterminés à lui nuire directement. Ils braillent donc contre le pouvoir qui prend les devants face à ses ennemis déclarés, et en ce sens, leur critique est relativement malhonnête : il est naturel que le pouvoir cherche avant tout à se maintenir, et donc à circonscrire les dissidents. C’est de bonne guerre, littéralement.

 

Sauf que c’est admettre le monopole étatique, non seulement de la violence, mais aussi du contrôle. Si je dis : « Je n’ai rien à me reprocher, vous pouvez vérifier », je reconnais explicitement le droit du gouvernement à me suspecter a priori. Bien plus : je reconnais sa légitimité à limiter ma liberté au nom de sa propre sécurité. Par conséquent, j’admets l’idée que les citoyens doivent craindre leurs élites. Mais ce sont, tout au contraire, les élites qui devraient craindre leurs citoyens, ou plutôt leurs sujets. C’est cette conviction profonde que tout gouvernement est par nature hostile à la liberté individuelle qui fonde le fabuleux Premier Amendement amerloque. C’est elle aussi que l’on retrouve, dans sa glorieuse brutalité, dans le préambule « moral » de Seul contre tous : quand on a un flingue en main, les flics, les fonctionnaires, les banquiers, les assureurs, les députés, les ministres et les présidents ont tendance à vous parler avec beaucoup de respect et des manières délicates.

 

Je caricature ? Je paluche mon égo diminué de semi-beauf castré d’extrême-drouate ? Voyez les Territoires Occupés par les Divers : il leur suffit de bouteilles vides, d’essence et de cailloux pour que la flicaille, les pompiers ou toute autorité officielle ne puisse s’y aventurer sans crainte d’y laisser des plumes. Les Etats européens sont les premiers de l’histoire humaine à trembler plus fort devant la colère des métèques minoritaires que face à l’exaspération des autochtones. Il ne faut pas y voir un effet de l’ethno-masochisme et du Culte de l’Autre, qui ne frappe que les mouches du coche médiatiques. Dans les parlements, les gendarmeries et même les conseils d’administration lucides, on sait que Monsieur Divers a la colère bien plus agitée que Monsieur Béké. Monsieur Divers veut sa revanche sur les fromages esclavagistes et il n’a pas peur de recourir à la violence pour l’obtenir. Monsieur Béké, lui, ne veut que plus de sous pour rembourser ses dettes ; pour attendrir son employeur ou ses représentants, il se déguisera en clown funèbre et il descendra dans la rue pour y sautiller mollement pendant deux heures en couinant Toussamssambleu ouais !  C’est sûr que, dans un cas ou dans l’autre, ça ne mobilise pas exactement les mêmes troupes armées pour ramener le calme.

 

Monsieur Béké, très simplement, accepte de n’être pas dangereux pour les gens qui le rackettent, le font revoter jusqu’à ce qu’il réponde juste et le poussent à livrer ses filles aux métèques dans l’espoir de pouvoir faire son shopping en paix. Monsieur Béké a l’habitude d’avoir la trouille, c’est la base même de ce qu’il lui reste d’identité, lui qui n’est plus qu’un bolo aux yeux des hyènes « défavorisées ». La perspective de devenir une minorité sur la terre qu’il occupe depuis des millénaires l’angoisse peut-être un peu, mais moins que de passer pour le gros faf du quartier. Sa réputation lui est infiniment plus chère que la simple survie de sa lignée.

 

Et encore ! Qu'on pense au foin qu'avait fait, il y a quelques lustres, l'affaire des fiches en Suisse. Des agents camouflés qui viennent vérifier si vos potes tchèques de passage ne sont pas des poseurs de micros à la solde de Moscou ? 100'000 personnes suivies par les autorités pour délit de sales fréquentations ou vilaines lectures ? Intolérable ! Vingt ans plus tard, les enfants des indignés d'alors collaborent délibérément à leur "traçabilité" par tout ce qui porte un uniforme ou une valise d'échantillons gratuits, en alimentant leur compte fessebouc. Rien à se reprocher, rien à cacher, ma vie privée regarde tout le monde, la transparence pour tous au nom de la Sécurité et de la décomplexion porno.

" UNE ORGIE FINALE ET TERRIBLE DE VENGEANCE "

 

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Pour apprécier à sa juste valeur la part du gauchisme dans la création du novhomme et dans la réquisition de la vie intérieure, il suffit de se souvenir qu'il s'est caractérisé par le dénigrement des qualités humaines et des formes de conscience liées au sentiment d'une continuité cumulative dans le temps (mémoire, opiniâtreté, fidélité, responsabilité, etc.) ; par l'éloge, dans son jargon publicitaire de "passions" et de "dépassements", des nouvelles aptitudes permises et exigées par une existence vouée à l'immédiat (individualisme, hédonisme, vitalité, opportunisme); et enfin par l'élaboration de représentations compensatrices dont ce temps invertébré créait un besoin accru (du narcissisme de la "subjectivité" à l'intensité vide du "jeu" et de la "fête").

Puisque le temps social, historique, a été confisqué par les machines, qui stockent passé et avenir dans leurs mémoires et scénarios prospectifs, il reste aux hommes à jouir dans l'instant de leur irresponsabilité, de leur superfluité, à la façon de ce qu'on peut éprouver, en se détruisant plus expéditivement, sous l'emprise de ces drogues que le gauchisme ne s'est pas fait faute de louer. La liberté vide revendiquée à grand renfort de slogans enthousiastes était bien ce qui reste aux individus quand la production de leurs conditions d'existence leur a définitivement échappé : ramasser les rognures de temps tombées de la mégamachine. Elle est réalisée dans l'anomie et la vacuité électrisée des foules de l'abîme, pour lesquelles la mort ne signifie rien, et la vie pas davantage, qui n'ont rien à perdre mais non plus rien à gagner, "qu'une orgie finale et terrible de vengeance" (London).

(...)

Attendre un seuil franchi dans la dégradation de la vie quil brise l'adhésion collective et la dépendance vis-à-vis de la domination en obligeant les hommes à l'autonomie, c'est méconnaître que pour simplement percevoir qu'un seuil a été franchi, sans même parler d'y voir une obligation de se libérer, il faudrait ne pas avoir été corrompu par tout ce qui a mené là ; c'est ne pas vouloir admettre que l'accoutumance aux conditions catastrophiques est un processus, commencé de longtemps, qui permet en quelque sorte sur sa lancée, quand un seuil est un peu brutalement franchi dans le délabrement, de s'en accommoder vaille que vaille (on l'a bien vu après Tchernobyl, c'est-à-dire qu'on n'a rien vu).

Et même un effondrement soudain et complet des conditions de survie, quel effet émancipateur pourrait-il avoir ? Les ruptures violentes de la routine qui se produiront sans doute dans les années à venir pousseront plutôt l'inconscience vers les protections disponibles, étatiques ou autres. Non seulement on ne saurait espérer d'une bonne catastrophe qu'elle éclaire enfin les gens sur la réalité du monde dans lequel ils vivent (ce sont à peu près les termes même d'Orwell), mais on a toutes les raisons de redouter que, face aux calamités inouïes qui vont déferler, la panique ne renforce les identifications et les liens collectifs fondés sur la fausse conscience. (...) L'attente d'une catastrophe, d'un auto-effondrement libérateur du système technique, n'est que le reflet inversé de celle qui compte sur ce même système technique pour faire venir positivement la possibilité d'une émancipation : dans l'un et l'autre cas, on se dissimule le fait qu'ont justement disparu sous l'action du conditionnement technique les individus qui auraient l'usage de cette possibilité, ou de cette occasion ; on s'épargne donc à soi-même l'effort d'en être un. Ceux qui veulent la liberté pour rien manifestent qu'ils ne la méritent pas.

Jaime Semprun, L'Abîme se repeuple

28/01/2010

L'ENFER, C'EST LA MODERATION

Quand on vous dit que la castration du langage vise avant tout les modérés ou les personnalités bien placées dans l’appareil, pas les tarés franchement ouacistes comme nous autres…

 

Baste sur le philosémitisme souvent affiché du bonhomme ; il n’inspire aucune envie de prendre sa défense. Et puis la malhonnêteté foudroyante de ses accusateurs est très divertissante : des vautours qui s’arrachent les plumes pour une tranche de charogne électorale, c’est à la fois délassant et riche d’enseignement sur les mœurs démocrates.

 

D’ailleurs il n’a besoin d’aucune sympathie, Jabba-the-Hut. Ces attaques drolatiques ne lui feront pas de mal à et elles renforceront l’image de clowns déprimants de ses dégobilleurs. Et que j’en rajoute une couche d’ « inadmissible », de « relents nauséabonds », de « Le Pen » ! Tant de clichés, tellement usés qu’en comparaison Jeanne Moreau a l’air baisable, ça ne peut pas être sérieux, ils font exprès ! A croire que ce sont des figures imposées, comme au patinage artistique.. C’était ridicule hier, c’est pathétique aujourd’hui, demain ce sera un « classique » de l’humour, l’équivalent moderne du spectacle de pétomane…  Le code moral du néopuritain fonctionne ainsi, par automatismes, s’agit de produire certains sons dans certaines circonstances, sans y réfléchir, comme on dit bonjour quand on entre chez quelqu’un.

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Engagement Citoyen (Europe de l'Ouest, 21è siècle)

 

A la réflexion, on est plus dans la superstition que dans la politesse : l’Intolérance est au moderne ce que l’hérésie était aux bondieusards antiques. Les bruits de bouche qu’ils produisent sont leurs signes de croix quand ils croisent le Mal.

 

« Il faut faire bien attention et adopter une conduite qui correspond au message porté par Martine Aubry qui est que le PS a changé », dixit un député. Tout est là : il faut faire bien attention, c’est clair. Consacrer son existence à faire bien attention. Bien serrer son corset avant de sortir dans le grand monde. Mesurer chaque syllabe, souffler chaque jour dans le ballon du fachotest pour voir si on est à moins de 0,5 ‰, le zéro absolu étant bien sûr préférable… Quelle vie de merde !

 

C’est pas qu’être un gros faf soit plus agréable, notez. Pouvoir dire des énormités, en échange du renoncement à toute ambition professionnelle et à une bonne partie d’intégration sociale, ça se défend, niveau inconfort. Mais comment dire ? Une fois le bannissement moral prononcé, une fois le certificat d’Infréquentable en poche, on est quand même plus détendu. On n’a qu’à s’abstenir de blesser délibérément certaines âmes sensibles, ce qui n’est pas très difficile, puisque leurs crispations ne restent pas amusantes très longtemps. Et puis les gens en viennent à vous considérer comme un type qui a chopé volontairement le syndrome de Tourette, ils savent que vous avez votre rôle de dégueulasse ordurier à tenir, ça les fait presque sourire et si vous ne leur donnez pas de raison très concrète de vous haïr, ils vous charrient même volontiers sur les sujets scabreux, entre deux coups de blanc.

 

Dissonance cognitive oblige, faut croire. Comment un type presque normal, pas trop con ni trop désagréable, avec qui on peut vider des bouteilles et improviser des ripailles jusqu’à point d’heures, comment un type pareil pourrait-il être en même temps un nazimmondice ? Les nazis n’aiment pas la vie, ne savent pas recevoir, n’ont ni goût ni distinction ni empathie, ne rient qu’aux blagues sur Birkenau (ou Port-au-Prince, depuis début janvier), et ne sont bons que morts. Y a donc confusion, maldonne, provocation.

 

Le puritain retombe sur ses pattes, naturellement doué pour occulter la réalité. L’apéro peut continuer dans une étrange ambiance de fraternité avinée, avec, tout au fond de la conscience, un petit picotement, qui te susurre qu’en temps de crise, celui avec qui tu trinques viendra brûler ta maison au nom de l’Ouverture sur l’Autre.

23/01/2010

DEMOCRATIQUEMENT, VOUS ÊTES QUOI, AU JUSTE ?

Je m'apprêtais à ouvrir la fenêtre pour pousser un vibrant << Ah putain ! pour une fois qu'ils pratiquent les abominations qu'ils prêchent, ces emmanchés à tablier ! >>

(signalé il y a peu par Baudricourt)

Et puis je me suis ravisé en lisant la citation :

Pour nous, même si elle est juridiquement devenue femme, il a été initié comme frère et reste génétiquement un homme", répond Pierre Lambicchi, grand maître du GO.

Et je me demande ce qu'un démocrate devrait en penser.

Il me semblait que, quand Mouloud devient Lolita, il est homophobe de le considérer encore comme ce qu'il était avant la séance de charcuterie ludique.

Or, en acceptant stoïquement leur, disons, Frère, les francs-maquereaux ont fait la preuve de toute la conséquence de leur féminisme, stigmatisant ainsi les tarlouzes au nom de l'émancipation des pouffiasses. Reste à savoir si l'on est vraiment un militant de l'égalité des sexes quand on légitime la triche chirurgicale pour passer de l'un à l'autre.

Est-ce à dire dire que si je me tartine la peau au feutre indélébile et que je fous mon immeuble en l'air, j'ai mes chances d'être soutenu par le Grand Orient pour me faire adopter en France ?

Bon. Quand je dis que je me pose la question sous l'angle démocrate, je taquine. Un vrai démocrate ne s'inflige pas ce genre de colles. Il est inaccessible au doute qui provient de contradictions morales. Le vrai démocrate, quand il est confronté à ce genre d'anecdotes, sait que tout ce qui compte, c'est de surveiller l'estremdrouate des fois qu'elle se gausse du courage qu'il faut pour se couper la bite et s'en retourner la peau comme une chaussette à l'intérieur du ventre. Mieux encore : le vrai démocrate se flagellerait plutôt que d'émettre un quelconque jugement sur l'affaire, et retrouve la paix de l'âme en se disant qu'elle va bien faire chier les réacs et les facheaux. Le jour où Freysinger critiquera la coprophagie, on verra des pouilleux à badges et tambours se rassembler dans la rue pour chier dans des assiettes compostables.

On croit trop volontiers qu'avec toutes les souillures à prôner et tous les désaxés antiblancs à soutenir, la vie d'un Citoyen-citoyen est sacrément compliquée. En fait, elle est dirigée par un principe élémentaire, valable toujours et partout : si tu penses que ça peut faire chier un faf, même si c'est con ou laid à tuer, fais-le.

La belle vie, quoi.

MONSIEUR BACCHUS EST DEMANDE A L'ACCUEIL

Il est rarement question ici des choses qui me tiennent à cœur. En bientôt trois ans d’exécration publique, j’ai plus causé de nausée que de bonne digestion. Or avoir la gerbe le ventre creux est particulièrement pénible, un cancéreux vous le confirmera volontiers. J’étalerai donc aujourd’hui, avec la même indécence égocentrique que d’habitude, quelques choses qui rendent mon existence moins absurde et plus soutenable. Si vous zonez en ces lieux pour un fix de négativité ou de potacherie nazipunk, revenez plus tard, je suis pas d’humeur. 

 

* * *

 

Notre vie évoque une demeure dont il faudrait des lustres pour explorer chaque pièce. J’ignore à qui je fauche cette image mais elle devient lumineuse aux époques de grande lucidité sur nous-même, et plus encore lorsqu’on se découvre un penchant qui n’est pas qu’une toquade. C’est s’hasarder dans une pièce où tout, odeur, couleurs, agencement, est nouveau, surprenant, séduisant, chaque détail se détachant avec une netteté surréelle.

 

Mon premier sanctuaire clandestin aura été la musique, en un mélange bâtard de classicisme austère et de blues-rock, mes deux parents se partageant l’apport de cet étrange double héritage. La découverte de Wagner, Mozart ou Tchaïkovski a eu un impact sur mon quotidien aussi considérable que celle d’Alvin Lee, Hendrix ou Brian May. J’aurai passé les trois quarts de ma courte vie avec un instrument dans les pattes, contraint et ennuyé avec le piano, survolté jusqu’à l’autisme avec la guitare, l’un préparant l’oreille et les doigts à l’autre. Il est des disques que j’ai écoutés avec une ferveur mystique qui interdisait toute autre activité, et faisait un violeur de tout intrus dans cet univers éphémère. Maintenant encore, j’éprouve une reconnaissance émue pour ma blondinette, lorsqu’elle sent qu’il faut absolument fermer sa gueule pendant un Requiem, et je ne suis là pour personne quand j’empoigne ma vieille gratte.

 

Les bouquins d’histoire sont une autre pièce de ma baraque intérieure, où je m’enferme à chaque fois que fréquenter de l’humain est dispensable. Je dois avoir lu les neuf dixième de l’œuvre de Benoist-Méchin, et la musicalité de ses pavés, la clarté perçante de ses analyses, la précision maniaque de sa documentation, m’ont à chaque fois arraché la tête du corps ; je ne sais comment décrire autrement cette sensation de détachement physique à la lecture de cette réincarnation d’Homère. Voilà un homme qui vous impose une attention hypnotique quel que soit le sujet qu’il traite, de l’Antiquité au monde arabe en passant par la Guerre Civile Européenne, dont il aura côtoyé ses plus importants protagonistes – du côté des vaincus, s’entend… Ces temps-ci, je relis A destins rompus, en gardant le chapitre sur Tamerlan pour le dessert. J’en publierai des extraits pour les navrants ploucs qui seraient passés à côté.

 

Quand je sors de cette bibliothèque, désormais, c’est pour aller me planquer des heures durant dans le caveau.

 

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Peu avant Noël passé, j’ai pris conscience d’une nouvelle pièce dans l’appart’ bordélique et mal éclairé de ma minuscule existence. De même que la musique, c’est un environnement où j’ai toujours vécu sans en prendre pleinement conscience. Cette nouvelle épiphanie a eu lieu dans une librairie, où je traquais une poignée de cadeaux (je n’offre que de la lecture ou, en l’occurrence des choses qui se mangent ou boivent). J’avise un gros bouquin parlant d’oenologie et l’embarque pour mon père ; c’est en le payant que je réalise que c’est à moi-même que j’aurais dû l’offrir.  

 

Dans ma famille, d’un côté comme de l’autre, le vin a joué un rôle capital. Pas mal d’ancêtres en ont vécu, comme artisans ou intermédiaires – j’ignore combien en sont morts. En bon bourrin, je lui ai longtemps préféré la bière, avec une préférence immodérée des trappistes belges et des spécialités allemandes. C’est aux anniversaires que je me laissais tenter par un grand rouge, croyant tout d’abord préférer les vins fruités, légers et peu tanniques. C’est un muscle, le palais, qui exige du travail pour se développer. C’est à mon père, sans conteste, que je dois mes premiers entraînements.

 

Pas de pudeur affectée : la suite de ce papilles-building a été une histoire d’ivrognerie avant tout. Nous étions une bande de désaxés dilettantes, qui cherchions avant tout l’ivresse poétique, en prétendant ne pas se farcir n’importe quelle merde. Nous débarquions dans une vingtaine électrique et grave au moment où les sucreries du Nouveau Monde investissaient le marché. Nous raffolions de ces topettes clinquantes et pas chères, qui accompagnaient n’importe quel casse-dalle sans nous arracher la gueule ni nous chahuter l’entendement ; c’était simple, rond, facile à boire presqu’autant qu’à dégueuler, nous n’en demandions pas plus. Parfois, pour une mangeaille à deux, l’on se faisait buveurs d’étiquette, se fiant aveuglément au prestige usurpé de grandes AOC de supermarché.

 

Les trouvailles remarquables et les déceptions amères finissaient dans le même tiroir de nos mémoires, celui où se rangent les échos des cuites héroïques et des mondes refaits cent fois avant l’aube et ses effondrements. Visiter une cave ? Conserver une étiquette ? Savoir de quoi était fait ce dont nous nous cassions le crâne ? Rien à battre. Nous nous voulions raffinés, nous étions surtout décadents.

 

De ces temps loufoques, outre un amour réel de l’ivresse qui finira par me tuer ou me transformer en loque, je conserve une nostalgie certaine, sans me pardonner vraiment d’avoir été si con, si peu curieux et méthodique. Il m’arrive de charogner contre ma sociopathie originelle, qui m’a prévenu d’en faire mon boulot ; pas que j’eusse été plus doué qu’un autre, mais putain ! gagner sa croûte en débouchant des bouteilles, étourdissante perspective… Presque quinze ans plus tard, je note tout, tout le temps, aiguillonné par une rage boulimique de comprendre, de retenir et de retrouver. Aucun détail, pas la moindre précision aride qui puisse m’emmerder, alors que je n’ai rien d’un scientifique.

 

Ajoutez à cela, ce qui ne gâte rien, le caractère si profondément identitaire du produit, pour qui le terroir est si capital. Un même petit domaine peut héberger des sols disparates, voire des microclimats qui feront l’unicité absolue de ses vins. Partout où l’homme a planté de la vigne, il l’a fait pour signifier sa volonté de s’établir pour de bon sur un territoire. Dans une bouteille, on trouve le résumé gustatif du temps qu’il a fait pendant un an sur un microscopique coin du globe. On boit son ensoleillement, sa terre, sa pluie, ses variations de températures, l’endurance et le savoir de ses autochtones. Le pinard est à une région ce que son foutre est à l’homme.

 

Le passionné de picrate et le motard toute-saison éprouvent le même vertige avide quand ils pensent aux routes ou aux vignobles de la planète. Ils savent qu’ils n’auront pas assez d’une vie pour tout parcourir. Mais ils trouvent du réconfort dans la certitude que, dans un univers dont ils n’atteindront pas les limites, il ne tiendra qu’à eux d’être éternellement à l’abri de la routine et de l’ennui.

17/01/2010

LE PROVERBE HAÏTIEN DU JOUR

<< Ambiance de la brousse ? Attention les secousses.>>

(Attribué à Léopold Sédar Senghor, ou Franz Fanon, je ne sais plus.)

14/01/2010

LA DEMISSION, C'EST LA LIBERTE

Dans le régime parlementaire le peuple n'exerce pas le pouvoir. Il ne fait plus de lois, il ne gouverne plus, il ne juge plus. Mais il dépose un bulletin dans l'urne, sorte d'opération magique par laquelle il s'assure d'une liberté qui n'est plus dans ses actes quotidiens. C'est sous la forme de la démission que se manifeste la vie politique : démission du peuple entre les mains de ses représentants, démission de la majorité parlementaire entre les mains de son gouvernement, démission du gouvernement devant la nécessité politique incarnée par les grands commis de l'administration. En régime parlementaire, l'abdication de la volonté populaire se fait en détail et pour un temps limité entre les mains de quelques-unes. Dans le régime totalitaire, elle se fait d'un seul coup entre les mains d'un seul. [...] Ce qu'il y a de grave ce n'est pas l'acte de céder à l'État qui est inévitable, mais de tout lui abandonner en appelant cette aliénation Liberté. [...]

 

Le progrès le plus important accompli par l'État au XIXe siècle, le plus lourd de conséquences pour l'avenir, c'est sa main mise sur l'enseignement. Jusque-là, dans la société occidentale l'enseignement était laissé à l'initiative des individus ou des groupes. Le roi protégeait ou surveillait, mais même quand il fondait le collège de France, il ne lui venait pas à l'idée d'instruire. Aujourd'hui, de cette indépendance de la fonction enseignante, à peu près rien ne reste en France, sauf quelques privilèges désuets dans la discipline intérieure des facultés, par exemple le droit pour les doyens de refuser l'entrée des bâtiments universitaires à la police. [...]

 

Peut-on dire, au vu de ses résultats, que l'extension de l'instruction publique ait réellement aidé l'homme à devenir meilleur ? S'est-elle préoccupée de forger son caractère et sa volonté ? A-t-elle éveillé en lui un sens plus vif des fondements de son existence ? En lui apprenant à lire et à écrire, lui a-t-elle appris à penser par lui-même ? Ces questions sont stupides et ne comportent pas de réponse, car elles n'ont même pas été posées. Pour le XIXe siècle, il était bien évident que le progrès humain devait nécessairement aller de pair avec celui de l'instruction et des connaissances. Et il a ainsi préparé un nouveau type d'analphabète, la brute au cerveau bourré de mots, bloqué par l'imprimé. Le lecteur du journal, l'intoxiqué de la propagande.

 

Oubliez qu'il y a Delacroix en couverture et lisez le reste des extraits ici.

08/01/2010

CHAUD-FROID DE BANALITES SUR SON LIT DE BILE

° Le monde de Festivus est une garderie à ciel ouvert. Tout y est conçu pour infantiliser. Médias, penseurs et décideurs nous bombardent de messages sirupeux sur notre santé, parce qu'ils ne nous pensent pas capable d'en prendre soin nous-mêmes. La nourriture industrielle pour adultes se calque sur les penchants instinctifs des moutards pour les aliments mous, sucrés et gras nécessaires à leur développement. La bouffe autoproclamée haut-de-gamme n'est plus qu'une branlette pour les yeux et les papilles, où l'on bouffe de l'azote, de la crème de rien parfumé à l'eau plate, présentée sur des assiettes vides où serpentent de ridicules arabesques de sauce décorative. Les formes des bagnoles s'arrondissent, se transforment en gigantesques jouets. Le langage est méthodiquement simplifié, bêtifié, expurgé de ses complexités, afin que les déficients comprennent la même chose que les plus avancés. L'individu est déresponsabilisé, encadré, coaché, surveillé, corrigé, rééduqué, on va même jusqu'à lui expliquer qu'il ne pense pas vraiment ce qu'il pense si ça n'est pas présentable en public. Comme la totoche fait taire le gosse qui hurle, le tsunami de marchandise à crédit est utilisé pour réduire au silence les masses vagissantes, dont les catégories les plus agitées ne savent d'ailleurs pas s'exprimer avec plus de cinquante clichés et une poignée de formules creuses. Comme dans un jardin d'enfants, toute autorité emballe des ordres non-négociables dans un langage sirupeux, des sourires à l'emporte-pièce, le ton condescendant qu'on emploie avec un mouflet récalcitrant et un peu con. Et malgré ce tir de barrage quotidien contre ce qui nous reste de droiture, nous parvenons encore à ressentir, ça et là, cet étrange sentiment d'inachevé, cette honte sourde d'échouer à nous rapprocher d'un idéal grotesque d'âge adulte et de pleine réalisation de notre potentiel.

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° La plupart des avancées technologiques censées nous faciliter la vie en accélérant le temps perdu à des tâches secondaires, n'a fait qu'accélérer le rythme d'une vie toujours plus absurde, sans que l'on y gagne la moindre compensation. Les machines supposées abattre du boulot pour l'homme et lui permettre de jouir de  plus de temps libre, lui ont imposé leur propre logique et leur propre rythme. Nous pourrions passer deux jours sur trois à ne rien foutre pendant que des automates se chargent des tâches abrutissantes ; mais l'espèce humaine a trop la trouille du temps libre, tout particulièrement le toubab. Il a encore et toujours le culte du Bosseur, il croit toujours que tout fonctionne au mérite, il estime que se flinguer la santé physique et mentale pour un DRH est pleinement justifié, et que le véritable réconfort pour tant d'efforts consiste à se goinfrer de gadgets, à se carboniser le cuir près d'un palmier et à masturber le chrome de voitures de courses qui ne verront jamais le goudron d'une piste. Et il faudrait considérer ça normal. Il faudrait ne pas devenir résolument marteau en pensant qu'il n'y a pas de moyens d'échapper seul à ce fast forward collectif parce qu'on ne peut compter sur personne. Il faudrait s'y faire parce que ceux qui le refusent sont des parasites sociaux, des glandouilleurs, des immatures et des idéologues de souk. Il faudrait renoncer à gueuler que nous crevons tous dans une bétaillère, parce qu'à chaque fois, il se trouve dix connards satisfaits et cyniques pour vous défier de survivre dehors. Et il n'y a rien à leur répondre parce que l'on sait parfaitement le nombre de jours que l'on pourrait tenir loin du Grand Hospice Occidental. Au dégoût de  l'impuissance à l'intérieur s'ajoute la certitude mortifiante de n'avoir pas d'autre avenir que celui d'une ouvrière dispensable au sein de la ruche. Alors, pendant quelques secondes, on se relâche et on écoute un instantla mélopée des sirènes soraliennes, en se disant que les crouilles, aux moins, ont al-qaeda pour les seconder dans une ultime oeuvre d'autodestruction inutile mais flamboyante. 

04/01/2010

TOUT LE MONDE IL EST OCCIDENTAL et autres belles histoires du téléjournal

Par moments, souvent sur le coup de 4h du mat, je me dis qu'on ne peut pas rester éternellement furax. La colère doit fonctionner comme un muscle et à force de trop tirer dessus, ça finira par claquer. C'est assez angoissant, cette perspective de se ramollir émotionnellement, surtout quand on se doute que c'est tout ce qu'il nous restera, avec le temps qui passe, la viance qui s'avachit, les habitudes qui corrompent, les addictions qui forcent à relativiser pour ne pas être trop ridicule... Heureusement, les égoûts de la modernité s'ingénient à vomir des monstres toujours plus révoltants, ce qui fait qu'on est toujours surpris. Tant qu'on trouvera pire que la veille, la haine du lendemain a toutes ses chances de se réveiller intacte, prête à la moindre opportunité.

Il y a le "globalement positif" "relativement calme" de Libération pour qualifier les dix bagnoles crâmées en moins par rapport à 2009...

Il y a évidemment cette belle histoire de vieux papillon qui redevient une aberrante chrysalide, sous les hourras de la presse et la claque timide de la famille...

Il y a ce phallus géométrique, cet immondice rutilant inauguré chez les pétrocrouilles du Golf, bouclé grâce à un crédit de 10 milliards et dont les ouvriers ne seront peut-être jamais payés...

Et puis il y a l'acuité visuelle des journaleuses de la TSR, qui viennent foutre des thermomètres dans le rectum de la santé phynancière dubaïote... et qui expliquent que même des Occidentaux ont des soucis, à l'image du délicieux Canadien dénommé Raad Raad...  Toujours plus loin dans le confusionnisme et le vocabulaire ravalé à une palette de bruits de bouche, à utiliser comme on veut...

Tout va bien. Je croyais m'être stupidement épuisé en cuites, goinfreries, conduite en semi-coma et engueulades stériles du réveille-cons, mais le nouveau millésime m'apporte déjà tout ce qu'il faut en matière d'égratignures pour conserver à mes ulcères leur jolie teinte rose.

Post-blogum : j'oubliais ! étourdi ! le canton du Jura et sa volonté d'accueillir deux enguatanamés... deux frangins qui ne veulent pas être séparés et dont l'un souffrirait de graves problèmes psychologiques...  Des volontaires pour leur donner une chance de s'intégrer par le travail ? Artificiers, armuriers et pilotes d'avion bienvenus.

PUTAIN 26 ANS

26/12/2009

LA QUESTION-QUI-N'EXISTE-PAS

Dans la compétition pour le titre de Minorité La Plus Muette d'Occident, qui risque de vaincre Les-musulmans-modérés ? Fastoche : Les-Juifs-aussi-patriotes-à-Paris-qu'à-Jérusalem. Il y a peu de questions qui soient aussi casse-gueule que celle de la situation des cashers dans l'Europe-d'Après. Tellement casse-gueule qu'elle n'est pratiquement jamais abordée en termes clairs et avec tout le recul désirable. Si vous n'êtes pas convaincu que " Le Juif " est un parasite persécuteur d'arabe, alors vous pensez que certains fiers Européens qui luttent contre le nazislamisme ont des noms en -stein et que ça n'a aucune espèce d'importance (sauf si on est nazislamiste, évidemment). Prière de choisir entre ces deux options, qu'on sache dans quel tiroir-à-cons l'on vous range.

En ce qui concerne les contentieux territoriaux entre cousins des dunes, j'ai déjà dit ce que j'en pensais : quelque soit le gagnant, j'espère que ses restes empoisonneront celui qui les bouffera. Pour ce qu'il se passe ici et maintenant, c'est plus compliqué et je n'ai pas - ô surprise - de réponse toute prête. Je constate qu'entre Moshe et Mustapha, il y en a quand même un qui s'est installé depuis pas mal de lustres, et qui a pas mal contribué à la peinture, la musique classique et la littérature européenne. Sauf que sans le delirium tremens autour de l'Eau-Low-Cost, le désarmement moral du leucoderme n'aurait pas été si complet qu'actuellement. Et que pour dix militants qui s'engagent sur l'air de "Je suis juif donc persécuté donc xénophile", je n'en vois pas un qui répond "Je suis juif, donc traditionaliste donc hostile à la substitution ethnique et au métissage".

J'en demande peut-être beaucoup ?

En fait je ne demande rien du tout à personne. Fantasmer sur des alliances objectives, je me suis vautré dedans ni plus ni moins que d'autres, et j'ai ma dose pour cette incarnation, merci. Reste qu'afficher son progressisme chez autrui tout en étant ultraréac chez soi, c'est un mystère qui me titillera toujours. Ca reste de la branlette intellectuelle, mais elle est assumée, sans se déguiser en stratagèmes métapos. Si toi aussi tu aimes à meubler tes gamberges insomniaques avec ces questions sans réponses, tu peux aller jeter un oeil à ceci. L'article est intéressant en soi, mais ce sont surtout les échanges suivants qui sont dignes d'intérêts, en particulier les contributions du dénommé ZOG. Ca te donnera une bonne réserve de "Si" pour mettre la tour Eiffel dans les bouteilles que tu vas vider ces prochains jours, puisque c'est bastringue obligatoire pour tout le monde.

24/12/2009

MON CADEAU, FROM DUBAÏ WITH LOVE

C'est pas tous les jours que j'ai de quoi me faire reluire l'égo, alors comme c'est Noyelle je me laisse tenter par un petit plaisir onaniste pas compliqué et pas cher. J'ai qu'à comparer ce que j'écrivais il y a peu :

 

Si la Suisse fait scandale depuis quelques semaines, c’est parce qu’elle apparaît comme une pute qui se rebiffe. On avait pris l’habitude de la coucher n’importe où, de la sauter sans ménagement, de la refiler aux copains, de se foutre de sa gueule. Ses élites ont d’ailleurs tout fait pour conforter la planète dans cette attitude. Forcément, quand on a l’habitude de se faire dégorger le poireau rien qu’en claquant des doigts, ça choque que la radasse commence à refuser sa bouche. Pour qui elle se prend ? Elle veut pas qu’on la respecte, non plus ?

 

... avec ce que je trouve dans l'Hebdo, signalé par Desouche :

 

Pour nous, la Suisse, ce n’est pas un pays, c’est une banque dont on ne parle jamais ou presque. Alors vous pouvez imaginer que son irruption dans le paysage médiatique arabe fait l’effet d’une bombe. C’est comme si tu te réveillais le matin avec Cendrillon dans ton lit, ou plutôt Heidi, mais qu’elle porte une kalachnikov. C’est incroyable. On est tombé des nues. (L'original peut être lu ici)

 

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Ce qui vaut pour la Suisse est valable, bien entendu, pour la France, l'Italie, l'Espagne, l'Occident tout entier. L'Ouverture sur l'Autre et la Tolérance de la Différence sont des valeurs de putes, elles sont l'équivalent moral de l'écartement maximal des jambes et de la résistance au réflexe de vomir quand on suce trop près des poils.

 

Ca peut être un peu désagréable, de lire des choses pareilles - quand on est un citoyen récupérable s'entend. Ou même un réac modéré, un droitard présentable, quelqu'un qui pense que le nettoyage ethnique n'est pas une méthode de gentleman. Je vous le garantis, mes lapins : vous y viendrez. Parce qu'il est normal que la lie de la planète trique jusqu'à la lune en pensant à remplacer Monsieur Blanchouille sur ses terres et dans le pieu de ses cousines. Parce qu'il y a trop gros à gagner par rapport à la dèche qui règne partout ailleurs. Je passe sur le caractère hors-compétition de la fegnaule leucoderme, qui n'est contestable que par les pédérastes, et on se concentre sur la folle licence qui règne de par chez nous.

 

° Tu peux être pauvre et singer un train de vie d'aristocrate.

 

° Tu peux passer d'une pouffe à l'autre, voire en prendre plusieurs à la fois, sans que le clan d'en-face songe à t'offrir un collier Michelin en flammes.

 

° Tu peux afficher ton tarlouzisme et ne récolter que des louanges des gens puissants et raffinés, voire donner un coup de fouet à ta carrière dans la comm', la fripe ou l'intermittence.

 

° Tu peux te saouler et te shooter à toutes les substances connues de l'homme, et trouver facilement des substances légales pour survivre à tes excès.

 

° Tu peux mâter partout sur les murs, à la téloche, au cinéma, dans la presse, des catins graciles et lascives qui te vantent la mort volontaire par surdose de gadgets rutilants.

 

° Tu peux tout avoir tout de suite et ne payer que plus tard.

 

° Tu peux te comporter en sous-merde belliqueuse, vivre de rapine et de magouilles, et ne jamais faire que de courts séjours chez les flics avant d'être réintégré parce que tout le monde à droit à une seconde troisième quatrième nouvelle chance.

 

° Tu peux clamer l'ethnocentrisme le plus radical et te farcir de la conne de gauche, levée dans un happeningue antiouaciste.

 

 

° Tu peux exiger de l'aide de la part de l'Etat qui ne reconnaît pas ton existence parce que tu n'as rien à foutre sur son territoire.

 

° Tu peux pratiquement tout te permettre et jouer la carte de la discrimination dès qu'on te demande d'arrêter de te comporter comme le dernier des enculés.

 

° Tu peux clamer ton droit à fonder une famille même quand tes moeurs t'interdisent physiquement de concevoir un gosse.

 

° Tu peux tout obtenir en trichant et en mentant, parce que l'hypocrisie est endémique, mais sans besoin de graisser la patte à quiconque parce que la corruption est encore jugée immorale.

 

° Tu peux conchier publiquement la culture locale, attaquer les autochtones en meute, t'approprier des villes entières, sans jamais risquer de ratonnade spontanée, parce que les mâles locaux sont soumis à leurs femelles et que lesdites femelles rêvent de n'être plus qu'un numéro dans un harem.

 

Où d'autre sur la planète peut-on ainsi griller la chandelle par les deux bouts, et se faire offrir des stocks entiers de cierge en compensation ? Quel autre peuple demande si peu de respect, quelle autre nation jouit si fort de se faire piétiner la gueule ? Où trouve-t-on des intellos qui préféreraient le pal buccal plutôt que la solidarité avec leurs compatriotes ?

 

Pour l'instant, Cendrillon pense encore qu'avec plus de vaseline, d'allocs et d'épisodes de Kirikou, elle finira par se faire aimer par les chacals. Heidi, brave fille un peu réac mais raisonnable, pense que ça ira plus vite avec des référendums. Leurs petites soeurs, Oskarine et Jean-Marine, songent même à des formes discrètes de lois martiales et à des examens d'entrée pour ne conserver que l'élite bankable et baisable.

 

Sortez-moi du coma quand toutes ces greluches auront compris l'intérêt pédagogique de la kalash.

22/12/2009

ARRHEUH !

Ce qu'il y a d'épuisant dans le relativisme, c'est qu'il vous force à expliquer des choses qui devraient aller de soi. Il divise le monde en deux catégories : les érudits qui observent la pousse du gazon, les couillons qui font du bruit avec la bouche pour le seul plaisir d'en faire. Ce qu'on peut lire ici devrait être l'évidence même, un discours de centriste. Or il faut jouer au spéléologue pour trouver des étincelles de lucidité dans les boyaux du ouaibe.

Sur la place publique, c'est la foire aux contresens, aux anachronismes, au bon sens sodomisé. C'est le Pwésident Améwicain nobelisé en envoyant des troupes chez les Afghans. C'est son discours sur la nécessité de la guerre justifié par ceux qui vomissaient les mêmes termes chez Bush. C'est le rejet des minarets présenté comme un premier pas vers un revival de l'Eau Low-Cost. C'est cette pouffiasse lambda filmée chez l'esthéticienne, qui vient prendre des cours de maquillage pro parce qu'elle est "très nature." Ce sont ces gauchouilles agnostiques qui ponctuent leurs phrases avec des Inch'Allah sonores et gourmands.

Aboutissement logique : si toutes les idées se valent, si tout ce qui compte est de tolérer la Différence de l'Autre, alors les mots n'ont pas plus d'importance, on peut causer n'importe comment, exprimer tout et son contraire, appeler un chat une chienne. A la limite, on peut brûler les dictionnaires et n'officialiser que les cent mots indispensables à survivre en banlieue occupée. Respect. Biznesse. Foutre. Scrimination. Fachisse. Bédo. Tchulé d'ta rasse. Genre. Et à terme, encore simplifier tout ça. Se limiter à des râclements de gorge. Un même grognement pour tout dire, en modulant les graves et les aigus, en alternant les grimaces pour souligner les nuances.

Chez les soraliens, on semble penser que la société se féminise, parce que le plaisir masturbatoire du verbiage remplace le message à communiquer. Mais nous ne nous transformons pas en gonzesses : nous devenons des bébés qui s'expriment par gazouillis et vagissements.

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